jeudi 31 juillet 2008

Un feuilleton malsain aux conséquences tragiques

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La saga de la désobéissance
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Depuis quelques années, le champ du politique est devenu un lieu duquel se sont retirés tous les principes et attitudes qui doivent présider à tout acte politiquement responsable . Il est des constantes qui sont ignorées et qui risquent de mettre à mal notre jeune démocratie.
La confusion entre lutte politique et volonté de déstabilisation, entre critique constructive et critique destructive, déclaration de bonne foi et déclaration de mauvaise foi, mettent aujourd’hui à mal les relations politiques, l’image de la démocratie et la crédibilité de l’Etat lui-même.

I- Un feuilleton malsain au sommet de l’Etat

La raison de cette situation réside dans trois conséquences. Historique , partisane et institutionnelle.

La première conséquence on la doit à ces longues années de pouvoir où les valeurs et les idéaux d’une nation ont été bafoués, réduisant les actes à leur plus simple expression : le silence ou la traitrise.
Années à travers lesquelles le politique a usé de l’instrument militaro-judiciaro-policier pour réduire les comportements des individus, les affaiblir, les troubler, les affamer , les acheter les avilir et leur enlever toute volonté de réagir . Plus de vingt ans de réclusion pour un peuple qui, aujourd’hui en aspirant à la liberté, se retrouve face à ceux-là même qui tiennent encore dans leurs mains les clefs de sa geôle.

La seconde conséquence vient du cadre partisan qui durant ces dernières années n’a pas donné une image fiable de lui-même. Emprisonnés, trainés devant les tribunaux pour complots fictifs et autres manipulations du pouvoir à la veille d’élections pipées, les dirigeants des partis de l’opposition ont souffert le martyre et ils ont gardé bien après la transition cette crainte de se voir encore relancé dans la tourmente du harcèlement politico-judiciaire. De cette bataille pour le pouvoir, l’opposition a perdu un pan énorme de son rôle qui est celui de l’éducation des masses. Quant à ceux qui appuyaient par le geste, l’acte et la parole la politique des tortionnaires de l’époque , ils sont aujourd’hui au gouvernement et au parlement.

La troisième conséquence est institutionnelle. Elle est la plus grave car elle touche les fondements même de l’Etat.
En effet, le « bras de fer » qui oppose actuellement le législatif à l’exécutif, vient introduire une dimension qui risque de détruire ce qui reste encore de la respectabilité de l’Etat et de ses institutions.
Dans les régimes précédents, la crise ne venait pas d’une remise en cause des institutions de l’Etat mais de la lutte pour le pouvoir. Tout tournait autour de l’exercice du pouvoir. La majorité gouvernait mal mais gouvernait. L’opposition s’opposait en souffrant le martyre mais elle s’opposait. Et dans ces rapports de forces l’Etat n’était pas soumis à caution, mais ce sont les dirigeants qui gouvernaient qui l’étaient.


II- L’instrumentalisation des institutions : la désobéissance fatale

Aujourd’hui, les promoteurs de la crise ne s’inscrivent pas dans un jeu politique préservant les institutions de l’Etat , mais ils utilisent justement les institutions de l’Etat pour arriver à leurs fins. Or on oublie qu’il ne faut pas instrumentaliser les institutions publiques à des fins politiques personnelles car la seule conséquence qui peut en résulter, c’est l’effondrement de l’Etat. C'est-à-dire le cadre institutionnel , légal et réglementaire qui préserve justement le bon déroulement de ce jeu. C’est le scorpion qui placé dans un cercle de feu se pique lui-même.

Or il ne fait pas de doute que cette instrumentalisation des institutions étatiques (Exécutif, législatif, judicaire, militaire..) a déjà commencé.
Elle a été illustrée par :

- La fronde des sénateurs, la fronde des députés : véritable révolte instituée par des élus qui devaient au contraire faire preuve de dialogue, de discrétion, et de sens de responsabilité pour ne pas médiatiser et faire d’une « foire » ce qui devait relever d’un rapport responsable entre institutions constitutionnelles.

- La remise en cause de la capacité du Président à gouverner : atteinte à l’image de celui qui en toute circonstance est le symbole de la force, de la crédibilité et de la stabilité de l’Etat.

- L’appel par un leader de l’opposition à « court-circuiter » le Président pour dialoguer avec les militaires : Rejet de la légalité pour recourir à la dissuasion forcée et au blocage des institutions.

- La remise en cause de la crédibilité de l’entourage proche du Président lui-même, en focalisant sur la Fondation de son épouse.


- La mise à contribution par les militaires de membres du législatif pour infléchir l’exécutif : interférence dangereuse et aux conséquences imprévisibles.

Cette instrumentalisation des institutions va avoir des conséquences éminemment négatives sur la croyance en l’Etat.
Elle le fragilise, banalise ses mécanismes, le réduit à une arène de discorde et donne de lui une image des plus médiocres.

Pire, encore, elle instaure dans les actes et les esprits, face à un Etat faible instrumentalisé, ce qui détruit toutes les nations : la désobéissance !

Lorsque l’Etat n’est plus respecté, lorsque ceux qui sont sensé en garantir la stabilité et la force donnent à tous ses échelons l’exemple de la tension et de la discorde, alors que voit le peuple et quelles conséquences dans les esprits ? La désobéissance.

La désobéissance. Y a-t-il plus grave que cela sur la stabilité du pays et sa sécurité ?
Lorsque la désobéissance est donnée en exemple au sommet de l’Etat, lorsqu’elle devient un moyen de bloquer les institutions et à les décrédibiliser, il ne faut pas surtout en vouloir ni au peuple, ni à ceux qui sont aux aguets ,de conquérir le pouvoir par la violence.

Les tensions au sommet d’un Etat fragilisé dans son image et dans ses gouvernements aboutissent forcément à la déstabilisation sournoise qui n’est autre que la guerre civile ou le terrorisme.

De nombreux exemples en Afrique nous ont montré que lorsque l’Etat perd sa force institutionnelle (discorde dans ses institutions) ou sa force politique (décrédibilisation de ses gouvernants), il nait et s’affirme une désobéissance qui prend prendre toutes les formes : de la guérilla à la guerre civile, en passant par les actes génocidaires.

Nous l’avons vu en Côte-D’ivoire, au Libéria, dans l’ancien Zaire , au Rwanda… et les exemples sont nombreux. Mais le dénominateur commun à toutes ces crises est la désobéissance qui prend sa source dans une absence, une fragilité, une dislocation et une contestation de l’Etat. Etat décrédibilisé dans son image et dans ses actes et qui ne peut contenir une haine contenue, qui dans chaque peuple, est contre quelqu’un ou quelque chose. Et qui n’attend que de s’exprimer.

En conclusion.

Cette saga politique malmenant les institutions qui se déroule comme un feuilleton malsain au sommet du pouvoir sème déjà dans le peuple une image éminemment négative de l’Etat. Image de discorde et de désobéissance qui si l’on y prend garde pourra se traduire autrement et de façon bien plus tragique.

Pr ELY Mustapha

mercredi 30 juillet 2008

Question du jour

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Le dissolvant a-t-il dissous ?

Transitoirement le pays est toujours en transition. Après un régime qui s’est cru intransitif , et une transition à dix sous, sous dissous dans ses dessous, le pays est bloqué par un verbe transitif.

Le dissolvant devant dissoudre s’est-il dissous ? Car tout aussi transitif que son verbe, il n’est rien sans son complément d'objet. Objet comptant ses sous .

Le dissolvant, a dix sous, d’une Assemblée dissolue aux mille sols , s’est–il dissous ?
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Pr ELY Mustapha

mardi 29 juillet 2008

La dissolution profitera-telle à l’opposition ?

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Les sirènes du pouvoir

La « dissolution » dont il s'agit ici, et qui a fait couler beaucoup d’encre, ne concerne que l’Assemblée nationale. Elle ne concerne pas le Sénat.
En effet, le Sénat composé de 56 membres (sénateurs), ne peut être dissous. Et cela pour des questions de permanence de l’institution législative, de remplacement du chef de l’Etat par le Président du Sénat en cas d’empêchement, mais aussi parce que le motif de dissolution est la conséquence du pouvoir donné à l’Assemblée nationale de mettre en œuvre le vote de défiance ou la motion de censure. Seuls donc les 95 députés sont concernés par la dissolution de l’Assemblée nationale.

La constitution est donc claire à ce sujet. En effet, suivant la Constitution du 20 juillet 1991, il y a deux cas de dissolution.

