mercredi 13 juillet 2016

Mais où est passé Hanefi ?



Hanefi ould Dehah, est depuis quelques semaines inscrit aux abonnés absents. Le site « Taqadoumy », piraté, il s’est volatilisé. Aucune nouvelle de ce personnage qui défrayait à travers ses articles la chronique politique et faisait vibrer le microcosme politique mauritanien.

Son bras de fer avec le régime lui valut des représailles et le site qu’il dirige,  la cible de toutes les attaques. 

Une attaque a atteint il y a quelques  semaines,  sa cible et le site de « taqadoumy.com » est tombé victime de hackers qui affichent sur la page index des slogans du genre « ni... ni...nous sommes... » appuyés de l’hymne national mauritanien.... 

Ce hacking agressif (par opposition au hacking éthique) entre dans la logique des tensions qui animent l’internet, il n’est donc point une surprise surtout à l’égard d’un site objet de toutes les menaces.

Mais tout observateur se posera des questions.  Pourquoi le site n’a pas été remis aussitôt en ligne et pourquoi son animateur ne s’est pas manifesté depuis ?

1.       Pourquoi le site n’a pas été remis en ligne ?

La réponse à cette question,  nous sommes allés la chercher sur le site lui-même.
En effet, tout gestionnaire de site sait qu’avec les outils de sauvegarde et de restauration rapides d’aujourd’hui, un site peut être remis à flots quelques secondes après un piratage. Avec le clustering, la virtualisation des serveurs et les sauvegardes  en temps réel (type RAID), les technologies permettent désormais de restaurer le site à un temps « T » , le plus proche possible précédant son hacking. 

L’examen du site de Taqadoumy montre que le hacking a eu lieu  sur la page principale ; les hackers ont effectué une redirection vers un lien figurant dans un dossier sur le site http://abcatlanta.org dont voici l’URL :


Ce site affiche la même page hackée que  Taqadoumy.

Le site abcatlanta.org est lui-même donc piraté puisque le dernier propriétaire affichant la propriété de ce site est l’Arabic Baptist Church  of Atlanta (abcatlanta).

Enfin le hacking affiche dans le code source la signature « d’Anonghost », et plus globalement « Anonghost Family ». 

Ce groupe de Hackers fort connu est dirigé par un mauritanien de 28 ans qui fit son apparition en 2003. Très tôt ce hacker avait rejoint les non moins bien connus équipes de hackers :  TeaMp0isoN and ZCompany Hacking Crew (ZHC). Ces hackers se sont spécialisés dans les attaques virulentes de sites institutionnels internationaux (OTAN, ONU, NASA...) et les comptes sociaux des personnalités politiques (Tony Blair et autres...)

Anonghost Family est donc un ensemble d’équipes dont le hacking fort bien élaboré est dit « high Profile ».

Taqadoumy fut l’une de leur cible. Pourquoi ? comment ? La question est à rechercher dans le contenu (notamment récent) du site car Anonghost cible les sites qui publient des articles conciliants sur Israël, ou qui ne défendent pas la cause islamiste, au sens ou l’entend ce Groupe.
Toutefois, il ne semble pas que « Taqadoumy.com »,  tel que les lecteurs on put le visiter soit dans ce profil et ce que de toute évidence, le message des hackers confirme et semble plutôt aller dans le sens d’une problématique nationale.

Toujours est-il que le site Taqadoumy est offline,  malgré toute les possibilités offertes de le mettre en ligne,  et  son manager est hors circuit.

2.       Pourquoi  Hanefi ould Dahah, ne  s’est pas manifesté depuis  le hacking?

La question mérite d’être posée eu égard à la nature du personnage. Hanefi est par définition réactif et Taqadoumy constitue la fenêtre privilégiée de son expression et celle de journalistes et autres contributeurs qui écrivent. Ces derniers ne semblent pas, eux-mêmes,  s’être manifestés. Comme cela devait être en cas de rupture d’un moyen de communication. 

Il y a donc un silence qui pourrait aussi s’expliquer par des préparatifs de lancement d’un autre site, si ce n’est déjà fait. Mais là encore, aucune information...de gens de l’information. Le hacking demeure depuis plusieurs semaines.

A ce propos deux attitudes nous semblent curieuses :
-          La première attitude est la persistence de la page laissé par les hackers et qui figure toujours en frontpage (index) du site de taqadoumy. Tout webmaster dont le site est hacké se précipiterait pour la supprimer ou comme, c’est le cas de Taqadoumy, supprimer la redirection qui est effectuée. Quitte à y faire figurer un avis de maintenance.

Or cela n’a pas été le cas depuis plusieurs semaines. Comme si le Manager-administrateur du site était totalement absent ou n’était point au courant. Ce qui est une hypothèse à exclure. A moins qu’il ait été lui-même, personnellement, hacké. Même dans ce cas cela n’explique pas la seconde attitude.

