lundi 28 avril 2008

Une semelle sénatoriale


La savate de Maalouma

En giflant un ministre avec sa chaussure on ne peut repartir avec l’arme du crime. Maalouma giflant le ministre avec sa chaussure serait repartie pieds nus. Extrêmement rare , en effet, dans l’actualité parlementaire internationale un ministre giflé avec une chaussure. Une gifle de la paume de la main, c’est plus commun. Mais une gifle avec une chaussure c’est rarissime. Alors pourquoi Maalouma s’est-elle référée à sa chaussure quand elle exprima l’intention ou plutôt l’expectative de gifler le ministre ? Et d'abord, pourquoi la chaussure tout court ?

I- Pourquoi utilise-ton la chaussure pour se défendre ?

La chaussure a, en psychologie, une haute valeur fétichiste. Elle exprime un attachement à soi, à sa stabilité et à son équilibre. Une chaussure qui se dérobe, un talon qui se casse et la dignité peut y prendre un grand coup proportionnnellement au nombre de personnes qui vous regardent.

Ôter sa chaussure pour accomplir un geste violent se traduit simplement par la volonté implicite de renoncer à la protection momentanée de son pied pour l’aplatir sur la figure de son prochain. Entrainant ainsi symboliquement, mais efficacement, un geste qui place la tête de l’adversaire à la hauteur du pied de son agresseur , ce qui n’est rien d’autre que l’attitude de celui qui marche sur le crâne de l’autre.
Cette symbolique de la rencontre de la chaussure et de la joue n’est pas dénuée de sens puisqu’elle prend sa source à l’origine dans le sentiment de celui qui s’arme de sa chaussure, qu’il a été agressé ou avilit par celui pour lequel le plat de la semelle est destiné. La chaussure, n’est donc pas seulement une continuite de l’habit mais un moyen d’expression de son ressentiment et une arme de rétablissement de la dignité bafouée au prorata de la dureté de la semelle.

II- Pourquoi une sénatrice utilise-t-elle sa chaussure ?

1. Ce qui est apparent

Lorsqu’on examine de plus prêt la situation dans laquelle notre éminente sénatrice a proposé d’utliser sa chaussure contre le faciès du ministre de la République, on ne peut que se dire qu’il s’agit d’une réaction d’une représentatrice d’une collectivité territoriale à l’encontre d’un ministre qui ne re présente que son département.
En somme, une réaction populaire contre une attitude bureaucratique. Seule la savate de Maalouma pouvait permettre d’en découdre. Et la sénatrice en choisissant sa chaussure a voulu exprimer, au-delà de la baffe, la situation de mépris dans laquelle on l’a placée et l’attitude méprisante des organisateurs. La chaussure est alors la plus indiquée pour confondre le chef du ministre avec la ligne basse des pâquerettes. Si la sénatrice n’a traduit son geste que dans ses paroles, il n’en demeure pas moins que même une tête à claques qui n’en reçoit pas reste, pour l'agressée, une tête à claques.

2. Ce qui transparaît

La savate de maalouma exprime bien plus qu’un simple geste non accompli à l’égard d’une personne qui fâche. La savate de Maalouma , c’est l’expression d’un ras-le-bol d’un mépris dans lequel est placée l’opposition en général et particulièrement ses militants. Les dirigeants quant à eux naviguent dans une autre sphère déconnéctée d’un réel qui les surprend.
Quand dans une opposition , des militants ne répondent même plus aux injonctions de leur direction (affaire maire de Tevragh zeina) ou quand un parti de l’opposition crie vengeance à l’éagrd d’un autre parti de l’opposition (Cas de tawassoul contre le RFD), quand l’opposition est prise dans le tourbillon de ses contradictions, de ses dissensions et de sa mauvaise gestion des évènements (engourdie par les concertations infinies avec le pouvoir) , il y a un affaiblissement généralisé, un vent de dissenssion dont profite le pouvoir en place. Une opposition neutralisée et qui se déchire, n’engendre pas le respect. Un irrespect qui se traduit jusque dans le mépris affiché à l’égard de ses militants laissés aux portes d’un palais des congrès.

La savate de maalouma, est une interpellation médiatisée sur une situation de fait qui, si elle perdure, aurait des conséquences fâcheuses sur l’image de l’opposition ou ce qu’il en reste.
Faudrait-il qu'une sénatrice brandisse dans une république démocratique sa chaussure pour prendre conscience de la dérive partisane ? Son talon d’Achille.

