lundi 1 octobre 2007

Pourquoi veulent-il vendre La SNIM ?


Diagnostic d’un mauvais élan

S’il est dans l’air du temps que les pouvoirs publics veulent privatiser la SNIM, c’est que cela répond à des considérations économiques et financières qu’il nous reste à découvrir. D’abord, analysons l’objet de l’enjeu, la SNIM, et voyons ensuite quels sont les tenants et les aboutissants d’une telle volonté de privatisation.

I- Pourquoi l’Etat privatise-t-il ?

Un entreprise qui est rentable, des revenus cruciaux pour les finances publiques et pourtant la privatisation est dans l’air. Qu’est-ce qui expliquerait cela ?
La cession d’une entreprise publique répond à des considérations qui sont à la fois d’ordre politique économique et financier.
Du point de vue de la théorie, celle des "biens publics" justifie le monopole public pour les biens indivisibles ou non excluables. En effet certains marchés se caractérisent par un coût marginal nul ou tout au moins décroissant ce qui explique que l’Etat en garde le monopole à travers les entreprises publiques. En langage plus direct, les secteurs qui ne sont pas rentables pour l’investissement privé et qui sont importants pour l’activité économique et sociale sont pris en charge par l’Etat au nom de la collectivité. Qu’est-ce qui justifie alors la privatisation ?
Si l’on s’en tient à certaines considérations, tout aussi théoriques, on considère que les dirigeants des entreprises publiques cherchant à réaliser des chiffres d’affaires élevés par le surinvestissement vont à l’encontre de l’allocation optimale des ressources. C’est dans ce sens que s’inscrit l’Ecole des choix publics (Buchanan). D’autres part, les modes de contrôle et de gestion privés sont considérés plus efficaces que la tutelle gouvernementale. Enfin, les investisseurs et actionnaires veulent des rendements plus élevés et un droit de regard plus renforcé sur la stratégie de l’entreprise.
Du point de vue politique
la philosophie libérale et les courants partisans qui en sont issus favorisent la privatisation .Celle-ci serait considérée comme le meilleur moyen d’éviter le monopole sur des activités qui seraient mieux gérées par les privés . Le monopole étant lui-même antinomique avec le jeu normal du marché et fausse l’offre et la demande en biens et de services et donc la loi du marché.
Mais la privatisation, au-delà de la coloration politique du régime en place, peut aussi être imposée par des engagements internationaux de l’Etat à l’égard de certaines institutions financières et plus spécifiquement le Fond monétaire international (FMI). En effet, le plan d’ajustement structurel (PAS) prévoit dans les modalités de son application par les Etats qui y ont souscrit-dont la Mauritanie- de prendre certaines mesures allant dans le sens de la libéralisation de leur économie. Il s’agit notamment, de l’encouragement de l’initiative privée, de la réduction du déficit budgétaire, de la restructuration des entreprises publiques etc. C’est en fonction de l’avancement de la réalisation de ces objectifs que les Etats accèdent aux droits de tirages spéciaux, qui sont les modes de financement du FMI.
D’un point de vue financier et, dans une optique de gestion budgétaire, la privatisation est quasiment toujours considérée comme un moyen de trouver des ressources financières pour alimenter le budget de l’Etat. Et l’on considère que le renflouement des caisses de l’Etat s’accompagne aussi d’un allègement futur des finances publiques de la part alloué par l’Etat aux entreprises publiques en termes de subventions (d’équilibre, d’exploitation etc.). Enfin les entreprises publiques privatisées , mieux gérées rapportent plus d’impôt.

Ces considérations s’appliquent-elles à la SNIM et sont elles suffisantes pour la privatiser? Cette entreprise entre-t-elle dans la catégorie des entreprises publiques susvisées et quelles conséquences sa privatisation aura-t-elle sur l’économie nationale. ?

II- Que représente la SNIM pour l’économie mauritanienne ?
Prenons des ordres de grandeur. La part de la SNIM dans le Produit intérieur brut du pays (hors pétrole) en 2006 a été de 15% ! Elle a permis de rapatrier 185 millions de dollars US .En 1986, son chiffre d’affaire s’élevait à 491 millions de dollars US, soit environ 131 milliards d’ouguiya.

