vendredi 28 novembre 2008

Dites 28 !


Ce 28 Novembre 2008, la Mauritanie fêtera ses 48 ans d’indépendance, ses millions d’habitants sous la dictature, ses 46% de sa population vivant en dessous du seuil de pauvreté, ses 26 % de déshérités sans logement, ses 90% sans prévoyance ni sécurité sociale, ses 75% de sa jeunesse au chômage. Ses 85 % de femmes sans emploi, ses 78 % de familles vivant de l’informel, ses 75 % vivant de l’aide alimentaire internationale , ses 90% de ses richesses entre les mains de 5 % de la population, ses 60% d’analphabètes , ses 78 pour mille de mortalité infantile, son 0,6 d’indice de développement humain, son administration à 99 % corrompue, ses politiques à 100% aigris, ses intellectuels à 90% suivistes, ses fonctionnaires à 100% endettés, ses ambassades duty-free, son gouvernement de laudateurs, ses commerçants banquiers-véreux, ses sénateurs-commerçants, ses députés sans assemblée, ses hôpitaux mouroir, ses pharmacies-boutiques, son économie surendettée, ses régions déshéritées, sa police corrompue, son armée piégée, ses élèves entassés, ses enseignants déconsidérés, ses familles en déliquescence, ses enfants dans la rue, ses mendiants dans les avenues, ses imams putschistes, sa justice avariée, son riz en primature, sa société en otage, son président séquestré, sa dignité bafouée, son peuple piétiné, son désert qui avance, ses quartiers nauséabonds, ses bidonvilles à ciel ouvert, sa drogue à fleur de rue, ses médias confisqués, ses consciences achetées, son pétrole liquidé, ses contrats falsifiés, ses terroristes déguisés, ses marchés publics privés, son trésor public pillé…

Dites 28.

Dites 48.

Dites faillite.

En RIM.

Ça rime.

Bonne fête .

Pr ELY Mustapha

dimanche 23 novembre 2008

Vive Aziz !

لاتسقني ماء الحياة بذلة**** بل فاسقني بالعز كأس الحنظل
ماء الحياة بذلة كجهنم **** وجهنـم بالعـز أطيـب منـزل

Mais que demande le peuple ?

Le peuple veut du pain. Il rejoindra celui qui le lui donnera.

Le peuple veut la justice et se rangera avec celui qui la lui donnera.

Le peuple veut un leader populaire et sera avec celui qui le sera.

Le peuple veut de la considération et sera avec celui qui la lui donnera.

Le peuple veut qu’on punisse les malfrats et il sera avec celui qui le fera.

Le peuple est massif, il réfléchit dans la masse, c’est une masse. Il est entrainé par le mouvement de sa foule et il ne comprend que celui qui va à sa rencontre.

Le peuple ne raisonne pas en normes constitutionnelles, ni en procédures institutionnelles d’un droit public quelconque, ni ne connait un quelconque "jus cogens" si ce n’est celui de ceux qui lui viennent en aide , pas celui de ceux qui l’étranglent.

Promettre au peuple le pain en abondance, promettre au peuple les jugements de ceux qui l’ont pillé, promettre de remettre dans la gestion des pouvoirs publics un peu de dignité et d’honneur.

Mais que demande le peuple ?

Ce qu’il demande, le général Aziz le lui "apporte".

Il défie les institutions internationales en son nom , il fait bouger les circuits informels pour lui procurer le subsides nécessaires à son financement. Il va à sa rencontre. Il s’intéresse aux prix, il veut les faire baisser, il invective les grands commerçants et leurs anciens complices politiques. ll poursuit ceux qui ont pillé les caisses de l’Etat et veut les mettre en prison. Il dénonce l’iniquité de la communauté internationale et lui tient tête au nom de « son » peuple. Il fait bouger la fibre nationale en indexant les ennemis de la Mauritanie à l’intérieur et à l’extérieur qui veulent l’affamer en invoquant les sanctions internationales. Il obtient le soutien d’un nombre de chefs religieux qui justifient sa cause et d’opposants et de sénateurs qui quittent leur formation politique pour aller plaider sa cause.

Mais que demande le peuple ?

Le peuple ne croit que ce qu’il voit.

Vive Aziz !

Vive Aziz pour qu’il rende demain compte de ce qu’il est en train de faire.

