lundi 15 août 2016

Le secret de Mohamed Lemine Ould Dadde révélé : De la résistance à l’inconscience



En sortant de prison en 2013 Mohamed Lemine Ould Dadde avait purgé deux ans de prison. Il revient aujourd’hui en conseiller à la présidence et ce ne sont pas ses compétences qui sont à mettre en doute mais sa conscience d’homme libre. Il fut libéré après avoir été reçu en audience (encore prisonnier en liberté provisoire) par le général Aziz  et nous avions consacré un article la me année au secret de cette libération après cette singulière audience,  le voici. Cette nouvelle nomination de Ould Dadde, nous donne raison : le secret de l’entretien bien gardé était bien un deal dont le dénouement vient d’arriver. Résistance et  inconscience ne font pas bon ménage.

 Deux ans de cachot sans autre forme de procès si ce n’est celui d’un semblant d’audiences où ses avocats plaidaient dans un désert de Justice où les juges aux ordres manipulaient la balance du droit et de l’équité. Ould Dadde est désormais libre…provisoirement. C’est autant dire que le régime ne l’a pas encore lâché. Même si de l’étranger il pourrait ne pas revenir…à moins que le secret qu’il garde ne l’incite…à revenir.

Ce secret c’est celui de l’entretien qu’il a eu avec Ould Abdelaziz suite à l’audience qu’il lui a accordée à sa sortie de prison.

Nulle part Ould Dadde n’a voulu révéler le contenu de l’entretien qu’il a eu avec son général de geôlier. A la question d’une journaliste de Jeune Afrique, en 2013, sur la teneur de cet entretien Ould Dadde a répondu : « Je garderai ça pour moi »

Qu’est-ce qui dicte à Ould Dadde, de garder le secret de cet entretien ? Un esprit libre, communicatif et de surcroit indépendant n’aurait pas hésité à divulguer l’information. A moins…à moins que Ould Dadde, ne veuille bien cacher et taire des choses que le général lui aurait divulguées. Mais taire un secret ne peut être dicté que par les raisons suivantes :

- Le dépositaire du secret (ould Dadde) est lui-même concerné et le divulguer va lui porter tort;
- Le dépositaire du secret sait que la personne qui le lui a confié est concernée et donc le divulguer va encore lui porter tort;

- Le dépositaire du secret s’est engagé à ne pas le divulguer en contrepartie de quelque chose;
- Le dépositaire du secret craint pour sa personne en le divulguant.

A l’évidence Ould Dadde semble tenir à ce secret et cela n’arrive qu’à ceux qui sont convaincus que la révélation d’un tel secret portera préjudice soit à eux-mêmes soit à autrui. Ould Dadde n’échappe pas à ce raisonnement.

Toutefois, en accordant une interview Ould Dadde ne sait pas qu’il a révélé « sans le savoir » un pan important de ce qu’il tait.

L’analyse de l’interview montre un ensemble d’indices et de prises de position de Ould Dadde qui montrent que le personnage a subi un « traitement » spécifique qui lui dicte son attitude.

