vendredi 13 mai 2011

Comment apprendre la langue française…et les autres langues

Une langue peut-elle acculturer un peuple ?

francafriqueIl ne fait pas de doute que la connaissance d’une langue est une extraordinaire ouverture sur le monde et sur ses cultures. Apprendre une nouvelle langue est un enrichissement sans pareil à la fois pour les rapports entre les hommes, les sociétés et les civilisations. Et il ne s’agit pas seulement d’un enrichissement linguistique facilitant la communication et la compréhension de l’autre, mais la connaissance d’une langue introduit dans le cœur et l’esprit de son détenteur l’humanisme et la tolérance. Les arabes grands voyageurs, commerçants et conquérants avaient compris cela. Ils ont traduit dans une tradition millénaire, en adages, proverbes et maximes l’importance de la connaissance de la langue de l’autre :

  •   « Qui apprend une langue s’enrichit en humanisme »
  •   « qui apprend la langue d’une communauté se prémunit contre sa haine »
  •   « Qui ignore une chose (culture) à tendance à la haïr »
  •   « Parle aux gens la langue qu’ils comprennent »

Le prophète Mohamed, Paix soit sur lui, incitait à aller quérir le savoir même en chine !

C’est autant dire la place dans laquelle la civilisation arabo-musulmane a mis l’apprentissage des langues en tant que véhicule de fraternité dans le savoir et la culture.

Hélas ! Aujourd’hui certaines langues n’entretiennent plus ce rôle, elles sont devenues de véritables instruments aux mains de pays appuyés par des individus dans un but d’acculturation manifeste.

Ces propos peuvent sembler curieux. Car d’aucuns pourraient se poser la question : Comment une langue peut être un instrument d’acculturation ?

Pourtant, il ne s’agit pas d’une vue de l’esprit mais d’un amer constat de tous les jours face à ce que certains pays, groupes ou individus font de leur langue. Un instrument d’une acculturation qui ne dit pas son nom. Examinons ce cas pour une langue que nous utilisons dans nos échanges quotidiens : le français.

D’abord, donnons la définition de ce que nous entendons dans les limites de cet article par « acculturation ». L’acculturation est le fait de perdre sa propre culture, soit en lui substituant une autre culture, soit en l’ignorant.

Cette acculturation est due, pour la langue française, à trois facteurs : d’abord, la politique linguistique de la France à l’étranger, appelée communément « francophonie » et qui considère le  français comme « un moyen de modernité », ensuite le comportement d’intellectuels « snobés » par la langue française (dans le système éducatif) , et, enfin, l’ignorance manifeste d’une classe sociale acquise au français et qui considère cette langue comme la panacée pour son développement socioculturel (I). Cette acculturation a des incidences non négligeables sur l’éducation et sur le développement économique et social du pays (II)

I- Les facteurs de l’acculturation

Les trois facteurs  contribuant à l’acculturation sont : Le leurre du français comme moyen de modernité (1), le comportement de certains intellectuels, « snobés » par la langue française (2), et d’une classe sociale acquise au français (3).

1- Le français, moyen de modernité : Un leurre permanent.

Il est indéniable que l’utilisation de la langue française a eu des aspects positifs indéniables :

• Le français a permis a des communautés de langues différentes de pouvoir communiquer entre-elles, notamment dans les pays africains ;

• Le français a permis une ouverture sur la culture française et celles de pays francophones.

Ces aspects ont, cependant, constitué un arbre qui cache la forêt. Et c’est moins dû à la politique d’un pays qui, somme toute, défend sa culture et ses intérêts dans le monde, que ce que nos pays, à travers leur système éducatif, font de la langue française.

La charte de la francophonie considère que le «français est un héritage », « précieux » souligne-t-elle. Mieux encore, elle affirme que le français est un moyen d’accès à la « modernité ».

Mais ce que ne mentionne pas cette charte, c’est que le français est un « héritage » forcé et que la langue française, n’est pas forcément un moyen d’accès à la modernité mais avant tout, un instrument vital de la stratégie géopolitique de la France.

Ainsi, l’on devrait moins considérer le « français » comme un héritage que comme une langue qui, parmi toutes les autres, pourrait contribuer à la communication et au dialogue. Et qu’en faire « un héritage », revient à la mettre au niveau d’une transmission d’une langue héritée d’une filiation qui n’a jamais existé. A moins que l’on revienne aux concepts de mère-patrie et à la philosophie de la « françafrique ».