- La dissolution sur initiative directe du Président de la République

“Article 31 : Le Président de la République peut, après consultation du Premier Ministre et des Présidents des Assemblées, prononcer la dissolution de l'Assemblée Nationale. Les élections générales ont lieu trente (30) jours au moins et soixante (60) jours au plus après la dissolution. L'Assemblée Nationale se réunit de plein droit quinze (15) jours après son élection. Si cette réunion a lieu en dehors des périodes prévues pour les sessions ordinaires, une session est ouverte de droit pour une durée de quinze (15) jours. Il ne peut être procédé à une nouvelle dissolution dans les douze (12) mois qui suivent ces élections.

- La dissolution après deux votes de défiance :

“Article 77 : Si, dans un intervalle de moins de trente six (36) jours, sont intervenus deux (2) changements de gouvernement à la suite d'un vote de défiance ou d'une motion de censure, le Président de la République peut, après avis du Président de l'Assemblée Nationale, prononcer la dissolution de celle-ci. En ce cas, Il sera procédé à des nouvelles élections dans un délai de quarante (40) jours au plus. La nouvelle Assemblée Nationale se réunit de plein droit trois(3) semaines après son élection.”

Relativement aux conséquences de cette dissolution sur le cadre partisan et notamment sur l’opposition, nous pensons qu’il ne fait pas de doute qu’une telle dissolution sera profitable à l’opposition. D’abord il est certain que l’environnement sociopolitique et économique actuel du pays est favorable au changement (I), toutefois, l’opposition ne pourra en profiter que si certaines conditions sont réunies (II)

I . L’environnement actuel est favorable à l’opposition.

Si la Dissolution est prononcée cela constituera certainement une opportunité unique pour l’opposition de prendre sa revanche sur l’histoire. En effet, l’environnement s’y prête (1), le cadre partisan est ouvert (2) et le Président n’a plus de majorité, qu’il a reniée (3)

1- L’environnement socio-économique favorable au changement.

Durant ces quelques mois de gouvernement, le régime actuel a accumulé une image éminemment négative auprès du peuple et particulièrement des classe moyennes et pauvres. Il n’est nullement nécessaire de revenir sur la cherté de la vie, sur les malversations, la drogue, la dilapidation des biens publics, l’injustice, sur la montée en force des Roumouz el Vessad qui non seulement ont bénéficié de privilèges économiques encore plus grand mais de la notoriété jusque dans les hauts emplois publics.

Le trafic d’influence, le laxisme et le blocage des institutions ont saturé la patience d’un peuple qui attend réellement un changement dans sa condition devenue de plus en plus lamentable.

2. Un cadre « partisan » majoritaire, fragile et divisé

Comme on l’avait déjà montré dans un article précédent, la « majorité » actuelle dite « Adil » (ou quelle que soit l’appellation qu’elle portera, elle et ses partis satellites ) , n’est nullement un « parti » au sens de la Constitution. Au sens ou cette Constitution dispose en son article 11 que : « les partis et groupements politiques concourent à la formation et l'expression de la volonté politique. Ils se forment et exercent leurs activités librement sous la condition de respecter les principes démocratiques et de ne pas porter atteinte par leur objet ou par leur action à la souveraineté nationale, à l'intégrité territoriale à l'unité de la Nation et de la République (…) »

C’est un regroupement d’individus mus par des intérêts du moment réunis pour la plupart par un passé de gabegie récent et qui comme une meute de loups cherchent la proie la plus fragile. La plus faible pour la dépecer dans le sens de leurs intérêts bien entendus.
C’est autant dire que ce n’est pas un parti, mais un « regroupement d’individus opportunistes » dont le regroupement est aussi éphémère que la raison qui l’a réuni. L’exemple le plus frappant est la volte-face que les membres de ce parti ont fait à leur supposé « Président-premier ministre » et au Président de la République lui-même qui les a cautionné et qui lui ont mordu « la main » (Voir l'article « la grenouille et le scorpion » ).

Adil est donc un parti d’opportunistes et ce qui détruit les opportunistes c’est leur enlever l’objet même de leur opportunisme. Une dissolution de l’Assemblée Nationale va en jeter un bon nombre dans l’arène des scrutins et des votes.

Décrédibilisés, ayant utilisé leurs électeurs pour des raisons inavouées, ils devront rendre compte. Et l’opinion nationale, malgré ses préoccupations n’est cependant pas dupe.

3. Le Président qui renie sa majorité

La dissolution de l’assemblée n’est pas seulement un acte constitutionnel , elle revêt dans ce contexte particulier mauritanien un acte unique dans l’histoire des démocraties : un Président de la république qui dissout une Assemblée constituée de sa majorité.

C’est autant dire qu’un tel acte ne peut être interprété que comme un « reniement » total de sa majorité et un réajustement de sa position politique à l’égard de tous les partis politiques. Position qui s’est déjà exprimée dans l’ouverture du premier et éphémère gouvernement Waqef à certains partis de l’opposition (UFP et Tawassoul) et dont on connait la réaction qu’elle a engendrée auprès de la « Majorité ».

C’est autant dire que face à une « majorité » qui l’a « malmené » et qui joue les francs-tireurs, le Président de la République a certainement pris une position qui ne peut être que son détachement de cette majorité-souffrance et la recherche d’une assise partisane de rechange dût-elle venir d’ailleurs.

En effet, l’opportunisme toujours aidant et mouvant toujours dans le sens du « vent », la « majorité » est en train de se reconstituer sous un autre nom (Tiyar el islah) qui dit-on a pris les généraux pour mentors. C’est autant dire que le Président de la République, n’ a plus confiance et qu’il cherche d’autres voies de salut. Celles notamment qui le débarrasseront de cette majorité, qui cesseront de le « manipuler » à travers se proches et surtout, lui permettre d’avoir les coudées franches.

II- L’opposition pourra-t-elle profiter de la dissolution ?

L’opposition profitera certainement de toutes les conditions favorables précitées pour gagner des élections législatives anticipées si elle ne se laisse pas "handicaper" par ses divisions et ses dissensions (1) , si elle réunit les moyens de son action (2) et si elle ne retrouve pas les démons des alliances infructeuses (3)

1. Première stratégie : gommer ses dissensions

Mine de rien , l’opposition a accumulé durant ces quelques mois depuis l’élection du Président de la République, plus de dissension qu’elle ne semble en avoir accumulé durant ces dix dernières années.

D’abord les dissensions sur le « gouvernement d’Union nationale » (contre lequel nous avions mis en garde bien avant sa constitution. Voir ici) qui a entrainé la « galère » de deux partis de l’opposition : l’UFP et Tawassoul. Partis qui sont actuellement au ban de l’opposition. Et qui cherchent à s’inscrire dans un paysage politique diffus.

La première des stratégie pour l’opposition face à des échéances de dissolution est de « gommer » ses dissensions, de se regrouper et d’affiner ses forces et d’élaborer une stratégie commune face aux élections. Elle devra même essayer de reprendre la confiance de ceux de ses membres qui ont rejoint l’actuel Président de la République à la veille des élections présidentielles de 2007, l’APP notamment.

Si l’opposition, grâce à de nouvelles élections législatives, obtient une majorité confortable à l’Assemblée nationale, le prochain renouvellement du Sénat au 1/3 de ses membres (tous les deux ans) suivra aussi cette tendance. Et à l’échéance 2012, l’opposition aura gagné suffisamment de terrain pour remporter les présidentielles.

D’ici, là elle aura gagné une cohabitation avec le Président de la République, qui lui permettra de mettre en œuvre ses programmes et susciter un renouveau dans la gestion publique et restaurer une confiance perdue en l’Etat.

2. Seconde stratégie : Dégager les moyens de son action

Il convient de savoir que ce qui a permis à l’actuel majorité de gagner les élections législatives de 2006 et présidentielles de 2007 ce n’est pas sa légitimité ni la confiance que le peuple a placé en elle. C’est surtout sa capacité financière. Une capacité financière venant essentiellement de ce que ses membres ont dérobé à l’Etat durant ces trente dernières années et qu’ils ont utilisé en partie pour reconquérir l’Etat. Ce qu’ils ont réussi.

Cette capacité financière, existe toujours. Un sénateur disait récemment que certains membres de la Majorité ont dépensé des milliards pour faire élire SIDIOCA. Mais cela a aussi été le cas pour la majorité des membres du corps législatif, Assemblée et Sénat.

Face à ce poids financier, l’opposition doit s’organiser et dégager les moyens de son action. Elle doit savoir que les élections en Mauritanie, sont davantage une affaire d’influence…monétaire. Et que si elle n’arrive pas par ses propres moyens à « neutraliser » cette tendance en ayant les moyens humains et matériels d’être partout pour contrer et dissuader une telle tendance qui vise à « acheter » les électeurs de façon visible et cachée, elle y laissera son électorat. Cette dernière façon d’acquérir les votes a, d’ailleurs, largement prévalu durant les dernières élections.

