L’opposition revient au dialogue : Maure de rire !
Si vous avez envie d’éclater de rire quittez ce blog, car si vous ne pleurez pas en même temps (ce qui est humainement possible, mais rationnellement ne l’est pas), vous ne résisterez pas à entrer dans un désespoir profond suite à ce constat de la médiocrité de nos dirigeants politiques.
L’exemple le plus illustratif de cette médiocrité le voici :
Lundi 17 février 2014, le premier ministre, Moulaye Ould Mohamed Laghdaf, a rencontré Mohamed Ould Maouloud, président de l’Union des Force de Progrès (UFP), un parti membre de la COD. Cette rencontre a eu lieu sur demande du premier ministre.
Objet de la rencontre : « échanger les points de vue sur la meilleure manière d’organiser une présidentielle consensuelle. »
A la suite de cette rencontre, le président de l’UFP, a fait la déclaration suivante :
« Le premier ministre m’a dit que l’objectif de notre rencontre est de discuter de l’organisation d’une élection présidentielle consensuelle. »
Maure de rire !
Une élection présidentielle consensuelle ?
Non ?
Vous avez bien lu une « élection présidentielle consensuelle ». (Hé ! Défense de mourir de rire avant de terminer cet article !)
A-t-on jamais vu dans un pays une majorité au pouvoir et une opposition discuter pour l’élection d’un « président consensuel » ? Dans ce cas de figure : Où se trouve « l’opposition » et où se trouve la « majorité » ? Et vice-versa ?
On aura tout vu !
Une opposition qui veut élire un Président conjointement avec la « majorité ». S’entendre sur un président commun. Un président de consensus. Le ridicule en politique mauritanienne c’est l’élément absorbant permanent de la démocratie.
Les partis politiques de l’opposition – et ceux qui les composent- sont en Mauritanie comme les mouches, c’est le sucre qui les attire et c’est le pouvoir qui se sucre sur leur dos. Mais cette fois, il est en train de les attraper carrément au papier tue-mouche.
En effet, contre les mouches, on utilise soit une tapette (qui est déjà au pouvoir), soit le papier tue-mouches (le pouvoir en a déployé tout un tapis) soit du fly-tox (de l’intox haut vol). Et tous ces instruments politiques se trouvent déjà en Mauritanie.
Un proverbe américain dit : « Vous devez perdre une mouche pour attraper une truite ». Mais pour un pouvoir voulant aller à la pêche sans perdre sa place, il lui est donc plus facile de tuer les mouches puisque la truite est déjà dans ses rangs.
L’erreur des scientifiques est donc de croire qu’il y’a seulement 100 000 espèces de mouches dans le monde car en Mauritanie de nouvelles espèces sont encore à découvrir. Pourvu seulement qu’elles ne laissent pas des larves dans l’esprit des générations futures.
Mais comme à toute chose malheur est bon, on vient de découvrir, grâce à la médiocrité de nos politiques une institution fondamentale de la médiocratie : le « président consensuel ».
Notion que nous pouvons définir comme étant : « l’expression la plus basse du comportement politico-électoral lorsque, face à son impuissance, une opposition à un pouvoir en place, qui la piétine, lui propose les moyens de son propre avilissement institutionnel ».
Pr ELY Mustapha