Par respect pour la vérité universelle et la
réputation immaculée de la police mauritanienne, il est urgent de mettre fin à
la rumeur propagée par un certain Ibrahima Ba. Cet homme ose prétendre avoir
été arrêté arbitrairement, humilié, jeté en cellule, et même soumis à la
fantaisie d’un pot-de-vin. Quelle imagination!
Tout le monde sait que notre police est un modèle de douceur. Elle accueille les citoyens avec des fleurs, sert du thé vert à la menthe, et récite des poèmes de Cheikh Saad Bou avant toute convocation. Frappes? Séquestration? Tentative d’expulsion? Non, ce sont des inventions sorties tout droit de l’esprit d’un écrivain en quête de publicité. D’ailleurs, n’est-il pas auteur d’un livre intitulé À l’aube de la folie? Le titre lui-même donne des indices.
Et même si, par hasard, des citoyens prétendent avoir vu des escadrons entiers courir après des immigrés dans les rues de Nouakchott, ce n’était que pour leur bien. Quand on les voit projetés sans ménagement dans des fourgons, c’est uniquement pour leur éviter d’errer dans la poussière et leur offrir le confort inégalé de nos cellules climatisées. Qui ne rêverait pas d’un tel luxe?
De la même façon, lorsque la police envoie quelques grenades lacrymogènes sur des manifestants pacifiques, c’est toujours avec douceur et délicatesse. Elle parfume l’air de nos quartiers et lave les yeux de ceux qui, sinon, n’auraient jamais connu la purification par les larmes. Quant aux petites bastonnades infligées aux premiers qui osent un mot de révolte, elles ne sont que des caresses pédagogiques. Après tout, qui aime bien châtie bien.
Et qu’on ne vienne pas accuser la police d’être pour quelque chose dans la mort de Souvi ou d’autres. La police n’y est pour rien. Dieu décide du moment de rappeler ses serviteurs, pas la police. Dire le contraire serait un sacrilège.
Enfin, certains insinuent que si Ibrahima Bâ a été interpellé, ce serait à cause de la couleur de sa peau. Faux procès. La police n’est pas raciste, elle est daltonienne …sauf au feu rouge.. La preuve irréfutable que la police n’a rien contre le noir, c’est qu’elle s’habille elle-même en noir, surtout au moment des manifestations. C’est une façon de se confondre avec la population, preuve de solidarité chromatique.
Et comment croire à une quelconque brutalité alors que le régime juridique de la police interdit tout écart? La Constitution de 1991, modifiée en 2012, garantit les libertés fondamentales. Le Code de procédure pénale encadre strictement toute arrestation. La loi n°2010-007 relative au statut des fonctionnaires de la police nationale impose discipline et respect des droits humains. La Mauritanie a même ratifié la Convention contre la torture en 2004. Avec un arsenal juridique aussi solide, il est évident que la police n’a pas le droit de frapper, ni de maltraiter, ni d’arrêter arbitrairement. Et comme chacun le sait, lorsqu’une loi existe, elle s’applique toujours sans exception.
Il faut aussi rappeler que lorsqu’une interpellation dure des heures, ce n’est pas pour maltraiter un citoyen. C’est parce que la police ne libère jamais quelqu’un sans lui offrir les trois verres de thé réglementaires. La lenteur de la procédure est la preuve de l’exigence culturelle: la mousse doit être parfaite. Ibrahima Bâ, au lieu de se plaindre, aurait dû remercier pour cette hospitalité nationale.
Certains affirment que leur boubou a été tiré avec brutalité lors d’une arrestation. C’est absurde. Le boubou est sacré. La police, soucieuse de protéger le patrimoine vestimentaire, ne fait qu’aider à plier le tissu pour éviter qu’il ne traîne dans la poussière. Loin d’être une humiliation, c’est une contribution au maintien de la dignité.
Quant aux accusations de corruption, elles ne tiennent pas. Quand un policier demande un "geste" financier, ce n’est pas un pot-de-vin. C’est une participation volontaire au tchinguittanisme économique. Une tradition ancienne où chacun contribue au bien commun selon ses moyens. Le policier n’est pas un corrompu, il est un collecteur spontané de solidarité nationale.
On reproche parfois à la police de ne pas répondre aux urgences. Mais entre midi et 16h, elle est en retraite spirituelle. C’est la sieste sacrée, moment de méditation et de purification intérieure. Ceux qui confondent absence et recueillement commettent une grave erreur d’interprétation culturelle.
Et quand un policier distribue quelques coups de matraque, ce n’est pas une agression. C’est une performance artistique héritée des meddahine. Chaque coup est une scansion, une note de percussion dans une symphonie nationale. Les manifestants devraient être honorés de figurer dans un tel poème vivant.
Enfin, si un détenu n’a pas le droit de prévenir sa famille, ce n’est pas une atteinte aux droits humains. C’est une marque de délicatesse. Dans notre culture, protéger l’honneur prime sur protéger les os. La police prend soin de préserver les familles de toute honte publique.
Et si un citoyen est conduit dans un commissariat éloigné, ce n’est pas un enlèvement. C’est une excursion gratuite, une initiation au tourisme intérieur. Grâce à la police, on découvre des quartiers de Nouakchott qu’on n’aurait jamais visités autrement.
Voyons les faits:
· Il affirme avoir été arrêté le 19 septembre à 16h30. Mensonge. À cette heure-là, nos policiers sont occupés à méditer sur les droits de l’homme, entre deux prières et trois séances de yoga collectif.
· Il prétend avoir été jeté en cellule comme un délinquant. Impossible. Les cellules de la police sont réservées aux pique-niques et aux cours de citoyenneté active.
· Il accuse un policier d’avoir demandé un pot-de-vin. Insulte gratuite. Tout le monde sait que nos policiers refusent même les bonbons offerts par les enfants lors de la fête de Tabaski, au nom de la transparence.
· Il raconte que, bien que ses empreintes aient confirmé sa nationalité dès 11h, il n’a été libéré qu’à 18h. Invention ridicule. En Mauritanie, la police libère avant même d’arrêter.
La vérité est simple: Ibrahima Bâ est un menteur. La police ne frappe pas, n’humilie pas, ne détient personne. Elle élève, elle inspire, elle protège. Elle est l’exemple même de la vertu. Si demain un autre écrivain ose dire le contraire, nous devrons conclure que la littérature nationale traverse une phase de science-fiction.
Ainsi, au lieu de salir l’image d’une institution si vertueuse, Ibrahima Ba ferait mieux de remercier la police pour son infinie patience. Car après tout, dans quel autre pays du monde un citoyen serait convoqué par ses propres kidnappeurs, avec le sourire, trois verres de thé, et une leçon de poésie en prime?
Maintenant, si la
police aurait, ne plaise à Dieu, séquestré
Ibrahima Ba parce qu'il et noir, c'est à lui de le prouver. Non pas de prouver
qu'elle l'a séquestré mais de prouver qu'il est….noir. Ce qui est une preuve difficile à rapporter
dans un pays ou tout le monde est noir ...mais ne veut pas le savoir. Jusqu'à ce qu'il soit sequestré.
Pr ELY Mustapha
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