Aziz , a vite compris qu’il fallait qu’il prenne le contrepied de ce que Sidioca faisait ou n’arrivait pas à faire. Il a développé une stratégie de l’action pour combler l’omission. Il s’est dit qu’il devait s’attaquer à ce que sidioca n’a pu faire et prouver qu’il pouvait, lui, le faire. La seule arme pour contrer les opposants et l’extérieur c’est, s’est-il dit, d’avoir le peuple de son côté.
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Hélas, Aziz a négligé une chose. On peut « séduire » le petit peuple mais ne peut obliger le peuple à se soumettre. Surtout quand les méthodes utilisées se fondent sur un pouvoir acquis en violation de sa volonté. Et ses méthodes Aziz les expérimente en usant à volonté de la dissuasion, de la contrainte et de la peur .
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Les poursuites judiciaires même à l’encontre de malfrats ne peuvent l’être que si le justicier est lui-même au-dessus de tout soupçon. Un putschiste ayant pris les armes contre le premier magistrat de la république et l’ayant séquestré ne peut se prévaloir de cette qualité. On ne peut se prétendre vouloir juger autrui quand on est soi-même passible de justice. «Charité bien ordonnée, dit-on, commence par soi-même. Et tous ceux des forces de l’ordre ou de la magistrature qui soutiennent les actes de poursuite ou de répression sous une autorité illégale sont eux-mêmes pénalement condamnables .
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Haranguer aujourd’hui les populations et demander leur soutien en faisant vibrer une fibre nationaliste dangereuse, n’a pas pour objectif premier de les sauver de la misère, mais de sauver une junte acculée au départ et qui cherche désespérément à se maintenir , jusqu’à épuisement total des ressources de l’Etat.
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Les campagnes de la junte ne visent nullement à sauver , un peuple. Ce sont les mêmes militaires d’hier ou leurs compagnons qui aujourd’hui promettent monts et merveilles. Ould AbdelAziz est un pur produit de ces régimes qui ont mis la Mauritanie à genoux.
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Aziz usant de la peur et de la dissuasion vise un seul objectif qui serait le « bien-être » du peuple. Pour cela tous les moyens de l’Etat sont mis à contribution. Les financements occultes au profit de visiteurs locaux et étrangers « reconnaissants », au sens propre et figuré, les campagnes dans les bidonvilles pour « amadouer » un petit peuple en attente d’un espoir quelconque. L’utilisation abusive des biens publics et les promesses à de pauvres gens ce que l’on ne peut faire, n’est-ce pas la plus grande des fautes?
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Vive Aziz!
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Vive Aziz, pour qu’il rendre demain compte de ce qu’il est en train de faire.
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Car ce que Aziz dans sa stratégie du « contre-pied » à Sidioca n’a pas compris, c’est que tous ses actes sont empreint d’une violence innée que ni le flot de farine, ni les torrents d’applaudissement ne peuvent effacer.
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Une stratégie miroir aux alouettes pour un peuple trompé.
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Le peuple mauritanien , malgré la politique du ventre de ceux qui accrochés aux bottes du général justifiant ses actes, ne saurait accepter même pour un bonheur éphémère la violence et la dictature.
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لاتسقني ماء الحياة بذلة**** بل فاسقني بالعز كأس الحنظل
ماء الحياة بذلة كجهنم **** وجهنـم بالعـز أطيـب منـزل
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Mais alors que demande le peuple ?
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Le peuple veut du pain. Il rejoindra celui qui le lui donnera ( par sa propre volonté.)

Le peuple veut la justice et se rangera avec celui qui la lui donnera (en étant lui-même juste)

Le peuple veut un leader populaire et sera avec celui qui le sera (et qu‘il a lui-même choisi)

Le peuple veut de la considération et sera avec celui qui la lui donnera (en respectant sa volonté)

Le peuple veut qu’on punisse les malfrats et il sera avec celui qui le fera (et qui est lui-même un exemple)
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Le peuple est massif, il réfléchit dans la masse, c’est une masse. Il est entrainé par le mouvement de sa foule et il ne comprend que celui qui va à sa rencontre. Mais dans la foule, il n y a pas que des idiots.
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Pr ELY Mustapha

mercredi 19 novembre 2008

Guili ! Guili ! Clique-moi ici.


Tout le monde doit faire son mea-culpa

Le peuple est tiraillé entre un FNDD loyaliste et un HCE qui fait tout pour se le rallier. On vit actuellement dans une ère d’escarmouches où chacun avec un "fleuron moucheté" essaye de lui titiller la sensibilité. Te voilà que je hais les putschs inacceptables, te voilà que je hais siodioca le placide, te voilà que je suis mieux que toi et toi moins que moi. Je me rallie, tu te rallies aux putschistes et moi aux loyalistes et puis on inverse. Te voilà là-bas, me voilà ici combien t’as reçu ? Me voilà ici voilà ce que j’ai reçu. Je suis nommé, je suis radié...Guili-guili, chatouile-moi l Je suis sensible des bottes, moi de la mosquée. Etc. etc.

Dans cette guéguerre, le peuple regarde et admire avec une curiosité certaine tout le génie que peuvent déployer des mauvaise et des bonnes consciences pour s’approprier la sienne.

Mais ce que les uns et les autres ne savent pas c’est que le peuple est à bout et que tout ce monde qui crie du côté de Sidioca ou du côté des putschistes, n’est pas composé que d’enfants de chœur. Et que dans les deux camps se retrouve bien du monde qui n’a pas de leçons à donner à qui que ce soit. Aussi , il convient que chacun fasse son mea-culpa. Car le peuple n’est pas dupe , il connaît les méchants, les voleurs, les traitres, les vendus, les sans-foi ni loi, les saffagas dangereux, les saffagas ephèmères etc... (pour une liste exhaustive de ces phénomènes voir notre article sur ce blog en cliquant ici )
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Le peuple a le droit à ce que tout ce beau monde fasse preuve d’honnêteté en apparaissant sous son vrai jour. En, effet, ce n’est pas forcèment en rejoignant le camp de Sidioca que l’on est intégre ou au-dessus de tout soupçon. Le camp de Sidioca pillule de personnes peu recommandables ou qui ont un passé politique bien plus sombre que certains de ceux qui ont applaudi le HCE. Et cela vaut autant pour le HCE, au-delà de son illégalité qui le réduit à une inexistence de droit et une vacuité de fait.