Historique de Production 2001-2006
La Snim dispose d’importantes filiales, 7 exactement dans des secteurs clefs de l’économie ( la Consignation et et le Transit, l’Hôtellerie et le Tourisme, les Fonderies, les BTP, les Construction Métalliques, le Gypse et le Plâtre, les pierres Ornementales etc.)


Filiales de la snim

La Snim est une entreprise fleuron du pays . Outre qu’elle a obtenu les certifications iso 9001-Afaq et AFNOR en 2005 elle dispose de système d’information moderne (SAP, HR) pour tous ses cycles d’activité (de l’approvisionnement aux ressources humaines en passant par les finances et le contrôle de gestion ), et développe un programme de qualité totale depuis 17 ans.
La SNIM est aussi une entreprise attractive des compétences du pays dans les domaines miniers et industriels. Elle compte 3928 travailleurs entre cadres, maitrises et ouvriers.


Elle dispose d’un marché mondial acquéreur de son fer à teneur exceptionnelle et des partenaires de grands renoms soutenus par d'importants pays.



Le capital de la SNIM est mixte et l’Etat y détient plus de 78% lui donnant ainsi, tout en associant des partenaires étrangers et nationaux, la maîtrise totale de sa politique industrielle et de la gestion des intérêts de l’entreprise.

La SNIM s’était définie comme « une entreprise citoyenne » et s’est engagée à donner un nouvel essor au développement économique et social du couloir Nouadhibou - Zouerate en collaborant avec l’Etat, les collectivités locales, les élus, la société civile et les partenaires de développement de la Mauritanie.

Face à une entreprise qui contribue ainsi efficacement à l’économie nationale, la question qui se pose est de savoir pourquoi l’Etat veut la privatiser.






.
III-Que représente la SNIM pour le financement de l’Etat ?

Nous avions, dans un article récent, montré comment le budget de l’Etat était dépendant des revenus de ses ressources naturelles : « les recettes non fiscales de l’Etat sont constituées essentiellement par les revenus du pétrole, les redevances de pêche et les revenus de l’exploitation du fer (SNIM). Soit des revenus de ressources naturelles non renouvelables. (…) la part des recettes de l’Etat provenant de revenus de ressources naturelles (mines, pêche, pétrole) par rapport à l’ensemble de ses recettes propres (fiscales et non fiscales) on se rend compte qu’elles constituent 47 % ! Quasiment la moitié des recettes de l’Etat mauritanien proviennent de ce qu’il ne produit pas ! une manne de la nature par laquelle il se finance et qui en plus n’est pas renouvelable.». Ainsi la SNIM a contribué, en 2006 au budget de l’Etat pour plus de 23 milliards d’ouguiyas.

La SNIM constitue une source de recettes importantes pour le budget de l’Etat. Des ressources permanentes sur lesquelles il a, en tant qu’actionnaire majoritaire de l’entreprise, une emprise certaine.









IV-Quelles sont les conséquences de la privatisation de la SNIM sur l’économie Mauritanienne

Nous l’avons vu , la SNIM n’est pas une entreprise déficitaire, elle contribue de façon très importante au PIB , elle est un pôle générateur de richesses. Elle emploie un peu moins de 4000 travailleurs , sans compter l’effet d’entrainement qu’elle a sur l’économie régionale et nationale. Ses nombreuses filiales traversent tous les secteurs d’activité économique du pays. Elle a développé une stratégie d’entreprise citoyenne de développement régional importante. Elle est un pôle technologique de grande importance et bénéficie d’une qualité de production et répond aux plus hauts standards internationaux de normalisation industrielle. En somme une entreprise un fleuron de l’économie nationale.

Certes, bien des critiques ont été portées sur la gestion, le développement stratégique à moyen et long terme de cette entreprises et si des correctifs , jugés insuffisants ont été apportés ,il n’en demeure pas moins que la SNIM constitue une entreprise nationale de premier ordre dont la privatisation serait une perte par l’Etat d'une part de sa souveraineté économique vue l'importance qu’occupe la SNIM dans son économie.

