vendredi 25 juillet 2008

Il faut bastonner les journalistes.


Il est important de savoir qu’un journaliste qui n’a jamais reçu de raclée ne peut comprendre ce que vaut la liberté d’expression. On ne fait pas d’omelette sans casser des œufs.

Comment voulez-vous qu’une profession composée d’une frange importante de peshmergas, ne subisse pas ce qu’elle a fait subir au peuple mauritanien durant ces vingt dernières années de plomb.
De la désinformation au service du pouvoir, du colportage de ragots, du trafic d’influence, du cirage de pompes officiel, du retournement de veste spectaculaire, des articles et dépêches vendues, de la sournoiserie déguisée en profession, de la vindicte de collègue, du mouchardage, de la mauvaise foi en tout et en rien, de la corruption pour servir de plume, et de mesquinerie pour servir d’oiseau.

Oui, bastonner les journalistes ce n’est qu’un juste retour des choses…et du bâton.

Bastonner toujours, il en restera quelque chose. Ces oiseaux à plume ont la peau dure, ils ont traversé tous les régimes et malgré l’honneur que leur fait la police, ils ont toujours la peau lisse…pour l’Intérieur.

Un journaliste doit d’ailleurs être bastonné toutes les 24 heures car, en fait, cela crédibilise vraiment ce qu’il écrit...et sa profession tout entière.

Un journaliste qui ne reçoit jamais de baffes, doit certainement écrire des recettes de cuisine.

Or un article détonnant ça mérite l’attention et quand on attire l’attention , eh bien, on est sous les feux de la rampe et il faut payer sa célébrité. Dans d’autres pays on vous reçoit sur un podium en Mauritanie on voit reçoit à coups de bâton. A chaque pays sa culture. Et si par les bastonnades on peut faire changer un journaliste d’avis on ne peut bastonner tout un peuple. Alors pour plus de commodité bastonner le journaliste est plus approprié.

Nos journalistes n’ont que ce qu’ils méritent. Pourquoi bon Dieu se hasardent-ils à écrire des articles qui vont leur entrainer des bastonnades ? Pourquoi vont-ils chercher des sujets si sulfureux. Des sujets dont la seule évocation entraine un « graissage» automatique des bâtons ?

Pourquoi écrivent-ils sur telle personnalité mauritanienne en vue, ils auraient bien pu écrire sur le Secrétaire général des Nations-unies et ils n’auraient pas été bastonnés. Pourquoi cette personne et pas la reine Elisabeth II ou le prince de Monaco ou mieux encore Sinjouchimpanzi 1er, Roi de Papouasie ?

Ne vous posez pas la question c’est stratégique, le journaliste cherche les difficultés, il cherche à être bastonné et quand c’est par les proches de la victime c’est encore mieux. Il aura mis en œuvre de façon originale l’adage national « el aghrabou thouma el agrabou ».

Pourquoi écrivent-ils sur des juges qui ont reçu un bakchich ? Pourquoi ne laissent-ils pas certains nos magistrats profiter un peu de l’air du temps ? Pourquoi au lieu d’écrire sur nos vaillants magistrats n’écrivent-ils pas sur ceux du Venezuela et de Terre-neuve ? L’éloignement leur sera profitable en termes de poursuites judiciaires.

Non! Au lieu de cela, nos journalistes se préoccupent de faire des enquêtes sulfureuses qui les mettent derrière les barreaux.

Mais ainsi, et de proche en proche le journaliste se fera une notoriété. Car « être bastonné » en Mauritanie équivaut au prix Pulitzer. Le journaliste gagne une notoriété qu’il n’aurait pas eue s’il était resté à éplucher les procès verbaux de la voirie municipale.

Notre journaliste a bien compris que s’attaquer à une personnalité, à un procureur, à un notable en vue était un filon journalistique précieux et fort médiatisé. C’est comme être un reporter de guerre sur une frégate israélienne avec en face le Hezbollah, c’est un journaliste martyr.

Donc, mes amis, encourageons la bastonnade de journalistes car cela a des vertus certaines comme le pavot a sur les drogués. Ça les guérit.

Un journaliste bastonné , c’est une forme originale de redynamisation de la profession en lui conférant sa place dans la société. Une société démocratique où rien ne presse pour appliquer le code de la presse, où le code pénal n’est pas vital, où le respect des institutions s’apparente à un ragot de ménagère.

Au moins un journaliste battu, ou emprisonné, aura écrit un autre article bien plus important; celui que ceux qui l’ont battu ou emprisonné ont imprimé sur son corps et dans les consciences: les preuves irréfutables d’un Etat de non droit.

Pr ELY Mustapha

4 commentaires:

  1. Mr. Pr. Ely,

    Avec tt le respect que je porte pour toi.
    Le journaliste qui se respecte peut ecrire sur toute personnalité qu'il veut (magistrat, ministres etc.), mais il faut qu'il ait des sources fiables pour ce qu'il va écrire.
    La loi protege les personnes (el aarad) et le fait d'arreter un journaliste est normal (après tt ils sont des citoyens normaux qui repondent devant la loi et n'ont pas de protection diplomatique!), et l'enquete doit mener à la verité.