Pour que la crédibilté dans ce qui est en train de se faire puisse recevoir l’assentiment d’un peuple en expectative, il faut que chacun fasse son mea-culpa par respect pour ce peuple.

Un mea culpa qui doit commencer par Sidioca en passent par Aziz jusqu’aux chefs de partis et autres débonnaires qui ont rejoint les deux camps.

Voici des premisses des mea-culpa pour tout le monde:

Pour Sidioca : cliquer ici et puis ici

Pour le Premier ministre incarcéré cliquer ici

Pour celui qui est en liberté cliquer ici et ici

Pour Aziz : cliquer ici , ici , ici , ici , ici , ici , et ici

Pour Sidi, ELY et Aziz cliquer ici, ici, et ici

Pour l’UFP : cliquer ici

Pour le RFD cliquer ici, ici, ici et ici

Pour les RV des deux camps cliquer ici

Pour Hatem : cliquer ici

Pour le Sénat cliquer ici et ici

Pour tout le monde cliquer ici , ici , ici , ici, ici , ici, ici , ici et ici

Et pour moi cliquer ici


Pr ELY Mustapha

mardi 18 novembre 2008

L’ambassade de Mauritanie à Tunis a brûlé

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La bêtise prend l'ascenseur










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Nous avions, il ya plus de huit mois, dénoncé l’état indescriptible dans lequel se trouvait l’ambassade de Mauritanie à Tunis. Dans deux articles successifs nous avions donné l’alerte sur la dilapidation, du patrimoine de l’Etat, à travers le délabrement de la propriété-résidence de l’ambassade à Tunis et de l’incommensurable perte que risquait d’occasionner la négligence de ses archives jetées jusque dans la cour. Nous avions aussi dénoncé les affectations budgétaires qui ne furent pas réalisées pour cette ambassade et qui étaient pourtant autorisées au titre du budget 2008.

Voir les deux articles ici :

- L’ambassade qui a perdu la mémoire : 40 ans d’archives diplomatiques et consulaires détruites

- De la gestion du patrimoine de l'Etat :Où sont les crédits alloués à la restauration de l’ambassade de Mauritanie à Tunis ?

Aujourd’hui le mal est fait, l’ambassade de Mauritanie à pris feu et toutes les archives de 40 ans de relations diplomatiques, de ressources administratives se sont envolées en fumée. De même que toute l’architecture intérieure dont la boiserie, les plafonds et les ornementations se sont consumés.

Cette ambassade vient d’être confiée à une entreprise de construction et va coûter en reconstruction plus de 650 000 dinars soit 113.553.243,74 UM. Ce qui est l’équivalent du prix d’une villa similaire dans la même zone !

113 millions et demi d’ouguiyas versés par l’Etat du fait de l’inconscience de ceux qui sont en charge de la gestion de cette ambassade et qui l’ont laissée durant plus de 4 ans dans un délabrement tel qu’elle coûte des millions à la Mauritanie.

Il y a quatre ans , cette belle demeure , propriété de l’Etat mauritanien, que l’ambassade a abandonné pour une absence d’étanchéité du plafond à l’étage supérieur aurait pu être réparée pour dix fois moins.

Aujourd’hui, elle a brûlé, les archives de 40 ans se sont évaporées et le contribuable mauritanien y laissera encore des plumes.

Mais le montant faramineux affecté à cette opération n’englobe pas seulement les réparations mais une forte somme est affectée à l’installation d’un ascenseur ! Or cette villa ne comprenant qu’un seul étage, on saisit déjà la dimension du gâchis.

Un ascenseur pour une villa à étage unique, allez comprendre !

Un ascenseur pour un premier étage, ne peut signifier qu’une seule chose : ou nos diplomates sont des handicapés moteurs, ou leur omnipotence les empêche de gravir une seule marche dans le sens de la hauteur.

Ce qui n’est pas impossible, car à voir les dégâts occasionnés à ce patrimoine national, on comprend donc que c’est plutôt un monte-charge qu’il leur faudrait pour supporter le poids de leur bêtise jusqu’aux étages de leur négligence. Et en ce domaine, une tour de Babel ne suffirait pas.

Pr ELY Mustapha

lundi 17 novembre 2008

Le Président qui s’est (M’) barré.



Nul besoin de lire le discours du président du Sénat pour comprendre que le ridicule ne tue pas. Bâ Mamadou dit M’barré a procédé à l’ouverture de la session du sénat ce 10 novembre 2008. Voilà qui est étonnant d’une personne qui dès les premiers jours avait rejeté le coup d’Etat et s’est inscrite en faux par rapport à l’illégalité. Une illégalité à laquelle tout-à-coup, elle a décidé de participer.

Pourquoi M’barré après trois mois de résistance s’est tout à-coup présenté en élément d’un système illégal ? Que signifie que le président du Sénat soudain « retourne sa veste » et se place du côté de l’illégalité en président une session ordinaire irrégulière , illégale et non avenue ? Pourquoi M’Barré s’en est allé faire allégeance à Aziz ?

Autant de questions que chacun pourra se poser vis-à –vis d’une telle attitude qui ne devrait pas provenir d’une personne respectueuse de la légalité constitutionnelle et des institutions de la République, institutions dont elle assure justement la présidence.

Dans son discours d’ouverture de la session ordinaire du Sénat, M’barré déclare : « En application des dispositions de l’article 52 de la constitution et de l’article premier du règlement du Sénat, nous allons procéder dans quelques instants à l’ouverture de la première session ordinaire 2008-2009 du parlement mauritanien.»