La stratégie linguistique de la France à l’étranger, à travers toute l’instrumentation politique et économique au service de sa « coopération internationale », ne fait pas perdre de vue que l’intérêt premier de ce pays est « le rayonnement linguistique et culturel de la France » dans le monde. Affirmer le contraire en s’appuyant sur les concepts francophiles de « communauté de langue », « d’échanges culturels », « de coopération », relève d’une naïveté qui n’est pas permise. Naïveté qui hélas ; prédomine chez nos élites francophones. Nous y reviendrons plus loin.

Quant à l’affirmation selon laquelle le français est un moyen d’accès à la  « modernité », elle mériterait une révision fondamentale. Au contraire pour beaucoup de pays le « français » est devenu un handicap vers l’acquisition du savoir et la maitrise de la technologie.

En effet, le français imposé à ces pays, ou l’ayant volontairement adopté, les a placés dans une situation de dépendance vis-à-vis de la langue française par laquelle « ils boivent et respirent ».

Ce qui n’est pas sans conséquence sur leur devenir, culturel, scientifique et technologique.

Le français aujourd’hui n’est pas le véhicule des technologies avancées, ni de la recherche de pointe, ni des idées d’avant-garde dans le monde de la littérature et de la pensée mondiale.

Le français n’est dans le contexte du savoir, de la connaissance et de la technologie qu’une langue de seconde zone. C’est une langue de « traduction » de ce qui se fait ailleurs, en savoir, littérature, technologie dans les puissances anglophones et d’autres pays asiatiques.

Les pays qui utilisent le français sont dans une voie de développement de « seconde main ». Le français est un simple canal de transmission avec les problèmes qu’un tel canal peut engendrer et les manipulations qu’il peut subir.

Aujourd’hui, les pays francophones sont, à travers le français dans une dépendance que modulent les détenteurs des leviers de la francophonie.

Certains pays francophones ont compris cela et développent d’autres voies pour sortir de cette situation. Il en est ainsi, notamment du Rwanda qui est devenu en 2009,  le 54e pays membre du Commonwealth. “ Cette adhésion s’inscrit dans les efforts entrepris par le président Paul Kagamé pour tourner le dos au monde francophone, et arrimer son pays au monde anglo-saxon.”

Déjà en 2008, la ministre rwandaise de l’Education Daphrose Gahakwa annonçait, à l’AFP, que “ L’enseignement secondaire et universitaire sera désormais dispensé exclusivement en anglais au Rwanda.”

Une telle attitude s’explique par un constat, de plus en plus ressenti par les francophones, que le français sert d’écran entre ces pays et tout ce qui se fait ailleurs. La littérature scientifique et technique française ne fait souvent que traduire les innovations qui se font ailleurs, elle même parfois un miroir déformant non voulu (comme c’est le cas de toute traduction) ou voulu (la rétention de l’information ou sa cession au prix fort).

Cet article n’est pas une apologie de l’anglais et nous n’allons pas dénier à la recherche scientifique et technique française dans plusieurs domaines son intérêt mais me constat est là: elle reste toujours moins avancée et dépendante elle-même pour son développement des recherches dans d’autres puissances (USA notamment)

Il suffit pour cela de faire une simple recherche bibliographique sur internet pour saisir l’infime place qu’occupe le français dans les sources du savoir scientifique, technique et culturel dans le monde.

On comprend donc que cette affirmation de la francophone comme « moyen de modernité » peu même s’avérer dangereuse pour les pays qui arriment leur développement à l’utilisation exclusive du français.

L’apprentissage du français doit se faire dans cette optique. C’est-à-dire ramener le français à ses justes proportions mondiales, connaitre la culture française et savoir qu’elle n’est pas universelle, d’autres cultures se développent bien plus rapidement et donc ne pas, au nom d’une quelconque recherche de modernité la substituer à sa propre culture.

Bien que la charte de la francophonie affirme haut et fort que la francophonie est une communauté dans « le respect des cultures », il n’en demeure pas moins que c’est un vœu pieux.

Car les moyens financiers, culturels, médiatiques et autres utilisés par la France font que le « francophone » finit par faire l’amalgame puisque sa propre culture, n’ayant pas les mêmes moyens, finit par être réduite en minorité.