I- La « machination de…la vielle garde

Le premier terme utilisé par Ould Dadde dans son interview c’est celui de « machination », il dit texto : « ce qui m’est arrivé a été orchestré par la vieille garde ».
C’est qui la « vieille garde » ? Celle « qui rejette tout changement en Mauritanie ».
On l’a donc compris le message que Ould Dadde veut passer c’est que Aziz n’y est pour rien. Qu’il n’a rien à voir avec son limogeage ni son incarcération depuis plus de deux ans !
Ould Dadde a croupis en prison à cause d’une « vieille garde ». Il aurait pu ajouter que c’est cette même « vieille garde » qui a jeté Ould Khattri et ould Waqef en prison, qui a maintenu durant des mois d’anciens gestionnaires publics (Air Mauritanie, Mauritania airways, Sonimex etc.) en prison sans procès et qui a encore libéré tous les détenus dans les affaires mafieuses et de drogue…
La « vieille garde », allons donc !
Aziz a bien embobiné le personnage. Cette construction « vieille garde », colle bien à la personnalité du général qui a bâti sa gestion du pouvoir sur la paranoïa, la crainte de l’ennemi intérieur- extérieur. En recevant une balle amie, cela s’est encore affermi.
Ould Dadde, ayant plongé dans le milieu politique sait que dans le régime de Aziz toutes les « gardes », c’est lui. La vieille garde, la nouvelle garde et la garde présidentielle. Il a tout assujetti à travers la dilapidation du Trésor public, la corruption, le trafic d’influence et le népotisme.
Si aujourd’hui Ould Dadde nous dit qu’il a été victime d’une « vieille garde », c’est soit il ne connait pas Aziz (qui ne s’écoute que lui-même) soit il est sciemment en train de jouer son jeu. Et dans les deux cas, il est perdant.
A quel jeu joue alors Aziz en « désinformant » ould Dadde ? Et à quel jeu joue Ould Dadde en acceptant d’être désinformé ?
Ce que sait certainement Ould Dadde, c’est que sa libération, il ne la doit en rien à un quelconque procès mais à une instrumentalisation de sa libération à la veille d’échéances électorales, pour lesquelles Aziz se prépare et se voudrait donc sans reproches. Libérer Ould Dadde est un geste comme on dit politiquement « d’apaisement »  et de « neutralisation » de ses détracteurs. Socialement et tribalement.
L’on ne pourrait croire que Ould Dadde ne le sait pas. Comme l’on ne pourrait pas croire qu’il puisse si facilement accorder une bonne foi à un général qui l’a écroué pendant des mois.
 
II- Le régime d’Aziz: tout est beau tout est gentil

Au vu de l’audience qu’il a eue avec Aziz et ses interventions dans la Presse Internationale, il semble hélas que Ould Dadde n’a pas retenu la leçon de son aventure dans les cercles du pouvoir. Un pouvoir mal acquis, usurpé et omnipotent. Ould Dadde est-il conscient que sa résistance, risque de succomber à sa conscience ?
Après sa libération  à la question d’une journaliste de J.A : « Pourquoi avez-vous accepté en septembre 2008, le poste que vous a proposé « Aziz » ?
Ould Dadde répond : « Parce qu’on m’offrait la possibilité d’atteindre des objectifs pour lesquels je le suis toujours battu qui, plus est au sein d’un gouvernement qui a réalisé des avancées significatives sur les questions nationales »
En 2008, le gouvernement c’était celui d’Aziz issu d’un putsch, de quelles « avancées significatives », s’agit-il ?
N’ignorant cependant rien de ce qui s’est passé en 2008 et 2009, Ould Dadde semble avoir perdu toute conscience de la réalité des faits. La Prison a-t-elle brisé à ce point sa résistance ?
En fait, il y a tout au long du parcours de Ould Dadde trois périodes distinctes. En fait trois personnalités différentes.
La période commençant avant son entrée au gouvernement de Aziz : celle de la diaspora, de l’exil « loin de yeux, loin du cœur ». Durant cette période Ould Dadde faisant son bonhomme de chemin de militant, en France notamment avec ses partisans et ses alliés. Cette période se caractérisait par la continuité d’une résistance conformément à sa conscience.
La période d’entrée au gouvernement d’Aziz : C’est la période où Ould Dadde décida de rejoindre « Aziz ». Et c’est là où le personnage confondit entre conscience et résistance. Abandonnant sa résistance il se fit bonne conscience de se mettre au service du putschiste. La résistance de la conscience a-t-elle des limites ? 

