mercredi 23 décembre 2015

Mon grand frère Sidi est parti




Une prière pour Sidi ould AHMED ELY

Comme pour ne déranger personne, Il s’est éteint très tôt dans la matinée de ce jeudi 17 décembre 2015. Il est vrai que mon grand frère Sidi n’aimait pas déranger.
Indépendant jusqu’à la fin de sa vie, il s’évertuait comme tout bon père de famille à joindre les deux bouts souvent dans un silence qui ressemblait à celui qu’il a toujours aimé. Celui des grands espaces, des virées de forestier dans la Mauritanie profonde. 
 
De son métier, des eaux et forêts, qu’il a souvent exercé aux confins de la Mauritanie, il a gardé cette nostalgie des campements de nuit, de la chasse et des bivouacs à la belle étoile. La ville l’ennuyait et le poids de l’urbanité avec ses contraintes domestiques et matérielles lui pesait tant.
Il y a à peine quelques jours le prenant à Dakar pour se soigner, il montrait encore malgré sa maladie, une fierté que ni la douleur ni le handicap progressant n’arrivaient à éteindre.
 
Au-delà d’une vie bien remplie, qu’il aurait probablement voulue matériellement plus prospère, il se disait toujours riche de ce qu’il n’avait pas. Et quand, en le taquinant, je lui rappelais le temps où il sillonnait la Mauritanie pour arrêter les braconniers « arboricoles », qui transformaient « la couverture végétale » en charbon de bois, il souriait de ce beau sourire qui peupla mon enfance ; de la fierté innée et éternelle d’un enfant pour son grand frère.
 
Adieu , Grand frère. Puisse la terre te soit légère.
*
وبشر الصابرين الذين إذا أصابتهم مصيبة قالوا إنا لله وإنا إليه راجعون أولئك عليهم صلوات من ربهم ورحمة وأولئك هم المهتدون
*
صدق الله العظيم
ELY Mustapha

vendredi 20 novembre 2015

29 millions d’euros, pourquoi financez-vous mon pays ?

 

Lettre ouverte à madame Carola Müeller-Holtkemper,

ambassadeur d'Allemagne en Mauritanie

 

MllerHoltkemper2Excellence,

J’ai appris par la presse que votre pays a octroyé 29 millions d'euros à la Mauritanie. La Mauritanie est mon pays et je ne peux, à l’échelle d’un humble citoyen, que vous en remercier. Vous le faîtes au nom de la coopération internationale entre Etats pour appuyer le développement d’un pays qui en a sérieusement besoin sur tous les plans économiques, sociaux, culturels etc.

Excellence,

L’argent par lequel vous financez le développement de la Mauritanie, vous le savez autant que moi, est l’argent du peuple allemand et il est supposé qu’un autre peuple, en l’occurrence mon peuple, en bénéficie. Et sur ce plan, je ne doute pas de votre bonne foi dans ce domaine.

Toutefois, ce que vous financez réellement ce n’est pas le peuple mauritanien mais son intermédiaire, le gouvernement mauritanien. Et là, de la coupe aux lèvres, il y a une distance infinie.

Excellence,

Je ne doute pas de votre excellente connaissance de la gestion des finances publiques en Mauritanie et de l’indice de développement du pays. Et c’est d’ailleurs pour cette raison que je vous interpelle. Comment se fait-il que vous financez un gouvernement dont jamais l’audit de gestion n’a été fait  et qui n’a jamais été soumis à un contrôle économique ou financier interne ou externe quelconque? Et dont les membres eux-mêmes se refusent à faire la déclaration de leur patrimoine ?

Certes, il ne vous appartient pas de vous immiscer dans les affaires intérieures des Etats. Mais il suffit de parcourir les rapports des organisations internationales, la presse spécialisée économique et financière pour vous rendre compte que vous financez non pas un peuple à travers son Etat, mais une nomenklatura à travers son gouvernement.

Excellence,

Les chiffres sont là pour vous montrer que l’argent du peuple allemand que vous servez à la Mauritanie, n’ira pas à son développement. Les chiffres sur la Mauritanie, je vous les rappelle :

- Indice de développement, en 2013, de 0.467

- Le revenu annuel par tête d’habitant est de $1044

- Le taux de pauvreté de 42%

Pour un pays qui a connu une croissance économique soutenue (7 à 6,7% en 2013) et dont le secteur minier représente un quart du PIB soit près de 20 % des recettes de l’État, et plus de la moitié des exportations. Un pays dont les recettes fiscales passèrent de 14 % du PIB en 2009 à plus de 22 % en 2013 ;

Un pays qui dispose de mines de fer, de cuivre, d’or et de gisements importants (hydrocarbure, titane...) qui possède des ressources halieutiques immenses avec l’une des côtes les plus poissonneuses du monde ;

Un pays dont le conseil des ministres n’est consacré qu’à l’octroi onéreux des concessions minières et dont le gouvernement en tire bénéfice par contrats interposés ;

Un pays qui compte un peu plus de 3 millions d’habitants soit moins que la population de la ville de Berlin en 2011 et dont les richesses, si équitablement réparties, pourraient en faire le pays à revenu par tête d’habitant le plus élève du monde. Et pourtant...

Excellence,

Votre pays à travers votre ambassade, tout comme c’est le cas de tant de pays européens, à travers leurs ambassades accréditées auprès du gouvernement mauritanien, verse des millions d’euros à la Mauritanie... sur la base de quels choix, quels principes et quels objectifs ?

Le pays est exsangue, sur tous les plans économiques, financiers, sociaux, éducatifs. L’Etat vend même les écoles primaires pour renflouer son budget (voir ici) et harcèle les investissements privés pour pomper davantage l’économie (voir ici).

Nouakchott, la capitale, que vous connaissez bien, est un dépotoir d’ordures où règne les maladies et la misère quotidienne d’hommes, de femmes et d’enfants, que certainement vous croisez à tous les coins de rues mains tendues (à moins que vous n’ayez des vitres fumées et même là encore !) .

L’infrastructure est une catastrophe, et les villes sont des bidonvilles, des chemins de misère et des nids de poules.

Excellence,

Les prêts, dons et autres libéralités que font les Etats, comme le vôtre, à mon pays ont, je n’en doute pas, d’autres finalités. Celles d’émuler la coopération internationale, d’exécuter des programmes d’aide définis par votre gouvernement pour chaque pays et d’asseoir une présence d’appui au pays-hôte, soucis d’efficacité diplomatique de toute ambassade.

Cependant, la Mauritanie est un pays, dont la corruption des dirigeants est notoire et dénoncée par les organisations et la presse nationale et internationale (voir ici et ici ), dont les ressources publiques sont détournées et les biens publics accaparés par une nomenklatura militaro-politico-mercantiliste qui vide le pays de ses ressources et qui maintient les populations dans un sous-développement indescriptible.

Ne parlant ainsi que de la misère économique, nous pourrions aussi invoquer la misère institutionnelle (autre misère humaine) à travers la violation des droits de l’homme, l’esclavage endémique, l’emprisonnement des opposants, la dissuasion policière et la criminalité organisée. Cela mérite-t-il 29 millions d’euros dans les poches de ses provocateurs?

Excellence,

« Lorsque dans mon pays, les mendiants peuplent les rues, lorsque l’infrastructure tant industrielle, économique et sociale est inexistante, lorsque les quatre-cinquièmes de la population vivent dans la misère et le dénuement complets, lorsque le chômage est le lot de toute une jeunesse, lorsqu’une capitale croule sous l’indigence de ses responsables et le poids de ses quartiers malfamés, lorsque le pays profond vit sous le seuil de pauvreté sans les moindres infrastructures de base, lorsque l’enseignement est un faire-valoir de la misère de l’élève, de l’étudiant et de l’enseignant, lorsque la corruption gangrène le pays au vu et au su de tout le monde, lorsque les détournements de biens public sont le commun de la gestion publique, lorsque le taux de mortalité (enfant et adultes) est l’un des plus élevés du monde … (extrait de lettre à Christine Lagarde –voir ici), le fait d’avoir octroyé à mon pays 29 millions d’euros ne justifiera que le généreux appui de votre pays au mien et l’efficacité diplomatique de votre ambassade mais nullement qu’en connaissance de cause de ce qu’il en adviendra, vous l’ayez octroyé.

