Une mission du Fonds monétaire vient de séjourner en Mauritanie. L’article IV des statuts du FMI disposant, en effet, que chaque pays membre est dans l’obligation de se soumettre à une consultation annuelle afin de discuter de l’évolution de sa politique économique.
Et comme à l’accoutumée, elle a fait sa déclaration. En Mauritanie, comme d’habitude, on s’en satisfait. On se congratule. Les organes officiels relaient les chiffres comme des gris-gris anti-sous-développement. On attend sa copie et on espère être un « bon élève ». Mais faut-il croire le FMI ?
Avant d’analyser ce point de vue, il convient d’abord de s’interroger sur la situation actuelle de la Mauritanie (I) après 23 ans de politique d’ajustement structurel (II) et ensuite d’évaluer l’importance qu’il faut accorder aux appréciations qu’émet cette institution à l’égard de l’évolution économique des pays (III)
Et comme à l’accoutumée, elle a fait sa déclaration. En Mauritanie, comme d’habitude, on s’en satisfait. On se congratule. Les organes officiels relaient les chiffres comme des gris-gris anti-sous-développement. On attend sa copie et on espère être un « bon élève ». Mais faut-il croire le FMI ?
Avant d’analyser ce point de vue, il convient d’abord de s’interroger sur la situation actuelle de la Mauritanie (I) après 23 ans de politique d’ajustement structurel (II) et ensuite d’évaluer l’importance qu’il faut accorder aux appréciations qu’émet cette institution à l’égard de l’évolution économique des pays (III)
I- Mauritanie-FMI :L’Etat des lieux
1- Vingt-trois ans d’ajustements structurels et nous sommes toujours pauvres.
1- Vingt-trois ans d’ajustements structurels et nous sommes toujours pauvres.
Avant d’examiner sa récente déclaration pour la Mauritanie, voyons d’abord quels sont les engagements financiers réciproques entre notre pays, membre du FMI depuis le 10 septembre 1963 et ce lui-ci.
La coopération financière avec notre pays est ancienne et est même antérieure au programme d’ajustement structurel de 1985 .
En 1979, la Mauritanie avait déjà bénéficié de l’assistance du FMI a l’occasion de son programme de redressement économique. Le plan de redressement économique et financier (PREF), le Plan de consolidation et de relance (PCR) asseyaient déjà la philosophie des Plans d’investissements publics (PIP) et la grande saga des cadres de lutte contre la pauvreté (CSLP), des Cadres des dépenses budgétaires à moyen termes (CDMT)et autres Budget consolidés d’investissement (BCI).
L’ajustement structurel démarra effectivement en 1985, avec son défilé de missions du FMI et ses financements. Le FMI, devînt une manne pour les autorités mauritaniennes qui, au-delà d’un semblant d’ajustement structurel (dont on mesure aujourd’hui, après plus de 20 ans d’application, les résultats !), affina la stratégie d’autorités publiques corrompues et budgétivores à se spécialiser dans l’utilisation des mécanismes de l’endettement pour « pomper » les moyens du FMI.
Ainsi pour mieux bénéficier des avantages d’un tel système la Mauritanie déclara son éligibilité à tous les mécanismes de la pauvreté internationale. Ses dirigeants la déclarèrent parmi les PMA (les pays les moins avancés), puis pour encore mieux bénéficier d’un régime plus favorable, ils déclarèrent la Mauritanie PPTE (Pays Pauvres Très Endettés).
Une mendicité internationale qui, contrairement à la mendicité locale, avait son financier international : le FMI.
Mais qu’à tiré la Mauritanie de cette assistance du FMI ? Regardons autour de nous.
Le déficit budgétaire s’est-il résorbé ? Nos entreprises sont-elles devenues plus compétitives ? Notre tissu industriel est-il devenu une référence ? Nos infrastructures portuaire et routière sont-elles un exemple du genre? …. Et pourtant à chaque mission du FMI, on annonce une croissance économique (rarement en deçà de 4%), un progrès dans le rétablissement des équilibres macroéconomiques, alors que notre balance des paiements est plus que jamais déficitaires et que l’endettement s’accroît. Le chômage est plus qu’inquiétant et le pouvoir d’achat des citoyens rivalise avec le niveau de la mer. Bien que d'ailleurs, suite à la fonte des glaces, le niveau de la mer monte... alors que le niveau de vie du citoyen baisse suite à la contraction du patrimoine national... un réchauffement climatique, un gel économique.
Vingt-trois ans d’ajustement structurel et nous sommes encore pauvres parmi les pauvres et pourtant la mission du FMI vient de nous dire « que les indicateurs de performances sont satisfaisants ». La seule chose que nous ne savons pas encore c’est pour qui profite la performance et la croissance ?
Depuis vingt ans que la Mauritanie tire des Droits de tirage spéciaux, DTS (unité de compte du FMI), elle n’arrive plus à lâcher cette mamelle. Et le FMI n’arrivant pas à la sevrer est pris au piège d’un pays dont les problèmes résident moins dans le besoin d’assistance que dans l’intégrité morale des hommes qui l’ont dirigé.