Comment se fait-il qu’un Président de Sénat soit en ignorance complète de la constitution ?

« Article 52 : Le parlement se réunit de plein droit en deux (2) sessions ordinaires chaque année. La première session ordinaire s'ouvre dans la première quinzaine de novembre. La seconde dans la première quinzaine de mai. La durée de chaque session ordinaire ne peut excéder deux ( 2) mois. »

Qu’est-ce que ce « plein droit », lorsque la constitution est violée. Et que l’exécutif légal et légitime est neutralisé par la violence ?

Ce « plein droit » ne vaut pas car un Sénat est par définition habilité à examiner et à voter les lois devant être promulguées par le Président de la République.
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Or celui-ci n’étant pas en place , le rôle que doit jouer le Sénat est caduc. En effet l’ Article 32 de la Constitution dispose que :
« Le Président de la République promulgue les lois dans le délai fixé à l'article 70 de la présente constitution. Il dispose du pouvoir réglementaire et peut en déléguer tout ou partie au Premier Ministre… »

Un sénat sans président de la république, qu’adviendrait-il des lois ? C’est un général putschiste qui va les promulguer ? Curieuse façon de servir les institutions de la république.
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Un parlement qui se réunit alors que l’autorité suprême, à savoir le Président de la République, qui est chargé de la promulgation des lois est séquestré, n’est-ce pas en lui-même une forfaiture.
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Comment un dépositaire de la confiance de ses électeurs peut-il trahir cette confiance en se mettant au service d’une autorité exécutive illégale et illégitime.
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C’est un déni de mandat électif et pire encore, un délit de complicité et d’intelligence avec des autorités illégales violant la volonté du peuple et confisquant sa souveraineté.

En effet, tel que cela ressort de l’article 2 de la constitution : « Le peuple est la source de tout pouvoir. La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants élus et par la voie du référendum. Aucune fraction du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice. Aucun abandon partiel ou total de souveraineté ne peut être décidé sans le consentement du peuple. »

Cet article 2 , qui rejette d’office toute l’autorité des putschistes, se devait d'être le texte de chevet du président du Sénat. Et refuser par la même toute collaboration avec l'autorité illégale.

Voilà donc que le représentant élu du peuple à la magistrature suprême est séquestré et voilà qu’un président de Sénat dont l’existence ne se justifie que par l’existence du Président de la République ouvrir les sessions du Sénat et palabrer avec les putschistes.

En effet , le Sénat étant bien celui de l’Etat et de la République la Constitution est claire :

« ARTICLE 24 : Le Président de la République est le gardien de la constitution. Il incarne l'État Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement continu et régulier des pouvoirs publics. Il est garant de l'indépendance nationale et de l'intégrité du territoire. »

Sans président de la République tout le système législatif s’effondre. Et le Président du Sénat est bien sensé le savoir.

Qu’est-ce qui a poussé M’barré à présider la session ordinaire alors que son collègue le président de l’assemblée nationale s’en est abstenu ?

M’Barré en faisant une telle « volte-face », a-t-il voulût renier explicitement sa position de départ vis-à-vis de la junte et de son illégalité ? Mais alors ce serait un retournement de veste qui ne siérait pas une telle autorité représentative d’une institution républicaine.

Mais en vérité si M’barré avait voulu cela il aurait depuis le début rejoint les militaires et applaudit leur forfait, mais il a « tenu » pendant trois mois pour venir ensuite entériner l’illégalité.
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Que s’est-il donc passé pour qu’un tel revirement ait lieu ?

Les hypothèses ne peuvent être que les suivantes :

- M’barré a certainement été mis sous pression à travers des menaces

- M’barré ne voudrait pas « rater » sa réélection à la présidence du sénat au prochain renouvellement du sénat .

Dans le premier cas, l’on sait que M’barré a fait l’objet d’un chantage de la part des sénateurs-frondeurs de mettre en place une commission d’enquête sur sa gestion du Sénat. Les sénateurs avaient déclarés que le Président du Sénat s’est octroyé durant sa présidence du Sénat des per diem faramineux durant ses nombreuses missions à l’étranger auxquels s’ajoutent des malversations dans le gestion interne du Sénat.

Une telle menace serait-elle pour quelque chose dans l’assagissement du président du Sénat ? La mise en place de cette commission a-t-elle servie comme chantage pour rallier le Président du Sénat ?

Toujours est-il que l’on n'entend plus parler de cette commission depuis quelques temps. Etait-elle une saute d’humeur de parlementaires frondeurs ou ce qui est reproché à M’barré dans sa gestion du Sénat est vrai a tel point qu’il a servi à le faire chanter ? Son ralliement à la junte contre l’oubli de la commission.

L’avenir le dira certainement.

Quant au second point sur les velléités de M’barré pour la reconduction de son mandat du fait que Le Président du Sénat est élu après chaque renouvellement partiel du Sénat et que Les Sénateurs sont renouvelés par tiers (1/3) tous les deux (2) ans, ce sera bientôt l’échéance.

Aussi M’Barré en voulant garder son perchoir s’est allié avec ceux justement qui ne peuvent le lui donner , ni l’y confirmer. Ils sont eux-mêmes soumis à une épée de Damoclès qui ne tardera pas à s’abattre et il ne restera alors qu’un ancien président de Sénat qui aura troqué sa charge législative pour une décharge politique.