Tout comme pour l’homme (Man ist, was man isst), le pays est à l’image de ce qu’il reçoit de l’Etat. Jusque-là misère et sous-développement.

Les 29 millions d’euros, on les retrouvera bientôt dans les villas cossues, les berlines de luxe et les comptes à l’étranger. L’argent du peuple allemand.

Recevez, Excellence, l’expression de ma haute considération.

Pr ELY Mustapha.

mercredi 18 novembre 2015

Petit manuel de survie à l’usage d’une opposition en sursis

 

 

clip_image002Règle n°1 : Savoir jouer son rôle d’opposition

Eviter le dialogue avec le pouvoir et le ramassis des miettes. Purger du parti tous les partisans du dialogue déshonorant. L’honneur passe pas la dignité et un parti sans honneur, ne mérite ni le respect, ni les voix.

Règle n°2 : Se décarcasser pour plus de dynamisme

S’expurger de ses leaders actuels et renouveler ses dirigeants. Dégager la nomenklatura sénilement dialoguante.

Règle n°3 : Mettre au pilori les sangsues militantes

Purger de ses rangs tous les transfuges qui appellent du pied le pouvoir et qui travaillent à la politique du ventre.

Règle n°4 : Déstabiliser légalement le régime à travers ses actes

Déclencher un plan d’action de poursuites judiciaires contre tous les membres du gouvernement, le Président lui-même et ses affiliés si impliqués dans la corruption, le détournement des biens publics et l’empoisonnement du pays.

Règle n° 5 : Se forger une idéologie de ralliement

Un parti sans idéologie est un parti sans idées. Militer pour exercer le pouvoir demande un consensus idéel. Il faut le forger.

Règle n° 6 : Créer les conditions de son indépendance financière

Celui qui dépend financièrement n’existe pas. La politique des moyens est stérile si l’on n’a pas les moyens de sa politique. Un parti pauvre n’arrivera pas à ses buts. On n’emprunte qu’aux riches. Même les voix électorales n’y échappent pas.

Règle n° 7 Provoquer le régime et aller au charbon

Mettre en avant les intellectuels du parti aguerris aux questions militaires, économiques, financières et sociales pour provoquer et susciter le débat et le forcer avec les appointés du régime. Et en faire publicité nationale et internationale.

Règle n° 8 Développer une stratégie de combat

Faire appel à l’expertise en matière de stratégie de lutte socio-économique militante et développer un plan d’action contrant pied-à-pied les velléités (souvent anarchiques) des potentats du pouvoir.

Règle n° 9 Frapper le régime à son talon d’Achille

Mettre en place des cellules expertes de veille et d’action capables d’analyser les actions du régime (corruption/drogue/détournement de biens publics/spoliation des richesses nationales/mise en danger sanitaire du citoyen etc.) de les dénoncer, de les publier et de les poursuivre (en justice à l’échelle nationale et internationale)

Règle n°10 Forger un programme crédible

Elaborer un programme politique qui fédère et attire les sans voix, les jeunes, les démunis et les laissés pour compte, c’est-à-dire la majorité de la population. Un programme politique qui ne soit pas une pâle copie des programmes d’autres partis.

Règle n°11 Harceler le pouvoir sur les questions de l’heure.

Provoquer un tollé médiatique sur les questions (sociales, économiques, de santé et d’ éducation...) qui taraudent le citoyen et ouvrir les forums à tous les niveaux sur les sites internet et sur les réseaux sociaux.

Règle n° 12 Actionner le levier de la redevabilité

Demander des comptes et réclamer sans transiger un audit de la gestion des finances publiques de l’Etat et des entreprises publiques. Demander un audit environnemental sur la gestion du patrimoine naturel par l’Etat en connexion avec les concessions minières qu’il délivre et les exploitations industrielles en cours.

Règle n°13 Emuler un militantisme visionnaire

Se débarrasser de la politique du ventre et adopter celle de la raison militante en élaborant pour son parti une vision fédérative de toutes les attentes de ses membres (qu’elles soient idéelles ou matérielles) en connexion avec le devenir du pays (rayonnement-développement)

Règle n°14 Crédibiliser le parti en clarifiant ses rapports avec le pouvoir

Initier l’autocritique de la stratégie d’action pour l’exercice du pouvoir et en tirer les conséquences pour une redéfinition des rapports avec le pouvoir qui crédibilise le parti aux yeux du citoyen. Une autocritique du parti qui devrait passer par son « mea culpa ».

Règle n°15 Construire un parti sans peur et sans reproches

Certains régimes, militaires notamment, ne cèdent ni au dialogue, ni au discours mais à la dynamique de groupes constitués. Prendre la rue à témoin, organiser de façon continue des meetings publics, porter la parole dans les lieux publics où le citoyen est mis en souffrance (commissariats, hôpitaux, tribunaux...).

Pr ELY Mustapha

mardi 17 novembre 2015

Pourquoi ont-ils fait ça à Paris...et ailleurs ?

 

Le réactif et le combustible

souffrancePourquoi ont-ils fait ça ? Voilà une question terriblement naïve et que, certainement, tout individu se pose, malgré sa logique humaine, sa raison, son cœur et ses sentiments.

Une chose est certaine, Charlie Hebdo, ce n’était qu’un début et les attentats qui se suivent montrent bien que ce n’est pas pour la défense d’un quelconque dogme, ni religion qu’il s’agit, mais qu’il s’agit d’une réaction complexe à autre chose que les analystes et autres experts des mouvements djihadistes n’ont pu, jusque-là, percevoir.

Si l’on observe ceux qui commettent ces attentats, on ne voit que leur physique : arabes, maghrébins, orientaux, occidentaux, islamistes, barbes et appendices : kalachnikov... leur mental invisible est depuis longtemps accaparé par des mentors dogmatiques qui les ont emprisonnés dans des chaines faites d’un métal religieux mais dont les maillons n’étaient que leur prédisposition à être endoctrinés et mis dans les bouches des canons de chair.

Ce que l’on voit se sont des personnes connues, parfois, sans histoires et qui de façon inattendue se mettent à tuer leurs semblables. Aller chercher le pourquoi chez les doctrinaires de la violence en Islam, serait aller trop vite en besogne sans chercher à comprendre ce qui, dans leur discours, met des hommes et des femmes dans les prédispositions à agir ainsi, à adopter la voie violente ?

La vision minimaliste et erronée qui consiste à dire que c’est en utilisant le Coran que les prêcheurs de la violence endoctrinent leurs émules et les envoient au meurtre, se doit d’être totalement révisée.

Le Coran ne porte pas en lui les germes de la violence et n’y encourage pas. Il est vrai, cependant, que toute phrase prise d’un texte, sortie de son contexte, peut signifier autre chose que ce pour lequel elle fut écrite. Il en fut ainsi de la référence au « Jihad » dans le Coran, qui, sortie de son texte, de son contexte historique et de sa justification temporelle à travers les écrits des jurisconsultes, peut être redoutable. Et c’est justement de telles « coupures » textuelles que les doctrinaires de la violence font dans le texte coranique pour exposer la pseudo-volonté d’Allah : éliminer les mécréants.

Toutefois, il serait naïf de croire qu’un doctrinaire de la violence aurait l’adhésion corps et âme de personnes souvent très instruites, en exposant une phraséologie tirée d’un texte sacré, pour les envoyer au massacre.