2- Le FMI pris en « otage » par la mafia de la finance mauritanienne
2- Le FMI pris en « otage » par la mafia de la finance mauritanienne
Avec le FMI, la Mauritanie a expérimenté, en tant que PVD, PMA et PPTE, tous les circuits de l’assistance du FMI.
Du point de décision, à celui de l’achèvement en passant par celui de la transition, les autorités mauritaniennes ont engrangé des millions de dollars au titre de leur engagement avec le FMI (voir la position financière de la Mauritanie arrêtée au 31mars 2005).
Ainsi rien que pour cette période , la Mauritanie a reçu 86,16 Millions de DTS. Les autorités de la transition on laissé une ardoise de plus de 30 milliards d’ouguiya, alors qu’elles déclaraient quitter le pouvoir en laissant les caisses du Trésor garnies. Situation que l’actuel premier ministre dénoncera devant le parlement mais elle ne sera encore que l’un des points sombres de l’utilisation des finances publiques mauritaniennes qui souffrent d’une manipulation à un degré tel que le fond monétaire n’ y voit que du feu. Naïveté des experts du FMI? Connivence de certains d’entre-eux avec les autorités mauritaniennes (dénoncée en 2006 par certains medias)? Toujours est-il que de telles manipulations ne pouvaient echapper à une institution en rapport étroit avec un pays qu’elle finance. Et pourtant…
L’histoire récente de la Mauritanie nous montre que de janvier 2006 à juin de la même année la Mauritanie s’est vue refusée l’effacement de sa dette pour ces six mois, du fait que le FMI… a été induit en erreur par les chiffres falsifiés de l’économie mauritanienne fournis par les autorités mauritaniennes depuis 2003 !
Cette attitude a couté à la Mauritanie environ 86 millions de dollars de dette non épongée pour les six mois et le remboursement des montants reçus durant la falsification (toute l'année 2003 et la première moitié de l'année 2004.
Des millions de dollars perdus par la Nation par la faute de personnes qui aujourd'hui, publiquement , encore se portent au mieux de leur carrière...
Voici une institution internationale pullulant d’experts, disposant des moyens statistiques les plus fournis sur tous les pays, y compris la Mauritanie et qui se laisse mener en bateau par des chiffres fournis par des institutions nationales sans possibilité de les vérifier sur le terrain, de les recouper avec des données historiques, de les analyser par référence au contexte international de l’évolution économique internationale et des données fleuve des institutions et des observatoires économiques internationaux.
Le fond monétaire international, induit en erreur ! Ce que d’ailleurs, dans une conférence restée dans les annales de l’inconscience de la gestion publique, un gouverneur de la banque centrale mauritanienne, un ministre des finances mauritanien révèleront lors d’une conférence en 2006 à Nouakchott.. ET cela a coûté à la Mauritanie des Millions de dollars de dette non épongée du fait du report de l’effacement de la dette de six mois. Une poignée d’individus a faussé les données fournies au Fonds monétaire international.
Le 30 mars 2006, « Le gouverneur de la Banque Centrale de Mauritanie, M. Zeine Ould Zeidane, a indiqué que le Conseil d'Administration du Fonds Monétaire International(FMI) a invité son pays à rembourser des versements atteignant 8,7 millions de dollars obtenus sur la base de fausses déclarations effectuées sous l'ancien régime.
Dans un communiqué publié jeudi à Nouakchott, le gouverneur a expliqué que le FMI a, d'une part, demandé le remboursement des décaissements contrevenants effectués dans deux opérations l'année dernière et totalisant les 8,7 millions de dollars, et a examiné, d'autre part, un autre décaissement contrevenant opérée en 2003 dans le cadre de la facilité accordée à la Mauritanie pour la réduction de la pauvreté et pour la croissance au titre du programme 1999/2002. Le gouverneur de la Banque centrale de Mauritanie a expliqué que le gouvernement de transition en place depuis août 2005 a établi la fausseté des déclarations fournies par l'ancien gouvernement et a exprimé ses regrets quant aux pratiques de falsification suivies de longue date par les Anciennes autorités.
Il a également souligné que les autorités actuelles ont donné les garanties nécessaires pour un arrêt définitif de ces pratiques et ont pris les mesures qui s'imposent pour fournir des données crédibles au FMI. »
En plus clair, les autorités financières publiques mauritaniennes avaient tout simplement présenté au FMI, des données dont elles ont « purgé », les grandes dépenses extrabudgétaire sur financement de la BCM pour toute l’année 2003 et le premier semestre 2004 !
On retrouve sur le site du FMI, cette pathétique « entourloupe » techniquement exprimée en ces termes :
« The issue of misreporting arose because of inaccurate information provided to the IMF relating to the implementation of one of the prior actions required for the approval of the arrangement. Revised data for 2003 and the first half of 2004, provided to the IMF in September 2004, showed large extrabudgetary spending and corresponding central bank financing in the first quarter of 2003 that were excluded from data provided to the IMF in May 2003 and on the basis of which the arrangement was approved. Directors regretted the occurrence of misreporting under the 2003 PRGF arrangement. They stressed that the provision of inaccurate information to the IMF on the PRGF-supported program over a period of one and a half years was a very serious matter.” (Voir le site du FMI: http://www.imf.org/external/np/sec/pn/2005/pn0571.htm)
Et voilà le FMI "roulé dans la farine" par nos technocrates qui sont les mêmes qui reçevaient en ce temps là la mission annuelle du FMI en Mauritanie.
