lundi 30 avril 2012

Entre brûlures d’esclavage et livres brûlés

 

Survivre aux livres

farhenheit1Nous mettons ici en téléchargement une bibliothèque des livres parmi les plus importants du rite malékite, y compris ceux de Enas ibnou Malek. C’est une occasion pour ceux qui les ont pas de les lire et surtout de remplacer dans leur bibliothèque ceux malencontreusement brûlés par Biram. Curieux n’’est-ce pas que des livres brûlés existent toujours? Quelles leçons en tirer?

Dabord que le geste de Biram, n’a aucune influence sur le Malékisme, ensuite que le geste de Biram n’a aucun effet sur ses sources bibliographiques et enfin que le Malékisme existera toujours après la disparation de Biram. Le personnage est bien plus éphémère que  le rite malékite millénaire.  Mais les signes distinctifs, et les interdictions faites aux esclaves,existants ou potentiels  ont-ils disparu avec le rite Malékite?

A vous d’en juger à travers ces livres en téléchargement direct ici. Si Biram s’est fait une opinion le poussant à les bruler pour dénoncer les suggestions, que les auteurs de ces livres n’auraient  pas  rejetés durant des siècles, à sa condition de descendant d’esclave, à ses ancètres et à lui-même dans une société, dont le regard sur les harratines n’est pas dénué de toute condescendance, faîtes-vous votre propre opinion . Il reste qu’il était cependant possible pour Biram de les contredire sur le terrain de l’argumentaire  d’Ehl el hadith (auquels appartient Eness inbou Malek) et sur celui d’Ehl Erray  (tenants de la raison) qu’ Eness inbou Malek n’ignore point dans les piliers du rite dont il fut le fondateur.

Biram aurait pu aller sur le terrain de la contradiction intellectuelle appuyée sur un argumentaire tiré des sources intarissables de l’Islam, ses voies, ses écoles, et non pas sur la symbolique destructrice.

Biram pouvait-il aller sur ce terrain? Certes, car seuls les prophètes sont infaillibles ; ni les jurisconsultes, ni les oulémas, ni les imams ne le sont.

Toutefois, contredire dans sa discipline Enass ibnou Malek, n’est pas affaire du premier venu. Il est, en effet, plus facile de détruire que de construire.De brûler que d’éteindre. De rejeter que de comprendre.

Alors qu’à compris Biram? Lisez.

Lisez les livres suivants et…ne les prêtez pas à Biram. Tant que les séquelles de l’esclavage n’ont pas disparu, il est sur des charbons ardents.

مجلد 1 مجلد 2  مجلد 3  مجلد 4

المدونة الكبرى للإمام مالك رواية سحنون - ويليها مقدمات ابن رشد - ومعه: كتاب تزيين الممالك بمناقب سيدنا الإمام مالك للسيوطي، وكتاب مناقب سيدنا الإمام مالك للزواوي

   

الكتاب

  متن ابن عاشر المسمى بالمرشد المعين على الضروري من الدين

المؤلف: عبد الواحد بن عاشر أبو محمد

   

الكتاب   مقدمة

 الإكليل شرح مختصر خليل

 المؤلف: محمد الأمير الكبير

   

مجلد 1  مجلد 2 مجلد 3  مجلد 4  الواجهة

إقامة الحجة بالدليل شرح على نظم ابن بادي لمختصر خليل

   

الكتاب

التلقين في الفقه المالكي

المؤلف:

عبد الوهاب البغدادي القاضي المالكي أبو محمد

   

مجلد 1 – 3  مجلد 4 – 6  مجلد 7 – 10  مجلد 11 - 14

 الذخيرة

المؤلف: أحمد بن إدريس القرافي شهاب الدين

   

مجلد 1  مجلد 2 مجلد 3 مجلد 4 مجلد 5 مجلد 6 مجلد 7 مجلد 8 مجلد 9 مجلد 10 مجلد 11 مجلد 12 مجلد 13 مجلد 14 مجلد 15 مجلد 16 مجلد 17 مجلد 18 مجلد 19 مجلد 20

البيان والتحصيل والشرح والتوجيه والتعليل في المسائل المستخرجة ، وضمنه: المستخرجة من الأسمعة المعروفة بالعتبية

 المؤلف: محمد بن أحمد بن رشد القرطبي أبو الوليد

 

الكتاب

أقرب المسالك لمذهب الإمام مالك

المؤلف: أحمد بن محمد بن أحمد الدردير

   