Sidioca ne l’ayant pas admis dan son cercle restreint à Lemden, ce fut la goutte qui a fait basculer M’barré dans le camp des putschistes.

Les convictions d’un président de Sénat peuvent-elles être à ce point fragiles pour succomber à la première tentation ? Et dire que la Constitution de la République lui donnait tant d’importance en en faisant le remplaçant du président de la République en cas d’empêchement de ce dernier.
ARTICLE 40 : En cas de vacance ou d'empêchement déclaré définitif par le Conseil Constitutionnel, le Président du Sénat assure l'Intérim du Président de la République pour l'expédition des affaires courantes.

En définitive, que penser d’une telle attitude du Président du Sénat et , au-delà de sa nature, que nous inspire-t-elle ?

Sinon que dans ce pays rien ne se fait par la conviction personnelle, ni par l’engagement moral, ni par le patriotisme, ni par Le respect des institutions, ni par l’égard qui doit être dû au pauvre peuple, mais uniquement par une volonté tenace, perfide et ancrée d’un opportunisme intéressé par lequel les dignitaires de l’Etat et ceux qui les servent détruisent chaque jour ce qui reste de la Nation et de ses institutions.

Pr ELY Mustapha

vendredi 14 novembre 2008

Terminus: Lemden

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Fallait-il libérer Sidioca ?


Sidioca était-il plus utile pour les défenseurs de la démocratie en résidence surveillée que libre dans son village natal ?

La question mérite d’être posée.
Un président silencieux incarcéré est un symbole. Il incarne une résistance silencieuse qui vaut tous les discours.
Séquestré Sidioca avait une "aura" que lui conférait son statut de prisonnier. Il dégageait une image de la confiscation de la légalité, de la dictature de l’oppression qui s’exerçait sur lui. En somme, une image d’une violation flagrante du droit et de la violence à l’égard des institutions républicaines. Sidioca prisonnier, c’était la démocratie en cage. Le président séquestré motivait tous les élans pour sa libération au nom de tous les principes de la vertu républicaine. Et ça inspirait le combat et la résistance. Le silence du président était salvateur. Il valait tous les discours et motivait les troupes.

Et voilà que Sidioca est libéré. Logé à Lemden. Tenant un discours banal et reprenant langue avec son entourage.
Sidioca, comme on l’a connu avant le putsch. Lent, s’immergeant dans un entourage aux têtes bien connues pour leur passé en trompette. Un Sidioca attentiste qui renvoie une image d’immobilisme dans un cadre de doléances. Sa stratégie tient en une phrase : « je suis le président légitime de la Mauritanie et j’entérine sans regrets mes 15 mois de gestion au pouvoir ».

Sidioca d’avant, Sidioca de maintenant, sans changements.

Voilà qui n’arrangera certainement pas sa cause. Sidioca s’est replongé dans l’environnement de son entourage de conseillers, de courtisans et de ses proches, de quoi le perdre encore une fois.

Sidioca n’a pas changé d’un iota. L’incarcération ne semble pas lui avoir porté conseil.

En sortant de sa prison, Sidioca est retombé dans une autre : celle de sa léthargie politique.

Il est revenu avec la même attitude, les mêmes accompagnants, les mêmes idées et surtout la même image : Un président qui veut redevenir président. Et ce n’est pas un programme.

Si Sidioca veut gagner la bataille, il doit adopter une stratégie, non pas de la « dragée haute », mais celle de l’humilité. C’est dans cette humilité que le peuple se reconnaîtra et pourra encore lui accorder sa confiance en retour et au retour . Commencer par reconnaître que ses 15 mois de présidence furent un fiasco, qu’il ne s’est pas occupé du peuple , qu’il a ignoré sa charge à travers ses multiples voyages, bref qu’il a commis maintes erreurs qu’il est prêt à rectifier en reprenant ses fonctions. Et en utilisant ses fonctions pour réconcilier les différentes composantes de la nation au profit de l’intérêt supérieur du pays.

Un Sidioca, neuf. Revendiquant sa fonction, sûr de la légitimité de son action et prônant la légalité de toute solution à la crise. Mais ne faisant pas de son retour à sa fonction de président, le but suprême et la finalité de son action. Mais l’inscrire dans une nouvelle vision dynamique , claire expliquée et proposée afin de palier les erreurs commises.

En somme, dire « je suis le président légal et légitime », ne suffit pas pour convaincre ceux qui attendent plus que cela ; à savoir être aussi « un président populaire et préoccupé de l’avenir de son pays. Balayant les obstacles du népotisme, de la gabegie et de la corruption dussent-ils venir de sa propre famille, refusant les compromissions de la mafia politique, allant vers le peuple et agissant pour le peuple »

Sortir d’une prison physique pour retomber dans une prison morale, n’est-ce pas la pire des attitudes pour celui qui veut reconquérir la confiance perdue ?

Sidioca n’a pas compris que sa légalité et sa légitimité ne sauraient tout justifier et que, politiquement, pour rallier ceux qui les contestent au nom de sa gestion désastreuse, il doit faire un « mea culpa » salutaire. Etre président, n’est pas incompatible avec l’humilité.

Ceux qui l’on renversé l’on bien apprit qui sillonnent les quartiers populaires pour asseoir, à défaut de légalité, une légitimité.

