mercredi 31 décembre 2008

Candidature à la présidence de la République

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Respecter le cahier des charges

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La junte recherche urgemment une personne présidentiable. Aux conditions d’éligibilité à la présidence de la République que la junte a eu l’amabilité de forcer à travers les journées de concentration, des conditions inscrites au cahier des charges sont aussi exigées. Tous les citoyens sont donc appelés à postuler à cette manifestation d’intérêt public. Le cahier des charges étant à retirer au guichet du BASEP, porte Sud du palais.

Extrait du cahier des charges :

« Le soumissionnaire de sa personne doit impérativement remplir les conditions suivantes :

- N’avoir jamais travaillé au Niger

- N’avoir jamais travaillé pour une banque arabe

- N’avoir jamais posé pied à Lemden

- N’avoir nullement l’air de rassurer

- N’avoir ni dans son nom ni dans son prénom , ni dans sa particule nobiliaire les initiales suivantes : S.O.C.A

- N’avoir jamais espéré être président de la République, même dans ses rêves les plus fous

- N’avoir qu’un but dans sa vie : jouer à la marionnette

- N’avoir jamais épousé une quelqu’une qui aime la bienfaisance

- N’avoir jamais fait de mal à une mouche

- N’avoir jamais raté un voyage en avion quelle que soit la destination

- N’ayant aucune allergie à la mouche tsé-tsé

- N’ayant qu’une seule ambition : ne pas en avoir.

- N’ayant dans sa tête qu’une seule idée : penser à sa retraite

- Ne construit pas de mosquées dans les jardins du Basep

- Ne pouvant dire « Non » par atrophie durable de la personnalité (l’atrophie irréversible, constatée médicalement, est un plus pour la candidature)

- Ne veut rapatrier personne et n’aime que les camps de concentration.

- Les décrets lui donnent des pustules , la dissolution de parlement la tourista et les discours la fièvre jaune.

- La Tajinia connait pas , la quadirya aussi et tutti quanti

- Aime prier pour son salut

- Déteste Air Mauritanie et compagnie

- Ne sait dissoudre que le sucre, pas le parlement.

- Aime les sénateurs jusqu’au bout du portable

- Refuse qu’on l’appelle « Président » , par humilité.

- Pratiquant le sommeil profond pendant le conseil des ministres

- Confondant Constitution et les aventures de Babar au pays des gnoufs.

- Ayant une mémoire sans faille pour se rappeler ce qui est arrivé à son prédécesseur.

- Aimant qu’on lui fasse la Haute cour (de Justice).

- Marié de préférence avec une dame non cousine d’un militaire

- Illuminé, non fumeur mais grillable à tout instant.



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Tout citoyen qui se retrouverait dans ces conditions est habilité à soumissionner aux conditions précédentes. Toutefois, il est tenu de passer un test supplémentaire, nécessaire pour prouver son intégrité morale, et un stage nécessaire pour développer ses courbettes:

- Le test consiste à savoir cirer les pompes de militaires avec sa langue, pour être apte à parler aux prochaines journées de concentration.

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- Le stage d’allégeance se fera auprès du conseil agrée auprès de la présidence pour les « appellations contrôlées » et président du RFD. Ce stage devrait lui permettre de bien manier le syllabaire défaitiste : « faire rectification », « prendre acte », « chasser les sorcières » etc. Un syllabus à maîtriser pour la prochaine transition.

Enfin, la junte remercie d’avance tous ceux qui auront à soumissionner de leur personne et les informe que l’adjudication du poste de président de la République se fera conformément à la réglementation des marchés de la république et que les candidatures doivent être présentées au plus tard avant les prochaines élections dont-on-ne-sait-pas-quand; et comme de coutume, pour les marchés publics, sous plis ouvert portant la mention : « A ne pas ouvrir. Candidature au poste de Président de la république ».

Pr ELY Mustapha

lundi 29 décembre 2008

Le coup....dure!

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Les journées de concertation comme si vous n’ y étiez pas.

Chaudes journées de concertation que celles qui se sont ouvertes à Nouakchott. Un débat houleux et fort fructueux qui a permis de trouver toutes les solutions possibles et imaginables à la crise institutionnelle mauritanienne. Journées colorées où chacun a pu s’exprimer, avec la ferveur qui caractérise le Mauritanien en recherche permanente de son intérêt personnel et ses préoccupations insolubles (sauf dans une nomination ou dans un projet).

Journées mémorables pour un monde à la mémoire courte. Bref, la transition dans la transition, un camp de concentration pour forcer une concertation.