Toujours est-il, qu’en lui accordant la bonne foi de sa conduite, il la paya cher. Nous avions consacré des écrits à cette période. Voir notamment :

Le bouc Commissaire (http://haut-et-fort.blogspot.com/2011/06/le-bouc-commissaire_4633.html)

La “jurisprudence” Ould Dadde (http://haut-et-fort.blogspot.com/2010/10/la-jurisprudence-ould-dadde_4326.html)


Au vu de l’interview, Ould Dadde semble vouloir trouver un justificatif à tous les actes de Aziz.

Les juges ?

Les juges c’est malgré eux qu’ils condamnent car, selon Ould Dadde, « ils craignent les affectations administratives et cherchent à plaire à ceux qui peuvent les leur éviter ». Donc ils ne sont pas indépendants.

Mais Ould Dadde avoue par là-même que c’est Aziz qui l’a condamné. En effet qui décide des affectations des juges et qui peut leur éviter de telles affectations? ». Le PM ? Le ministre de la justice ? Allons donc. 

L’opposition ?

Elle rejette tout. « Les homme politiques devraient s’efforcer de redonner aux Mauritaniens confiance en leurs institutions plutôt que de les diaboliser. Il faut cesser de rejeter en bloc tout ce qui est entrepris ».

Pour Ould Dadde le slogan de l’opposition « Aziz dégage ! » ne peut « pas tenir lieu de programme » !
Mais alors sur quel programme Ould Dadde a rejoint Aziz après son putsch ?

Difficile à dire. Mais un indice dans l’interview le laisse entrevoir. Voici, texto, ce que répond Ould Dadde à la question : « Appartenez-vous à un parti politique ? »:

« Je n’appartiens à aucun parti, ni de la majorité, ni de l’opposition. Je suis une personnalité politique nationale qui se positionne par rapport à un programme. En 2009, Aziz a été élu sur la base d’un programme et non pas d’alliances tribales. »

Jusque-là le discours de neutralité de Ould Dadde semble tenir la route, c’est après que les choses deviennent graves tant pour la résistance que pour la conscience de « la personnalité politique nationale » par laquelle Ould Dadde se définit.

Il poursuit en disant : « Ceux qui proposeront des solutions concrètes pour la stabilité et le développement du pays me retrouveront à leurs côtés ». 

En d’autres termes, qu’ils soient putschistes, illégaux, tyrans, dictateurs, Ould Dadde n’hésiterait pas à les rejoindre pourvu qu’ils « aient des solutions pour la stabilité et le développement du pays ».
En somme, un serviteur public dont la conscience tient à un programme pas à des idéaux démocratiques, de liberté et de justice. Ainsi Ould Dadde rejoignit Aziz doublement putschiste piétinant la démocratie et les droits constitutionnels du peuple parce que dit-il « en 2009, Aziz a été élu sur la base d’un programme » !

Ceci est d’autant plus inquiétant, que non seulement Ould Dadde a rejoint un soi-disant programme d’Aziz mais qu’il se retrouva en prison et n’en tira aucune leçon si ce n’est d’être, à mots couverts, un laudateur du régime qui la brisé.

Alors vraiment, est-ce ce Ould Dadde, membre de la diaspora, qui s’est brûlé les ailes au contact du pouvoir qui devait apparaître ? Certes non.
Alors que s’est-il donc passé pour qu’Ould Dadde sorti de prison soit si clément avec le régime qui l’a terrassé et avec son général de geôlier ?
Tout tient dans la teneur dans l’entretien qu’il a eu avec Aziz à sa sortie de prison.

III- Le contenu de l’entretien : « si tu…je… »

Quand un prisonnier qui se proclame innocent avec des preuves tangibles sort de prison, il est rare qu’il rencontre son geôlier soit sur sa requête, soit sur celle du premier.
Cependant si cela arrive, il y a fort à parier que l’entretien qui en résultera ne peut être basé que sur l’une des trois attitudes du geôlier à l’égard de son visiteur :
- S’il veut continuer à clamer son innocence et à me défier, je le rejette en prison
- S’il veut collaborer même indirectement je lui épargne la prison, je lui prouve que je ne suis pour rien dans ce qui lui est arrivé et je l’utilise pour mes intérêts politico-personnels.
A la lecture de l’interview de Ould Dadde, c’est la seconde solution qui lui a été appliquée. Une solution que le système de désinformation de Aziz a mis en scène pour le prisonnier qui ne sachant pas pourquoi on l’a mis en prison, ni pourquoi on l’a libéré est psychologiquement prêt à essayer de comprendre sans se douter qu’il puisse être instrumentalisé.