الكتاب

 الرسالة في فقه الإمام مالك

 المؤلف: عبدالله بن أبي زيد القيرواني أبو محمد

   

الكتاب

عنوان الكتاب: القوانين الفقهية في تلخيص مذهب المالكية والتنبيه على مذهب الشافعية والحنفية والحنبلية

المؤلف: محمد بن أحمد بن جزي الكلبي الغرناظي المالكي أبو القاسم

Pr ELY Mustapha

Note: tous ces livres  et bien d’autres sont en téléchargement libre sur http://www.waqfeya.com et plus précisement en cas de difficulté de téléchargement à l’adresse: http://www.waqfeya.com/category.php?cid=83&st=0

 

dimanche 29 avril 2012

Le livre et l’enseignement

 

Faut-il accabler Biram ?

dyn006_original_381_276_pjpeg_2506518_bd013fcbfd5f5bed693f55795593da79La réaction au geste de Biram, par lequel il a brûlé publiquement des œuvres d’érudits malékite, ne s’est pas fait attendre.

Les qualificatifs fusent de partout : « Suicide politique », « apostasie », « mécréance » on appelle au bannissement et à l’exil et l’on se prend à aller protester devant la présidence pour punir de « façon exemplaire » l’acte du dirigeant de l’Ira.

Dans un pays où les pires crimes font le quotidien du Mauritanien, on s’émeut de la disparition de copies de livres, écrits certes par des érudits, mais cela n’entrainera ni leur disparition, ni l’extinction du rite malékite !

Le geste est en lui-même extrêmement provocateur, mais il ne doit pas être un prétexte pour attenter au personnage, ni à son entourage. La seule sanction morale est déjà la réprobation sociale et nul n’est en droit de représenter Enes ibnou Malek.

Dans un pays où la corruption, vrai crime dans l’Islam, est une pratique d’Etat et de Société, où les officines médicales, tenues par des commerçant sans scrupules avec la bénédiction des pouvoirs publics vendent les médicaments trafiqués qui tuent hommes femmes et enfants, où les mendiants peuplent les rues, où les pauvres gisent en prisons, où la justice est assujettie, s’émouvoir d’une copie brûlée relève d’une curieuse logique.

A dire vrai, au vu de ce que cette société mauritanienne et ses dirigeants ont fait de ses enseignements, Enass ibnou Malek lui-même aurait probablement interdit son livre.

Quel rapport y a -t-il entre la société mauritanienne actuelle et celle sur la pratique de laquelle Enass ibnou Malek bâtit l’un des piliers de son rite, la jurisprudence issue des pratiques des premiers habitants musulmans de Médine (Aamal ahlou al-Medina) ?

Corruption, détournements de biens publics, trafic d’influence, malversation, fraude, mensonge, pauvreté, délinquance, drogue, esclavage, misère, y a-t-il une place dans ce pays aux livres des érudits malékites ?

La réaction de Biram est un acte de désespoir par lequel , il ne renie ni sa religion , ni son appartenance à la communauté musulmane , il stigmatise, au-delà de la symbolique de son geste ce que ces érudits ont apporté comme solution à l’esclavage.

Mais si la solution de brûler les livres d’érudits malékites, offensant ainsi les croyants, n’est pas une solution recommandable, il convient de dire que c’est l’impasse et la coercition politique que fait peser le régime actuel sur tout mouvement de changement, qui risquent de mener aux extrémismes. Le geste de Biram n’en est que le prélude (voit notre article précédent « Biram s’enflamme »).

En effet, face au mur du dédain et au désespoir de ne pouvoir se faire entendre, l’être peut aller jusqu’à l’explosion.

Au-delà de la personne de Biram et de son mouvement, son geste répréhensible est une alarme qui vient de retentir et qui se résume en une phrase : « Les consciences poussées à bout peuvent commettre le pire ». Et si rien n’est fait pour cette société, le pire est à venir.

Ainsi, même quand on brûle leurs livres, les érudits continuent leurs enseignements. Faut-il cependant savoir les écouter, avec ce que Dieu a donné de si précieux à l’homme : la raison.

Pr ELY Mustapha

samedi 28 avril 2012

Il ne faut pas brûler les livres !

Biram s’enflamme

petite FlammeOn peut critiquer les idées que véhicule un livre, s’inscrire en faux par rapport à la pensée qu’il prône mais on ne doit jamais le brûler.