Le clou (bien enfoncé) de ces journées déconcertantes fut le discours du général Ould AbdelAziz qui fut longuement applaudi (n’est-ce pas ?) et qui reçut une ovation « sans précédent » (à l’image de celles des dictateurs militaire précédents)

Voici en exclusivité, comme si vous n' y étiez pas (heureusement pour votre rate enflammée), le discours « historique » du général Ould AbdelAziz :

« Cher Compatriotes,

C’est pour moi un plaisir énorme de vous retrouver tous aujourd’hui dans ces journées de « concertation ». Comme vous le savez, leur appellation est inappropriée car étant venu par un coup d’Etat, j’ignore la concertation. J’avais bien proposé de les appeler journées de « concentration », à l’image des camps du même nom , mais j’en fus dissuadé par notre inestimable allié le président du RFD (que je ne nommerai pas , ni au sens propre ni figuré, ni au gouvernement non plus) qui ayant déjà trouvé pour moi le terme de « rectification », a trouvé celui de « concertation ». C’est pourquoi je me concentrerai à la fin de ces journées, avec l’aide de notre allié précité, sur la façon de « rectifier » la concertation.

Je remercie, toutes les organisations internationales d’être venues sauf bien sûr l’Union Africaine (hi…hi…) , les Nations-Unies .D’ailleurs franchement que va-t-on faire avec des organisations qui nous enverraient des personnages aux noms sonnant comme des casseroles : Ping ! Ban !

Ceux qui participent à ses journées de concertation traînent déjà suffisamment de casseroles pour susciter la cacophonie tant attendue pour appuyer notre légitimité sonnante et trébuchante.

Chers compatriotes,

Notre généreux coup d’Etat, est propre, courageux et digne.

Généreux, car nous avons copieusement utilisé le trésor public pour relever le niveau de vie de notre entourage mauritanien , africain et particulièrement ivoirien. Nous avons désormais la médaille d’honneur de l’observatoire International des droits de l’Homme, de l’ordre de Cocody.

Propre, parce que nous n’avons pas voulu tuer des gens. D’ailleurs il n’y en avait pas. Rien que des applaudisseurs. Et je ne pouvais massacrer la moitié du pays !

Courageux, car nous avions en face de nous un maure vivant à la présidence et qui face à la crise politique faisait le mort. Donc nous avons pris notre courage à trois mains (en comptant celle de Mohsen. L’autre étant occupée par son portable) et nous avons sauvé le pays.

Enfin notre coup d’Etat est digne. En effet contrairement, à d’autres pays comme la Guinée où ils ont fait un coup d’Etat contre un mort, nous n’avons pas attendu jusque-là pour bien faire. Quoique notre coup d’Etat s’est fait contre un maure qui faisait politiquement le mort. La seule fois où il s’est réveillé c’était pour me descendre, alors je l’ai « rectifié ».

Chers compatriotes,

Ces journées de « concentration », seront à jamais gravées dans l’histoire de notre politique, comme ayant réuni tous ceux qui, directement ou indirectement, veulent le changement. Ce changement ils l’ont déjà perçu à travers notre lutte contre la corruption, notre lutte contre la pauvreté, notre lutte contre le terrorisme, notre lutte contre l’isolement de notre pays par un bande dite "FNDD " à la solde du maure vivant encore sur ses rêves à Lemden…

Notre lutte contre la corruption s’est soldée par un bilan positif. Nous n’avons récupéré aucun sou pour l’Etat mais nous avons fait des prisons des hôtels de passages pour présumés riches dont les cautions viendront enrichir les caisses de l’Etat. Comme nous envisageons de nous débarrasser écologiquement du riz avarié (et bientôt le lait en poudre et le blé transgénique ) en le faisant avaler à ceux qui l’ont acquis par la corruption.

Notre lutte contre la pauvreté rencontre un succès retentissant. Elle a introduit l’égalité des chances économiques pour tous les citoyens. Grâce à nos représailles, il y a de moins en moins de riches. Ce qui réduit les différences sociales et met tout le monde à égalité. Donc plus de justice sociale.

Notre lutte contre le terrorisme est un exemple. Il n y a pas plus un seul terroriste dans ce pays. Ils sont tous aux frontières. Non pas que nous ayons fait quelque chose pour cela, mais parce que, depuis notre coup d’Etat, tout le monde est terrorisé. Donc j’ai déjà fait tout le boulot.

Notre lutte contre l’isolement de notre pays, en isolant cette bande dite FNDD à la solde du maure vivant à Lemden. Notre stratégie pour les isoler est infaillible. Nous les laissons crier dehors et nous nous renforçons dedans. Ils appellent la communauté internationale à la rescousse, nous appelons la communauté nationale avec nos ressources. La communauté internationale ne connaît qu’un droit proportionnel à ses intérêts, la communauté nationale n’a que des intérêts proportionnels à la capacité du Trésor public.

Chers compatriotes,

Ainsi donc, je déclare ouvertes ces journées de concertation en souhaitant qu’elles aboutissent à des conclusions qui nous permettrons d’allant de l’avant. C’est-à-dire vers une transition qui, après rectification de la démocratie, permettra d’élire un nouveau président que nous aurons trouvé pour vous et qui sera insensible aux putschs à venir, au cas où lui viendrait l’idée de prendre un certain décret. Votre réflexion pendant ces journées de concertation devra nous permettre de mieux asseoir une « démocratie rectifiable » à volonté dans le courage, la propreté et la dignité.

