mercredi 1 avril 2015

Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz ne parlez plus en public.

 

 

presse_ne_pas_avaler Il y a ceux qui prenant la parole vous invitent, simplement par leur locution à les écouter. Leur ton est une invite à l’écoute, à la compréhension et surtout, par la clarté de leur exposé, à la discussion. Ils vous ménagent dans leur discours des espaces de tolérance et de bon sens qui vous mettent à l’aise et vous donnent le sentiment que ce vous avez allez répondre est important tant par votre savoir, votre personne et le respect qui vous sont dus.

N’est-ce pas là déjà une forme d’humilité que Dieu a prescrite en nous prévenant que nous ne détenons qu’une infime partie du savoir

وما أوتيتم من العلم إلا قليلا ») et que même dans notre attitude de tous les jours nous nous devons d’être humbles :

ولا تمش في الأرض مرحا إنك لن تخرق الأرض ولن تبلغ الجبال طولا كل ذلك كان سيئه عند ربك مكروها ذلك مما أوحى إليك ربك من الحكمة ولا تجعل مع الله إلها آخر فتلقى في جهنم ملوما مدحورا

Ceux qui ont suivi la conférence de presse de celui qui est supposé être un exemple pour la Nation entière en termes d’équilibre personnel, de tolérance et de retenue, fut un homme instable, vindicatif, intolérant et dédaigneux de ses propres concitoyens.

Nous avons vu un homme tendu, sur ses gardes prêt à bondir, comme un soldat pris dans ses derniers retranchements. Mohamed Ould Abdelaziz nous a donné une piètre figure de sa personne publique et de ses capacités de disserter moins encore de dialoguer. Ce dialogue qu’il dit initier à coup d’appels à l’opposition. Mais au vu de la personne et de son caractère, l’opposition a probablement bien compris qu’il ne s’agissait que d’un monologue.

Ses paroles prononcées entre deux déglutitions, il les a voulues une vérité infuse que chacun se devait d’avaler sans coup férir. Mieux encore, des ordres pour la pensée de l’autre, sans tact et sans volonté. Une forme de coup d’Etat contre un parterre de journalistes et qui fut un échec. Or Ould Abdelaziz n’aime pas l’échec, mais allait-il lancer son BASEP contre les journalistes ?  Il s’en est fallu de peu. Ould Abdelaziz a malheureusement montré qu’il ne tire sa force et sa suffisance ni de son intelligence ni de son savoir, ni (comme il vient de nous le montrer) de sa personnalité mais d’une dissuasion armée qu’il possède et entretient aux frais du contribuable.

Pourquoi alors Aziz s’expose-t-il ainsi et donner une si piètre image de lui-même ? La question reste posée.

L’on sait qu’un Président de la République ne tient une conférence de presse que pour annoncer des actions ou évènements importants pour la Nation. Or dans cette conférence, il n’en fut rien. Son contenu fut à l’image de son contenant, un vide absolu. Si ce n’était l’intervention du journaliste d’Essirage, la platitude aurait régné de bout en bout. Une intervention qui a révélé tout le caractère de Ould Abdelaziz. Des coups de poing sur la table, des menaces et une injonction de couper la transmission télévisée.

Un Président posé aurait simplement pu, face à l’insistance d’un journaliste qui réclame des droits, gérer autrement la situation en s’en remettant au présentateur et dans tous les cas en cherchant la conciliation et l’adhésion de tous les présents.

Or nous avons assisté à un « pugilat » médiatique dont Aziz n’en est pas sorti grandi. A défaut de savoir parler avec humilité et convaincre dans le respect de l’autre, Aziz s’en remet à la force. Chassez le naturel et il revient au galop.

Tout cela nous invite à demander à Ould AbdelAziz de ne plus parler en public. Et cela pour le salut de l’image déjà effritée de l’Etat mais aussi et surtout pour laisser au petit peuple un semblant de croyance que même si la République est en déconfiture, celui qui lui impose sa gestion ne le soit pas aussi.

Tout le reste est vanité.

Pr ELY Mustapha

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Poésie de la douleur.