Déclaration optimiste d’une institution sur la santé économique financière d'un pays qui plie sous la misère et le sous-développement et qui est sous la menace d’une terrible famine en 2008 annoncée par le Programme alimentaire mondial !
Voilà qui relève soit d’un ridicule statistique, d’une inconscience économique ou d’une ténacité libérale qui place les intérêts (et le principal) d’une institution financières au-dessus des réalités miséreuse de tout un peuple sacrifié à un plan d’ajustement structurel.
II- Taisez vous… on déclare pour vous !
Qu’en est-il alors de cette déclaration de la dernière mission du FMI à Nouakchott ?
Constatons d’abord que même ceux qui ont été à l’intérieur même du système de Bretton woods dénoncent les aléas de leurs déclarations
Reprenons-là terme par terme.
Constatons d’abord que même ceux qui ont été à l’intérieur même du système de Bretton woods dénoncent les aléas de leurs déclarations
Pour preuve J. Stiglitz, prix Nobel d’Economie en 2001, ancien vice-président et Premier économiste de la Banque mondiale a écrit que : « la procédure normale du FMI, consiste à rédiger un projet de rapport avant de se rendre dans le pays client. La visite n’a pour but que d’affiner ce projet et ses recommandations […]. En pratique, le projet de rapport consiste à insérer des paragraphes entiers empruntés au rapport d’un autre pays. ».
Un rapport préétabli, un rafistolage de rapports approchants fait sur la situation d’autres pays, voici de quoi est faite la substance e la déclaration du FMI.
La visite annuelleau titre de de l’article IV des statuts, que rend le FMI à chaque pays c’est pour faire coller les réalités économiques du pays… à ce qu’il a déjà voulu que ces réalités soient ! En somme du dirigisme décalaratif.
Les recommandations du fond monétaire internationales sont-elles libres de toute subjectivité ? En somme sacrifie-t-il les intérêts des Etats et donc des populations à sa philosophie libérale ? Cela influe-t-il de façon dramatique sur ses recommandations, et son évaluation des économies des pays ?
Le doute subsiste car à l’examen de la littérature économique qui lui est consacrée on remarque que d’éminents observateurs des interventions et des programmes du FMI en font un constat préoccupant.
Le doute subsiste car à l’examen de la littérature économique qui lui est consacrée on remarque que d’éminents observateurs des interventions et des programmes du FMI en font un constat préoccupant.
Ainsi J.Stiglitz, dans son ouvrage « Globalization and Its Discontents » affirme que les responsabilités pratiques du FMI nuisent à l’exactitude des chiffres qu’il publie. Et que pour donner l’impression que ses plans réussissent il doit impérativement ajuster les prévisions économiques. Beaucoup d’utilisateurs de ces chiffres ne comprennent pas qu’il ne s’agit pas de prévisions ordinaires. Celles du produit intérieur brut ne sont pas fondées sur un modèle statistique complexe, […] ce sont simplement les chiffres qui ont été « négociés » dans le cadre d’un plan du FMI ».
Alors qu’en est-il de la dernière déclaration pour la Mauritanie ?
Alors qu’en est-il de la dernière déclaration pour la Mauritanie ?
D’abord , le FMI a fait de cette déclarations sur la Mauritanie, une continuité...
Ainsi en 2002, pour le FMI la Mauritanie avait une croissance…robuste !
Pour mémoire, voici , en effet, un extrait tiré du bulletin du FMI 2002 :
« À Nouakchott, où il a rencontré le Président Maaouiya Ould Sid Ahmed Taya, M. Köhler a salué les progrès notables accomplis par ce pays dans la dernière série de programmes de réformes appuyés par le FMI durant la décennie écoulée..
La Mauritanie a enregistré une croissance robuste accompagnée d’une faible inflation et, surtout, d’un recul de la pauvreté. Le Président Taya a fait de la lutte contre la pauvreté la priorité de son pays, dont les efforts ont été renforcés par les succès enregistrés dans la mise en oeuvre du document de stratégie pour la réduction de la pauvreté, qui décrit les objectifs à moyen terme et les mesures prévues pour les réaliser.
La Mauritanie vient de bénéficier d’un allégement de la dette de 1,1 milliard de dollars au titre de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés.
(http://www.imf.org/External/Pubs/FT/SURVEY/fre/2002/111102F.pdf) »
« À Nouakchott, où il a rencontré le Président Maaouiya Ould Sid Ahmed Taya, M. Köhler a salué les progrès notables accomplis par ce pays dans la dernière série de programmes de réformes appuyés par le FMI durant la décennie écoulée..
La Mauritanie a enregistré une croissance robuste accompagnée d’une faible inflation et, surtout, d’un recul de la pauvreté. Le Président Taya a fait de la lutte contre la pauvreté la priorité de son pays, dont les efforts ont été renforcés par les succès enregistrés dans la mise en oeuvre du document de stratégie pour la réduction de la pauvreté, qui décrit les objectifs à moyen terme et les mesures prévues pour les réaliser.
