samedi 18 octobre 2008

De la phraséologie du général

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Le parrain de Cocody


L’on se rappelle de ce président qui bégayait et qui tout au long de ses longs (très longs) vingt ans au pouvoir n’ a parlé qu’un quart d’heure et qui parle tout seul maintenant au Qatar.

On se rappelle du moustachu qui assura une transition et qui parlait dans ses moustaches en caressant le peuple dans le sens du poil.
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On se rappelle du tout dernier président mystique, qui dura 15 mois et qui ne parlait qu'en planant dans les avions.
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Et, enfin, celui qu'on aura aimé s'en rappeler mais qu'on supporte encore actuellement et qui parle tout le temps; même à ceux auxquels il ne devrait pas du coté de Cocody.

Mais contrairement aux autres chefs d’Etat « putschistement » installés, il dispose d’une phraséologie remarquable, qui mérite attention car elle exprime la pensée profonde du personnage.

Ainsi on lui attribue cette phrase remarquable durant la dernière transition (eh, oui, il y aura d’autres transitions y compris celle en cours !) à propos d’Ahmed Daddah :

« Il ne sera jamais président même si les chinois votaient pour lui ».

Ainsi donc le général avait déjà une haute opinion de Daddah.
En effet, Ahmed Daddah pour être Président y mettrait non seulement les chinois, mais aussi les khmers rouges.

Toutefois, la question absurde mais à laquelle le général devra répondre (puisqu’il a réponse à tout) est : sachant qu’Ahmed Daddah ne reculera devant rien pour être président, comment ne serait –il pas président si les chinois (et les khmers rouges) votaient pour lui ?

La réponse du général est simple : Si les chinois votent pour Ahmed Daddah, je le prendrai en otage. J’ai pu prendre tout un peuple en otage en lui faisant croire que c’est pour son bien, J’ai pris son président en otage en lui faisant croire que ce qu’il a fait ce n’est pas bien, pourquoi ne prendrai-je pas en otage un leader de l’opposition qui ne fait plus rien de bien dans l’opposition qui n’est opposé à rien et qui ne pense qu’à son bien?

Autre phraséologie intéressante, durant l’un des premiers conseils des ministres de la junte, le général aurait coupé d’un revers de la main la parole à son ministre des affaires étrangères qui exposait les probables sanctions que l’Union Africaine prononcerait contre la Mauritanie en disant : «Passez, passez… lui-dit-il , ce n’est pas important …c’est l’Algérie qui est derrière tout ça».
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Aujourd’hui que l’Union Africaine maintien ses sanctions et que l’Union Européenne et les Etats-Unis suivent, que devrait dire le général ?

Sa réponse (puisqu’il a réponse à tout et la suite dans les idées) : « Passez…passez, ce n’est pas important… c’est les chinois de Daddah qui sont derrière tout ça… »

Autre phraséologie rapportée par les médias, le généralissime aurait dit, s’adressant à la communauté nationale et internationale opposée à son putsch : « si ce qui vous intéresse c'est seulement la personne de Sidi Mohamed Ould Cheikh Abdellahi, nous sommes capables de vous exposer sa dépouille dans les rues de Nouakchott. »

Et si cette « pensée » lumineuse » a vraiment été exprimée par le généralissime , alors on est en face d’un putschiste doublé d’un hâbleur. Car le généralissime sait très bien que son salut est lié à la personne du Président Sidi Ould Cheikh Abdallahi. Et que tant son intégrité physique que morale sont les conditions premières de toute solution pacifique.

Une telle « phraséologie », si elle est vérifiée, nous incite à dire qu'elle est absolument irresponsable et ses conséquences son éminemment graves, pour la tranquillité des esprits et pour l’avenir du pays.

Alors en définitive, le président bégayant qui n’a parlé que 15 minutes durant toute sa présidence de 20 ans, celui moustachu qui parlait transitoirement dans ses moustaches et celui mystique qui ne parlait, qu’en planant dans les avions ont au moins cela de responsable, de n’avoir jamais voulu entrainer par leurs propos le pays dans la vendetta.

Alors si ce généralissime putschiste se complait dans une phraséologie inepte à proposer des solutions aberrantes et développer des scénarii de parrain à la hollywoodienne, alors non seulement sa mise en scène est déjà bien compromise et sa réalisation lui coûtera éminemment bien plus cher, que le scénario du parrain de Cocody….Abidjan…côte d’ivoire…observatoire….
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Et si toute cette phraséologie est arbitrairement attribuée au général, alors qu'il prouve qu'il déteste l'arbitraire en rendant le pouvoir arbitrairement confisqué.

Pr ELY Mustapha

2 commentaires:

  1. l'un de vos plus excellents articles prof ely!vraiment serieusement satirique je dirais il montre qu'on est dirigé par un psycopathe qui n'hesiterai pas à enflamer le pays pour son petit interêt personnel!
    mais j'ai pas compris qui est le president qui nous a dirigé et qui a une moustache!taya?pas sur!

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  2. Le moustachu c'est Ely. Les 2 commentaires du general sont assez graves: celle accusant l' algerie et celle de manacer le corps de Sidi dans la rue. Je crois qu' il farcait dans le deuxieme cas et il disait peut-etre vrai dans le deuxieme s' il parlait de tourine ..

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Pr ELY Mustapha

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Poésie de la douleur.