Ce n’est pas en soi que la privatisation est une mauvaise chose quand elle intervient pour céder des entreprises peu rentables ou faisant supporter à l’Etat des charges énormes et un poids budgétaire considérable à des particuliers plus à même de les gérer ou des les rentabiliser ; ce qui est à craindre c’est le « bradage » des entreprises publiques non pas pour des questions budgétaires ou de rentabilité mais pour satisfaire un besoin de financement immédiat. Sacrifiant à la conjoncture, le patrimoine national.

Or ce qui est à craindre actuellement en Mauritanie, c’est de ne voir dans une possible privatisation de la SNIM qu’un renflouement budgétaire et d’oublier qu’avec la privatisation , l’Etat perd le contrôle sur l’entreprise. Sa stratégie et sa gestion vont lui échapper, il devient tout simplement un collecteur d’un impôt que cette entreprise va lui verser en fonction de son bénéfice net c’est-à-dire en fonction de critères de performance qui lui échappent.
Cette situation peut s’aggraver sous l’impact de l’esprit de profit qui guide l’investissement privé, à savoir la surexploitation accélérée des ressources naturelles , et l’Etat verra s’accroitre l’impôt qui lui est versé mais la durée d’exploitation des mines en sera d’autant réduite. Avec toutes les conséquences que cela peut avoir sur l’économie de la sous–région.

La privatisation d’une entreprise d’une telle envergure n’est pas sans conséquence sur le social. En effet, les plans de restructuration qui ne manqueront pas de surgir entre les mains des acquéreurs toucheront évidemment les travailleurs et la notion de « surplus » d’effectifs pour justifier les compréhensions faramineuses de personnels risquent de remettre en cause un équilibre social déjà fragile dans la région. L’Etat ne pouvant plus réguler la politique sociale de l’entreprise aura à affronter de sérieuses difficultés. Car m^me si les investisseurs privé s'engagent à maintenir le personnel ou même à l'accroitre ce ne sera qu'au moment des négociations et probablement durant les premières années d'exploitation, ce n'est que par la suite qu'interviendront les fameux alibis justifiant toutes les atteintes au social: "conjoncture économique défavorable", "pertes attendus de l'entreprise", "restructuration vitale du processus d'exploitation et de production", "nécessité de compétitivité et de performance", " chute des prix mondiaux du fer"etc. Soit ce que le capitalisme a engendré comme "faire-valoir" parfois étriqué pour assurer sa pérennité.

Mais si cela est le lot de toute privatisation, ce qui inquiète davantage c’est le devenir des milliards qui seront versés à l’Etat par la vente de ses actions dans la SNIM. Allons-nous encore revivre un syndrome Woodside version 2 ?

On ne saurait le dire mais l’histoire récente est pleine d’enseignements qui ne rassurent pas. Il faudrait une véritable politique de suivi et de transparence de cette privatisation, si privatisation il y a. Les détournements de fonds publics, les commissions sur les commissions et les mille et une méandres de nos intermédiaires aguerris à la « négociation » profitable, ne manqueront, si on n y prend garde, de resurgir.

Et si, en bout de course, les biens versés à l’Etat retrouvent le chemin de la mauvaise gestion et de la dilapidation, la Mauritanie aura perdu deux choses : la seule entreprise industrielle qui supportait son économie et une importante part de sa souveraineté économique. Et les lendemains ne seront pas enchanteurs.

Pr ELY Mustapha
Sources: statistiques 2006.SNIM.Budget de l'Etat 2007

14 commentaires:

  1. Excellent article professeur qui vient juste à temps.
    Comme vous le dîtes le grand problème c'est pas seulement cette vente de la SMIM c'est aussi ce que on fera de l'argent des acheteurs.
    Ecoutez, je suis certain que dans un an vous verrez les scanadales. pauvre Mauritanie.Merci d'avoir soulevé ces problèmes et merci de nous donner de temps en temps de votre temps.