La Mauritanie vient de bénéficier d’un allégement de la dette de 1,1 milliard de dollars au titre de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés.
(http://www.imf.org/External/Pubs/FT/SURVEY/fre/2002/111102F.pdf) »
Et voilà… une croissance robuste qui a mené la Mauritanie où elle est 6 ans plus tard.
Faut-il désormais mieux écouter l’homme de la rue que les experts du FMI ? Y-a-t-il plus de réalité dans le panier de la ménagère que dans les tables du FMI ?
On a tendance à le croire à l’examen de la déclaration 2008 de la mission du Fonds monétaire international (FMI) qui a séjourné à Nouakchott du 8 au 20 mars 2008 avec un double objectif : procéder aux consultations de l’année 2008 au titre de l’article IV et mener la troisième revue sous le programme triennal appuyé par la Facilité pour la Réduction de la Pauvreté et Pour la Croissance (FRPC).
Outre les points généraux que la mission a discuté (le cadre fiscal de l’investissement, l’accès au crédit, les infrastructures de base, la bonne gouvernance, l’efficacité du système judiciaire et du système financier et la sécurité alimentaire, le chômage), la mission a revu l’évolution économique récente et l’exécution du programme d’ajustement structurel avec l’Etat Mauritanien.
Aussi nous portons ici nos observations critiques à la suite de chaque élément de la déclaration.
Déclaration : « l’exécution du programme qui continue de se dérouler d’une manière satisfaisante. Tous les critères de performance et les repères pour fin décembre 2007 ont été atteints. Les évolutions macroéconomiques au quatrième trimestre 2007 ont été globalement conformes aux objectifs du programme malgré une conjoncture difficile. »
Observations : D’abord l’imprécision de la terminologie et ensuite son caractère diffus qui prête réellement à discussion. Qu’est-ce que pour le FMI, la notion de « satisfaisante » relative aux critères de performance portant sur l’exécution du programme ? Et que signifie : les évolutions macro-économiques ont été « globalement » conformes aux objectifs du programme ?
En effet, cette « satisfaction » vaut pour qui et pour quoi ? Pour qui, en ce sens que nous savons pertinemment que l’économie mauritanienne vit depuis 2005, une conjoncture difficile. Que les prix des denrées de première nécessité ont flambé que l’inflation est à son pic et que le budget accuse de graves déficits dénoncés jusque par les pouvoirs publics eux-mêmes. Cette satisfaction vaut-elle pour le citoyen qui a vu son pouvoir d’achat chuter et son revenu en baisse constante.
Satisfaction pour quoi? Est-ce dans les performances de l’économie mauritanienne, en terme de création de valeur ajouté du tissu commercial et industriel, d’emploi et de répartition des richesses ? Ou de performance à l’échelle internationale par les exportations de nos entreprises industrielles et manufacturière suite à une compétitivité économique remarquable ?
Si l’on se référe de façon étroite aux critères de performances tels que pronés par le FMI, à savoir les critères financiers (exemple, le niveau du déficit, ) et structurels (par exemple, la privatisation d'une entreprise publique), alors de cette performance, la satisfaction du FMI doit être absolument relativisée.
D’abord le budget général de l’Etat continue à accuser un déficit structurel, les fonds spéciaux sont toujours là et on en crée encore, la restructuration du secteur public est en sourdine et la maximisation des choix budgétaires en matière de développement n’est pas à l’ordre du jour. Ensuite la rationalisation des dépenses publiques et leurs modes de gestions jusque dans leurs documents budgétaires ( prévision et autorisation) et comptables (exécution) continuent à être une vue de l’esprit.
Déclaration : La croissance du PIB non-pétrolier a atteint presque 6% sur l’année 2007 bénéficiant du rebond de la production agricole et du développement de nouveaux projets miniers. Le niveau des réserves extérieures a dépassé légèrement l’objectif fixé pour fin 2007.
Observations: 6% hors pétrole ! La croissance du PIB due au « rebond la production agricole( !) " dans un pays qui souffre d’un déficit agricole évident et qui importe à tour de bras ses produits agricoles. Et le « rebond de la production agricole » aurait soutenu sensiblement le PIB ! Soyons réaliste c’est surtout le second terme du constat de la mission qui est le plus significatif (« développement de nouveaux projets miniers ») ! En somme nous n’avons pas quitté l’auberge : cette pseudo-croissance est encore due à la rente perçue par l’Etat par l’exploitation de ses ressources naturelles (le fer notamment !). Doit-on alors parler de croissance ? Evidemment que non. Si on supprime cette rente la « croissance » sera alors nulle sinon négative !
En fait ce chiffre est trompeur et porte sur la croissance au sens de "l’expansion du revenu national", c’est-à-dire ce "fourre-tout" dans lequel on fait figurer le revenu de la Nation quelle que soit sa provenance!
La croissance est ainsi celle du "revenu national" pas celle de la somme des valeurs ajoutées des unités économiques du pays et qui s'exprimeraient par des variations du Produit Intérieur Brut (PIB) réel (corrigé de l'inflation) ou nominal (exprimant la valeur marchande des biens et des services produits par un pays.).