Il y a bien plus que cela. Il y a ce que l’on ne voit pas et que les doctrinaires de la violence utilisent comme combustible pour enflammer l’âme de leurs disciples. Ce combustible ils le prennent dans le conscient et l’inconscient de tout croyant et l’enrichissent, comme un uranium, avec des références religieuses tronquées.

La question n’est donc pas (comme le soutiennent ceux qui méconnaissent la religion musulmane) de savoir si le Coran est par essence, une source de violence, mais de comprendre comment ceux qui émulent la violence s’en servent pour engendrer la violence.

L’appel au jihad, n’est que le « réactif » (religieux) d’un combustible (conscient/inconscient)) présent chez le potentiel djihadiste et que le doctrinaire utilise pour l’enflammer.

Le réactif, on l’a souligné, ce sont quelques passages coraniques sur le jihad, sorties de leur contexte textuel et historique et qui servent à justifier, auprès du disciple, la « volonté de Dieu »

Mais alors quel est donc ce combustible ?

Les doctrinaires de la violence on très vite découvert le « filon mental » qu’ils vont exploiter pour accaparer l’âme et le corps de leur disciples.

Ce filon est un « inconscient/conscient collectif » qui survit encore, chez les peuples colonisés (politiquement, économique, financièrement...), frustrés et exploités dans le présent et le passé, et que des mentors dogmatiques exploitent encore. Exploitant l’inconscient revanchard et la frustration.

Voici quelques éléments de ce combustible :

  • Massacres par légions françaises entières d’arabes et d’africains au cours de la période coloniale.
  • Spoliation des richesses de peuples entiers et leur soumission aux diktats de gouvernements et de multinationales qui se continue jusqu’à nos jours.
  • Un peuple palestinien spolié de ses terres, de ses lieux saints et quotidiennement sous la terreur et massacres aériens et terrestres généralisés.
  • Des pays islamiques du Maghreb et du Moyen-Orient exsangues et meurtris du fait d’occupation-destabilisation militaire occidentale et des groupes islamiques que ces alliances ont-elles-même créées. Et dont « les armes de destruction massive », qui ont justifié le massacre de peuples entiers, n’ont jamais été retrouvées.
  • La frustration du sous-développement auto-entrenu de pays entiers qui, malgré leurs richesses, dépendent pour leur survie, économique et social de pays occidentaux.
  • La domination de droit et de fait, à travers le Conseil de Sécurité, du monde entier par une poignée de pays.
  • Des gouvernements pillards et corrompus dans les pays arabes et en Afrique portés à bout de bras par l’occident.
  • Une jeunesse de pays sous-développés frustrée, jetée à la mer et cherchant un salut qui ne vient pas.
  • Un monde en globalisation qui ignore les souffrances des démunis et qui met les pays et les peuples sous la pensée unique mercantiliste occidentale.
  • Plus particulièrement, en France, des présidents récents qui n’ont pas su donner à leur pays les moyens de son immunité contre le terrorisme et cela par absence de charisme et de géostratégie propre se moulant dans celle des Etats-Unis et surtout l’absence d’adhésion des français à leur alliance, qui ne dit pas son nom, avec des puissances pour la déstabilisation des pays tiers. .

Si aujourd’hui, des attentats secouent Paris, avec ce que cela implique comme révolte de l’être et de la conscience, l’on ne peut s’empêcher de dire que ce qui arrive au citoyen innocent français prend sa source n’ont pas dans le seul discours religieux violent mais aussi dans ce que la France et autres puissances occidentales ont fait du reste du monde.

Cette révolte de l’être et de la conscience, chacun, à son époque, l’a ressentie. Quand les américains brûlaient des villages entiers au napalm sur des milliers de kilomètres, y laissant cramoisis, hommes, femmes, enfants, animaux et végétation. Quand les bombes de Hiroshima et Nagasaki ont réduit en poussières des millions d’êtres et jeté des familles brûlées et irradiées pour des générations dans les rues.

Quand les japonais en Corée et en Mandchourie, égorgeaient les femmes et les hommes pour donner l’exemple. Quand les chinois au Tibet ont massacré les moines et vidé les monastères, quand la France coloniale en Algérie, alignait les résistants pour les fusiller devant femmes et enfants.

Quand en Irak, en Afghanistan, les soldats alliés mitraillaient les familles qui dormaient, générant ainsi la violence qui secoue encore les communautés en Irak, en Syrie, au Yémen et bien plus loin encore.

Quand leur allié, Israël massacre à la bombe à défragmentation les palestiniens et détruit au bulldozer et à la dynamite leurs maisons...

C’est cette violence, tuant des civils innocents, que sont venus porter dans les rues de la Métropole, ceux-là même chez lesquels la violence a été portée par les puissances militaires. « Ceux-là », ce sont des « combustibles » qui dans leur endoctrinement ont entendu ce passage que tout prêche extrémiste reprend à satiété : « il faut porter chez le mécréant la violence pour qu’il ressente la violence que nous ressentons tous les jours sous ses bombes et ses soldats... »

Délocaliser la violence, voilà un « réactif » du « combustible ». Outre qu’endoctriné, il ne craint pas la mort et il va au charbon la conscience tranquille. Tranquille ? En effet aux questions posées à un potentiel kamikaze sur les réseaux sociaux, voici ses réponses :

  • Pourquoi, vous faîtes exploser ?
  • Pour aller au Paradis
  • Mais vous savez que ce sont des innocents vous tuez ?
  • Oui, ils iront aussi au paradis.

C’est ainsi que pour gagner le paradis, il emprunte la porte de l’enfer. Appliquant le réactif au combustible, le doctrinaire de la violence, porte l’horreur aux portes des innocents.

Pour que le réactif ne puisse plus prendre, il faudrait que le combustible perde ses propriétés explosives. Or le combustible, est un être humain, que d’autres humains ont spolié, frustré. Ils ont détruit son pays, sa maison et l’ont réduit à la misère et à un exil dans lequel il devient la proie des prêcheurs de violence. Ils ont gravé dans son subconscient une violence que d'autres exploitent.

Aucune violence n’est justifiable où qu’elle soit. Mais ce qui n’est pas justifiable c’est que des puissances militaires occidentales et leur alliés, s’acharnent à produire des combustibles (humains), pendant que d’autres puissances argentières au Moyen-Orient leurs appliquent les réactifs (religieux) à travers les prêcheurs de la violence, qu’ils entretiennent.

Le « combustible », ne sera plus combustible et le « réactif » ne prendra plus, le jour où un monde meilleur naîtra. Laissons-nous aller au rêve avant que nos « paupières n’explosent »...

D’Occident en Orient, de Paris à Baghdad, que les âmes des innocents reposent en paix.

Pr ELY Mustapha

jeudi 12 novembre 2015

Aziz quitte le pouvoir

Qui pourra se saisir de Maitre Aliboron ?

 

ane1Aziz quitte le pouvoir, le BASEP est dissous, les associations des droits de l’homme intentent des procès à lui et à sa famille pour corruption, détournements des biens publics, violations des droits de l’homme etc. etc.

Les partis de l’opposition s’arrachent l’audience auprès d’un public assoupi (par la dengue) , depuis longtemps anesthésié par les promesses d’un Aziz qui a pris la poudre d’escampette, avec sa famille en avion spécialement affrété avec quelques caisses des réserves de la Banque centrale. Destination Arabie saoudite via le Maroc.

Le pays est laissé à quelques généraux, ébahis courant en tous sens pour protéger les privilèges qu’Aziz leur a octroyés pour les neutraliser et qui rassemblent leurs biens pour les sortir du territoire. La nébuleuse Aziz s’effondre, ses courtisans, qui l’ont applaudi pour la destruction du pays se transforment en courant d’air et leurs boubous changent de couleur. C’est le branle-bas de combat sous les déclarations tonitruantes de ceux qui tapis dans l‘ombre attendaient le départ de Aziz.

