jeudi 16 octobre 2008

A l’étable du maréchal ferrant

-
Des cavaliers devenus écuyers


Ely ould mohamed Vall, et mohamed ould Abdel Aziz leur doivent toute leur « gloire » putschiste.

Nul ne pourrait nier que c’est le putsch du 8 juin 2003 qui a ébranlé les fondements du régime de Ould Taya, alors que les deux personnages cités plus hauts se morfondaient dans leurs emplois au service de ce dernier. Ce sont les "cavaliers du changement" qui ont fait reprendre espoir à la résistance à l’oppression et détruit l’image d’infaillibilité du régime de Ould Taya.

Le coup d’Etat du 3 août 2006, n’est qu’un aboutissement de cette onde de choc qui a ébranlé le pays un certain 8 juin 2003. Depuis, les cavaliers en déroute avaient subi les pires exactions, de procès en procès, isolés, démunis rayés du corps militaire ils ont souffert le martyre.

La transition venant, ils se constituèrent dans un parti qu’ils appelèrent « Hatem » et se lancèrent dans l’expérience démocratique. Ils participèrent aux élections, cautionnèrent les élections démocratiques et approuvèrent les autorités élues. Les cavaliers du changement avaient donc béni le changement démocratique et ils participèrent au dialogue avec les autorités démocratiques auprès desquelles ils revendiquèrent la participation à la gestion à travers un gouvernement d’Union nationale…

Et voilà que le second putschiste passe à l’acte et confisque le 6 août 2008 la démocratie naissante. Et les cavaliers du changement devinrent…. des écuyers.

Des écuyers au service de celui qui justement un certain 8 juin les mit en déroute par son allégeance à celui qu’ils voulaient renverser. Celui qui les poursuivit par monts et par vaux en concert avec le directeur général de la sûreté de l’époque qui n’était autre que le putschiste du 3 août 2006… Et qui les rattrapèrent à la frontière et qui les mirent aux fers.

Aujourd’hui, les cavaliers du changement sont au service d’un putschiste qui a renversé la démocratie qu’ils ont cautionnée et à laquelle ils ont participé. Ils sont devenus des écuyers dans l’étable du pouvoir.

Il est fort probable, que ces cavaliers réduits en écuyers, reçoivent une influence qui les soumet à un diktat qu’ils ne peuvent refuser.

Vu leurs voyages en Libye auraient-ils conclu alliance avec le leader libyen Kadhafi en contrepartie de leur soutien à la junte ?

Ont-ils cru en la junte pour leur rendre leurs droits matériels et moraux usurpés, les réintégrer dans le corps militaire ou les faire participer au pouvoir ?

Lorsque l’on voit aujourd’hui dans les médias, un responsable de Hatem, ould kaabach, faire ses doléances au nouveau maître de l’étable et reconnaître que le soutien des cavaliers du changement à son putsch n’ a pas permis de résoudre leur situation on a comme une impression de déjà vu dans la cour des miracles. Et que, hélas, c’est la déception qui fut le lot de leur cavalcade dans les allées de l’écurie du maréchal ferrant.

Comment les cavaliers en sont arrivés à lâcher le harnais de leurs chevaux pour se mettre au service d’un Maréchal ferrant ? Est-ce cela le code de la chevalerie ?

Que s’est-il passé pour que les « virulents » cavaliers de 2003 fassent désormais fi du code de la chevalerie ?

Quand des hommes, durant la pire période de la chape de plomb sous ould Taya, prennent les armes au péril de leurs vies, alors que personne n’osait le faire ; quand des hommes ont défié pendant plus de cinq ans les pires exactions du régime et de ses substrats (aujourd’hui putschistes au pouvoir), l’on ne peut que se demander comment ils peuvent aujourd’hui accepter de se mettre au service de la dictature, de l’omnipotence et de l’illégalité ? En somme, tout ce qui, contre lequel ils se sont battus et qui a coûté la vie à bien des innocents.

Quand un cavalier accepte de devenir écuyer dans l’étable d’un maréchal ferrant, il est plus à plaindre que son cheval.
-
Pr ELY Mustapha.

1 commentaire:

  1. On les avait oublié ces cavaliers-là. Quand j'ai lu une ou deux de leurs messages de campagne, je les avais oublié. Ils étaient au service de Gaddafi quand ils ont fait le coup contre Ould Taya et le sont maintenant au service de Aziz. Je ne sais meme pas pourquoi ils avaient voulu faire un coup d' etat in the first place. 2003 a ete l' annee de tous les dangers pour le pays: c' etait le debut de la decouverte du petrole, des appetits de putshistes dans l' armee et la grosse manipulation des djihadistes dans la region sahara-sahel avec la prise en otage de 32 touristes par l' agent de la DRS algerienne El Para et vous connaissez la suite.

    Qui a jamais pense que les cavaliers pouvaient etre autre chose que des ecuyers? Je n' ai pas eu de doute un seul instant. Celui qui a mis a nu le regime de Ould Taya est Gaddafi, pas les cavaliers qui etaient des ecuyers, depuis l' integration de leurs tetes dans l'armee en 1984.

    Excellent rappel Prof et tres bonne retrospective historique de notre pays. Pourquoi ce sont toujours les militaires au pouvoir? En fait c' etait des ecuyers et ils le resteront, comme en fait ceux qui accrochent au pouvoir.

    A-

    RépondreSupprimer

Bienvenue,

postez des messages respectueux des droits et de la dignité des autres. Ne donnez d'information que certaine, dans le cas contraire, s'abstenir est un devoir.

Pr ELY Mustapha

Nombre total de pages vues

Nombre de visiteurs

Poésie de la douleur.