dimanche 31 mars 2024

Je ne suis pas Dieu. Par Pr ELY Mustapha

 "En vérité, Je sais ce que vous ne savez pas !"

 

Que personne ne lise ces lignes s’il ne croit en Dieu.  De toute façon, Dieu ce n’est pas moi. Aussi n’étant pas Dieu, je ne vous oblige en rien. Dieu, il faut y croire pour le voir. Dans cet article, il faut voir pour y croire. La démarche significativement différente, démontre davantage que je ne suis pas Dieu.  Aussi, cet article n’ayant rien d’éternel ou de sacré. Vous pouvez le tordre, le brûler, le contredire à volonté, sans subir les foudres divines ni ici-bas ni dans l’au-delà. D’ailleurs je vous invite à le faire pour exorciser l’ardente envie de votre psyché spirituelle d’en découdre avec un quelconque texte sacré.

Ceci me rassure moi-même sur le devenir de mes écrits qui ne pourront servir à aucune secte pour aller chercher une vérité pour ses adeptes. Je n’en déclame aucune, n’en détiens pas un pouce et ne saute pas sur les toits des mosquées, des églises et des synagogues pour en pérorer à ma guise. Et pourtant, ne sachant rien de rien, j’ai quelque chose à dire. Aussi, comme affirmé plus haut ce ne sera pas divinement dit, pour que vous n’ayez pas le fatal élan d’y croire.


Mais n’étant point Dieu et ne détenant aucun atome de son omniscience, je ne peux cependant, en tant qu'humain miné par la raison et  façonné à  la souffrance d'une condition humaine,  me poser des questions qui exorciseraient mon mal de conscience: pourquoi les innocents meurent-ils de force et de désespoir dans ce monde? Et frénétiquement mon "moi", en souffrance, torture mon "je" faible et misérable dans ce "nous", de lâcheté et de couardise face à ce "ils" mondial de puissances et de mort qui écrasent les corps et martyrisent les âmes.

Pourquoi les enfants de Gaza meurent-ils sous les bombes ?

"Pourquoi les enfants de Gaza meurent-ils sous les bombes...."

Que nul ne lise ces mots….

Que nul ne lise ces mots s'il ne souhaite plonger dans une réflexion profonde, à la croisée des questionnements humains et divins. Certes, je ne suis pas Dieu, et nulle prétention divine ne guide mes pensées. En tant qu'être limité, je ne vous impose rien. La croyance en Dieu requiert souvent des yeux particuliers pour discerner sa présence au milieu du chaos. Tout comme dans cet article, où il faut voir pour croire.

L'actuelle tragédie qui se déroule à Gaza soulève des interrogations douloureuses, et la question cruciale persiste : pourquoi tant d'innocents, notamment des enfants, sont-ils victimes des horreurs de la guerre, sous le feu des bombes destructrices ? Certains pourraient se demander pourquoi Dieu  n'intervient-il pas pour mettre fin à cette souffrance.

La réponse, bien que délicate, n'émane pas d'une prétendue omniscience, car je ne suis point Dieu. Toutefois, l'on peut avancer que l'humanité, dotée du libre arbitre, forge son destin. Les conflits résultent des choix humains, des rivalités politiques, des intérêts économiques et des désaccords idéologiques. Dieu, s'il est là, n'impose pas ses volontés sur la volonté des hommes.

Certains pourraient se demander pourquoi Dieu n'intervient pas directement pour sauver les enfants de Gaza. La question s'étend au cœur même de la nature divine et de la foi. Certains croient en un Dieu qui offre la liberté de choisir, même si cela signifie permettre des actes cruels. D'autres estiment que Dieu, dans sa sagesse infinie, laisse à l'humanité le soin de résoudre ses propres conflits, tout en offrant la possibilité de rédemption et de transformation.

Il est crucial de rappeler que mes pensées ne sont pas énoncées divinement, mais humainement, à partir de la perspective d'un être limité. Cependant, dans ce monde empreint de douleur, il existe des actions humaines, des solidarités, des secours médicaux, des efforts diplomatiques, qui témoignent de la compassion et de la possibilité de changer le cours des choses.

 

Alors que la souffrance des enfants de Gaza persiste, chacun de nous, en tant qu'êtres humains, peut se demander quel rôle il peut jouer pour alléger le fardeau de ceux qui souffrent. Dans cette réflexion, le divin et l'humain s'entremêlent, invitant chacun à agir selon ses convictions, mais surtout à agir avec humanité.

 Pourquoi les enfants de Gaza meurent-ils sous les bombes ?

 

N'étant pas Dieu... et ne détenant aucune parcelle de son omniscience, comment aborder cette question cruciale : pourquoi les enfants de Gaza périssent-ils sous les bombes? La réponse, aussi délicate soit-elle, nécessite un regard sans prétention divine. Les conflits humains, marqués par des intérêts politiques, des divergences idéologiques et des rivalités territoriales, engendrent des violences insoutenables. L'innocence des enfants devient souvent la victime collatérale de ces affrontements, laissant des familles dévastées et des vies brisées.

