dimanche 30 août 2020

Lettre numéro 2 à la vénérable mère de Ghazouani. Par Pr ELY ‎Mustapha

 


Chère mère,

 

Le 10 juillet 2020, j’avais informé votre honorable fils, notre président en cours, que si ses actes ne correspondent pas aux promesses qu’il a tenues devant le peuple mauritanien et devant vous, je vous écrirais à ce propos. Et cela du fait que vous avez été le témoin privilégié de ses promesse électorales. Voir ce message au Président Ghazouani intitulé « Général Ghazouani, je le dirai à ta vénérable mère » (https://haut-et-fort.blogspot.com/2020/07/general-ghazouani-je-le-dirai-ta.html ).

 

Me voilà donc, suite à ma première lettre ( http://www.cridem.org/C_Info.php?article=739027), tenir mes promesses, et vous écrire cette deuxième lettre.

 

Je ne sais si vous voyez souvent votre Président de fils, mais rassurez-vous, moi, je le vois tous les jours. À la télé. Juste son image. Ils se porte bien dans son rôle de Président. Il ne parle pas beaucoup mais son silence est déjà assourdissant.

 

De même si vous ne le voyez pas tous les Mercredis, rassurez-vous, je le vois aussi. À la télé. Il préside le conseil des ministres, il se protège bien, toujours masqué car les ministres ne sont pas immunisés contre le virus…et d’autres maux qui d’ailleurs ont envoyé leurs prédécesseurs devant la Justice. Aussi, il doit beaucoup s’ennuyer car il a décidé de ne pas intervenir pour eux devant la justice et doit se contenter d’un gouvernement de membres innocents…enfin presque.

 

Je dis « presque » parce que certains sont cités dans le rapport d’enquête parlementaire. Comment concevez-vous cela ? Je ne saurai le dire mais le silence de Ghazouani, cette fois…ne dit rien.

 

Chère mère,

 

Les réseaux sociaux montrent un immense palais que votre fils est en train de construire dans le quartier Sahraoui.  Une bâtisse sur deux avenues, quatre fois plus imposante que celle de son prédécesseur Aziz… Il parait que sa construction a commencé il y a juste quelques mois.

 

En tant que témoin des promesses publiques de votre fils au peuple mauritanien, et si cela se confirme, vous devez intervenir pour lui poser la question : « mine eyne leka hadhaha ya weledi » (d’où te viens cela mon fils ?).  Car vous êtes certainement la seule et digne personne de son entourage, qui puisse lui rappeler les principes et valeurs que vous lui avez inculqués. 

Faîtes-le rapidement avant que cette classe politique qui l’entoure ne fasse de lui ce qu’elle a fait de son prédécesseur. Un homme traqué, avili, traduit en justice et menacé des plus lourdes peines pour corruption, détournement de biens public, trafic d’influence etc.

 

Priez Dieu pour que votre fils ne quitte pas le pouvoir avant qu’il ne se soit débarrassé de cette classe politique, de laudateurs, de retourneurs de vestes, de viles et fausses personnes enrichies par la corruption, la fraude et le mensonge.

 

Car si cela devait arriver, il lui arrivera exactement, et peut-être pire, ce qui est actuellement en train d’arriver à son prédécesseur.

 

Chère mère,

 

Demandez à votre fils de tenir ses promesses et de rendre aux gens leurs biens et leur dignité, avant que leurs plaintes à Dieu ne lui portent préjudice. Dîtes-lui, avant qu’il ne soit trop tard, qu’il traduise cheikh Ridha en justice et qu’il fasse que les pauvres familles entières arnaquées, détruites et éparpillées puisse récupérer leurs biens, ou en soient compensées. Dîtes-lui que l’injustice est l’un des pires péchés qu’un musulman puisse commettre.

 

Vous qui le connaissez mieux que quiconque, posez-lui la question « mon fils que crains-tu le plus Allah ou cheikh Ridha ? Dis à ton ministre de la justice d’engager des poursuites à l’égard de ce « Cheikh » et de récupérer les biens mal acquis."