3. Troisième stratégie : Avec qui, hors de l’opposition, s’allier ?
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Cette question est certainement celle qui taraude l’opposition et la divise depuis que l’opposition existe. En effet, les « alliances » hors de l’opposition ont toujours divisé celle-ci et mis à mal sa cohésion. Le dernier exemple est celui de l’UFP-Tawassoul avec la majorité, et le plus fameux qui lui a coûté la Présidence est l’alliance de l’APP et de Sidioca.

Mais s’il ya une sirène qui chante de façon permanente aux oreilles de l’opposition, c’est bien l’institution militaire. Institution qui restera permanente avec les actuels généraux ou sans eux. Cette institution fait d’ailleurs plus de dégâts dans ses rangs que toute autre force.

On a vu ses effets sur l’attitude du Président du RFD durant la transition. L’induisant en erreur sur ses intentions. Nous la voyons actuellement avec le mouvement des généraux et leur présupposé parti en constitution.

L’institution militaire reste à ce niveau incontournable. Elle a pris le parti d’influencer le jeu politique de façon permanente avec les chefs militaires actuels ou sans eux. Trente ans de pouvoir ça fait des plis. Toutefois, il est certain que politiquement , elle ne constitue pas une force organisée. Mais une force diffuse dans des clans et des influences d’intérêts dans l’Etat. Elle cherche cependant à s’organiser en force politique réelle de terrain. Elle pourra trouver tout autant dans la majorité actuelle en effritement , une structure de cet ordre , comme elle peut le trouver dans un parti de l’opposition qui défendra ses intérêts en tant qu’institution républicaine. Les récentes déclaration du leader de l’opposition en faveur du dialogue avec les militaires (voir l'article ici) pourra être inscrite dans cette stratégie. « Faire des militaires des alliés pour conquérir le pouvoir, plutôt qu’un obstacle » : telle peut être la philosophie dominante des deux côtés, majorité et opposition. L’opposition ne devrait pas ignorer cette stratégie, sans vendre son âme. Une alliance positive de collaboration, non de subordination.

En conclusion.
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Si Dissolution il y aura , l’opposition aura une chance historique de se refaire et de reconquérir sa place auprès du peuple qui s’est, avec le temps, émoussée.
Si au contraire , il n y a pas de dissolution, il reste deux choses fondamentales à laquelle l’opposition se devra de s’attacher pour l’avenir. D’abord barrer la route à toute recomposition de cette pseudo-majorité, qui ne représente rien et qui en train de disparaître sous l’effet de la confiscation de ses intérêts. Ensuite, savoir que le Président de la République ayant perdu confiance en sa « majorité » est certainement plus accessible pour engager le dialogue et les réformes nécessaires allant dans le sens des intérêts de l’opposition.
Il suffit que l’opposition retrouve sa cohésion, que ses dirigeants n’entrent pas dans un jeu opportuniste dont on connait déjà les conséquences et qu’elle se débarrasse de ses luttes intestines. Si cela lui semble plus difficile que de conquérir le pouvoir, alors elle n’accédera jamais au pouvoir.

Pr ELY Mustapha

lundi 28 juillet 2008

Un président très « écouté » dans son pays.

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On découvre, non sans surprise ,que le Président de la République est un homme très « écouté » dans son pays… par les services de renseignement.

Un journal électronique a révélé que les services secrets français avaient depuis longtemps mis la Présidence de la République sous écoute téléphonique. Et qui peut le plus, peut le moins : la Primature aussi.

Il paraît même que les conseillers du président le savaient, car ils changeaient leur carte-à-puce toutes les heures. Et comble du comble, le Président voyageait souvent pour, paraît-il pouvoir s’exprimer…sans qu’on l’écoute.

Mais rassurons-nous, notre président est très peu prolixe en paroles. Avec le peu de mots qu’il prononce à chaque fois, les services de renseignement vont énormément s'ennuyer à l'image du pays.

Voici un exemple de conversation que les services généraux français n'auront certainement pas manqué de capter :

- Allo, c’est Waqef ?
- Oui monsieur le Président !
- Tu veux rester Premier ministre ?
- Oui, monsieur le Président.
- Tu sais que je suis d’accord.
- Oui, monsieur le Président, Tout le monde est déjà d’accord avec vous.
- Comment d’accord ? Personne ne le sait !
- Si, si, les généraux, sont déjà d’accord, les services généraux sont d’accord, le président français est déjà d’accord…et même les chinois viennent de poster un télégramme de félicitations.

Enfin ! A quelque chose malheur est bon : La Mauritanie a désormais, un président que tout le monde écoute.

Pr ELY Mustapha

dimanche 27 juillet 2008

¿Dónde estoy?

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Où suis-Je?
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Voici l’interview accordée par le Président de la République Sidi Ould Cheikh Abdallahi au fameux journal espagnol « ¿Dónde estoy? », le samedi 26 Juillet 2008.

Nous la publions dans son intégralité car elle revêt un intérêt particulier pour comprendre ce qui se passe actuellement dans notre pays et dans la tête de son président.

¿Dónde estoy? : Monsieur Le président, bienvenue en Espagne et merci d’avoir accepter cette interview malgré votre emploi de temps chargé. Un vieux proverbe espagnol dit : « No alabes ni desalabes, hasta siete navidades », Ce qui signifie « Ne loue ni ne blâme avant sept années». Qu’en pensez-vous ?

Sidioca : Merci pour votre accueil. Les mauritaniens ne sont pas des espagnols. Hélas! Avec un tel proverbe, j’aurai eu la tranquillité et probablement une année de plus. Mais tout va bien à part quelques « trouble-fêtes » parlementaires, la situation n’est pas mauvaise.

¿Dónde estoy? : Malheureusement, monsieur le Président, les mass-médias espagnols ne nous donnent pas toujours une analyse approfondie de la situation dans votre pays. Pouvez-vous nous l’expliquer rapidement.

Sidioca : Elle est simple. Je n’ai été élu Président de le République qu’en 2007.J’ai trouvé devant moi quelques difficultés, comme dans tout pays en développement, que je suis en train de résoudre. Mais, le temps reste encore devant moi. Enfin, je crois.

¿Dónde estoy? : Récemment, on a entendu parler d’une fronde « parlementaire » visant à déstabiliser, votre gouvernement, qu’en est-il ?

Sidioca : Ce sont des parlementaires qui exercent leurs pleins droits constitutionnels. Ils ont mis en avant une motion de censure du gouvernement. Le gouvernement a été renouvelé et donc la motion de censure n’a pas eu d’effet. C’est le jeu politique. Il faut le respecter.

¿Dónde estoy? : Est-ce pour cela que vous alliez utiliser votre droit de dissolution de l’assemblée pour écarter la motion de censure ?

Sidioca : Evidemment que non. Je savais pertinemment que la motion de censure n’aboutira pas. Parce qu’il ya un quorum à atteindre au sein de l’assemblée et ce n’est pas une chose évidente. Puisque ceux qui invoquaient la procédure de motion de censure, n’étaient pas la majorité.

¿Dónde estoy? : Votre droit de dissolution, n’était donc pas nécessaire. Pourquoi l’invoquer ?

Sidioca : Mieux vaut prévenir que guérir. Et changer de gouvernement est plus simple, que d’être censuré.

¿Dónde estoy? : Il parait qu’en réalité ceux qui manipulent cette fronde, sont hors du Parlement…

Sidioca : J’en doute un peu... Si vous visez les militaires, sachez qu’ils sont complètement loyaux et qu’ils n’ont d’objectifs que républicains. Ils sont cantonnés dans leur mission constitutionnelle. Enfin, je crois.

¿Dónde estoy? : Monsieur, le Président, avez-vous le temps de lire les journaux ?

Sidioca : Si mes fréquents voyages me le permettent. La presse internationale. Et je bénéficie aussi d’une synthèse de la Presse mauritanienne que fait mon service de presse.

¿Dónde estoy? : Certains journaux et sites mauritaniens font état d’une possibilité de vous écarter du pouvoir, en réduisant fortement vos prérogatives politiques…

Sidioca : C’est de la pure cogitation de journalistes…

¿Dónde estoy? : Je cite un passage d’un journal mauritanien très lu : « La fronde parlementaire est manipulée par les militaires qui ont décidé de créer leur propre parti politique qui absorbera la majorité actuelle du Président de la République, enlevant au Président et à son Premier Ministre toute assise politique. L’affaiblissant ainsi jusqu’à la porte de sortie». Qu’en pensez-vous ?

Sidioca : Les journaux peuvent écrire ce qu’ils veulent. Les partis se dissolvent, se reconstituent, se restructurent. Avec ou sans les militaires. Le Président de la République est au-dessus de la mêlée. C’est un arbitre. Ils font ce qu’ils veulent. Je suis tranquille, jusqu’à la fin de mon mandat. Je crois.

¿Dónde estoy? : Croyez-vous monsieur le Président, que la demande d’audit de la Fondation de madame la présidente, qui a fait beaucoup de controverses dans votre pays, mérite tant d’attention ?