Le silence divin face à ces tragédies peut susciter des interrogations profondes quant à la compréhension de la nature de Dieu. Certains peuvent se demander pourquoi un Dieu compatissant ne prévient pas ces souffrances, ne protège pas les plus vulnérables. La réponse, bien que difficile à accepter, pourrait résider dans la conception de la liberté humaine et de la responsabilité individuelle. Si Dieu intervenait directement pour mettre fin à chaque injustice, cela annulerait la libre volonté humaine, rendant ainsi obsolète le concept même de choix moral.

Cela dit, l'inaction divine ne doit pas justifier l'indifférence humaine. En dépit de l'absence de miracles célestes, l'empathie, la solidarité et l'action concrète demeurent des réponses possibles aux souffrances de ceux qui endurent les affres des conflits. Plutôt que d'attendre une intervention divine miraculeuse, la responsabilité de protéger les enfants de Gaza et de tous les enfants du monde incombe à l'humanité elle-même. La compassion et l'action peuvent être les voies par lesquelles nous, en tant qu'êtres humains, œuvrons pour créer un monde où la tragédie des enfants sous les bombes deviendra une relique du passé.

Que personne ne lise ces lignes….

 Que personne ne lise ces lignes s'il ne se questionne sur la tragédie qui frappe les enfants de Gaza. De toute évidence, je ne suis pas la voix divine, mais plutôt un simple observateur cherchant à comprendre. Tout comme la question de l'existence de Dieu, la situation à Gaza exige une réflexion approfondie.

Il est aisé de se demander pourquoi, dans ce coin du monde, des enfants innocents périssent sous le poids des bombes, tandis que le ciel semble silencieux face à ces atrocités. Il est crucial de reconnaître que la réponse à cette question est complexe et ne peut être réduite à une explication simpliste.

En premier lieu, la politique et les conflits régionaux contribuent à l'instabilité de la région. Les enjeux géopolitiques complexes ont engendré des tensions persistantes, conduisant à des cycles de violence qui touchent inévitablement les civils, dont de nombreux enfants. Les réalités politiques de la région ont des répercussions dramatiques sur la vie quotidienne des habitants de Gaza, créant un contexte propice aux tragédies.

Quant à la question de l'intervention divine, il est essentiel de reconnaître que la compréhension de Dieu est profondément subjective. Les croyances religieuses varient considérablement, et chacun a sa propre vision de la divinité. Certains peuvent se demander pourquoi Dieu n'intervient pas pour protéger les enfants de Gaza, remettant en question la nature même de la foi.

Cependant, il est important de noter que la foi ne peut être imposée. Tout comme je ne peux exiger la croyance en mes propres mots, la foi en Dieu est une démarche personnelle. Les événements tragiques à Gaza peuvent susciter des interrogations profondes sur la nature de la foi et sur la manière dont les croyants concilient la souffrance humaine avec la croyance en un Dieu bienveillant.

Dans cette quête de compréhension, il est crucial de reconnaître nos propres limites en tant qu'observateurs. Tout comme je ne prétends pas détenir une parcelle de l'omniscience divine, nous, en tant qu'êtres humains, serions limités dans notre compréhension du monde qui nous entoure. Fatalisme, qui n'emporte pas mes conviction de son contraire.

La question de la souffrance des enfants de Gaza sous les bombes ne peut être traitée avec légèreté. Elle nécessite une réflexion profonde sur les réalités politiques, les conflits régionaux, et la complexité des croyances religieuses.

Dans cette démarche, nous devons rester conscients de notre propre humilité et de notre incapacité à saisir pleinement les desseins divins, le cas échéant. Comme je l'ai souligné précédemment, ce ne sera pas divinement dit, mais cela reste une tentative humaine de comprendre "l'incompréhensible."

Et pourtant, malgré ces réflexions, le mystère persiste. Les regards sont tournés vers le ciel, cherchant des réponses à une question qui semble dépasser notre compréhension terrestre. Pourquoi ces enfants, innocents et vulnérables, sont-ils les victimes directes et collatérales de conflits qui les dépassent ?

La complexité des événements à Gaza échappe souvent à notre entendement limité. Les enjeux politiques, les intérêts divergents, les rivalités ancestrales s'entremêlent dans une toile complexe qui tisse la destinée de cette région tourmentée. Les enfants, eux, n'ont pas choisi ce destin. Leurs rires étouffés sous les débris et leurs regards perdus témoignent d'une innocence abîmée dans les soubresauts d'un monde qui peine à trouver la paix.