C’est alors qu’Aziz lui expliqua qu’il n’est pour rien dans son emprisonnement, que ce sont les «autres » qui l’on fait et que malgré lui il a gardé sa neutralité (pendant 2 ans). C’est ainsi que suite à cela Ould Dadde indexera dans son interview les personnes qui l’ont jeté en prison et qui sont « issues de la vieille garde ». Mieux encore (et on reconnaîtra là certainement des « bribes » du discours que lui a tenu Aziz), ould Dadde dira ce sont « ceux qui jouaient le rôle d’intermédiaires politiques et dont le régime actuel a décidé de se passer » qui lui en voulaient.
Suffisamment «  traité » à l’argumentaire de l’ennemi extérieur-intérieur, Ould Dadde s’est encore rangé du côté de Aziz. 

Mais la seconde question est alors de savoir pourquoi Aziz a agi ainsi ? La réponse coule de source : Aziz a instrumentalisé Ould Dadde. C’est ce qui explique la réponse de ce dernier à la question de la journaliste de Jeune Afrique sur la teneur de cet entretien : « Je garderai ça pour moi ».
Un secret qui ne peut être révélé est certainement lourd de conséquences tant pour son déposant (Aziz) que pour son dépositaire (Ould Dadde).

Alors que contient-il ?

Il est fort probable qu’il s’agisse d’un deal, un marchandage, entre Aziz et Ould Dadde et dont l’enjeu est la liberté de ce dernier. Nous le résumons dans ce qui suit :

- Aziz invente pour Ould Dadde, un “ennemi” qui est la cause de son emprisonnement (« la vieille garde »)
- Aziz se disculpe et montre patte blanche à Ould Dadde,
- Ould Dadde trouve un moyen pour rester en bons termes avec Aziz et accepte le justificatif;
- Aziz rassure Ould Dadde et lui promet une liberté définitive (en d’autres termes, il retiendra le zèle de ses juges, s’il y a lieu)
- Aziz lui donne le feu vert pour aller à l’étranger (en France) malgré que Ould Dadde est supposé être en liberté provisoire (désormais il sera hors de portée de ses juges)
- En contrepartie, Aziz lui demande de « calmer » le jeu de ses détracteurs en France tout au moins ceux qu’il peut joindre (« genre Mamère et compagnie, verts et affiliés)
- Aziz, paternaliste, assure Ould Dadde que « personnellement », il n’a rien à lui reprocher et qu’il pourra compter sur lui si besoin est (en termes de responsabilité futures face aux élections à venir), et qu’il aura toujours un « programme » pour lui.

Ould Dadde sort de chez Aziz convaincu de connaître ses ennemis réels, que la justice mauritanienne ne pourra plus l’atteindre en France et que, ménageant Aziz face aux échéances électorales proches, il pourra revenir aux affaires. Après tout il aura toujours un « programme »  pour lui.

En définitive, l’on peut dire qu’un « Président » qui rencontre un prévenu en liberté provisoire est un acte hors du commun. Cela ne se passerait pas dans un Etat où il y a une séparation réelle des pouvoirs et un respect des institutions exécutives et judiciaires. Mais on le sait, la Mauritanie est devenue une vaste prison… ou la conscience a perdu toute résistance.

Et toute résistance sans conscience « n’est que ruine de l’âme ».

Pr ELY Mustapha

vendredi 12 août 2016

Mauritanie : la diplomatie clé-à-molette.