Sidioca : Je me suis déjà prononcé à plusieurs reprises sur cette question. La fondation de bienfaisance de mon épouse, est hors de toute suspicion. On en peut être porté sur la bienfaisance et vouloir faire le contraire. N’est-ce pas ?

¿Dónde estoy? : Pourtant, certains parlementaires s’en seraient servis pour vous influencer…

Sidioca : Oh, vous savez mon « talon » d’Achille n’est pas où ils le pensent.

¿Dónde estoy? : Monsieur, le Président, on dit que vous ne voulez pas agir rapidement sur certains problèmes urgents et que vous laissez votre pays à lui-même…

Sidioca : Ce sont mes détracteurs qui le disent…

¿Dónde estoy? : La lecture de la presse mauritanienne montre, à 99%, que la Mauritanie souffre socialement et économiquement. Qu’avez-vous fait pour changer cela ?

Sidioca : J’ai initié le retour des réfugiés et j’ai renforcé la lutte contre l’esclavage…

¿Dónde estoy? : Mais les réfugiés et les anciens esclaves, de quoi vont-ils vivre ?

Sidioca : Jamais Dieu n’a crée une âme sans lui assurer sa subsistance (le Coran) . Et nous nous sommes ses serviteurs. Riches ou affamés.

¿Dónde estoy?: Monsieur le Président, y a-t-il dans le système politique espagnol une institution qui a attiré votre attention ?

Sidioca : Oui absolument. C’est le Statut du Roi. Proche des problèmes, loin de leurs conséquences…

¿Dónde estoy? : Enfin un proverbe espagnol dit : «Quien va a Sevilla pierde su silla » (Qui va à la Chasse perd sa place). Vous qui voyagez beaucoup, ne craignez-vous pas de perdre votre place ? Tradition militaire mauritanienne oblige.

Sidioca : Non, je ne crois pas. Les militaires respectent les institutions et la Démocratie. Enfin, je crois.

¿Dónde estoy?: Merci, monsieur le Président.

Pr ELY Mustapha
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Nota Bene : Le journal espagnol « ¿Dónde estoy? », n’a jamais existé. Cette interview non plus. Seul le Président existe, encore. Je crois.

samedi 26 juillet 2008

Tremblement de terre en Mauritanie.


La bêtise à l’échelle de Richter


4,5 degrés à l’échelle de Richter. Le tremblement de terre qui a frappé le nord du pays, au banc d’Arguin, ne semble pas avoir fait de dégâts. Heureusement pour le peuple. Ou ce qu’il en reste. Affamé par ses enfants, il ne manque plus que la nature s’y mette.
Mais rassurons-nous, jamais les tremblements de terre ne feront autant de mal au pays que ce que ses dirigeants lui ont déjà fait et continuent de faire. Les tremblements dévastateurs ne sont pas ceux que l'on pense (voir tableau à gauche).

La question qui se pose est, en fait, de savoir : Qui actuellement tremble le plus ? La terre ou les hommes ?



La terre tremble sous la poussée de plaques tectoniques , c’est naturel.

Les hommes tremblent sous la poussée de leur soif atavique du pouvoir. C'est constitutionnel.


Les tremblements de terre ont fait moins de dégâts en Mauritanie que les hommes qui la dirigent. Et leurs bêtises ne sont pas graduées sur l’Echelle de Richter.

Si cela était, à quels degrés serions-nous ?

Le tableau précédent fait le comparatif entre l'énergie dégagée par chaque phénomène de tremblement de terre (nucléaire ou naturel) et l'énergie perdue sur la voie du dévelopement par la Mauritanie depuis l'avènement des régimes militaires jusqu'à la Démocratie (inclue).
Le calcul par l'unité d'énergie ("erg" dans ce tableau) est significative puisque "erg" vient du grec "Ergon" qui veut dire "travail" et "occupation". C'est justement cette énergie-là qui fut confisquée à ce pays durant ces 30 dernières années.

Pr ELY Mustapha

vendredi 25 juillet 2008

Il faut bastonner les journalistes.


Il est important de savoir qu’un journaliste qui n’a jamais reçu de raclée ne peut comprendre ce que vaut la liberté d’expression. On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs.

Comment voulez-vous qu’une profession composée d’une frange importante de peshmergas, ne subisse pas ce qu’elle a fait subir au peuple mauritanien durant ces vingt dernières années de plomb.
De la désinformation au service du pouvoir, du colportage de ragots, du trafic d’influence, du cirage de pompes officiel, du retournement de veste spectaculaire, des articles et dépêches vendues, de la sournoiserie déguisée en profession, de la vindicte de collègue, du mouchardage, de la mauvaise foi en tout et en rien, de la corruption pour servir de plume, et de mesquinerie pour servir d’oiseau.

Oui, bastonner les journalistes ce n’est qu’un juste retour des choses…et du bâton.

Bastonner toujours, il en restera quelque chose. Ces oiseaux à plume ont la peau dure, ils ont traversé tous les régimes et malgré l’honneur que leur fait la police, ils ont toujours la peau lisse…pour l’Intérieur.

Un journaliste doit d’ailleurs être bastonné toutes les 24 heures car, en fait, cela crédibilise vraiment ce qu’il écrit...et sa profession tout entière.

Un journaliste qui ne reçoit jamais de baffes, doit certainement écrire des recettes de cuisine.

Or un article détonnant ça mérite l’attention et quand on attire l’attention , eh bien, on est sous les feux de la rampe et il faut payer sa célébrité. Dans d’autres pays on vous reçoit sur un podium en Mauritanie on voit reçoit à coups de bâton. A chaque pays sa culture. Et si par les bastonnades on peut faire changer un journaliste d’avis on ne peut bastonner tout un peuple. Alors pour plus de commodité bastonner le journaliste est plus approprié.

Nos journalistes n’ont que ce qu’ils méritent. Pourquoi bon Dieu se hasardent-ils à écrire des articles qui vont leur entrainer des bastonnades ? Pourquoi vont-ils chercher des sujets si sulfureux. Des sujets dont la seule évocation entraine un « graissage» automatique des bâtons ?

Pourquoi écrivent-ils sur telle personnalité mauritanienne en vue, ils auraient bien pu écrire sur le Secrétaire général des Nations-unies et ils n’auraient pas été bastonnés. Pourquoi cette personne et pas la reine Elisabeth II ou le prince de Monaco ou mieux encore Sinjouchimpanzi 1er, Roi de Papouasie ?

Ne vous posez pas la question c’est stratégique, le journaliste cherche les difficultés, il cherche à être bastonné et quand c’est par les proches de la victime c’est encore mieux. Il aura mis en œuvre de façon originale l’adage national « el aghrabou thouma el agrabou ».

Pourquoi écrivent-ils sur des juges qui ont reçu un bakchich ? Pourquoi ne laissent-ils pas certains nos magistrats profiter un peu de l’air du temps ? Pourquoi au lieu d’écrire sur nos vaillants magistrats n’écrivent-ils pas sur ceux du Venezuela et de Terre-neuve ? L’éloignement leur sera profitable en termes de poursuites judiciaires.

Non! Au lieu de cela, nos journalistes se préoccupent de faire des enquêtes sulfureuses qui les mettent derrière les barreaux.

Mais ainsi, et de proche en proche le journaliste se fera une notoriété. Car « être bastonné » en Mauritanie équivaut au prix Pulitzer. Le journaliste gagne une notoriété qu’il n’aurait pas eue s’il était resté à éplucher les procès verbaux de la voirie municipale.

Notre journaliste a bien compris que s’attaquer à une personnalité, à un procureur, à un notable en vue était un filon journalistique précieux et fort médiatisé. C’est comme être un reporter de guerre sur une frégate israélienne avec en face le Hezbollah, c’est un journaliste martyr.

Donc, mes amis, encourageons la bastonnade de journalistes car cela a des vertus certaines comme le pavot a sur les drogués. Ça les guérit.

Un journaliste bastonné , c’est une forme originale de redynamisation de la profession en lui conférant sa place dans la société. Une société démocratique où rien ne presse pour appliquer le code de la presse, où le code pénal n’est pas vital, où le respect des institutions s’apparente à un ragot de ménagère.

Au moins un journaliste battu, ou emprisonné, aura écrit un autre article bien plus important; celui que ceux qui l’ont battu ou emprisonné ont imprimé sur son corps et dans les consciences: les preuves irréfutables d’un Etat de non droit.

Pr ELY Mustapha

jeudi 24 juillet 2008

La sagesse en éprouvette.

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Ou comment inventer, en temps record, la (nouvelle) sagesse du peuple.





Voici désormais face à la détérioration des valeurs sociales et politiques en Mauritanie, les proverbes et autres maximes qui naîtront bientôt de la "sagesse" populaire.





1 - Proverbes



- Evite de parler de corruption, et mange.