Face à ces réalités brutales, l'absence apparente de l'intervention divine soulève des questions existentielles. Certains peuvent se demander si Dieu observe en silence, c’est que c’est  une volonté divine incompréhensible à nos esprits humains. Les croyants peuvent ressentir une tension entre leur foi en un Dieu aimant et compatissant et la cruauté manifeste qui se déroule sous le ciel de Gaza.

Pourtant, dans ce tourbillon de questions sans réponse, émerge peut-être une invitation à la réflexion collective.

 Peut-être que la souffrance des enfants de Gaza devrait nous unir dans un effort commun pour rechercher des solutions pacifiques, promouvoir la compréhension mutuelle et remettre en question les systèmes qui perpétuent la violence.

Mais pourquoi ont-ils à souffrir pour nous, pourquoi ces corps d’innocents déchiquetés pour nous interpeller dans le sang et l’horreur ? Mais où est le Dieu d’Occident et d’Orient ?

Dieu aurait-il abandonné depuis longtemps l’humain à son sort, ou en a été-t-il toujours ainsi?

Il est indéniable que la situation à Gaza est le résultat de choix humains, de décisions politiques et de conflits qui perdurent depuis des décennies. Les enfants, en tant que symboles de vulnérabilité, devraient être au cœur de notre engagement à construire un avenir où la paix prévaudra sur la guerre, où la compassion remplacera l'indifférence. Or ils sont sous les décombres et nous observons les gravas en invoquant le Divin.

Certes, la réponse à la question initiale semble échapper à notre portée, mais peut-être que la véritable quête réside dans notre capacité à agir en tant qu'agents de changement, à défendre la dignité humaine et à œuvrer pour un monde où les enfants ne connaissent plus la terreur des bombardements.

En fin de compte, la compréhension de ces tragédies demande non seulement une introspection sur la nature de la foi et de la divinité, mais également un engagement envers la justice, la paix et la compassion. En agissant ainsi, peut-être, un jour, les enfants de Gaza ne seront plus pris au piège de la violence, mais pourront vivre dans un monde où la lumière de l'espoir l'emporte sur l'obscurité des conflits.

Dans notre quête de réponses, ne perdons pas de vue le pouvoir de l'unité. Les voix qui s'élèvent pour la paix peuvent devenir des instruments puissants de changement. En tant qu'êtres humains, nous partageons une responsabilité collective envers ces enfants qui meurent, dont les rêves sont brisés avant même d'avoir pu prendre leur envol.

Que personne ne lise ces lignes….

Que personne ne lise ces lignes sur la question de la divinité et de son apparente absence face à la souffrance humaine demeurant une énigme que nous ne pouvons pas résoudre . Cependant, il est dans notre pouvoir de façonner notre réalité terrestre. Ne sommes-nous pas tous dépositaires d'une responsabilité envers nos semblables, quelle que soit leur origine ?

Face à l'injustice, la compassion peut être notre guide. Plutôt que de chercher des réponses divines dans le ciel, peut-être devrions-nous regarder en nous-mêmes, trouver la force de créer un monde où les enfants de Gaza et d'ailleurs ne soient plus victimes de la brutalité des conflits.

Il est peut-être temps de transcender nos différences, de tendre la main à l'autre, de dépasser les frontières tracées par l'histoire et la politique. En unissant nos forces, en agissant de concert pour la paix, nous pourrions poser les fondations d'un avenir où les enfants grandiront sans craindre le bruit des explosions, où leur rire résonnera plus fort que le fracas des armes.

La situation à Gaza exige une réponse humaine, non divine, une réponse empreinte de solidarité et de compréhension. Plutôt que de déplorer l'absence supposée de Dieu, concentrons-nous sur notre capacité à être les agents du changement que le monde attend désespérément.

Chaque geste de paix, chaque acte de solidarité, peut-être une pierre ajoutée à l'édifice d'un monde meilleur. Les enfants de Gaza ne doivent pas être condamnés à un destin de souffrance perpétuelle. Ils méritent un avenir où leurs rires résonneront, où leurs rêves seront protégés, et où la paix sera plus qu'un espoir lointain.

Au-delà des questions théologiques, nous sommes tous appelés à agir dans l'ici et maintenant.

Que nos actions parlent plus fort que nos interrogations, que notre engagement envers la paix soit la réponse que nous offrons à ceux qui souffrent. Car dans chaque geste de solidarité, dans chaque effort pour la paix, nous pouvons être les artisans d'un monde où les enfants de Gaza, et de partout ailleurs, peuvent enfin connaître la sécurité, la joie et l'espoir.

La réponse se trouve peut-être dans un verset coranique  : « Dieu ne change la condition des hommes que s'ils ont la volonté de la changer. » Cela soulève une perspective complexe. Est-ce que l'humanité, dans son ensemble, a la volonté de changer les conditions qui mènent à de tels conflits meurtriers? Les guerres et les violences qui perdurent dans le monde semblent indiquer le contraire.