2. Les intellectuels du « français » : la dangereuse conviction de la primauté d’une langue étrangère

Enseigner une langue ou l’utiliser ne doit pas s’accompagner d’une volonté de porter atteinte à l’identité culturelle. Le français n’échappe pas à cette règle.

Malheureusement beaucoup d’intellectuels acquis à la langue française, en ont fait non seulement un moyen de communication, mais s’en servent comme un instrument de substitution permanente à leur propre langue mais aussi et surtout de substitution de leur propre culture lui préférant celle que la langue française véhicule ; Langue française véhiculant principalement la culture française et accessoirement les autres cultures.

Cette lame de fond est constituée «d’élites »soutenues par une coopération française qui en fait des « têtes de pont » dans les pays où la langue française est présente.

N’en déplaise aux défenseurs de la langue française, et malgré la sincérité de certains d’entre-eux, la langue française ne véhicule pas une culture « francophone » mais une culture française.

Car la culture francophone n’existe pas. Il n’a que des cultures que la langue française véhicule… et c’est là où il convient de faire attention à ne pas confondre la « culture » et le support linguistique qui la véhicule. Cet amalgame est destructeur de la culture elle-même et promoteur de la langue française.

Et c’est là où le « danger » de la langue française pour les cultures, notamment africaines, prend toute sa dimension.

En effet, une culture a besoin de sa propre langue pour assurer sa pérennité et son développement, or l’on remarque que l’utilisation de la langue française comme vecteur de ces cultures s’il sert à les faire connaitre, n’en constitue pas moins une aliénation qui n’est pas sans conséquences sur la transmission, l’intégrité et la pérennité de ces cultures.

Un certain nombre d’intellectuels continuent à ignorer ce fait. Consciemment ou inconsciemment, ils participent à cette sape psychologique dont le résultat est d’entrainer la conviction du caractère obligatoire du français comme moyen impératif, sinon exclusif d’une communication scientifique ou culturelle véritable.

Une culture a besoin de sa langue. Toute culture qui voudrait de développer à travers une langue qui n’est pas la sienne y perdra son âme et finira par dépérir soit par assimilation soit par transformation.

francophonie

II- L’impact de l’acculturation par la langue sur l’Education et le développement économique et social.

On n’ignore sciemment pour des intérêts partisans et d’élites que c’est la culture qui est le vecteur premier du développement. En effet la culture est un organisme vivant qui a une sensibilité, une nature propre (1) et nourrit des structures mentales et des logiques que l’envahissement d’une langue étrangère risque de “dénaturer” , détruisant par là même des richesses intellectuelles de communautés entières les réduisant à d’autres logiques et d’autres valeurs (2)

1. Une culture ne se “lit que dans le texte”.

La culture n’est pas, comme ou voudrait le faire croire, une collection de comportements acquis par un groupe ou une communauté du fait de son évolution historique et de son interaction avec son environnement. La culture c’est bien plus que cela. La culture, c’est d’abord une identité qui prend sa source dans une structure mentale acquise à travers une vision du monde forgée à travers les siècles et qui définit celui qui s’y identifie. L’homme sans culture est un arbre sans racines; autant dire du bois mort. La langue est justement cette racine qui alimente la culture et sans laquelle cette culture dépérit. Et si par le hasard de l’histoire coloniale, comme c’est le cas pour la « francophonie », cette culture prend pour racine une langue qui n’est pas la sienne alors elle devient un parasite. Comme ces plantes parasites qui vivent au détriment des autres et qui en partagent la vie et la mort. En somme, qui ne sont maitres ni de leur destinée ni de leur sort.

La langue étrangère  ne peut être le support  d’une culture autre  que la sienne.  Elle ne peut en peut en être qu’une simple passerelle vers les autres cultures. Celles de ceux qui ont une langue en partage, telles que les langues coloniales. Une culture, contrairement aux œuvres littéraires qui se traduisent et peuvent se lire ainsi dans une autre langues que celle dans lesquelles elles ont été écrites, ne se “lit que dans le texte”. On ne traduit jamais une culture, on ne traduit que l’idée que l’on se fait des valeurs, des signes et symboles qui la sous-tendent.C’est autant dire le piège qui conduit à sa dénaturation à travers les valeurs, signes et symboles différents que forcément la langue étrangère porte en elle.