- Mieux vaut être dans la farine transgénique, que de traverser le mur du son de la Sécurité alimentaire.



- Ne regarde jamais ton voisin de travers, en général, il est peut-être colonel.



- Tout projet est détournable, à moins qu’on l’ait détourné avant toi.



- Ne rend visite qu’avec de l’argent, sinon oublie que tu as des parents.



- Mieux vaut mourir chez soi qu’à l’hôpital. On expire moins cher.



- Soutien le service public : meurs de faim. Tu seras plus léger à la morgue.



- Sois militant. Adhère à tous les partis et à aucun. Ou le contraire. Au choix.



- Si un policier se retourne sur toi, retourne ta poche.



- Qui marche à Nouakchott, ne craint point les crottes





2 - Maximes





Si tu ne rencontres jamais l’Etat, c’est que tu es devenu un commerçant.

Si tu rencontres, une fois l’Etat, c’est que tu es leader de l’opposition

Si tu rencontres tout le temps l’Etat, c’est que tu es devenu fou.





Si tu te regardes dans une glace et que tu te vois tout seul, c’est que tu es devenu Premier Ministre

Si tu te regardes dans une glace et que tu vois trois personnes, c’est que tu es devenu Président de la République

Si tu te regardes dans une glace et que tu ne vois rien, c’est que tu es devenu ministre.





Si tu commence à parler tout seul, c’est que tu es devenu un citoyen normal

Si tu commences à parler tout seul et tout haut, c’est que tu es devenu dément

Si tu commences à parler tout seul, tout haut et tout le temps c’est que tu es devenu un responsable…qui cherche un poste politique.



Si tu ne prends pas les appels inconnus c’est que tu crains quelque chose

Si tu ne prends pas les appels connus c’est que tu crains quelqu’un

Si tu prends tous les appels, en Mauritanie, tu ne peux être que standardiste.





Si tu peux pas nourrir ta famille, c’est que tu es un monsieur tout le monde

Si tu peux nourrir ta famille, c’est que tu dois être un citoyen saigné à blanc

Si tu peux en nourrir mille, c’est que tu dois être des roumouz el vessad



Si tu es allé à l’école publique et que tu ne sais pas lire

Si tu es allé à l’école privée et que tu ne sais toujours pas lire

Si cela te rassure : ce n’est pas nécessaire pour obtenir le bac





Pr ELY Mustapha



Jeux de Dame et d'échecs

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Bienfaisance et malfaisance

C’est la fin des haricots diront certains, d’autres diront que ce n’est que le début de la récolte. En tout état de cause la dame a parlé. L’épouse du chef de l’Etat s’est exprimée sur ce qui la préoccupe: sa Fondation de bienfaisance. Mais il ne s’agissait pas de faire le bilan de la bienfaisance mais celui de la malfaisance de certains sénateurs dont , dit-elle, elle regrette « l’élection ».

Car si la bienfaisance est très difficile à faire, la malfaisance est à la portée de tous. Cette dernière n’a pas besoin de tout-terrains, une simple commission (au sens propre et figuré) peut suffire.

Mais la présidente , aurait certainement mieux gagné à garder le silence. Pour trois raisons essentielles :

- D’abord la première dame d’un pays est tenue de discrétion et de réserve à l’égard de toutes les affaires de l’Etat. Ce n’est point à elle que revient le droit de se prononcer sur la vie de la nation. Ce rôle est réservé au Président de la république . Y interférer c’est outrepasser son rôle avec de graves conséquences institutionnelles.

- Ensuite, la première dame , n’apporte pas l’eau au moulin de son mari. Elle met un grain de sable dans sa roue. Or le Président de la République a plus que besoin de calmer les esprits, d’engager un dialogue démocratique avec ses contradicteurs qui veulent le mettre en échec, et non point de voir la situation s’envenimer.

- Enfin, la première dame, remet sa Fondation au centre d’un bras de fer exécutif-législatif qui va encore entrainer mille et une représailles, mille et un blocage des institutions dont le pays n’a que faire. Pauvre, misérable et attendant un développement qui ne vient pas.

Si la première dame, lors de sa visite en Espagne , s’en est pris aux sénateurs-frondeurs, c’est probablement parce que le Parlement est en période de répit ; et que les vacances parlementaires ne prenant fin qu’en Novembre, d’ici-là pensera-t-elle, beaucoup de dunes se seront formées.

Mais l’absence du parlement sera de courte durée alors que le mandat du Président est encore bien long. Et il est certain que les sénateurs visés par ses propos se disent déjà qu’elle ne perd rien pour attendre. Sans compter les réactions qui vont bientôt submerger le paysage médiatique.

Madame la Présidente, ne fait que sacrifier à une attitude irresponsable de nos responsables.

Mais le véritable questionnement n’est pas là où on le pense. Car il est "normal" que dans notre pays , une personne , fasse fi de son statut et finit toujours par s’exprimer sur un sujet sensible ou qu’elle empiète sur le pouvoir d’une autre autorité mettant ainsi en danger le pays ou entrainant des conflits potentiels. Les cas sont nombreux. On peut en citer récemment :

- Les accusations portée par le Ministre des affaires étrangères du gouvernement de Zine ould Zidane, à l’encontre d’un juge d’instruction lors de l’évasion d’un présumé terroriste pendant son interrogatoire. Ignorant par là même que ce magistrat ne relève pas de son autorité.

- Les déclarations du Président de l’Assemblée nationale Messaoud Ould Boulkheir lors de sa visite au Maroc, sur le programme d’autonomie du Sahara occidental, empiétant ainsi sur les pouvoirs des autorités diplomatiques.

- Les déclarations de Ahmed Ould Waqef, alors Sécrétaire général du Gouvernement sur la Sécurité de l’Etat et sa minimisation de la menace terroriste (voir notre article ici) alors que de telles déclarations relèvent de fait du Ministre de l’intérieur .


- La signature de la convention Winfield, en ignorance de toutes les procédures législatives et réglementaires par le Ministre du Pétrole du gouvernement Zine ould Zeidane, en court-circuitant justement son premier ministre. Scandale financier, dont l’auteur d’ailleurs vient d’être reconduit comme ministre du pétrole dans le gouvernement de Waqef.

C’est autant dire que les autorités ne respectent pas leurs prérogatives, ni celles des autres. Au contraire, elles s’empiètent mutuellement et au pire des cas…elle sont récompensées ?

C'est dans cette optique , que l’on explique que l’épouse du chef de l’Etat puisse s’exprimer sur un dossier sensible, le financement de sa fondation que le Président lui-même est en train de gérer difficilement dit-on.

En interférant avec l’autorité législative, madame la Présidente a franchi le Rubicon.

Quelles conséquences pour les jours à venir ?

Certainement pas une tranquillité des esprits , ni une paix institutionnelle qui sera consacrée au travail et au développement. Ni à penser son avenir ni à panser ses blessures.

Rien de tout cela, les sénateurs et leurs alliés monteront au créneau et ce sera encore le recours généralisé aux mécanismes institutionnels de blocage du pays et de mise en échec du chef de l'Etat, qu’une démocratie, mal comprises, a mis entre leurs mains (voir l'article « la Démocratie assassinée » ici)

Pourquoi ? Parce que la Première dame a parlé mais aussi et surtout parce que dans ce pays, vivant en dessous du seuil de pauvreté, le patriotisme et la retenue pour le bien de la Nation n’existent pas. Car peut-il y avoir une Nation sans Etat respecté et respectable?

Or, en Mauritanie, l’Etat est une addition de personnes résultat de la somme d’une longue gabegie après soustraction de l’intérêt national.

Un Etat pris entre les errements d’une bienfaisance et les affres de la malfaisance.
Entre un Jeu de Dame et une partie d’échecs.

Pr ELY Mustapha

mardi 22 juillet 2008

Un leader en Transition


Les affirmations d’une interrogation

Des journaux, font état de propos interrogatifs tenus par le Président du RFD, actuel leader de l’opposition ,Ahmed Daddah répondant à ses détracteurs. Les voici :

- Qu’est-ce qui empêche le Rassemblement de coopérer avec l’institution militaire et de dialoguer avec ses commandants ?

- Pourquoi certains veulent-ils créer une animosité entre le rassemblement et les commandants militaires ?

- L’institution militaire, n’est-elle pas une institution nationale importante qui a son influence centrale de sur le devenir du pays ?

- Ceux-là (ses détracteurs) , n’admettent-ils pas que l’institution militaire fut à l’origine de l’avènement du régime démocratique actuel et c’est-elle qui maîtrise les choses ?