Pourtant, la souffrance des enfants de Gaza, pris au piège de conflits qui les dépassent, suscite inévitablement des interrogations sur la présence divine. Pourquoi Dieu permet-il de telles atrocités? La réponse pourrait résider dans la notion de libre arbitre accordé à l'humanité. Dieu ne force pas les hommes à agir d'une certaine manière, laissant ainsi place à la responsabilité humaine.

Cependant, cela soulève une question éthique fondamentale : jusqu'où peut-on laisser l'humanité agir de manière destructrice sans intervention divine?

Il est crucial de noter que ces réflexions ne cherchent pas à justifier l'injustifiable ni à trouver une explication facile aux tragédies humaines. Elles mettent en lumière les paradoxes de la foi et la complexité des relations entre Dieu et l'humanité. La souffrance des enfants de Gaza interroge notre compréhension de la providence divine, mettant en lumière le défi constant entre la foi en un plan divin et la réalité d'un monde souvent marqué par la cruauté.

En fin de compte, la question persiste : pourquoi Dieu n'intervient-il pas pour protéger les plus vulnérables? Peut-être que la réponse réside dans le fait que Dieu attend de l'humanité qu'elle soit le vecteur du changement. En tant qu'être dotés de libre arbitre, c'est à nous de créer un monde où la paix et la justice prévalent, un monde où les enfants de Gaza ne meurent pas sous les bombes. La responsabilité nous incombe, et c'est là que la volonté de changer doit émerger, non seulement individuellement, mais collectivement, pour que le cri des innocents trouve écho dans nos actions, redéfinissant ainsi le rôle de l'humanité dans le dessein divin.

La réponse serait-elle déjà, depuis des millénaires donnée dans le fameux précepte biblique : « Aide-toi et le Ciel t’aidera » et dans le Saint coran où le divin interpelle les humains : « Dieu ne changera la condition des hommes que s’ils la changent eux-mêmes", que s’ils décident de la changer eux-mêmes, par l’acte et le geste, et non point seulement par la parole. Une Parole qu’emporte un vent d’injustice et d’hégémonie qui souffle sur le monde et qui emporte par fournées entières les âmes innocentes, à Ghaza .

Tournés vers le ciel pour implorer Dieu d’arrêter leur martyr, les sacrifiés de Ghaza, n’y voient encore que des pluies de bombes qui les écrasent. Des bombes fabriquées par des humains pour exterminer des humains , dans une rage extrême, Dieu y serait-il pour quelque chose ?

Je ne suis pas Dieu, ses voies sont infinies, les miennes sont bien limités à croire que si Dieu le voulait bien , il pourrait arrêter tout cela. Et il savait tout cela , puisque au verset 30 de sourate El baqara et face à l’interpellation des anges sur l’exil d’Adam sur terre, qui inaugure l’homme dévastateur et sanguinaire. Sa miséricorde répondit : « je sais ce que vous ne savez pas. »

« Lorsque Ton Seigneur confia aux Anges: « Je vais établir sur la terre un vicaire (khalifah) ». Ils dirent: « Vas-Tu y désigner celui  qui y mettra le désordre et répandra le sang, quand nous sommes là à Te sanctifier et à Te glorifier ? » - Il dit: « En vérité, Je sais ce que vous ne savez pas ! » (verset 30 de sourate El baqara )

Dieu sait. Dieu savait que les enfants de Ghaza , se meurent. Et nous ne pouvons savoir plus qu’il ne sait. Mais ce que l’on sait, à notre atomique échelle, c’est que les enfants souffrent, ici-bas,  l’enfer bien avant le paradis.

Que nul ne lise ces lignes…

 Que nul ne lise ces lignes s'il ne croit en Dieu.

 De toute façon, Dieu, ce n'est pas moi. N'étant pas Dieu, je ne vous oblige en rien. Il faut croire en Dieu pour le voir. Dans cette triste réalité, il faut voir pour y croire. La démarche significativement différente démontre davantage que je ne suis pas Dieu. Ce constat, bien que difficile à accepter, soulève une question douloureuse : 

Pourquoi les enfants de Gaza meurent-ils sous les bombes, et pourquoi Dieu n'intervient-il pas?

ELY Mustapha

 

 

 

 

 

jeudi 7 décembre 2023

Loi sous X - La femme mauritanienne est-elle un Homme ? par ELY Mustapha

 

"Dieu ne peut nous donner une charia qui contredit notre raison"
Ibn Rochd
(Averroès)



Oui, oui, je vois…Vous êtes précipités ici pour voir si le prof n’a pas fumé la moquette…depuis le temps qu’il guerroie les moulins à vent. 


Un titre pareil, inconcevable ? SI ...Si !