-          La seconde attitude est celle de l’hébergeur du site (ou du serveur) ,  lui-même, pour lequel un acte de hacking n’est évidemment pas une excellente publicité. Cela dénoterait de la défaillance de ses infrastructures matérielles et logicielles de sécurité, de leur configuration et de leur efficacité. Et l’on ne peut pas dire qu’un hébergeur digne de ce nom ne soit pas au fait des intrusions au sein de son réseau et qu’il puisse les loguer et prendre les contre-mesures.

Curieusement donc le site de Taqadoumy continue à afficher le message des hackers depuis des semaines. Il y a donc quelque chose d’inexpliqué.

Cependant, au-delà de la technologie, de l’information et du site, la question est à reposer : Où est passé Hanefi Ould Daheh ?

Espérons qu’il se manifestera non seulement pour remettre de l’ordre dans le media qu’il supervise mais pour déclarer qu’il existe.

Pr ELY Mustapha

dimanche 10 juillet 2016

Que nos grandes gueules politiques se taisent !





وجدت سكوتي متجرا فلزمته ..... إذا لم أجد ربحا فلست بخاسر
وما الصمت إلا في الرجال متاجر ..... وتاجره يعلو على كل تاجر

                                                (الإمام الشافعي )

Lorsque ould Abdelaziz  prit le pouvoir en renversant Sidi ould Cheikh Abdallahi, le leader de l’opposition de l’époque, Ahmed Ould Daddah n’a pas trouvé mieux que d’aller clamer qu’il s’agissait d’un acte de « rectification de la Démocratie ! ». Lui qui, quelques mois auparavant, était allé féliciter sidi ould cheikh Abdallahi pour son élection.

Il a ainsi cautionné un coup d’Etat et s’en est allé négocier des accords de Dakar qui, aujourd’hui ont trompé tout un peuple et avilissent toute l’opposition.

Messaoud Ould Boulkheir, quant à lui, a failli durant sa villégiature au Maroc en 2008, par ses déclarations, déclencher un incident diplomatique avec l’Algérie.

Aujourd’hui voici, que le leader de L’UFP, Mohamed Ould Mouloud déclare à l’occasion de la tenue du congrès extraordinaire du Polisario à Tindouf que « l’indépendance de la Mauritanie ne sera jamais complète tant que le Sahara ne sera pas libre ! ». 

Tout mauritanien serait sidéré par une telle déclaration d’un représentant de parti politique, qui n’a ni autorité, ni pouvoir pour limiter, même en esprit,  l’indépendance de la Mauritanie, la déclarer incomplète,  ou même la lier à quelque autre cause qu’elle soit ! 

Que la cause sahraouie soit juste, que la cause palestinienne le soit aussi, la solidarité de fraternité n’impose pas de lier l’indépendance de la Mauritanie à l’issue de ces combats. 

Comprendra-t-on jamais que l’indépendance de la Mauritanie, ne se négocie pas et que sa sacralité impose de la tenir pour réalité non négociable et ne varie pas au gré du devenir d’autres peuples.
Si le comportement de ces dirigeants-opposants prouve une chose, c’est qu’ils ne croient pas en la Mauritanie, ni à son Etat ni à son peuple.

Qu’ils ne parlent donc pas au nom du peuple et qu’ils se limitent à la portion de membres qui est sensée soutenir leur parti. C’est la moindre des disciplines.

Que nos grandes gueules politiques se taisent !

Depuis que les militaires sont arrivés au pouvoir, des leaders d’une opposition (dont d’ailleurs l’assise populaire se devrait d’être recalculée) se sont faits les porte-paroles d’un peuple muet et se comportent en chantres du pouvoir (négociable) ou en une contre-diplomatie (ambulante).
Aller sillonner les quatre coins du globe pour soutenir les nobles causes, voilà qui est méritoire mais quand dans son propre pays les causes non moins nobles sont bafouées (lutte contre la misère, les inégalités, le racisme, le tribalisme, l’obscurantisme etc...etc...) à quel stade se situe l’urgence ? 

Que nos grandes gueules politiques se taisent donc ! 

Chaque fois que l’un des dirigeants de partis de l’opposition ouvre la bouche, on s’attend à une bourde. 

En voilà un (ould Boulkheir) qui voudrait modifier la constitution, pour élever l’âge de la candidature à la présidence de la République afin «d’allécher » un autre opposant (ould Daddah)... pour venir dialoguer ! Jouant ainsi le jeu du pouvoir auquel il n’est pas lui-même désintéressé.

En voici un autre (Boidiel) qui justifie sa précipitation vers le dialogue pour «évoluer vers une réalité qui donne à tous l'opportunité d'exercer une démocratie saine, transparente où les règles du jeu sont respectées et les droits et libertés garantis. » ...Défense d’en rire ! 

Voici encore un autre (Med Jemil Mansour) qui déclare :"Le FNDU croit au dialogue, veut le dialogue mais pas n’importe quel dialogue". Syndrome de Dakar ? Allez comprendre !  

Toujours est-il que face à ces grandes gueules opposantes (qui déclament et réclament en jouant au yoyo avec l’avenir de la nation), le peuple est absent...de leur médiocre course au pouvoir.


Le savent-elles, au moins ?


Pr ELY Mustapha

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Poésie de la douleur.