Donc la croissance dont il s'agit est bien celle du Revenu National et non pas de l'économie nationale!
En effet, la croissance économique, telle qu’elle est calculée, ne mesure que la variation quantitative d’un agrégat économique, elle n’est donc pas synonyme de développement.
Le développement est généralement associé à la croissance, mais il peut y avoir croissance sans développement. C'est le cas de la Mauritanie où les taux de croissance affichés ne sont que ceux du revenu national (rente nationale).
Si la croissance économique résulte de la production totale de tous les biens et services d’un pays au cours d’une période donnée, alors on comprendra qu'en Mauritanie la croissance est bien négative; car où sont les biens et services qui en Mauritanie engendrerait une telle croissance à 6 % ?
D’ailleurs si l’on se réfère aux rapports de la Banque Centrale de Mauritanie et notamment le plus récent (2006) on lit en toutes lettres que :
Si la croissance économique résulte de la production totale de tous les biens et services d’un pays au cours d’une période donnée, alors on comprendra qu'en Mauritanie la croissance est bien négative; car où sont les biens et services qui en Mauritanie engendrerait une telle croissance à 6 % ?
D’ailleurs si l’on se réfère aux rapports de la Banque Centrale de Mauritanie et notamment le plus récent (2006) on lit en toutes lettres que :
« Le produit intérieur brut, évalué en prix constants (base 100 = 1998) et sur la base de données provisoires, a marqué en 2006, une progression de 11,7%, attribuable pour près des deux tiers à la production du pétrole brut, qui a démarré en février 2006 à partir du champ de Chinguitty.
Les productions des sous- secteurs autres que celui du pétrole ont enregistré un taux de croissance en recul d’un point de pourcentage, se situant à 4,4 % contre 5,4% l’année précédente. Ce ralentissement significatif de la croissance du PIB hors pétrole est imputable à la contre-performance observée au niveau des branches de l’agriculture, de l’élevage, de la pêche, des BTP et, dans une moindre mesure, des administrations publiques. » (rapport BCM 2006)
Quel est donc ce miracle en 2007 !
LaBCM note bien que la croissance du PIB (11,7%) est dûe aux deux-tiers à la production du pétrole brute! En faisant donc le calcul cette croissance du PIB est de 3,9% (y compris la production de minerai)! ( un tiers de 11,7 %).
Comment donc en une année elle a bondit à 6%? Soit un gain de 2,1 % et hors pétrole! Explication : le rebond de la production agricole?
Inconcevable. Car la contre-performance dans tous les secteurs y compris celui de l’élevage et de l’agriculture, moins de six mois auparavant constatée par le rapport de la BCM ne permet pas logiquement au FMI de déclarer une croissance du PIB en 2007 de 6% bénéficiant notamment « du rebond de la production agricole »...et hors pétrole!
Il suffit que la mission du FMI passe pour que l’économie sectorielle se mette à "bondir" pour soutenir les agrégats économiques nationaux .
Déclaration : « Le déficit budgétaire a été maintenu dans les limites prévues par le programme. En dépit de tensions inflationnistes liées notamment à la hausse des prix d’un certain nombre de produits alimentaires importés, l’inflation (mesurée à Nouakchott) en termes de glissement annuel est passée de 8.9% fin 2006 à 7.4% à fin 2007. »
Observations : « le déficit budgétaire a été maintenu dans les limites prévues dans le programme » ! Ce déficit est pour la l’année 2008 de 37 Milliards d’ouguiya ! Sans commentaires.
A moins que nous puissions dire que si ce chiffre s’inscrit bien dans les limites « prévues dans le programme », alors vraiment il n’y a pas de limites au déficit. A l’endettement et à la crise prochaine des finances publiques.
Enfin, selon le FMI l’inflation a reculé est s’est établie à 7,4% fin 2007. Et de quelle inflation s’agit-il? Celle mesurée à Nouakchott !
Une inflation se mesure sur l’ensemble du territoire géographique d’un Etat, pas dans une seule ville fut-elle la capitale. Ainsi concevoir par exemple un simple indice des prix à la consommation nécessite une approche plus complexe. Son champ est le territoire national et il doit couvrir tous les biens et services consommés sur l’ensemble du territoire, par les ménages résidents et non-résidents (comme les touristes).
Comment donner un avis sur un recul d’inflation consigné dans une ville unique, portant sur quelques produits importés et en déduire un constat national.
Déclaration : « Le déficit du compte courant de la balance des paiements s’est creusé atteignant environ 11 % du PIB en 2007 du fait principalement de la baisse des exportations de pétrole conjuguée à l’effet négatif de la hausse des prix à l’importation. »
Observations : Ceci on le savait. A la différence prêt que le FMI a au moins le mérite de porter son jugement sur « la balance des paiements » et non pas sur « la balance commerciale » . Ce Poste de la balance des paiements que les autorités mauritanienne ont utilisé pour faire parler « d’excédents » et donc de bonne santé de l’économie mauritanienne. (voir ici sur ce blog mon article intitulé : « excédent quel excédent ? »).
Le compte courant est un compte principal de la balance des paiements qui porte sur toutes les opérations (autres que celles du compte capital et financier) comprenant l’échange de valeurs économiques (biens, services et revenus de placement) et les transferts d’une valeur économique courante sans contrepartie (transferts courants).