Je vois d’ailleurs les barbus (et autres pilosités) qui se précipitent ici, pour lire cet article. Sacrilège !  Confondre la femme avec l’homme ! Quelle indignité. Et, déjà, ils se disent :  tient encore un autre article de ce maudit prof pour semer la zizanie dans les esprits des bigot(e)s mauritanien(ne)s!  

Pas si loin de la vérité. 


Eh bien non, il ne s’agit pas d’un article sur le sexe des anges, ni d’une polémique sur la sempiternelle discussion sur le « sexe faible » des misogynes et du « sexe fort » des phallocrates.  Alors barbus, bigots, misogynes et phallocrates, circulez, il n’y a rien à voir…. A moins que vous n’ayez pu voir que dans le titre de cet article que, le nom commun « femme » est en minuscule et que l’initiale du nom commun « Homme » est en majuscule. 


L’homme ou la femme respectivement, avec un h minuscule, et f minuscule fait référence à une personne de sexe masculin ou de sexe féminin parmi d’autres hommes et d’autres femmes.
En science, on met une majuscule à « homme » lorsque celui-ci désigne l’ensemble du genre Homo, mammifère de l’ordre des Primates. Ainsi avec un H majuscule « Homme » renvoie dans son ensemble, hommes et femmes confondus. C’est à -dire à l’être humain. L'Homme, le genre humain, l'humanité. Dans la stylistique on appelle cela l’antonomase inverse.


Tout comme l’homme, dans son acceptation restrictive au genre masculin, n’est à confondre avec Homme, dans son sens de genre humain, on ne confond pas par exemple « état » (situation d’un être ou d’une chose) avec « Etat », collectivité nationale.


C’est autant dire que poser la question « la femme mauritanienne est-elle un Homme ? », aurait pu porter à la fois une charge de ridicule pour celui qui la pose (merci à moi-même) et une insulte pour celui qui la lit (merci pour sa dignité) … Mais entraine-t-elle vraiment le ridicule et l’indignation chez tout le monde, …eh bien non, hélas !


Lorsque l’on constate un lever de bouclier d’une masse de personnes brandissant leur chromosomes X-Y contre d’autres personnes de chromosomes X-X, contre la loi EL Karama, on se demande si ce pays a un avenir même génétique.
 La religion ne saurait contredire la raison. Comme l’a si bien dit Ibn Rochd : « Dieu ne peut nous donner une charia qui contredit notre raison ».
Dieu décide de la génétique mais il n’a jamais décidé que la femme soit un être inférieur à l’homme, qu’il l’exploite ou qu’il la violente.
Si le Paradis est sacré et si, comme l’a dit notre saint prophète, ce paradis est sous le talon d’une femme en l’occurrence, la Mère, alors si l’homme veut aller au paradis, il doit se courber …se courber et encore se courber devant la femme. Et se courber tellement bas qu’il doit littéralement  s’aplatir  sous son talon.
Cette supériorité spirituelle que Dieu a donné à la mère, c’est-à-dire à toute celle qui conçoit un être ou qui le prépare à enter dans la vie, ne nous interpelle-t-elle pas sur ce que tout homme doit à la femme ?
Mais que contestent donc ces bigots mauritaniens à cette nouvelle loi ?
 La voici résumée, cette fameuse loi pour saisir l’immense hypocrisie de ceux qui la rejettent.

Le projet de loi relatif à la lutte contre les violences à l'égard des femmes et des filles comporte plusieurs dispositions visant à prévenir, réparer et réprimer les actes de violence. Voici un résumé clair et succinct de ses principaux points :

Les Dispositions générales

- Objet : Prévenir les violences contre les femmes et les filles, établir des procédures légales de protection et réprimer les auteurs.
- Définitions : Précise les termes tels que violence, viol, harcèlement sexuel, inceste, époux, victime.
- Imprescriptibilité : Les infractions qualifiées de crimes sont imprescriptibles.
- Circonstances aggravantes : Les circonstances aggravantes incluent le statut d'éducateur, les liens d'autorité, la commission en groupe, la vulnérabilité de la victime, etc.
- Peine minimale : La peine privative de liberté ne peut être inférieure au seuil minimum légal.
- Réparation civile : Les actes de violence engagent la responsabilité civile de l'auteur, indépendamment de la qualification pénale.

La Prévention :

- Détection précoce : Mise en place de mécanismes de détection des violences.
- Stratégie nationale : Adoption d'une stratégie multisectorielle de prévention et de lutte, incluant des programmes de sensibilisation.
- Suivi des condamnés : Mise en œuvre de programmes spécifiques pour les condamnés.

La Protection des victimes :

- Prise en charge des soins médicaux par l'État.
- Accompagnement des victimes tout au long de la procédure judiciaire.
- Protection des données personnelles et des témoins.
- Information et assistance pluridisciplinaire aux victimes.
- Prise en charge spécifique des femmes et filles handicapées.