- Quelle différence entre le dialogue avec le Président et le dialogue avec l’institution militaire qui a proposé le Président ? Cette dernière voie de dialogue, n’est-elle pas la plus courte ? ( Voir la source ici )

لكن ما الذي يمنع التكتل من التعامل مع المؤسسة العسكرية ومن الحوار مع قادتها ،لماذا يحاول البعض خلق عداوة بين التكتل وقادة الجيش؟،أليست المؤسسة العسكرية مؤسسة وطنية هامة ولها تأثير محوري في مصير البلد؟ ألا يسلم الكثيرون ومنهم هؤلاء بأن المؤسسة العسكرية كانت وراء إنجاح النظام الحالي وأنها المتحكمة في الأمور ؟ما الفرق بين التحاور مع الرئيس والتحاور مع المؤسسة العسكرية التى أتت بالرئيس، أليست الطريق الأخيرة أقصر؟
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La portée immédiate des propos du Président du RFD : une repréhensibilité manifeste.

De tels questionnements venant du leader de l’opposition ne peuvent laisser personne indifférent et pas celle qui croit que rien ne doit se faire en dehors des institutions démocratiques. Or par de tels propos le Président du RFD, outrepasse des limites à ne pas franchir. Limites qui quand on les ignore remettent en cause l’existence même de l’Etat.

Comment un chef de l’opposition peut-il ignorer un Président démocratiquement élu pour s’adresser à une institution militaire dont le Chef suprême est le chef de l’Etat lui-même ? N’est-ce pas là une forme de sédition qui ne doit nullement avoir sa place dans le jeu démocratique. Attitude dont les conséquences sont incalculables sur la stabilité et le respect des institutions élues ?

Comment, un ancien candidat à la présidence de la République, respectueux de la légalité et des institutions républicaines peut-il émettre publiquement des idées mettant en cause la volonté du Président de la République et lui substituer celle de ses subordonnés militaires. Constitutionnellement et hiérarchiquement subordonnés à son autorité ?

Comment faire du dialogue avec les militaires plutôt qu’avec le chef de l’Etat une meilleure voie de salut ? Attitude d’autant plus répréhensible qu’elle peut s’assimiler à un appel du pied à l’isolement du Président de la République de la part des forces vives de la Nation. En somme un appel à une destitution de « fait » du Président de la république. Ce qui n’est pas admissible surtout venant d’un leader de l’opposition et qui est sensé la représenter toute entière.

Nous voyons donc que cette attitude du Président du RFD, est répréhensible à plus d’un titre, car elle ne va nullement dans le sens du respect et de la préservation de la stabilité et de l’intégrité des institutions démocratiques.

Vouloir isoler le président de la république, donner aux militaires une tutelle sur les institutions de la République, dialoguer directement avec l’institution militaire en ignorance totale des autorités politiques, c’est là une attitude non seulement irréfléchie mais aussi dangereuse.

Si l’on s’en tient à la dangerosité de tel propos, le président du RFD est bien passible d’un déni de démocratie et pire encore à une atteinte flagrante aux institutions de la République. En effet, toute manœuvre ou propos verbaux publics visant à la déstabilisation de l’Etat, à engendrer la sédition, la rébellion, la désobéissance ou à toucher à l’intégrité des institutions publiques relève sans conteste du code pénal. (Voir notamment, mais pas uniquement, la section III « Résistance, désobéissance et autres manquements envers l'autorité publique » du code pénal mauritanien : « Sera puni comme coupable de rébellion quiconque y aura provoqué, soit par des discours tenus dans les lieux ou réunions publics, soit par placards, affiches, soit par écrits ou imprimés…. (art. 199). »)

En tout état de cause et agissant sous la présomption de bonne foi, l’on pourrait croire que le Président du RFD, n’a pas voulu de tout cela , mais qu’à-t-il donc voulu « dire » par ces interrogations qui constituent malgré tout de véritables affirmations ?

Les propos d’Ahmed Daddah : Un leader qui vit encore « sa » transition.

En fait, le Président du RFD, a voulu dire tout haut ce que tout le monde dénonce directement ou indirectement. A savoir la présence des militaires dans le giron du Président de la République. Certains affirment qu’ils lui dictent ce qu’il fait, d’autres pensent qu’au contraire c’est volontairement qu’il prend en considération leur avis. Toujours est-il que dans un cas ou dans l’autre, cette présence de l’institution militaire au sommet de l’Etat quel que soit son impact a été décriée.

Ahmed Daddah, ne fait donc par ses propos que s’inscrire dans l’air du temps. Toutefois, il en tire les conséquences à un niveau qui aurait dû être moins virulent.
Sa position se résume alors en un réalisme cru : les militaires sont là, il faut faire avec. Comment faire avec ? En collaborant avec eux, pour faire changer les choses.
Une « real » politique, qui explique l’attitude d’agacement et « d’inassouvissement » démocratique des acteurs politiques.

Il semblerait donc que le Leader de l’opposition vit toujours la Transition. Et que psychologiquement malgré l’élection d’un nouveau président de la République, il est toujours en « transition ». En effet, son affirmation : « cette démocratie est due aux militaires », montre bien qu’il n’a pas encore démordu de la magistrature suprême même si cela devait se faire sous la houlette de l’institution militaire.
Alors comment faire pour que le Président s’efface, pour laisser sa place ?

Il faut l’affaiblir. Comment l’affaiblir ? En collaborant avec ceux qui sont supposés lui tenir la dragée haute : les militaires. Pour vider ses pouvoirs de toute substance.

Cette vieille tactique de la terre brûlée a un avantage, c’est de finir par isoler l’adversaire sur un lopin de son territoire pour enfin l’anéantir, sans possibilité de fuite. Elle a cependant un inconvénient majeur, c’est qu'elle peut entrainer chez l’adversaire acculé, une force du désespoir qui pourrait réellement changer l’équilibre des forces.

Appliquée à celui qui représente la nation et l’intégrité de l’Etat, à savoir le Président de la République, la tactique de la terre brulé risque d’avoir des conséquences des plus désastreuses sur les institutions et le devenir due si jeune démocratie.

C’est autant dire qu’un leader de l’opposition, doit réfléchir, agir et réagir dans le cadre des institutions démocratiques et républicaines. Respecter celui qui les représente et collaborer à affermir son pouvoir démocratique pour le bien et le salut de la Nation.

Il est absolument interdit à un leader de l’opposition quelles que soient ses bonnes intentions et sa bonne foi, de requérir (oralement ou factuellement) toute force militaire nationale ou étrangères qui pourrait affaiblir les pouvoirs du Président de la République. Il y va de la stabilité de la Nation et de sa sécurité.

Que le Leader de l’opposition, Ahmed Daddah, compose avec les autorités et les institutions élues, qu’il les influence démocratiquement à travers son parti et ses alliés politiques, comme toute opposition de par le monde. Ou s’il ne le peut , qu’il attende, dans la neutralité bienveillante 2012, cela est bien plus préférable que de réveiller les vieux démons de l’omnipotence.

Pr ELY Mustapha

lundi 21 juillet 2008

L'énigme du blog

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Que peut bien signifier « PLAFOND » ?


Vous n’y êtes pas? Ce n’est pas terme d'architecture désignant la « surface plane et horizontale qui forme, dans une construction, la partie supérieure d'un lieu couvert. » Exemple comme l’illustre wikipedia : les lustres sont accrochés au plafond.

Ce n’est pas un terme de météo signifiant la « couche de nuage la plus basse qui limite la visibilité lorsqu'on est au sol » ni encore en aviation, « la Limite d'altitude que peut atteindre un avion » Exemple : le plafond de cet avion est de 10 000 pieds.

Vous n’ y êtes toujours pas ? C’est normal. La définition de « PLAFOND », n’existe nulle part dans aucun dictionnaire au monde.

Et cela pour trois raisons fondamentales :

- ce terme est au féminin singulier,

- il ne désigne ni une forme, ni un état (au sens propre et figuré), ni une mesure, ni une altitude,

- et il n y a qu’une personne qui soit le cinquième du nom d’une lignée à laquelle il n’a jamais appartenue qui peut l’atteindre.

Alors si vous ne savez toujours pas ce que « PLAFOND » veut dire, ne sautez pas de rage au plafond, cliquez ici .

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Pr ELY Mustapha

Un cas d'école

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Nebghouha... ma nebghouha...



Décidément, le développement n’est pas pour demain en Mauritanie. Chaque fois qu’un ministre est nommé, il ne peut commencer à réaliser une partie de sa mission sans qu’il ne soit aussitôt remercié. Or les chefs de départements sont ceux qui initient les programmes et assurent, par leur présence, leur continuité.

Le « tourisme » ministériel : une catastrophe nationale

Nous avions pu montrer dans un article précédent (à lire ici) le désastre que cause à la Nation ce « tourisme » ministériel du fait des gouvernements éphémères :

« Pendant ce temps les institutions sont en rade. Les départements flottent. Les projets sont laissés au bon vouloir de ceux qui les dirigent, car ni la tutelle ni la hièrarchie ne sont présentes. Les programmes sont ralentis et chacun réagit à sa façon. Soit il attend que « son » ministre soit nommé pour reprendre les choses au début, soit il en profite. Et c'est la gestion anarchique.

