vendredi 14 novembre 2008

Terminus: Lemden

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Fallait-il libérer Sidioca ?


Sidioca était-il plus utile pour les défenseurs de la démocratie en résidence surveillée que libre dans son village natal ?

La question mérite d’être posée.
Un président silencieux incarcéré est un symbole. Il incarne une résistance silencieuse qui vaut tous les discours.
Séquestré Sidioca avait une "aura" que lui conférait son statut de prisonnier. Il dégageait une image de la confiscation de la légalité, de la dictature de l’oppression qui s’exerçait sur lui. En somme, une image d’une violation flagrante du droit et de la violence à l’égard des institutions républicaines. Sidioca prisonnier, c’était la démocratie en cage. Le président séquestré motivait tous les élans pour sa libération au nom de tous les principes de la vertu républicaine. Et ça inspirait le combat et la résistance. Le silence du président était salvateur. Il valait tous les discours et motivait les troupes.

Et voilà que Sidioca est libéré. Logé à Lemden. Tenant un discours banal et reprenant langue avec son entourage.
Sidioca, comme on l’a connu avant le putsch. Lent, s’immergeant dans un entourage aux têtes bien connues pour leur passé en trompette. Un Sidioca attentiste qui renvoie une image d’immobilisme dans un cadre de doléances. Sa stratégie tient en une phrase : « je suis le président légitime de la Mauritanie et j’entérine sans regrets mes 15 mois de gestion au pouvoir ».

Sidioca d’avant, Sidioca de maintenant, sans changements.

Voilà qui n’arrangera certainement pas sa cause. Sidioca s’est replongé dans l’environnement de son entourage de conseillers, de courtisans et de ses proches, de quoi le perdre encore une fois.

Sidioca n’a pas changé d’un iota. L’incarcération ne semble pas lui avoir porté conseil.

En sortant de sa prison, Sidioca est retombé dans une autre : celle de sa léthargie politique.

Il est revenu avec la même attitude, les mêmes accompagnants, les mêmes idées et surtout la même image : Un président qui veut redevenir président. Et ce n’est pas un programme.

Si Sidioca veut gagner la bataille, il doit adopter une stratégie, non pas de la « dragée haute », mais celle de l’humilité. C’est dans cette humilité que le peuple se reconnaîtra et pourra encore lui accorder sa confiance en retour et au retour . Commencer par reconnaître que ses 15 mois de présidence furent un fiasco, qu’il ne s’est pas occupé du peuple , qu’il a ignoré sa charge à travers ses multiples voyages, bref qu’il a commis maintes erreurs qu’il est prêt à rectifier en reprenant ses fonctions. Et en utilisant ses fonctions pour réconcilier les différentes composantes de la nation au profit de l’intérêt supérieur du pays.

Un Sidioca, neuf. Revendiquant sa fonction, sûr de la légitimité de son action et prônant la légalité de toute solution à la crise. Mais ne faisant pas de son retour à sa fonction de président, le but suprême et la finalité de son action. Mais l’inscrire dans une nouvelle vision dynamique , claire expliquée et proposée afin de palier les erreurs commises.

En somme, dire « je suis le président légal et légitime », ne suffit pas pour convaincre ceux qui attendent plus que cela ; à savoir être aussi « un président populaire et préoccupé de l’avenir de son pays. Balayant les obstacles du népotisme, de la gabegie et de la corruption dussent-ils venir de sa propre famille, refusant les compromissions de la mafia politique, allant vers le peuple et agissant pour le peuple »

Sortir d’une prison physique pour retomber dans une prison morale, n’est-ce pas la pire des attitudes pour celui qui veut reconquérir la confiance perdue ?

Sidioca n’a pas compris que sa légalité et sa légitimité ne sauraient tout justifier et que, politiquement, pour rallier ceux qui les contestent au nom de sa gestion désastreuse, il doit faire un « mea culpa » salutaire. Etre président, n’est pas incompatible avec l’humilité.

Ceux qui l’on renversé l’on bien apprit qui sillonnent les quartiers populaires pour asseoir, à défaut de légalité, une légitimité.

Un président descendu de son perchoir, mis en cage puis remis en liberté. Un oiseau que l’on a fait chanter sur le perchoir, et qui en liberté rechante toujours la même chanson, n’aura rien appris au fond de sa cage.

Pr ELY Mustapha

1 commentaire:

  1. Cher Prof,

    J'espère bien que Sidioca a accès à l'internet pur lire votre note. 100% d'accord avec vous qu'il aurait dû avoir la décence de s'excuser d'avoir travaillé avec les militaires pour saboter le processus démocratique et voler la victoire au tandem AOD/Messaoud et d'avoir été complice dans le pillage en règle du pays avec, entre autres, la fondation de son épouse, les cousins qu'i a placé ici et là, son fils qui a eu accès à des privilèges via les soiétés d'etat auxquels mon propre fils n'a pas eu accès. Comme il est semi-liberé, il est bo de lui ire certaines verités. Qu'il dise qu'il n'a jamas eu de contact avec la junte depuis son arrestation est un mensonge grossier: impossible de nous faire croire qu'ils ne lui ont pas parlé pour lui demander d'abdiquer, plusieurs fois même. Ils doivent lui avoir collé au moins une TV bloquée sur la TVM pour faire de la pression psychologique et il avait certainement droit à un numéro du journal Chaab tut les matins avec le café matinal.

    Avant que la junte ne plie les bagages,nous sommes en droit de lui demander:

    - où sont partis les 55 millions de dollars disparus du compte pétrolier à la Banque de France et qui n'ont jamais été versés au trésor. Ce qui est certain est que la transiton d'Ely 'est pas partie avec;

    - pourquoi il a fat liberer tous les gens impliqués dans le cas de la drogue de Nouadhibou, inclus les pilotes qui devaient acheminer la fameuse cargaison d'Amérique du Sud. Il a ait mentir à deux reprises son jeune ministre Ould Dahi sur cette question et sur le système de recrutement transparent de hauts fonctionnaires de la fonction publique.

    - quelle est sa version des scandales du PSI, de Winfield, d'Air Mauritanie et d'autres que la presse n'a pas pu saisir.Pourquoi a t-il laissé filer Ould Yali et l'ex-president de la commission revenus pétrolier (devenu après ministre du pétrole pour qu'il ne parle pas)? C'est inexcusable.

    - de la manipulation des djihadistes sur lequel il s'est tu, ainsi que son Ministre de l'Interieur (le gars de Boghé dont j'ai oublié le nom). Il y a eu mort d'hommes et c'est très sérieux.

    Il est à demi libéré et c'est suffisant jusqu'à ce qu'il s'excuse pour le tripatouillage avec ses beaux frères qui n'ont jamais voulu bouger et nous dise sa part de "verité" qu'on evaluera avec toute l'attention requise. Autrement, le futur ce sera ni Sidi, ni Aziz et ni Ely. Autrement, les douze salopards du HCE (ils sont en fait douze) vont lui faire la peau avant de partir.

    A-

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Pr ELY Mustapha

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Poésie de la douleur.