La Répression :

- Sanctions renforcées pour les crimes tels que le viol, l'inceste, le harcèlement sexuel, la mutilation génitale, la séquestration, les coups et blessures, etc.
- Interdiction de séjour pour les condamnés des infractions graves.

La Procédure :

- Obligation de dénonciation des situations de violence.
- Intervention diligente des autorités judiciaires.
- Désignation d'un juge spécialisé.
- Mesures de protection en cas de risque.
- Aide judiciaire automatique pour les victimes.
- Audiences à huis clos pour les agressions sexuelles.

En résumé, voici une loi, (encore hélas, en projet et qui sera probablement amputée de l’essentiel de ses articles en passant devant le pseudo-législateur mauritanien) ; qui vise à prévenir les violences, protéger les victimes, réprimer les auteurs, et garantir une procédure judiciaire adaptée. Or ce que veulent ces obscurantistes, c’est l’impunité, c’est la volonté de continuer à perpétuer un dogmatisme théo-masochiste pour asservir et violenter sans crainte la femme.


D’ailleurs l’Etat mauritanien n’en est pas moins bigot , puisqu’il a ratifié le 10 mai 2001, la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes du 18 décembre 1979.


Mais comme le bigotisme est une dévotion étroite et excessive, dans sa définition propre, alors l’Etat mauritanien a émis deux réserves sur deux articles de cette convention. C’est-à-dire appliquer toute la convention qui du fait de sa ratification est appliquée en droit interne, national, mauritanien, sauf ces deux articles. Soit l’article 13 en son alinéa A et l’article 16 de ladite convention. 


Je vous laisse juger de leur teneur pour comprendre que le vrai problème en Mauritanie, n’est pas de rechercher la justice, l’égalité des droits et mais la mentalité  rétrograde et moyen-âgeuse qui mine toute  la gouvernance du pays. 


Et l’Etat, tout comme le poisson, pourrissant toujours par la tête, finit par entrainer  avec lui les têtards qu’il a élevé à son image, voici les deux articles que refuse de ratifier la Mauritanie.


Article 13 (alinéa a)

 
Les Etats parties s'engagent à prendre toutes les mesures appropriées pour éliminer la discrimination à l'égard des femmes dans d'autres domaines de la vie économique et sociale, afin d'assurer, sur la base de l'égalité de l'homme et de la femme, les mêmes droits et, en particulier: 

a) Le droit aux prestations familiales ;


Article 16


1. Les Etats parties prennent toutes les mesures appropriées pour éliminer la discrimination à l'égard des femmes dans toutes les questions découlant du mariage et dans les rapports familiaux et, en particulier, assurent, sur la base de l'égalité de l'homme et de la femme :


a) Le même droit de contracter mariage ;
b) Le même droit de choisir librement son conjoint et de ne contracter mariage que de son libre et plein consentement ;
c) Les mêmes droits et les mêmes responsabilités au cours du mariage et lors de sa dissolution ;
d) Les mêmes droits et les mêmes responsabilités en tant que parents, quel que soit leur état matrimonial, pour les questions se rapportant à leurs enfants ; dans tous les cas, l'intérêt des enfants est la considération primordiale ;
e) Les mêmes droits de décider librement et en toute connaissance de cause du nombre et de l'espacement des naissances et d'avoir accès aux informations, à l'éducation et aux moyens nécessaires pour leur permettre d'exercer ces droits ;
f) Les mêmes droits et responsabilités en matière de tutelle, de curatelle, de garde et d'adoption des enfants, ou d'institutions similaires, lorsque ces concepts existent dans la législation nationale ; dans tous les cas, l'intérêt des enfants est la considération primordiale ;
g) Les mêmes droits personnels au mari et à la femme, y compris en ce qui concerne le choix du nom de famille, d'une profession et d'une occupation ;
h) Les mêmes droits à chacun des époux en matière de propriété, d'acquisition, de gestion, d'administration, de jouissance et de disposition des biens, tant à titre gratuit qu'à titre onéreux.

2. Les fiançailles et les mariages d'enfants n'ont pas d'effets juridiques et toutes les mesures nécessaires, y compris des dispositions législatives, sont prises afin de fixer un âge minimal pour le mariage et de rendre obligatoire l'inscription du mariage sur un registre officiel. »



Un Etat qui fait des réserves sur de tels articles, peut-il prétendre garantir les droits de la femme, même s’il votait toutes les lois internes, qui seront comme celle-ci toutes violées dans l’impunité totale ? 