Un président descendu de son perchoir, mis en cage puis remis en liberté. Un oiseau que l’on a fait chanter sur le perchoir, et qui en liberté rechante toujours la même chanson, n’aura rien appris au fond de sa cage.

Pr ELY Mustapha

lundi 10 novembre 2008

Un ange est parti...


Malaika, nakupenda Malaika.


Myriam Makéba est décédée ce dimanche. L'Afrique rend hommage à à Mama Afrika

Ecoutons pour mémoire, Malaika...

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vendredi 7 novembre 2008

La plus belle des images!

(cliquer sur l'image pour l'agrandir)

Regardez bien l’expression de cet homme , ce n’est pas simplement une joie qui se lit sur son visage. C’est une tristesse infinie. C’est, à travers lui, la victoire de tant d’hommes , de tant de communautés noires qui durant des siècles se sont battues pour la reconnaissance de l’homme noir et de son rôle dans les civilisations d’hier et d’aujourd’hui.

Regardez bien ces lèvres pincées d’Obama et cette tristesse dans la joie. Personne d’autre ne s’y reconnaîtra que celui qui aura vécu durant des siècles les pires exactions pour une couleur de peau .

Des esclaves noirs que les fermiers américains poursuivaient dans le Tennessee et lynchaient au premier arbre venu en passant par les répressions que toute la communauté noire en Amérique a enduré jusqu’aux discriminations qui pesèrent lourd durant des siècles sur le devenir de l’homme noir, tout cela transparaît dans l’expression triste et amère d’Obama . Un Obama vainqueur d’une élection présidentielle mais surtout vainqueur de tant de siècles de préjugés et d’injustice.

Sur ce visage passent tout-à-coup les ombres des grandes épopées d’une Afrique de jadis, de l’âge d’or des civilisations d’autrefois, et les grands rêves refoulés de millions de générations à l’égalité à la justice et à la prospérité.
Générations dont les ancêtres aux amériques, privés de tout jusque dans leurs droits d'hommes, ont bâti l'Amérique à la sueur de leurs fronts.

Une expression à méditer pour qui sait méditer sur la joie et la souffrance.
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Pr ELY Mustapha

jeudi 6 novembre 2008

La présidence de la République française répond à ma lettre adressée au président Nicolas Sarkozy

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Suite à ma lettre adressée à Monsieur Nicolas Sarkozy, Président de la République Française, Président en exercice de l’Union Européenne (consultable ici ) la Présidence française m'a répondu dans les termes suivants:





SCP/CdO/B151361


Cher Monsieur,


Votre message est bien parvenu à la Présidence de la République française.

Chargé de vous répondre, je puis vous assurer qu’il a été pris connaissance avec beaucoup d’intérêt de vos préoccupations et de vos attentes concernant la situation en Mauritanie.

Je puis d’ores et déjà vous indiquer que l’Union européenne considère que le coup d’Etat survenu en Mauritanie le 6 août dernier constitue une violation grave du Droit international. L’Union européenne s’est cependant engagée dans un dialogue politique avec le pouvoir en place, dialogue qui a conduit à l’ouverture de consultations afin d’examiner la situation et les possibles solutions pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel.

Au cours de la réunion qui a eu lieu à Paris le 20 octobre 2008, l’Union européenne n’a pu que constater l’absence de propositions satisfaisantes de la partie mauritanienne. En effet, leurs engagements n’incluaient pas une libération immédiate et sans conditions du Président ABDALLAHI et restaient dans un cadre fondamentalement illégitime, sans perspective de retour à l’ordre constitutionnel dans le court terme.

L’Europe propose donc que les consultations restent ouvertes pendant un mois et conditionne la tenue d’une nouvelle réunion à la présentation, par la partie mauritanienne, d’une solution potentiellement satisfaisante. En l’absence de nouveaux éléments à l’issue de cette période, les consultations seront fermées et des mesures appropriées seront proposées aux instances décisionnelles de l’Union européenne.

Bien cordialement.


Le Chef de Cabinet
Cédric GOUBET

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Pr ELY Mustapha

Bouh !


La junte cherche à faire peur

Depuis Atar, un envoyé de la junte dans les fameux meetings dont on a parlé dans un blog précédent, déclare : « nous sommes capables d’emprisonner les opposants au putsch et de les traduire devant la justice », ce à quoi le général putschiste fait écho : « ( les mauritaniens qui vont à l’étranger) peuvent diffuser les mensonges pendant une certaine période et faire croire qu’ils représentent quelque chose, mais cela ne durera pas longtemps ». » Il semble en effet, qu’à l’école militaire de Meknès la géostratégie n’est pas enseignée comme n’est pas non plus enseigné le tact à défaut de tactique .

Le généralissime, ould AbdelAziz a pris le parti, à travers ses déclarations et celles de ses émissaires de semer le doute et de proférer des menaces. Il a aussi développé une stratégie de déploiement des forces pour « lutter contre le terrorisme » alors qu’il ne s’agit que d’un effet démonstratif visant à semer la peur et faire croire à l’utilité de sa présence.

Nous avons le plaisir de lui rappeler que c’est un putschiste, qui n’a ni la légalité ni la légitimité et que personne ne l’a placé là où il est , et qu’ il ne parle que pour lui. Et que tous les Mauritaniens épris de justice ne lui laisseront aucun répit tant qu’il n’a pas rendu ce qu’il a confisqué et libéré ceux qu’il a séquestrés.

