mardi 21 juin 2016

La politique d’Aziz : la terre brûlée



Phagocytose
 
La stratégie d’Aziz est celle de la « terre brulée». Elle consiste à saper devant tout mouvement qui se crée, la possibilité de progresser et de se développer. Et cela en lui enlevant ses moyens, en les corrompant ou en les attirant à lui.
Cette politique est à la base d’une stratégie militaire qu’Aziz à redéployée dans le monde politique.
« La politique de la terre brûlée est une tactique consistant à pratiquer les destructions les plus importantes possibles, impliquant, en cas de conflit militaire, de détruire ou d'endommager gravement ressources, moyens de production, infrastructures, bâtiments ou nature environnante, de manière à les rendre inutilisables par l'adversaire. Cela peut concerner une tactique offensive, consistant à ravager les territoires de l'adversaire afin de l'empêcher de reconstituer ses forces ou de trouver un refuge, ou bien une tactique défensive consistant, face à une armée d'invasion, à se déplacer ou à se retirer (retraite) en détruisant ou en brulant tout derrière soi (habitations, récoltes, bétail, routes, ponts, moyens de communications et de production), afin d'ôter à l'ennemi toute possibilité de ravitaillement.
Au sens figuré, cette expression désigne aussi l'attitude d'une personne qui, risquant de perdre face à un adversaire, saccage la place que celui-ci s'apprête à prendre afin de minimiser ses gains et de gêner toute progression ultérieure. » [1]

Les exemples sont à ce propos fort illustratifs depuis l’arrivée d’Aziz au pouvoir et amplement relayés par les médias. Pour les islamistes (I), le mouvement du 25 février (II), le mouvement estudiantin (III), l’opposition (IV) c’est la même stratégie. 

I) L’assagissement des intégristes : La raison sans raison

L’on se rappelle la volonté du pouvoir de ramener à la « raison » les intégristes emprisonnés en leur envoyant les oulémas en prison et en leur dispensant des montants financiers en contrepartie de leur renoncement à leurs activités. Aziz pensant ainsi récupérer le mouvement intégriste en amadouant certains de ses membres virulents. Sur ce plan, l’échec a été cuisant. Refusant sa « raison » ils ont été expédiés dans un coin du désert au mépris de tous les principes des droits de l’homme. N’ayant pu les « phagocyter », il s’en est débarrassé.

II) Le mouvement du 25 février : manipuler pour diviser 

Lorsque les jeunes mauritaniens, à l’instar de ceux de la sous-région se révoltèrent, Aziz trouva le moyen de les diviser à travers des jeunes recrutés à cet effet et qui se constituèrent en « partis » soutenant Aziz et dénigrant le mouvement, allant même jusqu’à s’identifier faussement à d’anciens membres de ce mouvement pour entrainer son éclatement. La politique de la terre brûlée, a consisté à mobiliser une partie de la jeunesse désœuvrée et intéressée pour contrer une autre qui menace son régime. La première a été présentée comme le véritable moteur du mouvement du 25 février entrainant ainsi des difficultés de déploiement pour ce dernier.

III) le mouvement estudiantin : nommer pour neutraliser

Lorsque le mouvement revendicatif s’est amplifié à l’université, Aziz s’est aussitôt entouré d’un recteur et d’un étudiant dirigeant d’un des mouvements. Le premier fut nommé chef de cabinet, le second conseiller au cabinet. Ces deux “nommés” firent un travail de fond pour assagir le mouvement dont on n’entend plus guère parler aujourd’hui. Aziz a pris les devants en intéressant des acteurs du mouvement.

IV) L’opposition : diviser pour régner.

Si, aujourd’hui et à juste titre, un bon nombre de partis de l’opposition crie au « scandale et à la trahison », c’est parce que Aziz a su phagocyter certains partis pour assoir ses desseins de pouvoir (sinon à quoi servirai le « piège à merles » du dialogue ?).
L’accord tacitement signé, avec Boidiel et autres compères (dont Ould Boulkheir) n’aurait d’autres objectifs que de mettre en quarantaine le reste de l’opposition et fortifier le pouvoir du général.
C’est un accord qui n’est que l’expression de la politique de la terre brûlée : diviser l’opposition et la priver de ses moyens dont le premier est son unité face au pouvoir. Sans unité et divisée à propos d’un accord, l’opposition sombre dans les chamailleries et les coups bas. Et cela arrange le pouvoir. Il en profite à travers le temps qu’il gagne (continuant ainsi à « gérer » le pays) et à jouer « l’arbitre » du match qu’il a gagné d’avance. La diversion (technique très militaire) est alors au rendez-vous : éparpiller l’attention et les efforts (« dissolution du Sénat », « provocation des harratines », « dialogue au compte-goutte », « déclarations provocatrices de ministres en service commandé» etc.)
Quel est l’instrument de cette stratégie de la « terre brûlée » ?  Simplement la « phagocytose ». Connue dans le monde cellulaire, la « phagocytose » est une forme de capture d’éléments à détruire se trouvant dans le milieu ambiant. Soit que ces éléments menacent l’organisme soit qu’il s’en nourrit.
Depuis l’arrivée d’Aziz au pouvoir, son régime ne fait que « phagocyter » les mouvements, les biens et les personnes. Il happe tout mouvement partisan ou populaire qui le menace, et produit immédiatement son contraire (partis et jeunesse manipulés) pour le neutraliser, il s’approprie les biens de l’Etat (à travers les privilèges qu’il octroie à ceux qu’il phagocyte) et immobilise les personnes qui le contredisent (à travers son système judiciaire et pénitentiaire). 

Pr ELY Mustapha

[1] Wikipédia

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Poésie de la douleur.