Et en Février 2023, à Genève, la rapporteuse pour l’examen du rapport de la Mauritanie au Comité pour l’élimination de la discrimination à l’égard des femmes (CEDAW) au titre de la Convention sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes, a souligné que :
« les réserves que la Mauritanie maintient à l’égard des articles 13a et 16 de la Convention semblent être en contradiction directe avec les réformes juridiques et avec la stratégie nationale de prospérité partagée visant à promouvoir une forte croissance inclusive, a souligné la rapporteuse.  Le mariage précoce ou forcé, ainsi que les dispositions sur les « filles incapables » permettant aux filles mineures d'être données en mariage par un tuteur, aggravent la discrimination et la vulnérabilité des victimes. » 


Elle a ainsi « exhorté la Mauritanie à respecter ses obligations en vertu de la Convention et à mettre en œuvre ces [deux] articles comme première étape essentielle pour libérer potentiel des femmes et des filles mauritaniennes. »


Voici ce que la délégation mauritanienne a répondu :


« Si les réserves aux articles 13a et 16 de la Convention sont maintenus, une loi interdit en revanche les mutilations génitales féminines, a poursuivi la délégation. » …alors qu’aucun des deux articles (13a et 16) ne traite des mutilations génitales féminines!


Comme quoi le ridicule ne tuant pas, comment voulez-vous qu’une voix soit entendue lorsque l’ignorance habite des hommes (avec un « h » minuscule) qui pensent que la femme n’est pas un être qui serait leur égal, mais un être au service de leurs obscurs desseins pour une société qu’ils veulent à leur image.


Aussi, s’il ne fait pas de doute que cette loi, aujourd’hui ballotée entre les institutions,  serait un grand pas vers une société juste et égalitaire entre deux êtres sans lesquels elle n’existerait pas, il reste que ce n’est pas le droit qui fait la société, mais les valeurs qu’elle véhicule et qu’elle traduit en normes appliquées. Or la société mauritanienne d’aujourd’hui est bien loin de la norme éclairée et bien plus proche de l’esprit bigotement grégaire.


En définitive, si la femme, cet être humain, est sans aucun doute un Homme, certains hommes l’empêchant de l’être, ne comprennent pas qu’ils s‘empêchent eux-mêmes d’être humain. Ecrivant, sans le savoir, la femme avec un F majuscule. Et c’est, sine causa, ce qu’ils craignent de cette loi.


Pr ELY Mustapha


mercredi 22 novembre 2023

« Prendre les armes contre Ghazouani ». Par Pr ELY Mustapha

Jamais un pays n’a subi autant de dérives sociétales durant ces quarante dernières années, sous l’impact des régimes militaires, que la Mauritanie.

Dès le régime de Taya, tous les régimes militaires successifs ont favorisé le développement et l’exacerbation du tribalisme pour de bas intérêts électoraux et de maintien au pouvoir.

Aujourd’hui, les tribus sont devenues de véritables Etats dans l’Etat.

 Elles se réunissent, décident de leur influence et de leur présence dans les structures de l’Etat.

Elles marchandent leur appui et négocient de façon concertée avec la bénédiction de l’Etat, leur « parts » dans les domaines économiques et commerciaux. Tout cela, est bien entendu la logique de la place prépondérante que le tribalisme a pris dans la gestion de l’Etat et de l’économie toute entière.

Mais la situation devient plus dangereuse et bien plus grave pour la survie de la nation, lorsqu’ostensiblement des tribus, à travers le pays, affichent dans les médias sociaux, les armes et les munitions dont elles disposent.

Voilà qu’une tribu, réunie publiquement réclame sa souveraineté sur le Tiris Zemmour qui, dit-elle, est sa « propriété », et voici une autre qui tout aussi publiquement menaçait les autorités de prendre les armes si tel de leur membre n’était pas libéré.  Et sur les réseaux sociaux les congrégations tribales ne finissent pas d’afficher leur arrogance et en font la démonstration (en invectivant les autorités et leurs représentants).

Des blogueurs et des activistes, à visage découvert appartenant à telle ou telle tribu menacent nommément le Président de la République (« Prendre les armes contre Ghazouani ») et s’attaquent à d’autres tribus mauritaniennes dont celle de Ghazouani, et appellent au renversement du régime et à « prendre les armes et de tuer toute personne qui s’interpose sur leur chemin ». (cf. https://senalioune.com/source-un-partisan-de-lancien-president-aziz-menace-de-prendre-les-armes-contre-le-pouvoir-ghazouani/)

Cette situation n’est pas nouvelle et elle s’est répétée sous le régime précédant où des tribus ont appelé au renversement de Aziz, mécontents qu’il ait écarté « leurs enfants » de postes politiques. Et la balle que ce dernier avait reçue aurait été liée à ce mécontentement.

Cette montée en puissance du tribalisme, qui fut une stratégie des régimes depuis 1978 du « diviser pour régner », utiliser les tribus à travers leurs notables pour neutraliser l’électorat et gagner les élections (par l’intéressement et la distribution des prébendes et des postes), est en train de se retourner de façon extrêmement négative sur la stabilité de l’Etat, son invulnérabilité et le devenir de la Nation (qui, d’ailleurs, se construit encore).