Disposer d’un caserne de munitions, s’asservir quelques officiers à sa mauvaise cause, acheter quelques intellectuels-courtisans et vouloir plier la volonté de tout un peuple à son bon vouloir voilà ce que représente le geste réel de ce général.
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Aussi nous l’apostrophons dans les termes suivants :

Général ould AbdelAziz, vous avez renversé un Président de la République démocratiquement élu par son peuple à 52%. Et c’était votre supérieur hiérarchique. Constitutionnellement il était le chef suprême des forces armées. Et vous savez ce que signifie un tel acte dans la loi martiale.

Général Ould AbdelAziz la constitution mauritanienne ne vous a jamais donné le droit , ni à vous ni au corps d’armée auquel vous appartenez de renverser le Président de le République et aucun texte ne vous donne le droit de « redresser la démocratie ». Vous n’en avez ni les fonctions ni les rôles.

Général Ould AbdelAziz, le Président SIDIOCA, a reconnu que vous l’aviez soutenu durant sa campagne. Certes, mais il fut élu par le peuple mauritanien. Il est devenu l’expression de la volonté de tout un peuple. Il est devenu le Président de la République, votre Président, par la volonté du peuple. En gagnant les élections, il est devenu le Président de la République, le symbole de l’Etat et l’expression de toute une nation. Vous lui deviez obeïssance et fidélité et vous avez enfreint la loi.

Général Ould AbdelAziz, ni la situation du peuple, ni sa situation économique ou sociale ne relèvent de vos compétences. C’est au Président et au gouvernement de les gérer. Vous êtes un militaire et en tant que tel votre seule fonction en tant que commandant du BASEP est de veiller à la sécurité du chef l’Etat. Et vous avez porté atteinte à sa sécurité. Et mis le pays en danger.

Général Ould AbdelAziz, vous pourrez dire tout ce que vous voulez. Que vous venez sauver la Mauritanie de dangers graves, de conflits sociaux , tribaux et autres menaces , de présupposés terrorismes, vous ne convainquez personne.

Général Ould AbdelAziz en faisant ce coup d’ Etat vous n’en faisiez qu’à votre tête et la crainte d’un limogeage imminent. Les institutions ne furent pas vos premiers soucis mais vos intérêts et ceux de ceux qui vous entourent.

Général Ould AbdelAziz, si une poignée d’individus est venue vous applaudir aux portes du palais, cela ne vous donne aucune légalité , ni légitimité. Ils ont applaudi ceux qui vous ont précédé plus que vous et continueront à applaudir bien après vous…

Général Ould AbdelAziz, vous mettez le pays dans une situation où il est devenu la risée de toute la communauté internationale et vous hypothéquez sa marche vers la solution démocratique à ses problèmes.

Général Ould AbdelAziz si vous n’avez pas, par vos actes, eu pitié de ce peuple qui a souffert des dizaines d’années de vos putschs incessants et de vos manipulation du système politique sachez qu’il viendra un moment ou personne n’aura pitié de vous.

Général Ould AbdelAziz, sachez que les bonnes consciences ne sont pas avec vous. Et que si vous pensez prendre tout un peuple pour un ramassis d’imbéciles, il y a dans ce peuple un nombre beaucoup plus grand, que vous ne pouvez le croire, de gens qui ne le sont pas.

Général Ould AbdelAziz cessez de menacer et de vouloir acheter les consciences car vous n y arrivez jamais.

Général Ould Abdel Aziz, s’il y a quelque chose que le moindre des « medium » de votre entourage aurait dû vous prédire , c’est que vous ne serez jamais Président de la République. Et ce ne sont pas les chinois qui vous élirons, ni leurs armes qui vous maintiendront. Ce ne sont pas les subsides de pays arabes, soumis eux-mêmes au dictat de ceux qui vous condamnent au départ, qui sauveront votre régime

Aussi, un dernier conseil de bonne conscience, trouvez rapidement une solution de sortie honorable et remettez au peuple sa souveraineté avant que le vent mauvais de l’histoire ou pire celui de la violence ne vous emporte .
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Et quand le dernier recours est de vouloir menacer ou de faire peur, c'est qu'à défaut d'arguments on est, soi-même déjà, dans les affres de la terreur.

Pr ELY Mustapha

mercredi 5 novembre 2008

Quelle honte !


Obama n’aurait pas dû gagner

Obama nous fait honte. Il n’aurait pas dû gagner. Il vient de prouver que l’on peut voter pour n’importe qui, et surtout pour un négro-américain.

Quelle honte....pour nous les Mauritaniens. Nous qui refusons depuis des années de reconnaître l’égalité pleine et entière de tous les fils de notre pays dans la participation à la gestion de la Nation. Discriminant entre berbèro-arabes et négro-africains, au nom d’un racisme latent qui ne dit pas son nom. Et voilà que la première nation du monde confie son destin à un négro-africain, à un noir, à un frère de chez-nous. Quelle honte nous subissons-là et quelle leçon pour nos dirigeants imbéciles.
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Obama n’aurait pas dû gagner.

En devenant le premier président noir des Etats-Unis d’Amérique, il signe en défaveur de notre pseudo-culture de la différenciation des classes et des hiérarchies ethniques, tribales et raciales bâties sur des siècles d’ignorance de l’autre. De l’humain. Obama détruit la mauvaise conscience qui sournoisement fonde les attitudes hypocrites du noir asservi pour servir.