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  2. Prof ELY,
    mes respects, on se connaît vous et moi puisque on était assis tous les deux à la même table à la conférence de Nouakchott l'année dernière sur "Publiez ce que vous payez" avec transparency international.
    Je me rappelle que dans l'unede vos interventions vous avez parlé de la nécessaire association de la société civile aux prises de décision concernant la gestion des ressources naturelles (pétrole etc) et sa formation aux nouvelles techniques de gestion économique et comptable pour mieux comprendre les enjeux.
    Je crois que vous auriez bien fait si vous avez intégré ça dans votre article, car ce qui arrive à la SNIM risque d'être un jeu de passe-passe magique ou personne ne comprendra rien et cela va profiter ceux qui pillent les ressources publiques.

    En tout cas encore chapeau et au plaisir de vous revoir à Nouakchott.

    O.Telmidi.

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  3. salam,
    Moi je pensais que la SNIM étéit déficitaire et qu'il voulainet s'en débarasser. 15% de contribution au PIB! Et ils veulent la vendre!
    C'est quoi ça! Il faut alerter l'opinion publique.
    Désolé professeur mais moi j'ai déjà copié votre article (comme d'autres aussi) et je l'ai envoyé à la presse mauritanienne. Il faut que l'on sache ce qui nous arrive!
    c'est quoi ce pays!

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  4. De très beaux articles sur vore blog mon professeur et on est heureux d'être informés comme cela.facilement et clairement.
    Mais laquestion que je pose à ces gens-là: c'est qu'est-ce qu'ils vont laisser à nos enfants?
    C'est comme tout le reste, ils vont très vite "manger" ce qu'ils vont recevoir de la SNIM et ça y'est ce sera encore pire que la misère que nou svivons car elle va se continuer dansle futur!
    Au seccccccccours!!!!!!!

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  5. Salam

    Cher professeur

    Merci de nous aider à mourir moins idiot.

    Fraternellement

    maatala

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  6. Prof,

    Je n'ai pas lu encore votre texte sur la SNIM et je le ferai. Il doit certainement avoir des dessous de table. Quand? Durant la transition ou maintenant? Transparency International nous place pour la premiere fois parmi les "failed States" a cote du Soudan, de la Somalie, de la Syrie, etc..

    Une autre information: la police federale australienne a indique vendredi soir qu'elle poursuivait l'enquete Woodside/Mauritanie. Il paraitrait selon un site australien (les verts ?) que l'enquete s'internationaliserait parceque 8 autres compagnies non australiennes seraient impliquées. Voir l'un des paragraphes du lien ci-dessous.
    ==========
    http://www.greenleft.org.au/2007/726/37672

    The Cole Inquiry into illegal payments by the Australian Wheat Board (A$300 million) and BHP Billiton to the former Iraqi regime of Saddam Hussein confirmed that Australian companies engaged in corruption with government knowledge and encouragement. Currently, a $100 million payment to the government of Mauritania from Woodside Petroleum is being investigated by the Australian Federal Police, along with eight other companies.

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  7. Prof Ely
    je n'ai pas lu votre text entièrement, mais je pense que vous avez oublier une question primordiale c'est que le client qui achete le fer de la SNIM l'oblige à lui vendre un certain pourcentage de son capital sinon il n'achetera plus de chez elle et puis ensuite la SNIM tombera en faillite. ce client qui est l'indien celebre Mittal a acheté déjà le grand sidérurgiste mondial Arcelor en france avec " force" et les sidérurgies en algérie et autres regions dans le monde.
    c'est koi votre reponse sur se genre de situation : un clinet qui force à lui ceder une part de votre capital, c'est critique n'est ce pas ?
    salut

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  8. Prof,

    Vous avez analysé la question vente/pas vente de manière très juste. Comme vous l'avez si bien dit, la vente de la SNIM pourrait bien avoir pour objet de renflouer les caisses du trésor pour permettre au gouvernement actuel de se ressourcer en vue de satisfaire quelques promesses électorales et le reste …. Si c’est cela l’intention, c’est une voie bien dangereuse.