Aussi je vous invite à bien vous concerter. A gagner en expérience en concertation pour que vous soyez encore plus à l’aise lors des prochaines journées de concertation au cours des autres transitions à venir à l’occasion des rectifications futures.

Enfin, Je salue votre présence à ces journées de concertation en sacrifiant votre dignité et en acceptant un coup de force qui vous enlève vos institutions et votre démocratie . C’est pourquoi je suis fier d’avoir fait ce coup d’Etat, car vous le méritez bien."

(Applaudissements sonores de ceux qui le méritent bien….très bien)

Ainsi "commencèrent" ces journées de concertation, qui reprendront....prochainement. Avec la venue du prochain rectificateur.



Pr ELY Mustapha

mercredi 24 décembre 2008

Incubes et Succubes du pouvoir

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Et si le « Sénateur » Mohsen Ould Hadj avait raison ?

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En prenant la peine d’écrire (ou de se faire écrire) un article (dans le Calame), le « sénateur » Mohsen Ould Hadj a décidé d’apporter publiquement sa « contribution » à la question de la légitimité de Sidioca.

De sa démonstration, au-delà de son éparpillement, on retiendra « l’idée force » : SIDIOCA serait sa propre Création

Hélas, et comme tout homme inconséquent, Mohsen a exactement produit l’effet inverse de ce qu’il pensait résulter de ses propos. Il a apporté la preuve de sa propre culpabilité et de celle des militaires.

En effet, contrairement à l’objectif que s’est assigné Mohsen Ould Hadj, son article publié dans le Calame, vient accuser sans équivoque les militaires.

On y apprend en effet, que les militaires de la transition ont induit tout un peuple en erreur en utilisant « Mohsen » pour leur trouver un candidat malléable et corvéable à merci. Qu’ils ont dilapidé les ressources publiques pour ce faire et qu’ils ont engagé durant 19 mois une grande mascarade faisant croire en un candidat ayant un programme, indépendant et qu’ils ont été totalement neutres dans cette élection.

Ce qu’avoue Mohsen, met les militaires dans une situation d’accusation qui explique exactement le pourquoi de leur retour au pouvoir. Ils ont tout manipulé depuis le 3 août 2005 et ils ont piétine la dignité et dénaturé la volonté de tout un peuple.

Et quand leur accusation sans équivoque vient de l’une de leur créatures« Mohsen » ,alors cela pèse lourd dans le témoignage à charge à verser au dossier du complot ourdi par les militaires contre la Mauritanie , son peuple et ses institutions depuis plus de 30 ans.

Alors la question qui résulte pour tout esprit doué de raison, après avoir lu Mohsen est la suivante :

Comment peut-on croire aujourd’hui, des militaires qui ont menti à tout un peuple, qui ont manigancé leurs coups, qui ont manipulé des élections et des électeurs et qui ont usé de trafic d’influence à tous les échelons du pouvoir pour faire élire un homme au mépris de tout un peuple ?

En somme, Mohsen en révélant ce que les militaires ont fait depuis le 3 Août 2005, vient aussi bêtement que cela nous dire que :

- Les militaires à la tête desquels se trouve Aziz sont de fieffés menteurs, que ce sont des traitres à la cause de leur pays, qu’ils ont tout trafiqué et qu’il a été leur propre « instrument » criminel.

- Le coup d’Etat du 6 Août 2008, est une continuité de cette mascarade et que tout ce qu'a dit Ould AbdelAziz dont notamment de « sauver le pays » est un mensonge éhonté visant uniquement à sauver son grade. Car tout ce qu’il a fait, précédemment, en trafic et manipulations montre que c’est un homme indigne de confiance. Car comment faire aujourd’hui confiance à ce même homme qui a fait tout cela ?

Conséquences : la « nouvelle transition » prônée par Aziz , et auxquelles appellent les "journées de concertation" sera encore une réutilisation de Mohsen et autres personnages similaires pour aboutir au même résultat de Mars 2007. Une nouvelle marionnette élue président, avec Aziz aux commandes.

Mohsen en avouant tout ce qu’il a dit contrairement à ce qu’il croit est bien tombé dans son propre piège. Car dans sa précipitation de montrer que Sidioca est sa « créature », il prouve davantage qu’il est lui-même une créature des militaires et qu’il a tout simplement accusé ses «amis » les militaires d’être manipulateurs et coupables de tous les malheurs institutionnels.

Voilà ce qui s’appelle mordre la main de celui qui vous nourrit. Même la race canine ne le fait point.

Et paradoxalement, c’est Mohsen Bel Hadj qui doit certainement prier pour que ce qu’il a dit ne soit pas vrai.

Car si cela était vrai, qui serait alors passible de la Haute Cour de Justice , de la Cour Criminelle , de la Cour martiale, de la forfaiture parlementaire et de la trahison électorale ?

Aziz, Mohsen et leurs créatures. Inccubes et succubes du pouvoir, au pouvoir. Un viol collectif de la dignité d’un peuple.

Pr ELY Mustapha

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Poésie de la douleur.