Il est normal donc qu’il soit structurellement déficitaire. Cela ne nous apprend rien sinon dans son creusement perpétuel. En effet, si Le compte courant présente les échanges de biens et de services avec les autres pays, et les revenus de placements comme les intérêts, les dividendes et les bénéfices réalisés par les entreprises mauritanienne au pays et à l'étranger ainsi que par les établissements mauritaniens d'entreprises étrangères., on comprend donc que ce n’est ni la performance de nos entreprises (qui n’intéresse qu’incidemment le FMI), ni leurs avoirs (déclarés ?) ou bénéfices (faramineux !) réalisés à l’intérieur ou l’extérieur qui vont relever le déficit du compte courant de la balance des paiement de Mauritanie.
Dire donc que le déficit de ce compte a atteint 11% du PIB, c’est jouer sur l’espoir qu’il se résorber, or on ne doit parler que de ce qui peut économiquement se réaliser eut égard aux performances réelles d’une économie et ne doit point servir un espoir injustifié.
Déclaration : « Les autorités mauritaniennes continuent de réaliser des progrès au niveau des réformes structurelles. Elles ont notamment renforcé l’administration fiscale en constituant un fichier central des contribuables. Les autorités ont également poursuivi leurs actions en matière de bonne gestion et de transparence en publiant l’audit des comptes à fin 2006 de la Société Mauritanienne des Hydrocarbures (SMH).
Observations : Encore un satisfecit sur des progrès tout-à-fait relatifs. Le problème n’est point le fichier, mais le contribuable, son revenu, ses facultés contributives. Le problème est moins l’audit d’une société des hydrocarbures, mais l’audit de toutes les finances publiques , y compris les périodes où le FMI distribuait ses satisfécits et qui aboutirent aux coups de forces qui dénoncèrent « la dilapidation des biens publics » et la confiscation du développement.
Déclaration: "Des progrès ont également été réalisés dans l’assainissement du système financier, malgré le poids des créances douteuses. »
Observations: C'est là tout-à-fait une contre-vérité. Quelles sont les mesures qui ont été entreprises pour "assainir" les finances publiques? Aucune.
Et cela s'explique par une raison simple: On ne peut réaliser un assainissement des finances publiques qui si, au préalable, leur audit ait été réalisé pour les périodes précédentes de gestion et pour celle en cours. Or aucun audit de cette gestion n'a été fait, ni même programmé pour les raison que l'on sait et pour les resistances politiques et partisanes qui ne voudraient pas que les responsabilités dans la dilapidation des ressources publiques soient établies.
Alors sans audit, il est absolument inédéquat financièrement de parler "d'assainissement "des finances publiques.
Le FMI, le sait, puisqu'il n'ignore pas que le "poids des créances douteuses" est un frein à cet assainissement...Et cela est une preuve évidente de ce que l'on vient d'affirmer.
En effet sous cet "euphémisme" (ou FMIsme) se cache en effet, une part considérable de la "gabegie" dont on souffert les finances publiques.
Une créance douteuse est celle qui n'a put être versée au créancier (prêteur, ici l'Etat) à la date de son exigibilité (la date à laquelle elle doit être payée ). Cela signifie, que si "ces créances douteuses" influencent, par leur "poids", l'assainissement des finances publiques c'est donc qu'elles sont très importantes.
Et à quoi (ou plutôt à qui?) ont été conscarés ces prêts de l'Etat?
Il suffit de survoler la période d'avant la transition (et la transition elle-même) pour constater que ce sont les emprunts de "complaisance", aux passes-droits, aux "entrepreneurs" fictifs, aux commerçants notoirement véreux et autres "financiers" qui les répercutent indirectement dans les sphères du pouvoir.
Les créances douteuses, sont en fait des créances d'un Etat à la gestion "douteuse" et qui ne pourra assainir ses finances publiques tant que les rouages de l'Etat ne sont pas eux-mêmes assainis de leurs gestionnaires douteux....Ceux là-même qui ont dèjà induit le FMI en erreur!
En définitive, cette déclaration à la valeur de toutes celles qui l’ont précédées durant les vingt dernières années. Il ne convient de lui accorder d’importance que ce qu’elle a. A savoir justifier la continuation du programme et des engagement du FMI à l’égard de la Mauritanie. Toute autre information à en tirer pour fixer la réalité de l’économie mauritanienne, est incertaine.
Aussi rappelons-nous les assertions de l’économiste Stiglitz, dans son ouvrage « Globalization and Its Discontents » : les responsabilités pratiques du FMI nuisent à l’exactitude des chiffres qu’il publie. Et que pour donner l’impression que ses plans réussissent il doit impérativement ajuster les prévisions économiques. Beaucoup d’utilisateurs de ces chiffres ne comprennent pas qu’il ne s’agit pas de prévisions ordinaires. Celles du produit intérieur brut ne sont pas fondées sur un modèle statistique complexe, […] ce sont simplement les chiffres qui ont été « négociés » dans le cadre d’un plan du FMI ».
Aussi donc faut-il croire les déclarations du FMI ?