Brûler un livre, c’est croire que l’on tire un bénéfice de cet acte, et c’est tout le contraire.

Expression d’une religion, d’une culture ou d’une science, le brûler c’est porter atteinte à la civilisation universelle. Nul n’a le droit de brûler un livre parce que ce livre contredit ses opinions ou sa pensée car cet acte est l’expression d’une défaite intellectuelle et morale de celui qui le brûle. Car à défaut de pouvoir aligner face au livre décrié, un autre livre de même valeur annihilant par la même sa portée, le brûler c’est affirmer sa faiblesse de pensée et de convictions.

L’autodafé, qui est le terme consacré à la destruction des livres par les flammes, a toujours été à travers l’histoire, une volonté de détruire les consciences, les idées, de confisquer les libertés et d’emprisonner le libre-arbitre.

L’autodafé est  un acte de destruction de la pensée humaine, de démolissement des civilisations et du vouloir d’enterrer la conscience de l’homme ou les traces des civilisations.

Lorsque le dernier royaume Andalou s’effondra en 1499, l'archevêque Gonzalo Jiménez de Cisneros ordonna de brûler toutes les œuvres andalouses, jetant ainsi au feu l’inestimable production littéraire, philosophique, scientifique de l’Andalousie islamique. Des bibliothèques entières de plus de sept siècles de civilisation partirent en fumée. Un autodafé pour faire oublier, sinon tuer toute une civilisation. Le livre était à la base de cette civilisation du savoir qui a rayonné sur toute l’Europe.

L’empereur Qin Shi Huangdi, plusieurs siècles auparavant brûla les livres des adeptes de Confucius, portés contre sa politique. Et des siècles plus tard on brûla les livres du patrimoine culturel chinois sous « la révolution culturelle ».

Biram, n’aurait pas dû brûler les livres des jurisconsultes et savants malékites. Ce n’est là ni un symbole, ni un mot d’ordre qui sied dans une société musulmane…malékite.

Décrier la manière dont ils traitent la question de l’esclavage en Islam est une chose, brûler leurs œuvres est une mauvaise stratégie. Et du point de vue des valeurs et de la morale elle est répréhensible. Car se voulant faire un geste politique, Biram a porté atteinte à la conscience et à la conviction religieuse de toute un société.

Biram n’a-t-il pas compris que les livres du rite malékite n’appartiennent à aucune politique, ni majorité, ni opposition, ni blanc ni noir mais appartiennent à une conscience religieuse collective et qu’il n’est pas en droit d’y toucher sinon par un argumentaire religieux de même nature et non point par la destruction des livres de ses guides spirituels.

Que Biram comprenne qu’en brûlant les “œuvres”de droit ou de faits de tous les jurisconsultes musulmans, en commençant par le fondateur du rite Enes ibnou Malek ,en passant par ceux de l’Imam Sahnoun, Ibn Abî Zayd Al-Qayrawânî, Asad ibn al Furat, Abû Bakr Ibn At Tayyib Al Bâqillânî, Al-Qâdhî 'Iyâdh, Ash Shâtibî etc…etc…, il ne fait pas de la politique, il commet un acte antiproductif, répréhensible et, pire encore, dangereux.

On le sait depuis belle lurette: tous les autodafés de l’histoire sont en fait l’expression de l’acte de brûler l’auteur à travers son livre. Et comme, le soulignent bien des écrits historiques, l’autodafé, n’est que le prélude au massacre des personnes.

« Là où on brûle des livres, on finit par brûler des hommes »

« Ce n'était qu'un prélude : là où l'on brûle les livres, on finit par brûler les hommes. » (« Das war ein Vorspiel nur, dort wo man Bücher Verbrennt, verbrennt man auch am Ende Menschen. ») avait dit le poète et journaliste allemand Christian Johann Heinrich Heine, à la suite de l’autodafé  de dizaines de milliers de livres par les nazis 1.

L’empereur Qin Shi Huangdi fit, en même temps qu’il brûla leurs livres, enterrer vivants 460 lettrés. On sait aussi ce qui arriva au Cambodge des khmers rouges pour les intellectuels, dont les œuvres furent abolies et dont les auteurs périrent dans les champs. Ce qui advint de même aux intellectuels durant la « Révolution culturelle » chinoise 2.

Quand on cherche à détruire, une image, une idée, un pensée, un courant idéel une philosophie, on brûle son contenant (le livre), puis ne pouvant bruler son contenu (la pensée) car insaisissable, on finit par brûler son auteur. L’autodafé n’est que l’antichambre du bûcher.