Qu’advient-il lorsque la diplomatie d’un pays est ordonnée par un mécanicien auto et exécutée par un professeur de math ? Un moteur dont la  combustion interne est une inconnue. Et à la vitesse où il tourne,  c’est un moteur à explosion qui va…exploser.  

Appelons-là, mécaniquement, une diplomatie clef-à-molette et, mathématiquement, une conjecture insoluble…sauf dans l’intérêt personnel. 

C’est, en effet,  une diplomatie de l’exclusion et  non une diplomatie de la conciliation avec l’ensemble des Etats de la sous-région avec pour seul mot d’ordre l’intérêt premier du pays.
Depuis qu’Ould Abdelaziz est arrivé au pouvoir,  l’appareil diplomatique mauritanien est vissé, comme un écrou, à la plaque tournante des intérêts de la nomenklatura d’Etat.  .

 Il sert tout entier à s’acquérir les faveurs des potentats du golfe. Une diplomatie de la négociation utilitariste permanente. Ici on cède les terres arables du sud aux émirs du golfe, là on envoie des troupes mauritaniennes au Yémen pour les beaux yeux de qui on sait et on organise un sommet sous sa bénédiction. Le but ultime : obtenir  les dons et autres faveurs financières qui sont englouties  par la nomenklatura d’Etat. On cire,  diplomatiquement,  les pompes des princes  pour organiser un sommet arabe qui fut,  de l’avis de tous,  un fiasco national et international et dont le pays paiera longtemps les pots cassés. 

La diplomatie mauritanienne est extravertie. Une diplomatie qui se met à dos les plus proches voisins de la Nation, notamment le Sénégal et le Maroc pour aller plaire aux monarques du Golfe,  est une diplomatie de la différenciation irréfléchie qui ne mène que vers le désastre.

 L’avenir de la Mauritanie se construit avec ses voisins (arabes et africains)  immédiats. Le Maroc et  l’Algérie se doivent d’être traités diplomatiquement dans les mêmes termes. L’affaire du Sahara occidental se doit d’être traitée dans le cadre des conventions internationales, en prenant en compte les intérêts de toutes les parties prenantes  sans que ces intérêts puissent prévaloir sur les intérêts de la Nation. Or la diplomatie mauritanienne est un instrument qui sert moins le compromis positif et la résolution pacifique des différends que les intérêts mécaniques du détenteur du pouvoir en Mauritanie.

 C’est une diplomatie de l’alignement manifeste sur des positions tranchées ;  or « l’alignement », les  « positions » et les « tranchées » relèvent du langage militaire non de celui de la diplomatie. Cette confusion manifeste est porteuse de tensions dont les effets avant-coureurs sur l’environnement géopolitique de la Mauritanie,  se font déjà gravement sentir.

 Ainsi,  la diplomatie telle que voulue par Ould Abdelaziz et mise en œuvre par son ministre des affaires étrangères, ne peut être que biscornue. A quels résultats a-t-elle abouti ? Pas grand-chose, des dons de véhicules à l’occasion d’un sommet dévastateur, déjà oublié que des responsables trafiquent déjà en toute impunité. 

Quelle image de la Mauritanie,  notre diplomatie donne-t-elle  au reste du monde ? Des voisins sous tension,  des prises de position belliqueuses, une diplomatie tout orientée vers la collecte des « dons » et autres financements, donnant l’image d’une immense gamelle tendue.

 Elle a personnifié, au nom de son donneur d’ordre,  le principe d’action diplomatique : « un pays n’a pas d’amis, il n’a que des intérêts ». Principe  qu’un fameux général avait énoncé pour montrer l’importance de son pays par rapport au reste du monde. Mais il est vrai que les généraux se suivent et ne se ressemblent pas. De Gaulle ne faisait pas la diplomatie avec une clef à molette.

Pr ELY Mustapha

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Poésie de la douleur.