Cette expérience qui nous apprend que certains Etats face aux « erreurs » commises par le FMI ont simplement décidé de l’ignorer.
III-Les transformations de la mission du FMI, ses erreurs et son boycott
Le FMI ne remplit plus la mission qui originellement lui avait été confié (par ses statuts) car il est devenu une autorité différente. Ce qui transparaît à travers ses actes.
Ce que le FMI est…d’après ses statuts.
Le FMI a été créé à la conférence de Bretton Woods en 1944, pour stabiliser les taux de change internationaux et surveiller le système monétaire international. Les 44 pays présents aux négociations voulaient se prémunir contre des situations qui avaient contribué, pensaient-ils, aux deux guerres mondiales. Il s’agissait également de favoriser le commerce international pour faciliter la reconstruction en Europe et en Asie.
Le travail du FMI est de : 1) rendre toujours possibles et faciliter les paiements internationaux (éviter les cas de cessation de paiement) ; 2) assurer la stabilité des taux de change entre monnaies, afin de permettre de conclure des contrats à long terme. Outre ces deux objectifs primordiaux, le FMI a pour tâche : 3) d’entretenir une coopération et une négociation permanentes entre ses membres (à l’heure actuelle, 177 pays, y compris les pays d’Europe centrale et orientale) sur les questions monétaires. Tout cela afin de poursuivre son quatrième objectif : 4) favoriser l’expansion du commerce international. Le FMI a donc une doctrine libre-échangiste clairement reconnue dans ses statuts.
Le travail du FMI est de : 1) rendre toujours possibles et faciliter les paiements internationaux (éviter les cas de cessation de paiement) ; 2) assurer la stabilité des taux de change entre monnaies, afin de permettre de conclure des contrats à long terme. Outre ces deux objectifs primordiaux, le FMI a pour tâche : 3) d’entretenir une coopération et une négociation permanentes entre ses membres (à l’heure actuelle, 177 pays, y compris les pays d’Europe centrale et orientale) sur les questions monétaires. Tout cela afin de poursuivre son quatrième objectif : 4) favoriser l’expansion du commerce international. Le FMI a donc une doctrine libre-échangiste clairement reconnue dans ses statuts.
Ce que le FMI est….d’après ses actes.
Le visage que transparaît des actes du FMI à très bien été illustré par un prix Nobel d’économie : Le FMI a été créé après la Seconde Guerre mondiale parce qu’on estimait que les marchés fonctionnaient souvent mal. Depuis, voici que le FMI est devenu le champion fanatique de l’hégémonie du marché. Et c’est précisément cette idéologie – la foi pure et simple dans le libre marché – qui sous-tend toutes les actions de l’institution. A cela s’ajoutent également la logique interne du FMI, ou plutôt son absence de logique, ainsi que sa lenteur à comprendre ou accepter ses erreurs et la résistance de la Banque mondiale et du FMI aux idées nouvelles de la science économique moderne. « Le problème est que le FMI présente comme une doctrine reconnue des thèses et des politiques sur lesquelles il n’y a pas de consensus […]. Le FMI ne s’est jamais demandé ce qu’il y avait de faux dans ses modèles, il n’a jamais aimé discuter des incertitudes liées aux politiques qu’il recommande. Avec cette attitude et cet état d’esprit, il lui est difficile de tirer les leçons de ses erreurs. Le FMI a reconnu des erreurs dans la crise asiatique mais il s’est efforcé de limiter les critiques et les débats. » (Stiglitz, « Globalization and Its Discontents ».Version française : « La Grande Désillusion » Fayard. 2002)
Le FMI a déjà commis des erreurs sans précédent dans son évaluation et ses prévisions de l’économie des pays relevant du fameux article IV de ses statuts.
Ses erreurs amplifiant la crise asiatique et sur celle de pays d’Amérique latine sont restées dans les annales.
Relativement à l’Asie :
c’est la libéralisation des mouvements de capitaux, imposée à la fin des années quatre-vingt, qui a été « le facteur le plus important dans la genèse de la crise ». Elle a mis des pays qui n’avaient aucun besoin de capitaux supplémentaires (du fait de leurs taux d’épargne déjà élevés) à la merci de l’humeur des spéculateurs, laquelle est conjoncturellement pro-cyclique : les capitaux entrent pendant la phase d’expansion, alimentant les bulles spéculatives (par exemple, celle de l’immobilier) et sortent pendant la récession, au moment où l’on en aurait besoin! Après avoir ainsi préparé les conditions structurelles de la crise, le FMI a commis des erreurs qui l’ont amplifiée (austérité budgétaire en pleine récession, résorption des déficits de balance commerciale sans mesures ouvertement protectionnistes ni dévaluation, hausse des taux d’intérêt (dans l’espoir de faire « revenir » les capitaux étrangers et de soutenir le taux de change), ce qui a précipité dans la faillite un grand nombre d’entreprises….)
En Argentine et vue les erreurs accumulés du FMI, le gouvernement argentin du président Nestor Kirchner a décidé d’ignorer dans sa politique économique les recommandations du fond monétaire international.