    Je suis un peu allergique à ces titres de tous sites web : Arrestation d'un journaliste, comme si les journalistes sont exhonorés et doivent agir comme ils veulent.
    Mais, je suis contre l'arrestation non justifiée de tout citoyen de rim.
    Et puis, ce journaliste particulièrement pratique le raquetage avec son torchon de journal et en fait fortune. Donc, il doit assumer, payer les meilleurs avocats et laisser le peuple tranquille, car ca se joue entre maffieux et ne nous concerne pas.

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  2. BONJOUR CHER AMI,
    Voilà ce que j’avais écrit le 27 mai 2008 il y a 2 mois , 2 semaines après la formation du 1èr Gvt WAGHF.Le commentaire ci bas illustre parfaitement bien les propos du Professeur et je suis aussi d’avis ,comme lui , que nos journalistes n’ont eu que ce qu’ils méritent.Jugez en plutôt de vous même d’après les manquements déontologiques que je relate ci dessous !
    Décidément,la pandémie se propage vite et la "serie noire" continue de plus belle! Les médias contaminés rivalisent d’impétuosité et de frénésie dans l’art de la flagornerie et de la cajolerie pour encenser Sidioca et sa "cour des miracles" ex-néo-Tayiste tout en vouant aux gémonies l’opposition non encore subornée voire les honnêtes gens que celà ulcéreraient.Comme moi ,les auteurs des commentaires qui m’ont précédés et la masse aphone et vulnérable!

    Cette semaine,BILADI a glorifié l’ordre de la pensée unique ,de l’alignement,de la soumission et de l’éffacement ! Ils en sont même arrivés à traiter l’opposition de NIHILISTE ,imputation très grave sachant que le nihilisme politique est une attitude subversive voire carrément anarchiste.Ce sont des nihilistes serbes qui ont provoqué la 1ère guerre mondiale en assassinant l’héritier austro-hongrois du trône avec les conséquences que tout le monde sait.Selon ce journal ,faire de l’opposition serait une activité "ANAR",ceci est vraiment très préoccupant et troublant!Traiter l’opposition non encore assujettie ou asservie de NIHILISTE reviendrait à ANNIHILER ,justement, toute contestation et contradiction dans notre démocratie!
    Je ne serais donc pas surpris qu’AOD ,SARR ainsi que certains militants fassent des séjours réguliers derrières les barreaux comme des "temps nostalgiques" de Taya!Oui ,la place des anarchistes et nihilistes qu'ils sont "devenus" est bien la prison.

    OUMÈRE de la TRIBUNE avait ,avant celà ouvert les hostilités avec un tir de balayage nourri sous forme de remontrances fallacieuses dans un requisitoire spécieux digne des inquisiteurs médiévaux.

    Et voilà que TAHALIL HEBDO se met de la partie en tirant des boulets rouges sur tous ceux qui s’aviseraient de lever le petit doigt;Tahalil Hébdo le fait en prônant la politique minmaliste du moindre effort et en laissant croire ,perfidement,qu’à l’impossible nul n’est tenu, surtout pas Sidioca et sa coterie d’éctoplasmes saccageurs !
    Mais ,personne n’est dupe en Mauritanie,le peuple affamé ne demande pas le maximun ni même l’optimum, il demande tout sobrement et pudiquement le MINIMUM pour ne pas crever de faim ,de maladie ou d’ignorance!

    Et tout logiquement ,au vu des éditoriaux que nous ont servis ces journaux qui passaient pour être plus ou moins crédibles,il est à craindre que l’on ne soit en train de faire le lit du TOTALITARISME NÉO-TAYISTE. Manifestement, l’engeance réinstallée n’a pas perdu du temps pour afficher ses vélleités déclarées AUTOCRATIQUES,DICTATORIALES ET DESPOTIQUES !Les relais sont déjà en place et les décors ne sauraient tarder à être plantés avec la complicité de médias asservis pour la cause comme ceux déjà cités et bien d’autres encore.
    Même les plus insoupçonnables n’ont pu tenir 2 SEMAINES après la formation du nouveau Gvt.Oui en deux petites semaines seulement, nos journalistes qui sont par vocation les premiers à humer l’air du temps ont "COMPRIS" et se sont mis "SPONTANÉMENT"" et "HUMBLEMENT" au PAS en faisant PROFIL BAS!
    Après une année passée à faire du sur-place ,Sidioca se propose ,pour l’interminable solde de son mandat, de nous démontrer que l’Histoire n’est décidément qu’un étérnél recommencement.
    "Taya est mort ,vive Taya".

    Khalil Balla Gueye-Düsseldorf

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  3. Cher prof,merci de me faire sourire et rire á la fois grâce a votre genie de denoncer ces comportements inapropriés de certains de nos "journalistes"( qui soufflent le chaud et le froid á leur bon vouloir dans un but purement personnel)Merci c'est toujours un regal pour moi de faire un tour par votre blog.
    PS: je crois que le precedent anonyme n'a pas compris ce que vous avez écris.
    Merci

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  4. Mamma mia Prof ! Si vous n'existiez pas, il aurait fallu vous inventer.

    Je crois qu'en dehors de Grizzly, les deux commentateurs sont soit un juge corrompu et/ou un trafiquant de drogue notoire. Si je me souviens bien, la première bastonnade de journaliste s'est passée à NDB où un supposé peshmerga a osé critiquer Khattou. Et depuis cela ne s'arrête pas. Bravo. A-

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Poésie de la douleur.