Car chaque nouveau ministre qui arrive est potentiellement « un bleu » qui devra tout reprendre dès le début. Et il lui faudra du temps pour connaître les ficelles de son travail.
Difficile travail car il risque d’être un dindon d’une farce longtemps préparée avant sa venue. En effet, un nouveau ministre c’est toujours une aubaine. Car ne connaissant pas les « dossiers» il sera longtemps dépendant de ceux qui les « maîtrisent ».

Et le pouvoir appartiendra réellement à ceux qui tiennent le « terrain » du ministère depuis des années (les directeurs, les chefs de projets, les administratifs dans tous les circuits du département) et qui constituent le « noyau » dur avec lequel le ministre devra pendant des mois composer. Et suivant son aura et sa personnalité, il saura prendre en charge véritablement son département, ou au contraire devenir une boite d’enregistrement.

C’est autant dire que pour réellement remplir sa fonction, un ministre nouvellement nommé, se doit d’avoir le temps de remplir sa mission. Ainsi un minimum de quatre ans serait juste pour au moins réaliser un projet à moyen terme ou tout au moins une part cohérente d’un projet à long terme. Projet qu’un nouveau ministre pourrait valablement reprendre.

Or nos gouvernements se font et se défont sur l’année sinon sur le mois donnant ainsi une image de l’ampleur de la stérilité de leur action économique et sociale et du désastre financier qu’ils font supporter à la nation. Désastre financier, désastre temporel. Car le développement n’attend pas. Mais s’en soucient-ils vraiment ? ».

Un cas d’école : Nebghouha ou l’impossible Education

Le cas de Nebghouha, est illustratif à ce sujet. Voilà une dame placée à la tête de l’un des départements les plus obscurs de la République, l’Education nationale, et qui s’est entièrement consacrée pour le sortir de l’ornière et qui se retrouve remerciée au moment même où les réformes qu’elle a entreprises commencent à prendre leur vitesse de croisière.

Quels que soit ses supporters ou ses détracteurs, une seule question pourrait les séparer et on la pose sans états d’âme : pourquoi la ministre de l’Education nationale, au lieu de vouloir changer les choses, ne s’est-elle pas croisée les bras dans son bureau climatisé, en bénéficiant de son salaires et de ses avantages comme le font ses collègues ?

La réponse à cette question est simple : Elle a eu un courage et un cran qui a manqué à beaucoup de ses homologues dans un tel département.

Alors?

Nebhougha est-elle populaire ? Oui
Nebghouha est-elle impopulaire ? Oui.

Cela aurait-il été autrement si Nebghouha s’était enfermée dans son bureau ? Ce qui ne fut pas le cas.

Toute réforme qu’elle quelle soit fera toujours des satisfaits et des insatisfaits. Et la différence entre les premiers et les seconds n’est jamais qu’une question d’appréciation, de préjugés ou de pertes de droits acquis.

« Nebghouha, Ma Nebghouha », « on l’aime ou on ne l’aime pas » ?

Cela change-t-il vraiment les choses ? Un réformateur convaincu du bienfait de ses réformes voulant améliorer les choses, ne peut s’enquérir d’états d’âmes et de sentiments. Il agit au nom de l’intérêt supérieur de la nation. Il sera jugé positivement ou négativement aux résultats obtenus.

Or ce qui arrive à Nebghouha, c’est justement que les résultats attendus de son travail, n’ont pu aboutir. Sinon partiellement. Et cela ne pardonne pas chez ses détracteurs.

La faute n’est certainement pas à Nebghouha, qui part avec une charge d’inimitiés qu’elle s’est faite auprès de certains cercles de l’Education , la faute revient à ces premiers ministres qui nomment les personnes n’ont pas pour changer l’état lamentable dans lequel se trouve le pays, mais qui les nomment pour de bas intérêts de compromis et de gestion mesquine de leur propre image.

Sacrifiant ainsi de hauts commis de l’Etat sur l’autel de leur ambition.

Ainsi va la République et ainsi s’incruste la misère. Dans l’Education et ailleurs.
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Pr ELY Mustapha

dimanche 20 juillet 2008

MAJ !

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Nouvelle Mise-à- jour de la barre d’outils.


Si vous voulez savoir comment investir en Mauritanie, où et à qui s’adresser,

Si vous voulez voir le beau site de l’ambassade de Mauritanie au Japon,

Visiter le site de notre ambassade à Rabat ou le consulat de Mauritanie au Canada, etc..
mettez à jour votre barre d’outils haut- et-fort !

Une Mise-à-jour (1.0.4) de la barre Haut et Fort est actuellement disponible.

Comment la mettre à jour ?

Simple. Cliquer dans la barre sur « mettre à jour la barre haut et fort ! ». (Voir l’image ci-dessus)

Noter, par ailleurs, que la barre se met à jour elle-même (automatiquement et silencieusement) toutes les 48 heures. Donc prenez le temps de siroter votre thé.


Pr ELY Mustapha

Un conte de faits

Le vieil homme à l’ombre dormant

Il était une fois, un vieil homme qui savourait calmement sa paisible retraite à l’ombre d’un vieux mur lorsque surgit du néant (en fait d’un tout-terrain) , un « être » basané qui portait sur les épaules une multitudes d’étoiles. Le vieil homme habitué jusque-là aux Djinns haoussas, eut un brusque recul. Il psalmodia quelques versets anti-sataniques.

Mais rien n’y fît l’être surgit du néant se dirigeait vers lui. Il allait s’éclipser lorsque l’être (toujours le même) lui cria : « Voulez-vous être Président de la République ? ».

Le vieil homme sachant bien que ce n’est pas une question qu’on lui pose tous les jours, se ravisa et reprit sa place à l’ombre du vieux mur. Jusque-là, il ne connaissait que les questions sempiternelles des ministres des pays haoussas auprès desquels une banque pas très loin du Darfour l’avait expédié. Questions du genre : « Hé vous le maure-là, dîtes-nous, les taux d’intérêts sont élevés n’est-ce pas ? » Il devait toujours répondre : « Oui monsieur le ministre si vous le voulez. ». bref, il était le conseiller qui « rassure ».

Mais une question comme celle que lui posait cet « être » basané étoilé surgit du néant, il ne l’a jamais entendue. Il répondît alors, sans vraiment réfléchir : « Oui bien-sûr ». Car il pensait que cet être sorti du néant était un Djinn bienfaiteur et qu’il allait lui dire : « Ton premier vœux est exaucé, il t’en reste deux », comme dans les mille et une nuits. Et donc il pouvait modifier son vœu. Hélas, ce ne fut pas le cas et il fut aussitôt transporté par l’être sorti du néant dans un splendide palais ocre, où d’autres êtres du même type l’attendaient. Des étoiles plein les épaules.

Heureusement, il n’était pas seul. On avait transporté avec lui toute sa famille. Il ne manquait que la mosquée du coin, où il avait l’habitude de faire un somme entre les prières du matin et celles du soir. Bref, son lit spirituel lui manquait. Mais aussitôt pensé aussitôt fait la mosquée fut construite au palais ocre. Désormais, il allait pouvoir (continuer) à dormir.

Son épouse, entre-temps, ne pouvant rester les bras croisés décida d’aider les pauvres et les orphelins… C’est-à-dire tout le peuple.

Elle fonda une association que l’on a appelé « Fondation ». Non pas que cette appellation ait un sens mais parce la dame étant au plafond, la meilleure façon de toucher le peuple plus bas était la « fondation ». Aussitôt le bon Dieu envoya une inondation et la fondation trouva du travail. Elle organisa des concours de poésie et l’on oublia les inondations.

Devant ce beau travail, les jaloux ne purent se retenir, de saper les fondations de la fondation. Et l’occasion se présenta aussitôt, car son époux heureux élu fut tiré de sa mosquée pour faire un discours. Car son « être » basané-étoilé qui, entretemps était monté d’une étoile, s’étant rendu compte qu’il risquait sa place de génie du palais ocre, avait déclenché une fronde chez les vieux de la République. Car seuls les vieux savent comment traiter les vieux.

La seule solution que trouva l’heureux élu c’est de dissoudre l’assemblée de vieux , car aussitôt dissoute, on n’en parlera plus. Mais dès qu’il commença à la dissoudre, d’autres vieux décidèrent d’en découdre avec ….la fondation.

Devant ce dilemme, le vieil élu malgré lui, décida sous le sourire narquois de son être basané-étoilé, de ne plus dissoudre mais d’absoudre les frondeurs.