La première puissance du monde a choisi un négro-américain, en Mauritanie on discute encore dans nos conseils des ministres les compétences au prorata de la couleur de peau. Attitudes que justifient des siècles de rapports de négligence et de dédain dans lesquels les communautés se morfondent au nom de descendances astrales qui ne justifient que leur misère.

Oui, Obama nous fait honte!
Il nous renvoie une image, de la force et de la détermination dans une Amérique où les noirs vécurent les pires exactions de leurs histoires et qui aujourd’hui se retrouvent en un homme qui a percé bien au sommet signifiant par là même que ce qui compte ce n’est point la couleur de peau , mais la force de l’ ambition.

Mais l’Amérique, n’est pas la Mauritanie. Loin s’en faut.

Mauritanie, pays où personne «n’a jamais fait un rêve » et où chacun croit encore que la pigmentation dermique est un gage d’humanité.

Obama, nous fait honte.
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Il n’ a pas seulement gagné un siège présidentiel, mais il vient aussi d’écraser en une nuit des siècles de préjugés. Préjugés sur les Américains, sur l’Amérique, et sur l’homme négro-africain et ses potentialités infinies.

Quelle honte pour notre société féodale, tribale et malade de ses préjugés.
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Obama n’aurait pas dû gagner.
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En gagnant, il a prouvé que nous sommes, et resterons toujours, de vrais perdants. A moins que nous ne devenions l’Amérique, ce qui est impossible, ou que nous devenons mieux que cela : produire des barack et des Obama. Ce qui est, à l’état actuel des mentalités de notre société et de l'imbécilité de nos gouvernants, bien plus difficile encore.

Quelle honte nous fait Obama ! Quelle honte!
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Pr ELY Mustapha

dimanche 2 novembre 2008

Céréales Killers

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La mauvaise graine


Les céréales, sont en Mauritanie, du blé aux sens propre et figuré. Voilà un Premier ministre qui s’est « sucré » au blé et qui, selon la junte doit récolter ce qu’il a semé. La junte a décidé de séparer la graine de l’Ivraie, pour assainir la culture politique. Mais ce qui dérange c’est qu’elle ne peut rouler tout le monde dans la farine. Une fois de trop.

Certes tout présumé coupable se doit de rendre compte à la collectivité de son forfait. Faudrait-il cependant qu’une telle volonté n’émane pas d’autorités illégales, car la justice ne peut être rendue que par les dépositaires légaux de la volonté du peuple. Le principe fondant la « Justice » et sa finalité est celui qui impose que « les jugements soient rendus au nom du peuple et exécutés au nom du chef de l’Etat»
Or ni le peuple n’a voulu ceux qui actuellement par la force le gouvernent et le chef de l’Etat, , le premier magistrat de la République, est séquestré. De quelle justice devrait-on disposer pour juger, sinon celle qui, soumise au politique, veut sauver les apparences?

Donc ne nous leurrons pas en Mauritanie, la justice est , aujourd’hui, bien plus qu’hier incapable de servir sa mission. Elle est un bras au service de règlements de comptes par procédures interposées.

Mais cela signifie-t-il que les criminels ne soient point jugés et ne devraient pas payer pour leurs fautes ? Certes que non. Mais une justice à deux vitesses n’est pas une justice. Si l’on se réfère au cas actuel du Premier Ministre Ahmed Ould Waqef, bien des infractions pénales lui seraient reprochées issues notamment de sa gestion d’entreprises publiques et aujourd’hui pour le revenu des céréales revendues alors qu’il était en fonction.

Mais si Ould Waqef se doit de répondre de ses actes, il ne serait pas. pour ce cas du blé américain, le seul « Céréales killer », toutes les personnes citées dans ce dossier se doivent de comparaître et de répondre de leurs actes. La justice ne s’intéresse pas à la personne mais au délinquant.

Mais la justice mauritanienne est-elle capable de rendre justice ?

Il faudrait que tous ceux qui, en série, ont détourné les fonds publics, les stocks alimentaires et de sécurité, les dons et autres ressources nationales soient jugés. Il n y a pas en ce domaine deux poids deux mesures. Car ceux qui on tué tout espoir de développement, en pillant les céréales des pauvres, en pillant les médicaments, en asséchant les fonds de secours en virant dans leurs comptes les revenus budgétaires et autres comptes en Mauritanie sont autant de céréales-killers que de bébés-killers, des engraissés à la bouillie des enfants malnutris et des bébés-morts-nés par rachitismes de leur géniteurs.

Mais qui rendra cette justice –là ?

Certainement pas celle qui, en Mauritanie, est prise entre le marteau de l’illégalité et l’enclume de l’illégitimité.

Juger un céréale-killer pour punir tous ceux qui sont dans son cas, certes. Mais le juger par ce que c’est un premier ministre à liquider politiquement par une junte qui cherche à étouffer tout ce qui la contesterait n’est-ce pas faire de la justice, ce qu’elle ne devrait jamais être : l’arme des règlements de comptes politiques ?

Ahmed Ould Waqef n’est pas au-dessus des lois il doit rendre compte et ceux qui lui demandent ces comptes doivent les rendre aussi. Jamais bonne culture n’est issue de mauvaises graines.

Face à sa dépendance de ceux qui la commandent, la justice mauritanienne est un champ (de blé) où les épouvantails servent les moineaux.

Pr ELY Mustapha

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Poésie de la douleur.