dimanche 20 juillet 2008

Un conte de faits

Le vieil homme à l’ombre dormant

Il était une fois, un vieil homme qui savourait calmement sa paisible retraite à l’ombre d’un vieux mur lorsque surgit du néant (en fait d’un tout-terrain) , un « être » basané qui portait sur les épaules une multitudes d’étoiles. Le vieil homme habitué jusque-là aux Djinns haoussas, eut un brusque recul. Il psalmodia quelques versets anti-sataniques.

Mais rien n’y fît l’être surgit du néant se dirigeait vers lui. Il allait s’éclipser lorsque l’être (toujours le même) lui cria : « Voulez-vous être Président de la République ? ».

Le vieil homme sachant bien que ce n’est pas une question qu’on lui pose tous les jours, se ravisa et reprit sa place à l’ombre du vieux mur. Jusque-là, il ne connaissait que les questions sempiternelles des ministres des pays haoussas auprès desquels une banque pas très loin du Darfour l’avait expédié. Questions du genre : « Hé vous le maure-là, dîtes-nous, les taux d’intérêts sont élevés n’est-ce pas ? » Il devait toujours répondre : « Oui monsieur le ministre si vous le voulez. ». bref, il était le conseiller qui « rassure ».

Mais une question comme celle que lui posait cet « être » basané étoilé surgit du néant, il ne l’a jamais entendue. Il répondît alors, sans vraiment réfléchir : « Oui bien-sûr ». Car il pensait que cet être sorti du néant était un Djinn bienfaiteur et qu’il allait lui dire : « Ton premier vœux est exaucé, il t’en reste deux », comme dans les mille et une nuits. Et donc il pouvait modifier son vœu. Hélas, ce ne fut pas le cas et il fut aussitôt transporté par l’être sorti du néant dans un splendide palais ocre, où d’autres êtres du même type l’attendaient. Des étoiles plein les épaules.

Heureusement, il n’était pas seul. On avait transporté avec lui toute sa famille. Il ne manquait que la mosquée du coin, où il avait l’habitude de faire un somme entre les prières du matin et celles du soir. Bref, son lit spirituel lui manquait. Mais aussitôt pensé aussitôt fait la mosquée fut construite au palais ocre. Désormais, il allait pouvoir (continuer) à dormir.

Son épouse, entre-temps, ne pouvant rester les bras croisés décida d’aider les pauvres et les orphelins… C’est-à-dire tout le peuple.

Elle fonda une association que l’on a appelé « Fondation ». Non pas que cette appellation ait un sens mais parce la dame étant au plafond, la meilleure façon de toucher le peuple plus bas était la « fondation ». Aussitôt le bon Dieu envoya une inondation et la fondation trouva du travail. Elle organisa des concours de poésie et l’on oublia les inondations.

Devant ce beau travail, les jaloux ne purent se retenir, de saper les fondations de la fondation. Et l’occasion se présenta aussitôt, car son époux heureux élu fut tiré de sa mosquée pour faire un discours. Car son « être » basané-étoilé qui, entretemps était monté d’une étoile, s’étant rendu compte qu’il risquait sa place de génie du palais ocre, avait déclenché une fronde chez les vieux de la République. Car seuls les vieux savent comment traiter les vieux.

La seule solution que trouva l’heureux élu c’est de dissoudre l’assemblée de vieux , car aussitôt dissoute, on n’en parlera plus. Mais dès qu’il commença à la dissoudre, d’autres vieux décidèrent d’en découdre avec ….la fondation.

Devant ce dilemme, le vieil élu malgré lui, décida sous le sourire narquois de son être basané-étoilé, de ne plus dissoudre mais d’absoudre les frondeurs.

La fondation fut sauvée pour le bien de l’enfance et des orphelins mais le gouvernement encore dans l’enfance, puisque venant de naître, tomba ; laissant un Premier Ministre orphelin. C’était cependant, compter sans les pouvoirs de l’être basané-étoilé. D’un coup de baïonnette magique dans le fauteuil du Premier ministre, il le rendit à la raison. Pendant ce temps, le vieil élu reprit sa vieille habitude, puisqu’il se remit à voler. Il trouva refuge , le temps d’un sommet, de l’autre côté de la Méditerranée.

Quand , il revînt son PM qui sentait encore la poudre et le souffre, lui présenta son nouveau gouvernement. Il l’accepta. La fondation est sauvée. En attendant d’autres inondations poétiques.

La fronde des vieux se résorba, l’être basané rangea provisoirement sa baïonnette magique et le vieil élu retrouva son lit spirituel non sans avoir au préalable demander solennellement au gouvernement « d’accélérer les réformes pour le développement ». Pas très habitués à la langue de bois, les ministres vont certainement se « tuer » à la tâche pour rattraper un développement irrattrapable. En fait le vieil élu voulait dire : « faîtes-vite pour que 2012 arrive plus vite, afin que je retrouve l’ombre de mon vieux mur ».

La morale de ce conte de faits : Lorsque l’on quitte l’ombre de son vieux mur, il faut éviter de se mettre à l’ombre… des autres.

Pr ELY Mustapha

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Pr ELY Mustapha

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Poésie de la douleur.