Le premier d’entre-eux le moustachu colonel, ELY ould Mohamed Vall, malgré ses déclarations précédentes, ne se précipite pas pour rentrer au pays attendant comme un vieux renard d’y voir clair et déclare à RFI : « Aziz est foutu, le pays aussi ». Ce n’est pas le courage qui va le tuer.

Ahmed Daddah, se réveillant de son long rêve d’être porté au pouvoir par les militaires, se propose pour « sauver la Nation » (encore !). Il déclara sur deux ou trois chaines locales : « si vous me donnez le pouvoir je redresserai le pays. » En effet, ayant toujours pensé que l’on va lui donner quelque chose depuis Koubeni il attend toujours. En vrai couillon de la politique rampante, il déclara qu’en définitive l’écho qu’il avait donné et le soutien en slogans qu’il avait apporté aux militaires (« non à la chasse aux sorcières », sous le CMJD, « le redressement de la démocratie » avec Aziz...), c’était pour le bien du pays et que maintenant, il faut lui faire confiance. Trop tard.

Ould Mansour , tout en demandant un mandat d’arrêt international contre Aziz, récite quelques versets de coran, pour justifier ce qu’il va dire et il le dit devant un parterre de journalistes-peshmergas : « notre devoir aujourd’hui est de sauver notre pays des mécréants... ». Ce n’est pas Minetou mint Moctar ELY qui sera son porte-parole.

Libéré de prison, après un repos, que Aziz a jugé « bien mérité », Biram déclare, « il faut tout renverser ! ». Comme il avait déjà mis les pieds dans le plat, il va renverser la couscoussière. Son ennemi juré, après Enas Ibnou Malek et autres foukahas, c’est Aziz.. Il bât tambour pour rallier les harratines que Ould Messaoud appelle d’un pied qui déjà beaucoup visité Aziz durant son squatte du pouvoir.

Mohamed ould Maouloud, lui comme à l’accoutumé déclare d’une faible voix (comme d’habitude), « Dialoguons entre nous puisqu’il n’y a pas plus avec qui dialoguer ». Ce monsieur-là de l’UFD étonnera toujours par son ascétisme militant. Il sort quand on l’attend plus et disparaît quand on l’attend encore. Il attend le pouvoir sur un plat d’argent. Comme un Dalaï Lama qui attend le Nirvana.

Entre-temps, le pouvoir n’est pas resté vide, un petit général s’est proposé d’assurer la nouvelle transition aussitôt soutenu par une nouvelle racaille de courtisans issus de la pépinière permanente de safagas et autres malappris du système socio-économique corrompu , qu’entretient la société mauritanienne.

Et c’est la course vers les alliances et le pays s’enlise dans la gangue de la médiocrité et la fange de ses rues. Les incursions terroristes aux frontières font trembler les villes frontalières et le service de voirie s’est arrêté à Nouakchott. Aziz avait créé toutes les conditions d’un pays nauséabond et il part les poches pleines d’argent sale.

Du temps d’Aziz, le dialogue, en général, était, en particulier, le monologue d’Aziz. Ce que regrette le semblant d’opposition après le départ d’Aziz, c’est que l’on ne peut même plus dialoguer sans avoir la bouche pleine de mouches, alors qu’Aziz proposait son monologue par bouchées de billets bleus...

Pays misérable, ressources pillées, citoyens crevant de dengue et de fièvre hémorragique. Une économie exsangue, des entreprises bradées et des gouvernements de filous qui durant le règne d’Aziz l’ont assisté dans sa mise à sac du pays. Ces gens-là, tout un chacun réclame leur procès mais tout comme d’habitude, ils se sont refugié derrière leur tribu ou se sont cachés hors des frontières.

Alors Aziz parti qui pourra le remplacer ?

Ceux qui ont des capacités de pillage, de corruption et de détournement des biens publics, en veux-tu en voilà. Ils sont partout.

Ceux qui attendent leur tour pour refaire un régime Aziz bis, peuplent les salons de Nouakchott.

Ceux de l’opposition (si elle existe) prêt à retourner leur veste au premier putschiste venu, sont en veille permanente.

Ould Daddah, Ould Mohamed Vall, Ould Maouloud, Ould Boulkheir, Ould Mansour, ould…ould… personne ne pourra remplacer Aziz au pied levé.

Ce sera encore et toujours un autre accord de Dakar où un semblant d’opposition ira vendre Maître Aliboron.

En Mauritanie, l’Etat étant un âne, chacun voulant se l’approprier, finit toujours par arriver un larron galonné pour s’en saisir.

Pour un Âne enlevé deux Voleurs se battaient :

L'un voulait le garder, l'autre le voulait vendre.

Tandis que coups de poing trottaient,

Et que nos champions songeaient à se défendre,

Arrive un troisième Larron

Qui saisit Maître Aliboron.

Il est probable qu’Aziz n’a bien retenu de son passage au primaire que cette fable de la fontaine. Comme quoi pour le remplacer, il convient d’éduquer l’opposition aux fables de la Fontaine. Plus particulièrement à celle du loup et de l’agneau : « La raison du plus fort est toujours la meilleure ».

Il est d’ailleurs fort probable que c’est pour empêcher tout accès à sa source d’inspiration politique, qu’Aziz se débarrasse des écoles primaires.

Pr ELY Mustapha

samedi 17 octobre 2015

Une nation de boutiquiers.

 

ECOLE DU MARCHE…QUE DE SOUVENIRS

clip_image002Lorsque très tôt nous nous dirigions, pieds nus parfois, vers l’Ecole du marché venus du côté des blocs rouges, nous avions nos boubous qui virevoltaient dans la petite brise du matin. Bras-dessus, bras-dessous, insouciants, nous nous racontions les histoires de la veille. Celles de Hemam et de sa troupe, celles que rapportaient la radio ou bien encore celles des films en affiche, du côté du cinéma, que nous inventions dans l’espoir de les voir….le samedi suivant, après un tour en mobylette 102, louée 5 ouguiyas, en face d’El Mouna.

C’était à la fin des années soixante, nous étions une petite communauté de maures, ouolofs, toucouleurs, libanais et français. Un petit monde, heureux d’être ensemble. Autant que je me souvienne, il y avait les Tomy, Bellala , Khochman, Safoui , Fawaz, Hamoudé , Sall , Cases, Assane, Sakho, Laurent, Coste, Sornicle …et bien d’autres.

C’était le temps de ce cher directeur de l’école, Mr Habbot, dont tout turbulent craignait la convocation ; de « bouchon », l’instituteur d’arabe, auquel un certain Mohamed Lemine Habbot (élève dur à cuire) menait la vie dure.

C’était le temps de l’aimable Institutrice Madame Assane (ou Hassan) qui distribuait durant la récréation son panier de pain au beurre. C’était l’inoubliable Mr LY, l’instituteur de français, qui jouait à la guitare les récitations que nous apprenions… « Katiouchka, les pommiers fleurissent la clairière ».

C’était le temps du « problème du Diola ». Celui des Blek le roc, Miki le ranger, Zembla et autres BD que l’on s’échangeait sous cape… en bonus de malabars.

C’était le temps de l’amitié et de la passion pour le savoir …avec un unique cahier tordu et un stylo Bic.

Un temps qui ne reviendra plus. L’Ecole du Marché, un vénérable lieu du savoir où des générations entières de tous horizons, de toutes ethnies et milieux se sont retrouvées, cultivées dans l’égalité et le respect. Et l’on vient de le vendre … au plus offrant.

S’il est vrai « qu’il ne faut pas faire confiance à ceux qui vendent les écoles » (comme je l’ai écrit dans un récent article (lien : http://cridem.org/C_Info.php?article=674749)), il est tout autant vrai que ceux qui vendent les écoles pour en faire des boutiques, n’ont de culture que celle de leur poche. Des milliards qui iront encore dans leurs poches ; le prix encaissé d’un peuple que l’on acculture. Le prix de la honte.

