jeudi 29 août 2013

Powell à frire : les formules qui détruisent le monde.

 

imagesDepuis les « armes de destruction massive » qui ont justifié l’invasion de l’Irak et l’exécution de Saddam Hussein, et qui n’ont jamais été trouvées, on est à la recherche d’autres formules permettant d’envahir d’autres pays du Moyen orient, stratégie oblige.

Les Etats-Unis ont beau gratter depuis 2001, aucune formule valable n’a encore été trouvée permettant la destruction d’un pays.

Il faut dire que l’autre malin qui soufflait aux oreilles de Bush fils, les formules destructives est reléguéé est "out of the office" : M. Donald Rumsfeld. Celui-là même qui disait : « There are a lot of people who lie and get away with it, and that's just a fact.” (Il y a beaucoup de gens qui mentent et s'en sortent, et ce n'est qu'un fait »).

Aussi en attendant de trouver la bonne formule qui va déclencher leurs attaques, les dirigeants américains ont inventé un concept coloré : la ligne rouge !

Et donc tous les radars secrets et non secrets, les satellites et les drones cherchent à trouver une "ligne rouge" quelque part.

Aujourd’hui c’est au tour de la Syrie. Et la formule est toute trouvée : « armes chimiques, ligne rouge ». Et hop ! Déploiement de l’armada en méditerranée et au-delà, squats de tous les aéroports militaires des pays alliés (souvent malgré eux) sous le regard hagard du contribuable américain qui voie son argent voler en obus !

Mais qu’à cela ne tienne, c’est la formule « abracadabrante » qui compte ! Et pour la trouver la NSA, la CIA, le DOD etc. ne suffisent pas, il faut appeler déclencher une « verbose » médiatique appuyée d’une logorrhée militaire et mettre le tout dans la bouche d’un Président qui va, solennellement la prononcer, en une formule choc. Et le tour est joué. Et cela même si ledit Prient ait eu de forte appréhensions sur sa capacité de comprendre ce qu'il fait. Ainsi, à propos de son propre livre Georges W.Bush disait : “I have written a book. This will come as quite a shock to some. They didn't think I could read, much less write” (J'ai écrit un livre. Ce sera comme un choc pour certains. Ils ne pensaient pas que je pouvais lire, encore moins écrire »).

En fait la politique extérieure américaine n’est rien d’autre qu’une alchimie qui distille des formules dont le seul résultat n’est pas de le comprendre mais de créer des explosions. L’essentiel c’est d’essayer la formule à l’image de la « pensée » de Colin Powell :

"You don't know what you can get away with until you try". (Tu ne sais pas ce que tu obtiendras, jusqu’à ce que tu essayes !). Alors pour savoir comment on tue va en guerre !

Tu obtiendras bien en tendu des cadavres mais cela fait partie de l’alchimie, suivant la formule de Donald Rumsfeld : « Death has a tendency to encourage a depressing view of war. », » La mort a tendance à encourager une déprimante vision de la guerre ». Juste déprimante, non dissuasive !

Et pour les américains une guerre c’est en fait l’occasion de tester leur alchimie.

Alors pour envahir un pays rien de mieux que de trouver la « formule » idéale qui va rassembler autour de l’idée d’employer la violence. Cela est devenu même un art dans la désinformation et qui pourrait se définir de la façon suivante : « trouver la formule juste qui puisse faire peur à ceux qui sans l’être sont prédisposés à le devenir suite au conditionnement médiatique de violence qu’ils ont subi ». Une formule qui fait « tilt » et qui mettrait l’agresseur dans le droit d’agresser.

George W. Bush claironnait fièrement : « “Every nation in every region now has a decision to make. Either you are with us, or you are with the terrorists”. (« Chaque nation dans chaque région a maintenant une décision à prendre. Soit elle est avec nous, soit elle est avec les terroristes ».)

Bien que non crée institutionnellement, il existe bien un Grand Département des formules belliqueuses. On y trouve le conseiller du Président, les chefs de département de la Défense et les chefs d’agences de la sécurité intérieure et extérieure.

Il est fort probable que la formule choc la plus recherchées actuellement lors des réunions du Président américain est fort connue. Who has a formula-shock to attack Syria ? (« Qui a une formule choc pour attaquer la Syrie ? »).

Saddam avait les « armes de destruction massive », Bechar a du gaz. Mais l’a-t-il employé ? Peu importe, Saddam avait des « armes de destruction massive », il ne les pas non plus employées. L’essentiel c’est la formule, pas celle du gaz, celle du Président.