La langue d’une culture comporte en elle-même, une essence qui lui est propre et qui  imprime à cette culture un “parfum”, des sonorités, une sensibilité qu’il est vain de vouloir restituer autrement qu’à travers sa langue d’origine.

Ne serait-il pas vain de déclamer en français les poèmes d’El hadj Malick sy  à la gloire d’El Hadj oumar Tall? Ou ceux du grand poète arabe el Moutanabi dans  une langue autre que l’arabe?

Certes, le français permet de faire découvrir une culture mais il ne peut ni la traduire ni la véhiculer. Et toute tentative de vouloir asservir une culture à une langue est une forme d’aliénation de l’identité et d’assujettissement de l’esprit. 

Alors le combat des communautés  pour qu’on reconnaisse leur langue est une lutte pour la préservation de leur identité que véhicule leur culture. Ne pas reconnaitre leur langue c’est entrainer le dépérissement de leur culture. Et l’on sait pertinemment que toute volonté de vouloir détruire un peuple commence par interdire sa langue car c’est le vecteur premier de la culture et de la référence identitaire. Ainsi en fut-il du comportement des colons blancs d'Amérique pour détruire la culture amérindienne, c’est celui des colons européens en Afrique à l’égard des communautés ethniques et tribales. Et si aujourd’hui, le français et utilisé en Afrique, et s’il est présenté comme “un héritage”, “une langue partagée”,on oublie souvent qu’il porte en lui les velléités d’une langue de substitution qui risque à terme de phagocyter les spécificités des autres langues dans une danse des mots qui est en fait une farandole d’intérêts.

En effet, les langues africaines n’ont pas , et loin s’en faut, les moyens financiers,  matériels, médiatiques et humains dont dispose la francophonie pour disséminer le français. Elle n’ont pas non plus la formidable organisation  de la francophonie et l’appareillage stratégique dont elle dispose pour étudier, programmer et exécuter sa mission francophone. C’est autant dire que les langues africaines sont d’autant plus sur la défensive que les Etats africains laissent faire, faute de volonté, de stratégie et de moyens.

2. La culture d’un peuple est la source de sa pensée et l’essence de son esprit

Une langue n’est pas un jeu de mots. Et encore moins un jeu tout court. Elle est même devenue aujourd’hui un enjeu planétaire. La langue est au service de sa nation, elle en est le meilleur messager et la clef la plus fiable pour le portail politique, économique et social des autres nations. Le déploiement de la francophonie est avant d’être une question de langue en “héritage”, un enjeu pour la France qui sait que la langue française est le meilleur outil pour “s’introduire" dans le conscient et l’inconscient des peuples.

Dans le conscient d’abord, à travers sa présence permanente que constitue sa langue comme moyen premier de communication. Elle est le modulateur premier de cette communication et sait s’en servir au mieux de ses intérêts politiques, économiques et militaires.

Dans l’inconscient, ensuite, parce que la langue française n’est pas (comme toutes les langues d’ailleurs) “neutre”. Elle véhicule une logique et une structure mentale qui influencent celles de celui qui l’utilise. Elle est le vecteur d’une culture qui a ses tenants et ses aboutissants qui ne sont pas forcément communs avec les autres cultures auxquelles elle tend à s’imposer.

Ainsi la langue française, non “maitrisée” (au second sens que l’on  donne à ce mot plus bas), risque  d’inhiber la logique intellectuelle et la structure mentale que l’individu a hérité de sa propre culture. Elle devient alors un vecteur d’acculturation à travers l’uniformisation qu’elle engendre dans les esprits et l’accaparation de l’intellect qu’elle réalise. Elle contribue aussi à l’appauvrissement de la propre culture de l’individu en la réduisant à ses propre canons linguistiques et à ses moules intellectuels.

Alors  que faudrait-il faire pour qu’une langue, comme le français,  soutenue par tant de moyens n’acculture pas les peuples? La première des attitudes, bien entendue, n’est pas de la rejeter. Au contraire, il faudrait l’apprendre et découvrir la merveilleuse culture française qu’elle véhicule. Apprendre une langue et s’ouvrir sur sa culture est un don inestimable qui, non seulement enrichit intellectuellement son détenteur, mais développe en lui un humanisme rempart contre l’ignorance de l’autre et la xénophobie.