Pr ELY Mustapha

7 commentaires:

  1. En effet une opposition qui se clochardise, a mon humble avis. Aussi un pouvoir qui ne se democratise pas et se clochardise encore plus. Ils ne debattent pas: les uns cherchent le pouvoir et les autres s'y accrochent.

    RépondreSupprimer
  2. Bien analysé prof! Quand on a plus que sa chaussure pour se défendre on est mal barré. Maalouma ne peut rien faire toute seule. Et l'opposition s'est vendue, comme vous l'avez bien remarqué dans votre article sur le "gouvernement d'union nationale", elle veut des postes c'est tout, la Mauritanie c'est pas son soucie.

    RépondreSupprimer
  3. Beau titre: savate senatoriale, savate de Maalouma.

    RépondreSupprimer
  4. Mme Mallouma a parfaitement raison de ne pas se laisser marcher sur les plates bandes par ce ministre qui aurait dû faire preuve de plus de civilité, de temperance, sobrieté et pondération dans ses propos.
    En utilisant la métaphore "Narva enâlti" ,il n,est pas dit qu,elle voulait passer à l,acte, c,est une facon imagée de dire combien le comportement de ce ministre est blâmable et désobligeant surtout à l,égard d,une femme artiste et opposante de surcroit!
    Lever la chaussure ,lever "le coude" ou lever la main ne sont que des figures de style et le ministre ne le sait que trop bien !!
    Donc il n,y a pas lieu de faire tout un fromage de cette belle expression metaphorique restituant toute la finesse et la sagacité des gens d,Iguidi.
    A la limite ,il serait parfaitement concevable qu,une femme opposante lâchée seule et sans défense ni soutien de son parti ,dans cette arène de fauves surexcités à l,ouvrage (plan d,urgence 38 milliards à se partager) en train de dépécer leur pays ,en soit réduite à utiliser ses talons aiguilles pour échapper aux crocs de ces prédateurs sans foi ni loi.Une meute lâchée derrière un cerf !(connaît pas le feminin)
    Si Mallouma a péché c,est peut être par excés d,idéalisme ,l,artiste militante n,arrive toujours pas à accorder son violon avec la cacophonie discordante d,une opposition dégradée et lâche.
    Une artiste à l,oreille musicale et fine comme Mallouma ne peut décidément pas s,accomoder d,une opposition dissonante qui joue faux!
    Ce n,est pas une raison pour elle de décrocher, c,est tout à son honneur d,avoir su jouer juste !
    Khroutchev lui, est bien passé à l,acte en tapant du soulier sur la table à l,ONU, celà n,en a pas pour autant provoqué un tollé d,indignation et de sensiblerie similaire à celui simulé par ce ministre indélicat et son parti.
    Je ne vois pas pourquoi on semble passer l,éponge sur la litote injurieuse de Brahim Khlil "yi dor yertirlek vaghou" et insister sur le même procédé rhétorique utlisé par Maallouma.
    C,est de la mauvaise foi.
    Le "yi dor yertirlek vaghou" serait traduisible en bon francais par "tu vas passer un mauvais quart d,heure",le pire qui puisse arriver à une femme et à la limite obscène,licencieux et ordurier!
    Donc pour rassurer les fans artistiques et politiques de la "diva des sables" ,je répéterai qu,elle n,avait pas l,intention de lever la "chaussure" ou le "coude" en direction du ministre alarmiste pour rien !
    Par conséquent,il n,y a pas eu d,inconduite de la part de Mallouma,il s,est prosaiquement agi de la mauvaise(plutôt bonne) personne au mauvais endroit au mauvais moment(discussion sur le partage du « banquet d,urgence » 38 milliards ).
    C,est à se demander s,il y a toujours un timonier à la barre du RFD et des autres autres partis de l,opposition dite démocratique ?

    RépondreSupprimer
  5. La semelle d'une sénatrice vaut bien, les chaussures mal cirées de ce ministre. Lorsqu'un ministre pense de cette façon là encore en Mauritanie, c'est qu'on est sous sous sous développés encore. Moulana el avia.

    RépondreSupprimer
  6. achna wa metna nehwala!...

    emcheite an wakri nadem...

    Très beau, sacrée voix de Mallouma, grand merci pour cette musique.

    beau blog.

    RépondreSupprimer
  7. Suis pas d'accors. Maalouma a insulte le Ministre en premier. Soyons serieux

    RépondreSupprimer

Bienvenue,

postez des messages respectueux des droits et de la dignité des autres. Ne donnez d'information que certaine, dans le cas contraire, s'abstenir est un devoir.

Pr ELY Mustapha

Nombre total de pages vues

Nombre de visiteurs

Poésie de la douleur.