Il est vrai que la Mauritanie est devenue une immense boutique que des boutiquiers-généraux, au sommet, n’en finissent pas de brader.

« Mais le philosophe d'une nation de boutiquiers, écrivit Henri Michaux, est plus profondément boutiquier que philosophe, comme un chien de chasse n'est pas tellement chien de chasse qu'il n'est chien. » (Un barbare en Asie (1933))

S’il en est ainsi du philosophe, qu’en serait-il du chef d’une nation de boutiquiers, qui n’est point l’Angleterre, qui joue au Napoléon  du marché ? Un cas d’école.

Pr ELY Mustapha

mercredi 1 avril 2015

Monsieur Mohamed Ould Abdel Aziz ne parlez plus en public.

 

 

presse_ne_pas_avaler Il y a ceux qui prenant la parole vous invitent, simplement par leur locution à les écouter. Leur ton est une invite à l’écoute, à la compréhension et surtout, par la clarté de leur exposé, à la discussion. Ils vous ménagent dans leur discours des espaces de tolérance et de bon sens qui vous mettent à l’aise et vous donnent le sentiment que ce vous avez allez répondre est important tant par votre savoir, votre personne et le respect qui vous sont dus.

N’est-ce pas là déjà une forme d’humilité que Dieu a prescrite en nous prévenant que nous ne détenons qu’une infime partie du savoir

وما أوتيتم من العلم إلا قليلا ») et que même dans notre attitude de tous les jours nous nous devons d’être humbles :

ولا تمش في الأرض مرحا إنك لن تخرق الأرض ولن تبلغ الجبال طولا كل ذلك كان سيئه عند ربك مكروها ذلك مما أوحى إليك ربك من الحكمة ولا تجعل مع الله إلها آخر فتلقى في جهنم ملوما مدحورا

Ceux qui ont suivi la conférence de presse de celui qui est supposé être un exemple pour la Nation entière en termes d’équilibre personnel, de tolérance et de retenue, fut un homme instable, vindicatif, intolérant et dédaigneux de ses propres concitoyens.

Nous avons vu un homme tendu, sur ses gardes prêt à bondir, comme un soldat pris dans ses derniers retranchements. Mohamed Ould Abdelaziz nous a donné une piètre figure de sa personne publique et de ses capacités de disserter moins encore de dialoguer. Ce dialogue qu’il dit initier à coup d’appels à l’opposition. Mais au vu de la personne et de son caractère, l’opposition a probablement bien compris qu’il ne s’agissait que d’un monologue.

Ses paroles prononcées entre deux déglutitions, il les a voulues une vérité infuse que chacun se devait d’avaler sans coup férir. Mieux encore, des ordres pour la pensée de l’autre, sans tact et sans volonté. Une forme de coup d’Etat contre un parterre de journalistes et qui fut un échec. Or Ould Abdelaziz n’aime pas l’échec, mais allait-il lancer son BASEP contre les journalistes ?  Il s’en est fallu de peu. Ould Abdelaziz a malheureusement montré qu’il ne tire sa force et sa suffisance ni de son intelligence ni de son savoir, ni (comme il vient de nous le montrer) de sa personnalité mais d’une dissuasion armée qu’il possède et entretient aux frais du contribuable.

Pourquoi alors Aziz s’expose-t-il ainsi et donner une si piètre image de lui-même ? La question reste posée.

L’on sait qu’un Président de la République ne tient une conférence de presse que pour annoncer des actions ou évènements importants pour la Nation. Or dans cette conférence, il n’en fut rien. Son contenu fut à l’image de son contenant, un vide absolu. Si ce n’était l’intervention du journaliste d’Essirage, la platitude aurait régné de bout en bout. Une intervention qui a révélé tout le caractère de Ould Abdelaziz. Des coups de poing sur la table, des menaces et une injonction de couper la transmission télévisée.

Un Président posé aurait simplement pu, face à l’insistance d’un journaliste qui réclame des droits, gérer autrement la situation en s’en remettant au présentateur et dans tous les cas en cherchant la conciliation et l’adhésion de tous les présents.

Or nous avons assisté à un « pugilat » médiatique dont Aziz n’en est pas sorti grandi. A défaut de savoir parler avec humilité et convaincre dans le respect de l’autre, Aziz s’en remet à la force. Chassez le naturel et il revient au galop.

Tout cela nous invite à demander à Ould AbdelAziz de ne plus parler en public. Et cela pour le salut de l’image déjà effritée de l’Etat mais aussi et surtout pour laisser au petit peuple un semblant de croyance que même si la République est en déconfiture, celui qui lui impose sa gestion ne le soit pas aussi.

Tout le reste est vanité.

Pr ELY Mustapha

samedi 14 mars 2015

Aziz : de Poutine à…Raspoutine

 

clip_image002Alors que son dernier mandat présidentiel s’achevait, Poutine chercha une solution pour tromper le peuple russe et rester au pouvoir.

Alors lui vînt l’idée des « chaises musicales ». Fameux jeu où trois joueurs tournent autour de deux chaises pendant qu’une musique est jouée ; quand la musique s’arrête, celui qui ne peut se saisir d’une chaise pour s’asseoir est éliminé. En définitive le but du jeu est de s’asseoir sur une chaise. Le rêve absolu de nos dictateurs.

Alors Poutine dénicha un jeune homme imbu de sa personne effacée et capable de jouer le « joker » politique. Il le nomma premier ministre. C’était Medvedev. Il le fit présenter à l’élection présidentielle et quand Medvedev devint Président, il… nomma Poutine Premier Ministre !

Placé comme un faire-valoir - puisque c’est poutine qui détient tous les pouvoirs - en terminant son mandat, Medvedev céda la présidence…. à Poutine. Celui-ci redevînt Président avec deux nouveaux mandats présidentiels tous neufs à la clef !

On appelle cela dans le langage courant se « faire la tête du peuple ».

Chez nous Aziz n’est pas très loin de suivre l’exemple de Poutine. Pour rester au pouvoir il va faire jouer les chaises musicales et il ira même, tout comme Poutine, modifier la Constitution pour augmenter la durée du mandat présidentiel !

En effet, en Russie, jusqu’en 2008, le mandat présidentiel était de quatre ans renouvelables une fois. Cette durée a été portée à six ans après une révision de la Constitution proposée par Medvedev ! Et elle ne s’appliqua qu’en 2012, lorsque Poutine… redevint encore Président !

Mieux encore, la Constitution Russe n’exclue pas de redevenir Président après une « pause » si l’on a épuisé ses deux mandats. Il suffit donc que le président aille faire un tour à la primature et revenir plus tard. C’est ce que Poutine a fait : Président-Premier Ministre-Président. Poutine-Medvedev-Poutine. Et ainsi de suite.

Aziz est en train de chercher sa chaise musicale et son Joker. Mieux encore il cherche la musique sur laquelle, il pourra faire chanter le peuple et danser l’opposition.

Pour ce qui de la musique, les griots au sens propre et figuré ne manquent pas en Mauritanie.

Pour l’opposition, non seulement il l’a déjà fait danser mais aussi chanter, de Dakar à Lemden.

Pour le peuple, bien qu’il ne chante plus depuis très très longtemps, sa crédulité le fera certainement danser pour Aziz.

Enfin, pour le Joker, pas besoin de sortir une annonce, il est déjà là, partout, dans tous les coins. Au premier sifflet de son maître, il tombera de l’arbre de la « sous-fifrerie » qui anime les détenteurs des hautes fonctions de l’Etat. Et Aziz et Poutine se rejoindront… à la pause.