Cependant apprendre un langue c’est la maitriser.Et ce mot doit prendre ici un double sens. “Maitriser” la langue en l’apprenant du mieux possible mais aussi et surtout la “maitriser” pour qu’elle n’envahisse pas la sphère linguistique. Qu’elle en devienne un moyen de découverte pas un moyen de substitution. Qu’elle serve la culture mais ne l’envahisse pas au détriment de sa propre langue. Et c’est là tout l’effort intellectuel qui doit être aujourd’hui fait par les élites francophones de nos pays.

 Pr ELY Mustapha

Voir articles précédents sur ce sujet:

-  “Pour une Mauritanie plurilingue

-  “Bilinguisme et langue officielle

- “La francophonie tire sa langue à la Mauritanie

Un brin de poésie sur le bout…. de la langue:

4 commentaires:

  1. merci professeur pour cette riche reflexion; j"espere que vous allez le traduire en arabe et le publier dans des sites mauritaniens. le choix d'une langue etrangere doit repondre aux criteres d'objectivité d'une maniere conscient et autonome, et le français nous enfonce dans l'isolement

    hamed

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  2. Le choix malveillant peu nationale et loin de toute rationalité ou responsabilité d'imposer de facto la langue française à un peuple raffiné pour mépriser sa culture et son identité et son ancrage civilisation a semé le désordre et la mésentente et mis en échec toute tentative de se libérer de cette culture coloniale dominante devenue désuète et nuisible. Cette situation a conduit à une confusion pour produire une génération des déracinés, malaisés, violents et stupides qui patauge dans les complexes et la pauvreté spirituelle. Cette génération perdue et déboussolée prétend que la promotion de la culture française en lieu et en place de sa propre culture lui garantirait une ouverture sur l’extérieur alors qu’elle l’enferme dans un horizon réduit à la France et son petit pré-carrée insignifiant . Ils veulent imposer cet petit horizon en régression à une population libre et authentique possédant un patrimoine culturel et civilisationnel suffisamment riche pour fonder un modèle influent au niveau international. Ainsi le choix stratégique permettant de maintenir l'identité du pays et de la culture est la langue de l'arabe et l'anglais comme un choix rationnel permettant de tirer le maximum dans les échanges avec le reste du monde, sans autre considération et en application du libre choix et du principe de la rationalité.

    mouhamed

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  3. Triste plaidoyer contre l'emploi de la langue française, car c'est elle qui nous permet de vous lire et de vous comprendre.

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  4. A Marc,

    Vous m'avez lu, mais vous ne m'avez pas compris.

    Il ne s'agit pas "d'un plaidoyer contre la langue française", il s'agit d'une réflexion sur ce que l'utilisation de la langue française peut comporter comme influence sur les cultures, notamment celles qui abandonnent leur propre langue au profit du français.


    Une culture ne s'épanouie prioritairement qu'à travers sa propre langue qui la traduit jusque dans ses structures phonétiques, grammaticales spécifiques, ses sonorités et ses mots, mais aussi sa logique interne et son esprit, pour ne retenir que cela.


    Une autre langue, telle que le français, ne pourra servir que de canal de communication avec les cultures parlant cette langue. Son apport est indéniable à la découverte, à l'échange mais elle ne saurait devenir le support premier de la culture d'un peuple.

    L'utilisation d'une langue commune, comme le français est propice au "dialogue des cultures" (cher à feu Senghor), mais elle ne saura remplacer la langue propre à ces cultures, à moins de faire de ce dialogue une assimilation des cultures.

    Comme je l'ai écrit: "une culture se lit dans le texte" jamais à travers une "traduction" fut-elle en langue française. Toute traduction est, dit-on, trahison.

    Cet article ne vise point à discréditer ou à rejeter l'usage du français, il vise simplement à dire que la culture doit être pensée et développée à travers sa propre langue. Les autres langues ne sauraient la remplacer.

    Vous écrivez « Triste plaidoyer contre l'emploi de la langue française, car c'est elle qui nous permet de vous lire et de vous comprendre. »

    Faîtes un effort. Et si vous lisiez en langues arabe, ouolof, peul, soninké ou bambara ? Pourquoi faudrait-il que nous dialoguions en langue unique ? Cela profite à qui ? Certainement pas à nos cultures.

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Pr ELY Mustapha

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Poésie de la douleur.