Telle était aussi le but du Pasteur Américain Terry Jones en voulant brûler le saint Coran, des soldats américains spoliant le saint Coran, au Pakistan…etc.

Biram en brûlant les livres des jurisconsultes malékites, ne pourra pas détruire leur contenu. Et il ne pourra pas non plus mettre leurs auteurs sur le bûcher. Reste alors tout le peuple malékite!

C’est autant dire, que vouloir dénoncer une injustice c’est d’abord la combattre par l’idée et la pensée et non en détruisant le support physique de la pensée de son contradicteur. Biram veut faire de son geste un symbole de la réaction antiesclavagiste, ce geste ne sera que ce que les Malékites y percevront : une atteinte à leur conscience religieuse.

Biram a confondu entre la symbolique de son combat d’ici-bas (lutte contre l’esclavage) et la symbolique du salut de l’au-delà (la conviction religieuse). Et l’autodafé est pour les livres, ce que le bûcher est pour l’humain. Œuvrons pour que jamais le second n’arrive et pour que le premier ne puisse être un « prélude » au second.

La Mauritanie a besoin de sa religion dans l’unité et la tolérance. Le spirituel doit être préservé de la symbolique politique. Le contraire, n’engendre que l’imprévisible.

Pr ELY Mustapha

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1.Voir: http://fr.wikipedia.org/wiki/Heinrich_Heine

2. Voir: http://french.irib.ir/radioislam/art-a-culture/item/76576-l%C3%A0-o%C3%B9-on-br%C3%BBle-des-livres-on-finit-par-br%C3%BBler-des-hommes

samedi 21 avril 2012

Les esclaves du ventre

 

Que veut Biram?

esclaveQue veut Biram? Voilà une question que beaucoup se posent à la suite des tensions qui touchent le milieu politique  harratine, dans ses différentes composantes politiques actuelles.

La réponse coule de source: Biram veut se dégager de la gangue que constitue pour lui et son mouvement une représentation des harratines qui a vendu son âme au pouvoir en place. Et qui ne représente plus que ses propres intérêts en connivence avec le régime politique en place.

Pendant que Biram se bat sur tous les fronts, des caciques historiques du mouvement des harratines se sont alliés au pouvoir et négocient leurs privilèges et leurs fonctions au mépris des revendications d’une base populaire qu’ils ignorent.

Certains les appellent les “harratines du pouvoir”, d’autres les “esclaves du ventre”, toujours est-il que ces harratines portent un préjudice certain à la cause que défend Biram. Notamment par le blocage qu’ils maintiennent de toute volonté de changement et sur tout effort d’amélioration de la situation de leurs propres frères.

En effet, le nez dans leur soupe quotidienne que leur sert le général, ils n’ont pas envie que cela change. En contrepartie, ils assurent à ce dernier un allégeance qui s’exprime, à l’interne,  par la trahison  de leur cause et, à l’externe, par la trahison  des autres mouvements de l’opposition avec lesquels ils  auraient  dû faire corps.

Messaoud et Boidiel pour ne prendre que ceux là, ont négocié leurs privilèges en contrepartie du statu quo négatif que Biram tente de briser. Il sait pertinemment que tant que ces esclaves du ventre s’accrochent à leur perchoir , gracieusement maintenu par le général à l’Assemblée nationale, et à leurs privilèges indignement négociés au mépris de leur cause, le mouvement harratine ne pourra pas atteindre ses objectifs. Biram le sait, le mouvement harratine, comme un poisson dans les eaux troubles du pouvoir, pourrit par la tête.

L’IRA-Mauritanie, est paradoxalement dans une situation où elle se bat contre des frères devenus ennemis qui devaient soutenir sa cause. Elle est dans le dilemme qu’exprime bien la fameuse boutade: “Dieu protégez-moi de mes amis, mes ennemis je m’en charge.”

Que veut, donc, en résumé Biram?

Que les anciens esclaves devenus esclaves du pouvoir, esclaves du ventre, s’effacent pour que son mouvement puisse rassembler ceux-là même qui suivent des caciques qui n’ont plus d’intérêt pour leur cause, que leurs propres intérêts.

N’est-ce pas, indépendamment des convictions de Biram, une bonne cause que de combattre les défenseurs d’une cause, qui en  ont fait leur propre chose…vendue au plus offrant?