Mais, en voulant suivre la méthode « Poutine », Aziz risque de se faire un destin de Raspoutine. Vouloir devenir quelque chose et finir par tout perdre. Raspoutine était un personnage, compatriote de Poutine, mû par la soif du pouvoir, un aventurier. Il s’entoura (et entoura) les gens de pouvoir et cru en la pérennité de son influence, il eut la plus malheureuse des fins.

Entre Poutine et Raspoutine, ce n’est qu’une question de syllabe. Entre Aziz et Poutine ce ne sont pas que des syllabes mais des maux entiers…desquels les peuples ne cessent de souffrir. 

Pr ELY Mustapha

vendredi 6 mars 2015

Le discours attendu de Mohamed Ould Abdelaziz

 

parole Mauritaniennes, mauritaniens, chers compatriotes,

Je m’adresse à vous aujourd’hui, pour vous informer de mon intention de ne pas me présenter pour un troisième mandat présidentiel, conformément aux dispositions de notre Constitution et que je m’engage à organiser avec toutes les forces politiques en place, l’heure venue, des élections libres et transparentes.

Coupant ainsi court à toutes les rumeurs entretenues ci et là, je vous affirme ma ferme volonté de consacrer le reste de mon mandat à essayer de réaliser ce que je n’ai pu, hélas, accomplir durant ces dernières années, à savoir lutter contre la pauvreté, la corruption, le népotisme et le sous-développement.

A cette fin, je demande la collaboration de toutes et de tous à chaque échelon de la vie économique, financière et sociale du pays.

J’ai ainsi décidé, pour lancer cette nouvelle dynamique nationale, de prendre les mesures suivantes :

- De répondre aux doléances de nos valeureux travailleurs de la SNIM et de leur accorder les droits sociaux et financiers qu’ils réclament y compris ceux sur lesquels la SNIM, s’est engagée ces dernières années.

- De libérer les activistes du mouvement IRA et de demander leur participation, auprès de tous les partis politiques mauritaniens, à un dialogue sincère pour trouver des voies politiques de paix et de collaboration au bénéfice du développement économique et social de notre pays.

- De dissoudre le parti UPR qui ne me représente plus, puisqu’après mon mandat en cours, je me retire de la vie politique.

- De mettre en place un mécanisme de réponse rapide pour l’indemnisation de toutes les victimes des régimes depuis la prise de pouvoir par les militaires en 1978. Ceci concerne les réfugiés, les déportés et toutes les victimes d’injustices notoires, personnes physiques ou personnes morales.

- De donner des instructions à effet immédiat pour la mise en place d’une planification économique et sociale permettant l’affectation de ressources importantes aux secteurs de la santé, de l’éducation et de l’emploi.

- De mettre en place en urgence une commission indépendante, avec un appui d’expertise internationale d’analyse, d’évaluation de l’état de l’exploitation de nos ressources naturelles qui sont soumises au pillage des sociétés internationales à travers des contrats d’exploitation véreux et déséquilibrés. De même que l’évaluation des dégâts causés par ces multinationales à l’environnement et à nos ressources naturelles.

Mauritaniennes, mauritaniens, chers compatriotes

Pour éradiquer l’épée de Damoclès placée au-dessus de la tête du citoyen et causée par la dissuasion militaire qu’il vit depuis le premier coup d’Etat en 1978, j’ai décidé :

- De revoir le budget alloué aux forces armées et de sécurité pour qu’il soit attribué en toute transparence par l’organe législatif en conformité avec leurs besoins réels et leur mission.

- De dissoudre le BASEP et de créer une unité spéciale de protection de la présidence sous l’autorité conjointe du Président de la République et du chef d’Etat-major de l’armée nationale. Cette unité bénéficiera d’un budget annuel de fonctionnement et d’équipement approuvé par l’organe législatif.

- De mettre en place une commission d’investigation, composée de personnalités nationales et internationales à large pouvoir, administratif et juridictionnel, d’investigation sur les richesses mal acquises, durant et avant mon mandat. Un financement budgétaire adéquat et suffisant sera accordé à cette commission qui bénéficiera de toutes les immunités requises.

- Je m’engage moi-même à faire état de tous mes biens sous le contrôle conjoint de la Cour des comptes et de la Cour de Cassation. L’état de mon patrimoine sera publié dans les organes de presse officielle.

Mauritaniennes, mauritaniens, chers compatriotes,

- Je m’engage à entreprendre dans les plus brefs délais un programme de réforme judicaire assisté par des organisations internationales visant à instaurer une justice indépendante - organiquement, fonctionnellement et financièrement - de l’Exécutif.

- J’entreprendrai aussi, dans les plus brefs délais, un programme de réforme du système pénitentiaire afin que nos prisons ne soient plus des dépotoirs humains où nous fabriquons une jeunesse dépravée, droguée et criminelle et où l’injustice judiciaire envoie par centaines des citoyens sans défense.

- Je créerai une commission chargée de réformer la législation civile et pénale pour la mettre aux normes internationales de respect des droits de l’homme et de la dignité humaine.

Mauritaniennes, mauritaniens, chers compatriotes,

- Pour un renforcement de notre enseignement religieux et pour son ouverture sur le monde des sciences et du savoir moderne je demanderai la rénovation de tous les programmes des institutions privées et publiques d’enseignement islamique en y introduisant les matières de droit moderne, de philosophie, de religions comparées, et d’introduction aux sciences exactes. Nos oulémas de demain se doivent de devenir des érudits ouverts et capables de comprendre les exigences intellectuelles du monde moderne pour mieux transmettre le savoir religieux et cultiver la tolérance.

- Enfin, je mettrai les moyens qu’il faut, en associant les forces vives de la nation, pour lutter contre les non-valeurs qui sont de train de détruire la société mauritanienne, à savoir le mensonge érigé en statut personnel, le vol en vertu sociale et la corruption en patrimoine national.

Mauritaniennes, mauritaniens, chers compatriotes,

Je ne peux terminer ce discours à la Nation sans m’excuser auprès de vous pour toutes ces années perdues que jamais notre pays ne rattrapera sur le chemin du développement.

Cependant, une chose est certaine la mauvaise gouvernance de l’Etat mauritanien y est pour quelque chose et en tant qu’actuel représentant de l’Etat et garant des institutions je m’engage à ce que, dès aujourd’hui, il en soit autrement.

Ce que je demande, enfin, c’est que chacun à son niveau puisse y participer. Et le grand défi actuellement à mon propre niveau est de restructurer mon entourage immédiat de conseillers, de courtisans, de caciques de l’UPR et d’autres groupes d’influence, qui par leurs applaudissements et leurs conseils « avisés » maintiennent ma personne un esclavage.

وقل اعملوا فسيرى الله عملكم ورسوله والمؤمنون وستردون إلى عالم الغيب والشهادة فينبئكم بما كنتم تعملون

صدق الله العظيم

Vive la Mauritanie fière et prospère !

Mohamed Ould Abdelaziz

--------------------------------------------------------------------------------------------------------------

PS : Ce discours à la Nation est fictif, bien que nous ayons voulu qu’il ne le soit pas à l’image de celui qui aurait dû le prononcer.

Pr ELY Mustapha

jeudi 5 mars 2015

Lettre de Blaise Compaoré à Mohamed Ould Abdelaziz

 

 

Cocody - Abidjan, 5 mars 2015

Lettre-ouverte Cher Aziz, tout d’abord permettez-moi de m’excuser auprès de vous pour n’avoir pas eu le privilège de vous rencontrer quand vous assuriez la brève et enrichissante présidence de l’Union Africaine, j’ai fui mon pays à ce même moment, le peuple venant me lyncher…

Ces peuples qui, pour une petite révision constitutionnelle, vous mènent la vie dure

Cher Aziz, on m’a dit que c’est votre dernier mandat et que votre constitution mauritanienne interdit la révision du mandat présidentielle ? Mon conseil, n’essayez pas changer cela. Voyez où j’en suis depuis que j’ai voulu modifier l’article 37 de la Constitution burkinabé.