Pr ELY Mustapha

dimanche 11 août 2013

Elections démocratiques au Mali ….en attendant le troisième tour

 

…En attendant le prochain coup d’Etat militaire pour « restaurer la démocratie et remettre le pouvoir au peuple »

Les-urnesQue d’énergies dépensées au Mali pour mobiliser des populations entières, organiser des élections à coup de millions d’euros pour élire un président. Que de discours de prises de position, de soutiens nationaux et internationaux. Que d’espoirs suscités auprès d’une pauvre population par des politiques aux programmes ronflants. Que de tours, du premier au second. On crie, on gesticule, on s’aligne ou se désaligne ou jauge on évalue et on va voter, laissant le temps de ce geste ses affaires, pour un espoir République démocratique. Et pourtant… ce ne sont que des élections d’un Président qui sera en attente de celui qui va le renverser.

Ce n’est certes pas là ce que tout démocrate souhaite mais c’est le pragmatisme de l’Africain qui l’impose et qui suscite des questions : peut-on continuer à élire des dirigeants qui sont renversés le lendemain par quelques militaires assoiffés de pouvoir ; pire encore, peut-on continuer à déverser des millions en devises fortes pour organiser des élections et susciter l’espoir chez un peuple qui sait que demain il sera berné et trahi alors que lui-même, faute de moyens, crie famine ?

Ibrahim Boubacar Keïta, du Rassemblement pour le Mali ou Soumaïla Cissé, de l'Union pour la République et la démocratie ou encore l’un des 25 autre candidats malheureux au premier tour, qu’importe. L’un deux gagnera les élections au second tour, mais en fait ce n’est pas ce tour le plus important.

Le plus important de tous, c’est le troisième tour. Celui-là même par lequel un militaire tapi dans l’ombre attendant son (troisième) tour prendra le pouvoir pour, dira-t-il, «restaurer la démocratie et remettre le pouvoir au peuple ».

Celui qui gagnera les élections au Mali n’est qu’un potentiel « renversé », « un ancien président déchu » s’il n’est séquestré, mis en résidence surveillée, exilé ou pire liquidé. Le prochain élu à la présidence malienne est un « autre Amadou Toumani Touré », en sursis.

Que d’énergies donc dépensées pour mobiliser tout un peuple que ses propres militaires berneront encore une fois.

En quelques décennies, l’Afrique a subi des dizaines de coups d’Etat (on en dénombre plus de 80 !) balayant des régimes démocratiquement élus. Il est donc certain que le Mali à l’instar des autres pays d’Afrique continuera à subir les coups d’Etat.

En effet, si tout a été fait, financièrement, matériellement et humainement pour préparer les élections au Mali, qu’a-t-on fait pour qu’elles ne soient pas vaines et soufflées par un prochain coup d’Etat ?

Qu’a-t-on fait pour garantir qu’il n’y ait pas de coup d’Etat à venir ? Pense-ton que des élections démocratiques vont empêcher les militaires de prendre le pouvoir dans les prochains jours, mois ou années ? Après les bérets verts au Mali, pourquoi pas les bérets rouges ?

En fait, toute la misère qui est faite aux peuples africains (appuyée par le défaitisme de l’Union africaine face aux putschs), c’est de leur faire croire qu’à travers les élections libres on leur garantie la démocratie. Et l’on oublie que si la démocratie se manifeste à travers les urnes elle nait d’abord dans les esprits.

La démocratie n’est pas seulement un bulletin que l’on jette dans une urne, c’est une attitude, une culture. En tant que telle, elle se cultive ; et si elle a trouvé un terroir favorable dans le geste du peuple d’aller voter, elle ne pousse pas dans l’esprit de ses dirigeants ni, pire encore, dans celui de ceux qui, à tous les échelons du pouvoir, doivent la garantir.

Plus qu’ailleurs, au Mali, pays meurtri et assoiffé d’espoir de vie meilleure, ce constat est douloureux.

Il est vrai que ce ne sont pas les votes du dimanche qui donneront aux peuples africains la démocratie. Ce sont de dirigeants élus responsables, intègres, relevant le niveau de vie des populations, menant leur pays vers la liberté et le développement, gérant au mieux les intérêts économiques et financiers internationaux de leur pays, une armée républicaine politiquement neutre et une culture démocratique bien établie.

L’on peut se prendre à espérer mais on n’atteindra jamais l’espoir que l’on entrevoit dans les yeux de ces maliennes et maliens allant voter ce dimanche. Il est vrai que « Même les nuits noires finissent par l’aurore » (proverbe Peul).

ELY Mustapha