La fondation fut sauvée pour le bien de l’enfance et des orphelins mais le gouvernement encore dans l’enfance, puisque venant de naître, tomba ; laissant un Premier Ministre orphelin. C’était cependant, compter sans les pouvoirs de l’être basané-étoilé. D’un coup de baïonnette magique dans le fauteuil du Premier ministre, il le rendit à la raison. Pendant ce temps, le vieil élu reprit sa vieille habitude, puisqu’il se remit à voler. Il trouva refuge , le temps d’un sommet, de l’autre côté de la Méditerranée.

Quand , il revînt son PM qui sentait encore la poudre et le souffre, lui présenta son nouveau gouvernement. Il l’accepta. La fondation est sauvée. En attendant d’autres inondations poétiques.

La fronde des vieux se résorba, l’être basané rangea provisoirement sa baïonnette magique et le vieil élu retrouva son lit spirituel non sans avoir au préalable demander solennellement au gouvernement « d’accélérer les réformes pour le développement ». Pas très habitués à la langue de bois, les ministres vont certainement se « tuer » à la tâche pour rattraper un développement irrattrapable. En fait le vieil élu voulait dire : « faîtes-vite pour que 2012 arrive plus vite, afin que je retrouve l’ombre de mon vieux mur ».

La morale de ce conte de faits : Lorsque l’on quitte l’ombre de son vieux mur, il faut éviter de se mettre à l’ombre… des autres.

Pr ELY Mustapha

samedi 19 juillet 2008

Une barre placée Haut et Fort!

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Un succès remarqué



Voici la nouvelle barre version 1.0.2 de Haut et Fort. Elle présente désormais deux améliorations. (La barre est téléchargeable à gauche de l'écran. Désinstaller auparavant l'ancienne barre.)

La première amélioration est d'ordre technique.

En effet, l'utilisateur de la barre peut désormais la mettre à jour directement à partir d'une option de la barre elle-même (Voir figure à gauche).

En cliquant sur cette option, la barre est automatiquement mise à jour à partir de notre serveur qui renvoie un feedback de mise à jour à l'utilisateur (voir seconde figure à gauche).

L'utilisateur n'a donc plus besoin de télécharger le logiciel lui-même, à partir de cette version 1.0.2.

Il suffit qu'il mette chaque fois à jour sa barre par un simple clic.

Les mises à jour seront à chaque fois annoncées sur notre blog.

La seconde amélioration réside dans l'enrichissement de la barre par une nouvelle fournée de sites web mauritaniens grâce à tous ceux qui m'ont contacté à ce propos. Qu'ils en soient ici remerciés.

Parmi les sites entrants figurent notamment:

- SOS Abbere
- AJD-MR
- Tourath
- ACREME
- le Patronat national mauritanien
- l'autorité de régulation
- réseau juridique mauritanien
- Site TVM
- l'annuaire des sociétés civiles mauritaniennes
- Annuaire Inforim
- SOS Pairs Educateurs
- Panafricaine des personnes handicapées
- Coopération France-Mauritanie
- Centre Culturel Français
- Nations-Unies en Mauritanie
- PNUD Mauritanie
- Ecole internationale Américaine en Mauritanie
- Campus numérique Mauritanien
- Mauritel
- Mattel
- Portail de l'emploi -Beta
- etc...

Enfin, téléchargée par des centaines d'utilisateurs (qui ne sont pas seulement mauritaniens), cette barre d'outil a un succès remarqué. Nous continuerons à la développer pour servir les internautes mauritaniens et pour faire connaître le web mauritanien. Aussi nous comptons sur vos avis éclairés.

Pr ELY Mustapha

jeudi 17 juillet 2008

Barre d'outils Haut et Fort !

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La barre d'outils de "Haut et Fort" a été mise à jour.
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Cette barre vous fait accéder à tous les sites mauritaniens en ligne (privés et officiels) . Elle a été présentée ici dans sa première version (Cliquez ici pour en savoir plus)

Dans la nouvelle version, ont été inclus les sites et les blogs suivants:

Taqadoumi, la Tribune, l'Authentique, Biladi, Le Quotidien de Nouakchott, Atout, Al Mourabit et le blog "sous la tente".

La barre présente aussi un design innovant aux couleurs du pays et une meilleure lisibilité des fenêtres déroulantes.

D'autre part un seule installation suffit désormais pour faire figurer la barre dans Internet Explorer (Microsoft) et Firefox (Mozilla)

Nous invitons tous les compatriotes disposant de sites ou de blogs ou de quelque autre moyen d'information de nous faire parvenir leur adresse web aux fins de publication sur la barre.

La nouvelle Barre peut être installée pour tous les navigateurs en suivant la procédure (en images à gauche).

Noter: pour installer la Nouvelle barre, il est nécessaire de désinstaller la barre déjà installée. Et cela à partir de la barre elle-même dans chaque navigateur (Haut-et-fort ----> uninstall)

Installer la barre "Haut et Fort" en cliquant ici


Grâce à cette barre, le web Mauritanien sera à la portée d'un seul clic. Ce qui lui donnera plus de visibilité et fera connaître efficacement les sites mauritaniens dans le monde.

Bonne navigation

Pr. ELY Mustapha


Noter: Cette barre d'outils sera de façon permanente en téléchargement à la disposition des internautes dans le coin gauche du Blog.

Quand le passé nous rattrape

Les militaires qui, en 1978, étaient venus renverser, le premier Président de la RIM, Moctar Ould Daddah, étaient entrés en pleine nuit dans le palais. On raconte que la seule chose qu’il leur avait demandée était de « ne pas réveiller ses enfants qui dormaient ».

Il était parti comme, il était venu; humble et démuni. Pourtant la veille du putsch qui l’avait renversé, les rues étaient délirantes d’une population fiévreuse qui le soutenait après le congrès de la clarification. Après le putsch qui le renversa, ce fut la même foule qui descendit dans la rue pour soutenir les auteurs du coup d’Etat.

Un peuple qui est descendu deux fois dans la rue en l’espace de 24 heures chrono pour soutenir deux régimes différents !

Bonne leçon de politique pour ceux qui savent observer. Ce n’est pas le mouvement des foules qui assoit une légitimité. Et ce n’est pas des slogans qui confèrent la légalité.

C’était en 1978. En 2005, les mouvements de liesse populaire n’ont pas varié d’un iota. Est-ce le même peuple ? Est-ce les mêmes mentalités ? On ne saurait le dire. Une chose est certaine : le peuple réagit à l’oppression et s’extasie lorsque le joug de l’arbitraire et de l’injustice est levé.

En Mauritanie, il est fort probable que la liesse populaire exprime moins la désapprobation d’un ancien régime que l’espoir que le nouveau régime sera meilleur.

Jusqu’au jour d’aujourd’hui, la déception a été au rendez-vous. Le régime de Moctar Ould Daddah s’est empêtré dans des alliances guerrières sahariennes qui l’ont emporté et ont permis d’asseoir la légitimité, aux yeux d’un peuple usé et terrorisé par la guerre, d’un régime militaire qui a mis fin au conflit. Et la démocratie d'aujourd'hui est prise en ôtage.

De 1978 à 1984, les petits coups de palais se sont multipliés en sourdine et lorsque vint Ould Taya, là encore l’espoir était grand que les choses changent. Le peuple était en attente, aux aguets. Les années de grâce que s’est accordé le Comité Militaire de Salut National pour « redonner au pays sa dignité et asseoir la démocratie », ont été, en fait, une antichambre dans laquelle le régime était beaucoup plus préoccupé par se forger une légalité et une légitimité, qu’il n’avait pas, que de s’intéresser réellement à la prospérité de la nation.

En somme, il fallait troquer rapidement le treillis par le costume cravate. Dissimuler la baïonnette derrière les urnes, créer un parti politique prédestiné pour exercer le pouvoir et créer un semblant d’environnement partisan en délivrant des autorisations de création de partis politiques que l’on empêchera d’être de vrais acteurs politiques. Les élections douteuses, les mises en accusations des dirigeants des partis de l’opposition à la veille d’élections, les harcèlements et les séquestrations ont montré que le régime politique ne considérait les partis d’opposition en Mauritanie que comme « un faire valoir » justifiant l’hégémonie du parti au pouvoir et non point comme des acteurs politiques réels viables et représentant l’opinion des populations.

L’instrumentalisation du jeu politique était évidente. Le cadre théoriquement pluraliste était en pratique monopartisan. Ceux qui ont joué franc jeu n’ont jamais eu gain de cause car le régime jouait de ses moyens et de son influence. Le trésor public était vidé par les campagnes présidentielles; les faveurs étaient distribuées à bout de bras et le clientélisme lâche et veule était érigé en institution.

Aussi paradoxal que cela puisse paraître, il y a beaucoup de partis politiques en Mauritanie mais il n y a jamais eu de démocratie. Partis pris…dans la toile du système.

En est-il autrement, aujourd'hui?


Pr ELY Mustapha


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Poésie de la douleur.