Et surtout, faîtes attention, le peuple peut avoir des réactions inattendues. Moi, par exemple je ne pensais pas que le peuple burkinabé pouvait être si réactif, lui pacifique même gentil à tous égards. Voilà qu’il brûle tout, saccage tout, me jetant dehors comme un malappris, alors qu’hier il criait « vive Blaise ! », j’en suis meurtri. Et cela pour une petite révision, une toute petite, me permettant de rester au chaud dans mon fauteuil pour quelques petites années. Et dire qu’en novembre 2010, j’ai été réélu dès le premier tour de scrutin à la tête du Burkina Faso, avec 80,15 % des suffrages exprimés, pour un dernier mandat ! Mieux que le score que vous avez réalisé vous-même en 2009 (52,47 %) !

Et dire que ce peuple a failli me lyncher !

Je ne sais pas ce qu’il en est du peuple mauritanien. On m’a dit que c’est un peuple fier et guerrier, comme les Tansoba du Burkina Faso. Alors si c’est le cas, attention mon ami. Le feu couve sous la cendre.

Cher Aziz, si j’ai pris la peine de vous écrire cette lettre, c’est que des putschistes comme nous se doivent de savoir que même légalisés, ils ne peuvent effacer la mémoire du peuple.

Dans un discours du 4 août 1985 Thomas Sankara disait : «  il s’agit pour nous, de vivre, d’agir et de vaincre de prouver ainsi que nous savons réfuter la défaite, en susciter l’homme de la liberté contre l’homme du destin ». Et je ne l’ai pas écouté.

Nous putschiste avons voulu imposer au peuple un destin (par les armes et la violence), il s’est révolté pour gagner sa liberté ; et contre cela, nous ne pourrons jamais rien. Tôt ou tard, il saura prendre sa liberté.

Aussi, cher Aziz, gardez-vous de vouloir passer par les voies institutionnelles obliques pour contrecarrer la légalité, tels que les référendums et autres plébiscites. Même si ceux que vous auriez consultés (aux niveaux civil et militaire) vous ont donné leur bénédiction, vous serez tout seul pour en assumer les conséquences.

En effet, si tout comme le peuple burkinabé (hélas ! je l’ai su trop tard ), le peuple mauritanien est fatigué des promesses non tenues, de la pauvreté, de la misère et des frustrations , alors ne pas chercher à rester au pouvoir. Ne pas toucher à la constitution. Organiser des élections démocratiques, en ne se représentant pas soi-même et faire une passation de pouvoir honorable. En somme, quitter le pouvoir dignement. Cela n’est-il pas plus préférable que de se faire chasser et aller au bout du monde ?

Avec l’expression de mes salutations fraternelles.

Signé :

Blaise Compaoré

Ancien putschiste. Président, deux fois légalisé.

« Tentateur » d’une troisième légalisation échouée.

Cible de lynchage par le peuple. En fuite depuis.

Quartier résidentiel – Commune de Cocody (première rue à droite, villa luxueuse.). Abidjan Nord.

-------------------------------------

PS : Cette lettre est fictive. Cependant, toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé n’est pas fortuite.

Pr ELY Mustapha

dimanche 1 mars 2015

Nous réclamons un troisième mandat (présidentiel) pour Aziz !

 

toujounine Au crépuscule de son actuel et second mandat qui s’achève Aziz doit certainement penser à un moyen de rester là où il est. (Tais-toi Blaise !)

Les appels du pied et de la voix au dialogue avec l’opposition, ne sont que les prémisses d’une future entourloupe à la manière de « l’accord de Dakar » (tais-toi Ahmed !). Alors trouvons un raccourci politique évitant une nouvelle honte à l’opposition : proposons un troisième mandat présidentiel à Aziz.

En arrivant au pouvoir Aziz a modifié la Constitution mauritanienne de 1991 en abrogeant son article 2 et en le remplaçant par ce qui suit : (…)

Les coups d’Etat et autres formes de changements anticonstitutionnels du pouvoir sont considérés comme crimes imprescriptibles dont les auteurs ou complices, personnes physiques ou morales, sont punis par la loi. Toutefois, ces actes, lorsqu’ils ont été commis antérieurement à la date d’entrée en vigueur de la présente loi constitutionnelle ne donneront pas lieu à poursuites.

Ce qui signifie qu’Aziz s’est assuré une protection contre les poursuites (en tous genres) en son encontre du fait de son (double) coup d’Etat.

Toutefois, avec cette modification, Aziz s’est tiré une balle (encore ?) dans le pied. En effet, comment va-t-il faire pour briguer un troisième mandat puisque l’article 28 (nouveau) de la constitution dispose : « Le Président de la République est rééligible une seule fois.».

Une seule fois ? Catastrophe !

Donc Aziz n’est pas rééligible pour un troisième mandat ? Re-Catastrophe !

Aussi, nous appelons vivement à la modification de l’article 2 de Constitution pour octroyer à Aziz un troisième mandat présidentiel (avant qu’il ne la modifie lui-même). Article 2 nouveau bis :

« Les coups d’Etat et autres formes de changements anticonstitutionnels du pouvoir sont considérés comme crimes imprescriptibles dont les auteurs ou complices, personnes physiques ou morales, sont punis par la loi. Toutefois, ces actes, lorsqu’ils ont été commis antérieurement (ou postérieurement) à la date d’entrée en vigueur de la présente loi constitutionnelle ne donneront pas lieu à poursuites, »

Mais un obstacle reste : l’article 29 (nouveau) n’interdit-il pas la modification du mandat présidentiel ?

Si, si… cet article impose même au Président de la république avant la prise de fonction de faire le serment qui suit : « (…) Je jure par Allah l’Unique de ne point prendre ni soutenir, directement ou indirectement, une initiative qui pourrait conduire à la révision des dispositions constitutionnelles relatives à la durée du mandat présidentiel et au régime de son renouvellement, prévues aux articles 26 et 28 de la présente Constitution".»

Le Président le jure même !

Cependant, Dieu a bien dit :

إن الله لا يغفر أن يشرك به ويغفر ما دون ذلك لمن يشاء ...[النساء:]48

(Non, Dieu ne pardonne pas qu’on Lui donne quelque associé. En deçà, Il pardonne, à qui Il veut. )

Et comme l’on sait, la constitution, pour nos dirigeants, est bien en-deçà du deçà ! Combien de dirigeants ont juré haut et fort …et modifié la constitution ? (Tais-toi le peuple !)

De toute façon, il n’est pas impossible que si Aziz ne modifie pas la Constitution, il pourra faire un coup d’Etat contre lui-même (« chassez le naturel… »)

Mieux encore, il pourra trouver un bouc émissaire (un vieil homme de préférence du côté de Lemden) qu’il fera élire et destituer par la suite, ou mieux jouer aux chaises musicales à la manière Poutine-Medvedev-Poutine.

De toute façon, nous encourageons vivement Aziz à briguer un nouveau mandat car jamais la Mauritanie n’a eu un meilleur président que lui.

Durant sa présidence la Mauritanie a enregistré les meilleurs indicateurs de développement socio-économiques de la sous-région. Notamment :

- un système éducatif, scolaire et universitaire des plus honorables, produisant les meilleurs intellectuels et autres scientifiques reconnus internationalement ;

- un secteur médical et hospitalier à la pointe du progrès, avec un corps médical respecté et performant, des hôpitaux de haute qualité de service ;

- une population aisée, en bonne santé, productive et investissant dans tous les secteurs de la vie sociale ;

- un secteur commercial et industriel remarquable abondant et florissant constitué de sociétés internationales, hautement exportatrices de biens et de service de haute qualité répondant aux standards internationaux les plus exigeants ; (tais-toi Christine !)

- Un secteur minier et de pêche distributeur d’emplois et de richesses dont les revenus sont gérés dans la transparence financière la plus totale ; (tais-toi ouvrier de la SNIM !)