    Il n y a rien de mauvais avec une privatisation, si les règles du jeu sont suivies (pas de sous évaluation, pas de dessous te table comme avec la raffinerie de Nouadhibou, Woodside, etc..) et si les revenus à verser au trésor se verraient augmentés. Pour les autres risques, il n y a pas besoin de revenir là-dessus comme vous les avez énumérés clairement.

    A la lecture de votre note indiquant que la SNIM a versé 23 milliards d’UM en 2006 (le rapport ITIE 2006 indique 18 milliards d’UM pour la même période), cette somme correspond à quelques 89 millions de $ US (votre chiffre) ou 73 millions (les chiffres du rapport ITIE). Avec les perspectives d’amélioration du marché (les besoins croissants de la chine et de l’Inde aidant), peut-on sans se tromper que la SNIM pourrait verser dans les 100 -150 millions de dollars au moins à l’état par an ? Ceci est juste pour déterminer (back-of-the envelop calculations) le prix auquel la SNIM pourrait être cédée. Multiplierait-on cette valeur par 10, 20, etc.… Car s’ils ont décidé de le faire, ils le feront dès que le Parti-Etat est créée ….

    N.B : la réputation de Mittal n’est pas bonne dans ses affaires avec les pays pauvres et non préparés, tel le cas du Libéria. Pour s’en rendre compte, y a lieu de visiter le site de Global Witness (http://www.globalwitness.org/media_library_detail.php/459/en/mittal_steels_us900_million_deal_in_liberia_is_ine) ou bien se référer au lien ci-dessous (à partir du New York Times et pardon pour les non anglophones) :

    http://query.nytimes.com/search/query?query=%2BMITTAL%2BLIBERIA&n=10&dp=0&sort=newest&daterange=full&srchst=g

    Merci Prof. C’est bon et instructif. Il y a lieu de rester vigilant et aider ceux qui croiraient à une bonne affaire des dangers réels que le pays fera face si jamais la SNIM serait vendue. Il y a lieu de la nettoyer, de la rentabiliser, de réduire ses dépenses et de la « forcer » à augmenter ses versements à l’état. J’étais pour la privatisation de la SNIM. Mais avec les dangers que vous avez énumérés, je suis maintenant entièrement contre.

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  9. Ano d'en haut,

    Dans ce cas précis et aujourd'hui aucune compagnie ne peut forcer la SNIM à lui vendre. Le marché est ouvert et on pourrait vendre aux chinois. Par ailleurs pourquoi la SNIM devait passer par Cargill pour vendre le fer aux chinois? Cargill est au milieu pour sa commission. Le fer, le gaz et le petrole ne choment pas. Pourquoi la Chine a effacé quelques millions de dettes pour la RIM? C'est exactement pour les ressources minieres. La rachat de Woodside par Petronas est uniquement pour permettre a Petronas d'avoir acces aux ressources petrolieres et gazieres pour le futur. Si nous parvenons tous a forcer nos dirigeants conttre le vol et les dessous de table, tout ira bien.

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  10. Je n'en reviens pas ! Les gens ne se fatiguent pas. A chaque occasion, quelqu'un essaie de faire son coup. Hier Woodside, aujourd'hui la SNIM et la drogue, avant-hier la raffinerie. Maintenant la police australienne qui etend son aire d'investigation pour y inclure des compagnies aurtres qu'australiennes (ils ne lâcheront pas). J'espere bien que le depart de British Gas et Woodside n'est pas lié à ces affaires de corruption. Msekine Mouritani

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  11. Prof Ely,

    Si cette vente devait avoir lieu, j'espere qu'ils ont fait marche arriere apres lecture de votre note. Vendre est une alternative indefendable au vu de la precarite de la bonne gouvernance au pays. Il faut deux pour faire un tango et peut-etre Sidioca n'a pas encore trouve un partenaire pour cela. Au moins vous, moi et la majeure partie des lecteurs de ce blog essayons de l'aider et j'espere bien qu'il vous lit et sais ou sont ses vrais amis ...

