Depuis les « armes de destruction massive » qui ont justifié l’invasion de l’Irak et l’exécution de Saddam Hussein, et qui n’ont jamais été trouvées, on est à la recherche d’autres formules permettant d’envahir d’autres pays du Moyen orient, stratégie oblige.
Les Etats-Unis ont beau gratter depuis 2001, aucune formule valable n’a encore été trouvée permettant la destruction d’un pays.
Il faut dire que l’autre malin qui soufflait aux oreilles de Bush fils, les formules destructives est reléguéé est "out of the office" : M. Donald Rumsfeld. Celui-là même qui disait : « There are a lot of people who lie and get away with it, and that's just a fact.” (Il y a beaucoup de gens qui mentent et s'en sortent, et ce n'est qu'un fait »).
Aussi en attendant de trouver la bonne formule qui va déclencher leurs attaques, les dirigeants américains ont inventé un concept coloré : la ligne rouge !
Et donc tous les radars secrets et non secrets, les satellites et les drones cherchent à trouver une "ligne rouge" quelque part.
Aujourd’hui c’est au tour de la Syrie. Et la formule est toute trouvée : « armes chimiques, ligne rouge ». Et hop ! Déploiement de l’armada en méditerranée et au-delà, squats de tous les aéroports militaires des pays alliés (souvent malgré eux) sous le regard hagard du contribuable américain qui voie son argent voler en obus !
Mais qu’à cela ne tienne, c’est la formule « abracadabrante » qui compte ! Et pour la trouver la NSA, la CIA, le DOD etc. ne suffisent pas, il faut appeler déclencher une « verbose » médiatique appuyée d’une logorrhée militaire et mettre le tout dans la bouche d’un Président qui va, solennellement la prononcer, en une formule choc. Et le tour est joué. Et cela même si ledit Prient ait eu de forte appréhensions sur sa capacité de comprendre ce qu'il fait. Ainsi, à propos de son propre livre Georges W.Bush disait : “I have written a book. This will come as quite a shock to some. They didn't think I could read, much less write” (J'ai écrit un livre. Ce sera comme un choc pour certains. Ils ne pensaient pas que je pouvais lire, encore moins écrire »).
En fait la politique extérieure américaine n’est rien d’autre qu’une alchimie qui distille des formules dont le seul résultat n’est pas de le comprendre mais de créer des explosions. L’essentiel c’est d’essayer la formule à l’image de la « pensée » de Colin Powell :
"You don't know what you can get away with until you try". (Tu ne sais pas ce que tu obtiendras, jusqu’à ce que tu essayes !). Alors pour savoir comment on tue va en guerre !
Tu obtiendras bien en tendu des cadavres mais cela fait partie de l’alchimie, suivant la formule de Donald Rumsfeld : « Death has a tendency to encourage a depressing view of war. », » La mort a tendance à encourager une déprimante vision de la guerre ». Juste déprimante, non dissuasive !
Et pour les américains une guerre c’est en fait l’occasion de tester leur alchimie.
Alors pour envahir un pays rien de mieux que de trouver la « formule » idéale qui va rassembler autour de l’idée d’employer la violence. Cela est devenu même un art dans la désinformation et qui pourrait se définir de la façon suivante : « trouver la formule juste qui puisse faire peur à ceux qui sans l’être sont prédisposés à le devenir suite au conditionnement médiatique de violence qu’ils ont subi ». Une formule qui fait « tilt » et qui mettrait l’agresseur dans le droit d’agresser.
George W. Bush claironnait fièrement : « “Every nation in every region now has a decision to make. Either you are with us, or you are with the terrorists”. (« Chaque nation dans chaque région a maintenant une décision à prendre. Soit elle est avec nous, soit elle est avec les terroristes ».)
Bien que non crée institutionnellement, il existe bien un Grand Département des formules belliqueuses. On y trouve le conseiller du Président, les chefs de département de la Défense et les chefs d’agences de la sécurité intérieure et extérieure.
Il est fort probable que la formule choc la plus recherchées actuellement lors des réunions du Président américain est fort connue. Who has a formula-shock to attack Syria ? (« Qui a une formule choc pour attaquer la Syrie ? »).
Saddam avait les « armes de destruction massive », Bechar a du gaz. Mais l’a-t-il employé ? Peu importe, Saddam avait des « armes de destruction massive », il ne les pas non plus employées. L’essentiel c’est la formule, pas celle du gaz, celle du Président.
Pr ELY Mustapha