- Un secteur de laboratoires de recherches et d’industries de haute technologie qui nous est envié par l’Occident développant un savoir-faire remarquable générant des ressources à l’exportation importantes et une maitrise des technologies du futur ;

- Un régime politique démocratique de référence, un gouvernement dirigé par un chef d’Etat au-dessus des magouilles politico-militaro-bancaires comme c’est le cas chez certains de nos voisins ; Honte à eux !

- Une opposition jeune et structurée, en partis idéologiquement transparents, ayant des programmes politiques clairs et responsables engageant l’adhésion de populations entières. Une opposition qui dialogue avec les forces du développement pas avec le régime en place.

Alors franchement, il faut absolument un troisième mandat pour Aziz, car aucun autre dirigeant ne nous donnera une telle prospérité économique et financière (tais-toi Bouamatou ! ) au pays et ne portera si haut notre drapeau dans le monde ( tais-toi Ould Med Vall !).

Et le meilleur argument pour modifier rapidement la constitution, et permettre à notre dirigeant bien aimé de continuer à nous diriger dans la prospérité, c’est que notre cher BASEP est là qui veille sur nous.

Mieux vaut donc que nous prenions l’initiative d’offrir à notre cher dirigeant un troisième mandat, en modifiant la Constitution, avant que qu’il ne prenne lui-même l’initiative de la modifier. Car dans tous les cas notre chère opposition n’y verra encore qu’une « rectification de la démocratie » (tais-toi Ahmed !) et notre peuple prospère et fier l’applaudira…tellement il adore son président (mais…où est passé Blaise ?)

Pr ELY Mustapha

mercredi 25 février 2015

Aziz libère Biram et ses compagnons : Une injustice ne justifie pas une autre

 

لا تنهى عن خلق وتأتي مثله عار عليك إذا فعلت عظيم

أبو الأسود الدؤلي

 

clip_image002

Aziz, il faut libérer Biram et ses compagnons dans les plus brefs délais. Par quelle justice veux-tu sanctionner un activiste des droits de l’homme, alors que tu aurais dû la subir depuis bien longtemps, toi activiste des coups d’Etat.

T’étant opposé au décret du Président de la République te limogeant et l’ayant destitué par la force sais-tu ce que le Procureur général aurait pu invoquer contre toi ? Les dispositions suivantes du code pénal mauritanien:

ART. 182. - Tout fonctionnaire public, agent ou préposé du gouvernement, de quelque état et grade qu'il soit, qui aura requis ou ordonné, fait requérir l'action ou l'emploi de la force publique contre l'exécution d'une loi ou contre la perception d'une contribution légale, ou contre l'exécution soit d'une ordonnance ou d'un mandat de justice, soit de tout autre ordre émané de l'autorité légitime, sera puni de la réclusion.

ART. 183. - Si cette réquisition ou cet ordre ont été suivis de leur effet, la peine sera le maximum de la réclusion.

ART. 189. - Tout fonctionnaire public révoqué, destitué, suspendu ou interdit légalement qui, après en avoir eu connaissance officielle, aura continué l'exercice de ses fonctions, ou qui, étant électif ou temporaire, les aura exercées après avoir été remplacé, sera puni d'un emprisonnement de six mois au moins et de deux ans au plus, et d'une amende de 5.000 à 40.000 UM. Il sera interdit de l'exercice de toute fonction publique, pour cinq ans au moins et pour dix ans au plus à compter du jour où il aura subi sa peine, le tout sans préjudice de plus fortes peines portées contre les officiers ou les commandants militaires par l'article 87 du présent code.

Et voici les articles 87 et suivants qui te sont applicables :

ART. 87. - Ceux qui, sans droit ou motif légitime, auront pris un commandement militaire quelconque, ceux qui, contre l'avis du gouvernement, auront retenu un tel commandement, les commandants qui auront tenu leur armée ou troupe rassemblée après que le licenciement ou la séparation en auront été ordonnés seront punis des travaux forcés à perpétuité.

ART. 88. - Lorsque l'une des infractions prévues aux articles 83, 85, 86 et 87 aura été exécutée ou simplement tentée avec usage d'armes, la peine sera la mort.

A ces dispositions s’ajoutent celles prévues par le code militaire pour la trahison, la rébellion et la prise des armes contre les autorités de commandement.

Alors Biram, pacifiste et défenseurs de ses droits est-il plus coupable que toi ? Toi, qui en Mauritanie occupe par la force les hautes fonctions de l’Etat et qui jette les citoyens en prison ?

Aziz, il faut libérer Biram, avant que ne se retourne contre toi, les affres de l’injustice qui se crée autour de toi. La permanence des dispositions du code pénal survit souvent aux régimes éphémères. Ceux qui sont en prison valent mieux que ceux qui t’applaudissent.

II y a une année lumière d’humanité entre ceux-là et ceux qui, dussent-ils croupir en prison, te disent :

-
لا تسقني ماء الحياة بذلة**** بل فاسقني بالعز كأس الحنظل

ماء الحياة بذلة كجهنم **** وجهنـم بالعـز أطيـب منـزل

Toi, te croyant au-dessus des lois, tu veux punir les autres alors que tu aurais dû commencer par toi-même. Le peuple mauritanien plie sous la misère et tu entretiens un régime d’injustice.

لا تنهى عن خلق وتأتي مثله عار عليك إذا فعلت عظيم

Aziz, libère Biram et ses compagnons.

Pr ELY Mustapha

mardi 13 janvier 2015

Papa, Tango...Charlie

 

comment-faire-avions-papier-plans-12227

 

Allô Papa Tango Charlie
Allô Papa Tango Charlie
Répondez, nous vous lisons
Allô Papa Tango Charlie
Allô Papa Tango Charlie
Vous caricaturez plein sud
dans l’hebdo des inhabitudes


Ici Papa Tango Charlie
Je vous entends très bien
Ici Papa Tango Charlie
Me laisserez-vous enfin
Je n'ai plus besoin de vous
Je vole plume debout
Je vais dessiner mon inquiétude
Dans l’hebdo des inhabitudes


Allô Papa Tango Charlie
Allô Papa Tango Charlie
Répondez, nous vous lisons
Allô Papa Tango Charlie
Allô Papa Tango Charlie
Vous allez comme d'habitude
Vers l’hebdo des inhabitudes


Ici Papa Tango Charlie
Je vous entends déjà moins bien
Ici Papa Tango Charlie
Auriez-vous compris enfin
J'ai dessiné ce qui est sacré
et je suis pour cela blessé
Je vais noyer ma turpitude
dans l’hebdo des inhabitudes

Allô Papa Tango Charlie
Allô Papa Tango Charlie
Répondez, nous vous lisons
Allô Papa Tango Charlie
Allô Papa Tango Charlie
Vous perdez vos attitudes
dans l’hebdo des inhabitudes

Ici Papa Tango Charlie
Je ne dessine cette fois plus rien
Ici Papa Tango Charlie
Vous m'avez laissé enfin
Mon dessin est comme fou
Moi, je me moque de tout
Je vais noyer mes certitudes

Dans l’hebdo des inhabitudes

Allô Papa Tango Charlie
Allô Papa Tango Charlie
Répondez, nous vous lisons
Allô Papa Tango Charlie
Allô Papa Tango Charlie
Plus de dessins de platitudes
Dans l’hebdo des inhabitudes

Allô Papa Tango Charlie
Allô Papa Tango Charlie
Répondez, nous vous lisons
Allô Papa Tango Charlie
Allô Papa Tango Charlie
Répondez, nous vous lisons
Allô Papa Tango Charlie
Allô Papa Tango Charlie

 

Pr ELY Mustapha

*D’après les paroles de la chanson “Papa, Tango Charlie” Mort Schuman.

Nombre total de pages vues

Nombre de visiteurs

Poésie de la douleur.