Pr ELY Mustapha

mercredi 11 avril 2012

La Mauritanie en danger

 

volIl y a encore quelques années j’avais écrit quelques articles  sur le sombre devenir de la Mauritanie, hélas! ce devenir se confirme de jour en jour .En voici quelques uns:

Un peuple sur le divan : Analyse psychique d’un peuple qui se démène

A combien vont-ils vendre la Mauritanie ?

La Mauritanie existera-t-elle encore dans 50 ans ?
Une société mauritanienne traumatisée : Les seigneurs de la guerre
L’Etat mauritanien est-il en déliquescence ? Les prémisses d'une faillite... à éviter
Triste ramadan :Ce qui nous inquiète
Alerte sur la Mauritanie: le pays se talibanise

 

Aujourd’hui les prémisses de la crise deviennent des symptômes apparents d’un danger qui risque d’emporter toute la nation. Ces symptômes les voici:

- le recensement inique qui a éveillé les réfractions qui sommeillent,

- la chasse aux sénégalais, nos frères de toujours et de destin commun, pour cause de carte de séjour, qui réveille les démons de 89,

- la crise aux frontières (malienne et sénégalaise) aiguisant  l’argument sécuritaire du pouvoir et justifiant ses injustices et ses dérives,

- la montée de courants nationalistes appuyés par le pouvoir et épaulés par la justice et la police.

Ce qui est certain, puisque pris entre le marteau (son gouvernement irresponsable) et l’enclume (son espace géopolitico-humain bouillonnant), le fer ( le peuple opprimé,miséreux et dominé) va chauffer. Il est à craindre que l’instigateur de tout cela et ses courtisans du palais ocre ne soient bientôt marqués au fer rouge. A suivre.

Pr ELY Mustapha

dimanche 1 avril 2012

Le blog “Haut-et-fort” ferme ses portes.

 

…Pour changement de nationalité

img-6Cher amis ex-compatriotes mauritaniens, l’aventure du blog haut-et-fort s’arrête. Je viens  de changer de nationalité. Et donc abandonnant la nationalité mauritanienne aux recenseurs de Nouakchott, il est donc de mon devoir de vous informer que ceci est le dernier article du blog. Merci à tous les visiteurs qui ont eu l’obligeance de lire tous les articles délictuels que j’ai écrit sur la Mauritanie mon ex-patrie en déliquescence tout au long de ces années de braise.

Je vous avoue franchement qu’en vous quittant , j’ai un pincement au cœur. Mais il est vrai aussi que c’est pour moi un grand soulagement de ne plus clamer que je suis Mauritanien. Cette nationalité résonne désormais aux oreilles du monde comme  celle d’un pays de sous-développés à cause justement de ceux qui portent sa nationalité .

Porter la nationalité mauritanienne est devenu, pour moi, un non-sens et même un handicap en tant que citoyen du monde. Jugez-en par vous même: être citoyen d’un pays classé au dernier rang des pays en développement après plus de 50 ans d’indépendance, peuplé par des tribus aux esprits rétrogrades (vivant encore au 1er siècle de l’Hégire), dirigé par un général mécano-putschiste-légalisé, applaudit par des masse rampantes et tout en courbettes, piétinant une opposition sifflante et humiliée, pillé par une classe entière de citoyens impitoyables…cela en vaut-il la peine?

Eh bien non! je suis donc allé voir sous d’autres cieux. Ce n’est pas par lâcheté mais par pragmatisme car “aucune potion ne peut guérir ce que le temps a corrompu”…

("لا ينفع العقار في ما أفسده الدهر")

Je sais, je sais certains diront à mon propos, “Tant mieux, autant en emporte le vent(“إذا ذهب الحمار بأم عمر فلا رجعت ولا رجع الحمار)

Moi je dis: Mieux vaut servir une autre nation qui en vaille la peine, qu’une nation qui ne sait pas ce qu’elle vaut. Le monde est ainsi fait,qu’il faut savoir choisir. J’ai choisi. La vie est courte, le monde est petit. Désormais, citoyen du monde sur la terre.

Adieu donc, Mauritaniens, colonisés en kaki, sous-développés à cause d’eux-mêmes, sans espoirs de lendemains meilleurs, sans vision pour leurs enfants, pillés, spoliés, humiliés, bref…Adieu “Terre des hommes” rampants.

Pr ELY Mustapha

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Poésie de la douleur.