 

Dîtes-lui que les larmes de la veuve et de l’orphelin ne restent jamais impunies. Dîtes-lui de descendre dans la rue et de voir la misère du peuple. Lui qui dans son discours de campagne s’interdisait le méchoui, tant que les pauvres ne mangeront pas à leur faim.

 

 

Chère mère,

 

Votre fils, est certes le président de la République, mais il ne semble écouter que son entourage, fort néfaste qui finira par le réduire à l’image de son prédécesseur. Demandez-lui qu’est-ce qui a été fait des dizaines de milliards reçus par la Mauritanie depuis Janvier dernier pour lutter contre la pandémie? Demandez-lui, qu’est-ce qui a été fait des 2 milliards reçus des Émirats arabes unis. Demandez-lui pourquoi, il ne s’exprime pas sur tout cela ?

 

N’a-t-il pas dit dans son discours du 59è anniversaire de l’indépendance ce qui suit :

 

« Nous avons également instruit le gouvernement pour mettre l’accent, dans ses stratégies visant la mise en œuvre du contrat électoral sur la base duquel vous nous avez investis de votre confiance, sur la consolidation de la justice, le renforcement des substrats de la cohésion sociale et la lutte contre la pauvreté, l’exclusion et l’iniquité. »

 

Le gouvernement auquel il a instruit tout cela a démissionné pour corruption.

 

 Aujourd’hui, il y a un nouveau gouvernement et l’on ne voit rien arriver.

 

 

 L’eau l’électricité et le service minimum sont indisponibles jusque dans les régions, et le chômage et la précarité sont le lot de la nation. Et votre fils est en train de se construire un palais.

 

 

Chère mère,

 

 

En augmentant le budget de la Présidence, il a donné un mauvais signe quant à la bonne gestion des ressources publiques, il n’a pas non plus renoncé ou réduit le salaire faramineux que son prédécesseur s’était octroyé, il continue à le percevoir. C’est là une attitude qui ne correspond pas à ses promesses de justice et de répartition équitable des ressources du pays.

 

 

Au lieu de descendre dans la rue, de parler, de s’exprimer et d’expliquer au peuple comment se gèrent ses ressources et montrer l’exécution des programmes de ses promesses électorales, votre fils, passe ses journées à recevoir et parler aux opposants et autres acoquinés au pouvoir et semble gérer l’État à travers certaines personnes de son entourage dont la probité est mise en doute.

 

 

Une mère ne pouvant se tromper sur son fils, dîtes nous si l’attitude de votre fils est une forme de passivité ou tout au contraire une forme de repliement face aux difficultés, alors dîtes lui d’agir, car le mécontentement grandit et il l’est d’autant plus que les révélations sur l’ampleur de la corruption de l’État, ses hommes et ses structures, à travers le procès de son prédécesseur, et le rapport d’Enquête du parlement, a jeté un discrédit définitif sur l’État et ses dirigeants. S’il veut se démarquer de cela qu’il le montre publiquement, qu’il fasse une conférence en réponse à celle de Ould Abdelaziz, dans laquelle, il l’a accusé, à mots couverts, de bien des maux.

 

Chère mère,

 

L’(ancien) ami, de votre fils, Aziz, vient d’avouer publiquement dans une conférence, qu’il a été « diabolisé », aussi je ne saurai terminer, sans vous demander, comme d’habitude, de réciter autant de fois que le permettra votre chapelet, les versets du Siège (Ayatou el koursi), qui écartent le Diable et les mauvais esprits, pour le salut de votre fils.

 

Mais cette fois c’est d’autant plus urgent que si Aziz a avoué publiquement avoir été « diabolisé », c’est qu’il s’était entouré des pires mauvais esprits de la Nation, et ils sont toujours là ...autour de votre fils. Le Président.

 

Avec les respects dus à votre vénérable personne.

 

Pr ELY Mustapha

 

 

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Poésie de la douleur.