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  12. Je suis quelqu'un du nord du pays et je saisce que represente la SNIM pour le pays:c'est inestimable.
    Cette vente me rappelle la réaction d'un vieux du hodh lorsque que quelqu'un lui a raconté que le pays voulait privatiser ses entreprises publiques ("vendre"), il lui avait répondu:
    -"vont ils déménager? seuls ceux qui démenagent bradent leurs biens"
    Peut être que nos dirigeants ont décidé de "demenager" vers un autre pays.
    Ce sera ca de gagné

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  13. Mes Cher(e)s ami(e)s,

    Merci pour vos visites et vos commentaires.

    Tout en vous souhaitant un ramadan béni, je saisis l’occasion pour partager vos soucis en ce qui concerne la possible cession de la SNIM à un capital privé. L’information n’étant pas encore officielle, il nous a été quand même loisible de saisir l’évènement au vol eu égard à l’importance du sujet. Notre but est d’éclairer et d’aider à mieux comprendre l’enjeu d’une situation , d’un fait ou même d’un simple projet. Lorsqu’un tel acte est susceptible de toucher un intérêt national quelconque, il requiert de nous une réaction. Mais une réaction positive dont l’aboutissement se doit d’attirer l’attention et de conduire à se poser des questions pour le meilleur.

    Aussi, je continue à croire que la privatisation de la SNIM dans un environnement empreint de suspicions quant à la bonne gestion des ressources publiques et dans lequel la mémoire « Woodside » et autres avenants-choc ne s’est pas encore estompée, peut prêter à discussion.

    Cela n’est pas un déni de la privatisation dont les effets sur certaines entreprises et dans certains secteurs peuvent être salutaires. Dan le cas des entreprises importantes comme la SNIM, l’Etat peut conserver une majorité de blocage dans le capital social, ce qui lui permettra d’influencer la politique de l’entreprise et sa gestion. C’est surtout l’autre versant qui se doit d’être contrôlé , à savoir l’affectation et la gestion de la contrepartie financière que recevra l’Etat de la cession de ses actions dans le capital De la SNIM.

    Quant à la question posée à savoir si l’un des clients influents de la SNIM peut l’obliger à lui céder une part de capital, cela s’appelle du « chantage commercial ». Des situations de chantage commercial peuvent exister. Ainsi dans le cadre de l’ALENA (Association de libre échange nord américains) la Compagnie californienne Sun Belt Water poursuivit le canada pour une somme entre 1.5 et 10.5 milliards $ parce que le Canda lui refusait l’exportation de son eau etc.
    Je ne crois pas que vue la répartition et l’équilibre des parts des acquéreurs dans la production de la SNIM, il y’en ait un qui puisse afficher une telle attitude. La SNIM n’étant pas dans un marché oligopolistique dans lequel la rareté des acheteurs la soumettrait leur dictat.

    Relativement au chiffre je partage avec le commentateur Tidinit, ses réserves quant aux chiffres présentés dans les documents officiels . En effet il écrit : « A la lecture de votre note indiquant que la SNIM a versé 23 milliards d’UM en 2006 (le rapport ITIE 2006 indique 18 milliards d’UM pour la même période).. »

    Le chiffre de23 Milliards d’UM est celui fourni par la SNIM, mais je vous étonnerai en vous disant que le budget de l’Etat pour 2006 lui ne mentionne que 8 Milliards 626 millions de redevances provenant de la SNIM, or les redevances sont la part la plus importante des versements de la SNIM à l’Etat.
    Il faudrait je crois un travail de fond pour établir une corrélation exacte entre les chiffres et un solide manuel des finances publiques mauritaniennes pour la tenue et le suivi comptable des masses financières. Aussi le manuel de finances publiques du FMI serait une bonne référence pour une plus grande transparence et une maîtrise des finances publiques mauritaniennes dans leurs corrélations et leur intégration.

    Mai s cela est un autre travail auquel nous espérons nous livrer un jour.


    Fraternellement
    Pr ELY Mustapha

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  14. bon ramadan cher prof et merci pour cet article qui attire l'attention de tous sur la necessite de ne pas brader l'entreprise publique qui est considere comme un etat dans l'etat.

    le deuxieme employeur apres l'etat et presque la seule entreprise publique rentable.

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Pr ELY Mustapha

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Poésie de la douleur.