Il considère que le FMI et ses politiques de libéralisme économique comme responsables de la crise économique de 2002 qui avait vu une chute de plus de 11% du Produit intérieur brut argentin. Il a décidé de rembourser la totalité de la dette de son pays au FMI pour ne plus se soumettre aux conditions du Fonds. Le Brésil, l’Uruguay, l’équateur et le Venezuela ont emboité le pas.
Depuis, le gouvernement Kirchner s'est engagé dans une voie assez éloignée du "consensus de Washington", vanté par le FMI et les autorités américaines, qui fait du secteur privé et de la non-intervention de l'Etat les piliers d'une gestion économique "saine".
Le CEPR (Center for Economic and Policy Research à Washington) place les fondements des décisions du FMI sur une base conflictuelle: “Les sous-estimations dans les prévisions du FMI sont survenues à un moment où le Fonds était en conflit avec les autorités argentines sur une série de mesures économiques qui, contrairement aux estimations du FMI, se sont révélées fructueuses".
Les recommandations du fond monétaire internationales sont-elles libres de toute subjectivité ? En somme sacrifie-t-il les intérêts des Etats et donc des populations à sa philosophie libérale ? Cela influe-t-il de façon dramatique sur ses recommandations, et son évaluation des économies des pays ?
Le doute subsiste car à l’examen de la littérature économique qui lui est consacrée on remarque que d’éminents observateurs des interventions et des programmes du FMI en font un constat préoccupant.
A l’égard des pays dans lesquels il intervient le FMI est une institution opaque. La plupart des documents qu’il utilise sont exclusivement à usage interne. Le mode de décision au FMI est classique : lorsqu’un pays a un besoin de financement, les fonctionnaires du FMI définissent conjointement avec le gouvernement un programme qui accompagne obligatoirement le prêt. Les projets sont élaborés techniquement, puis sont présentés pour vote au conseil d’administration.
Ainsi ni les associations, ni même les représentations nationales du pays emprunteur ne sont associées à la définition des plans d’ajustement structurel. Ces documents sont pourtant d’une importance capitale pour la définition de la politique que suivra le pays emprunteur. En définitive, au moment où le vote intervient, les documents sont déjà prêts, et les membres du conseil d’administration, délégués par leur gouvernement, doivent l’accepter ou le rejeter, leur pouvoir d’amendement étant pratiquement inexistant.
Le pouvoir de "proposition" du Fonds est considérable. Le seul moyen de pression consiste donc à influer sur le vote de l’administrateur par tous les moyens possibles lorsque l’on juge les projets impropres à soutenir le développement durable des pays soumis aux programmes du FMI.
C’est pourquoi beaucoup d’ONG on fourni des pour le fonctionnement et le contrôle du FMI :
Recommandations des ONG sur le fonctionnement et le contrôle du FMI :
Annulation de la dette injuste et impayable des pays les plus endettés Création d’un département d’évaluation indépendant
Transparence sur les activités du FMI, et publication des documents cadres Contrôle démocratique des politiques imposées aux pays emprunteurs et des consultations au titre de l’article IV
Participation des syndicats et associations aux consultations de l’article IV, et publication des documents
Promotion des principes de développement durable dans les programmes macro-économiques 1
Malgré son rôle de surveillance, le FMI n’a pu prévenir :
- la situation de cessation de paiement du Mexique et la crise du peso.
- les émeutes de la faim qui éclatèrent en Zambie après la hausse de 120% des denrées alimentaires. "Les conditions liées aux prêts d’ajustement structurel sont intolérables" Déclarera en 1986, le Président zambien.
- Le doublement de la dette totale des pays du Tiers monde de 1984-1993 , passant de 895 milliards de dollars à 1770 milliards.
- la situation de cessation de paiement du Mexique et la crise du peso.
- les émeutes de la faim qui éclatèrent en Zambie après la hausse de 120% des denrées alimentaires. "Les conditions liées aux prêts d’ajustement structurel sont intolérables" Déclarera en 1986, le Président zambien.
- Le doublement de la dette totale des pays du Tiers monde de 1984-1993 , passant de 895 milliards de dollars à 1770 milliards.
Vox FMI, vox Dei ?
En conclusion, la Mauritanie, comme tous les pays devenus dépendant de programmes et d’engagements avec le FMI, fait l’objet d’une déclaration d’une mission annuelle du FMI. Cependant, il convient de comprendre que la faillibilité de l’institution même qui fait cette déclaration n’est plus à démontrer et qu’au lieu de s’accrocher aux termes d’une déclaration pour justifier la validité d’une gestion économique, il serait plus préférable de se tourner vers les réalités quotidiennes du pays. Et prendre la véritable mesure de son développement et de l’impact de ses choix économiques en les puisant dans le quotidien du peuple et le vécu du citoyen.
Le couffin de la ménagère et l’état de l’asphalte sont bien meilleurs indicateurs économiques que le rapport d’une cohorte d’experts.
Pr ELY Mustapha
[1] Les politiques macro-économiques du FMI au regard du développement durable. Association les Amis de la terre.2000
Le couffin de la ménagère et l’état de l’asphalte sont bien meilleurs indicateurs économiques que le rapport d’une cohorte d’experts.
Pr ELY Mustapha
[1] Les politiques macro-économiques du FMI au regard du développement durable. Association les Amis de la terre.2000