Et cela outre un bigotisme religieux et une pauvreté criante qui poussent des franges entières du peuple à se tribaliser pour la solidarité et la pitance face à un Etat absent, incapable d’assurer des services sociaux viables et moins encore une eau potable pour les populations assoiffées.

Le tribalisme a trouvé un terrain fertile qui menace sérieusement, outre la stabilité, le développement du pays et même son existence, eut égard aux « spasmes » politiques qui secouent la sous-région.

Il est temps que les autorités se ressaisissent face à ce danger imminent qui fait fi des institutions républicaines et de la viabilité de l’Etat en tant que seule et unique entité à laquelle le citoyen doit faire allégeance.

Mais cela sera-t-il possible face aux échéances d’élections proches dans lesquelles les tribus sont devenues, pour les régimes successifs, un moyen sonnant et trébuchant de leur pérennité au pouvoir ?

Et ce leurre de démocratie continuera encore à menacer l’homme et les institutions du fait même de l’incapacité de l’Etat à être au service du citoyen, or « dans une société où l'individu n'est pas reconnu, ce qui compte avant toute chose, c'est la tribu et le clan. » (Tahar Ben Jelloun).

La tribu ultime refuge des parias d’un Etat qui, ne comptant plus pour eux, le menacent.

Pr ELY Mustapha

mardi 21 novembre 2023

Voilà pourquoi je tutoie Ghazouani et le commun des mortels. Par le Pr ELY Mustapha

 Certains de mes lecteurs se sont offusqués du fait que mes articles « tutoient » les autorités et ne les « vouvoient » pas. Je comprends que leur vécu d’allégeance à l’Etat moderne et à ses servitudes leur aurait fait croire que les gouvernants seraient au-dessus d‘eux et que, par habitude, le « vouvoiement » à l’occidental soit devenu un signe de « respect » honnête pour certains et servile pour d’autres.

 Aux fins de compréhension, il est important de mentionner que le « vous » occidental, deuxième personne du pluriel, (forme atone avant le verbe, ou complément d'un impératif affirmatif, se plaçant après le verbe, sujet, objet direct ou indirect) s’adresse à une personne ou à un groupe de personnes … il induit l’absence de familiarité et non point, forcément, le respect

Le « tu », deuxième personne du singulier, oriental, celui qui découle de langues sémitiques et donc de l’arabe, notamment, s’adressant à un individu ne fait pas disparaitre le respect et le « vous », s’adressant à un individu ou à un collectif d’individus n’implique pas, par définition, le respect.

Pour mieux comprendre cela, et pour appréhender la dimension sémantique d’honneur et de dignité humaine (hélas, disparue aujourd’hui face à l’allégeance rampante et aux « courbettes » intéressées), transcendant l’esthétique syntaxique d’un pronom personnel, permets-moi, cher lecteur, de te raconter cette histoire tirée de notre inestimable patrimoine musulman :

 

A son arrivée en pèlerinage à la Mecque, Hicham Ibn Abdel Mâlik , Calife omeyyade (71-125 de l’hégire), demanda qu’on lui fasse venir un homme parmi les compagnons du prophète.

On lui répondit : « Ô émir des croyants, Ils sont tous morts. »

« Un parmi les Tabi’in, alors », demanda-t-il . (Un parmi les disciples du Prophète - PSL).

On lui ramena Tawous ben Qiçan Al Yemeni El Hamdani, l’un des disciples du prophète (PSL) ,

Dès qu’il entra chez le sultan, il se déchaussa au bord du tapis et lui adressa le « salam » sans l’interpeller par son titre « émir des croyants ».

Au lieu de cela, il dit :

 « Assalamou alayka Ya Hicham » (que la paix soit sur toi, Ô Hichem.)

Il ne l’appela pas non plus par sa kounya (qui est une appellation traditionnelle par référence à la descendance immédiate. Exemple:Abou Ali, Abou Ahmed etc.) - mais plutôt s’assit face lui en demandant :

«Comment vas-tu Ô Hicham ? ».

 

Hicham se mit en colère au point qu’il faillit le tuer et lui demanda ce qui le poussait à agir de la sorte.

Tawous ben Qiçan Al Yemeni El Hamdani lui dit alors :

« Agir comment ? »

Hicham s’énerva de plus belle et lui répondit :

« Tu t’es déchaussé au bord de mon tapis, tu n’as pas baisé ma main, tu ne m’as pas salué en m’appelant émir des croyants, tu ne m’as pas non plus appelé par ma kounya et tu t’es assis en face de moi sans m’en demander la permission et tu m’as interpellé en disant ‘ô Hicham’ ».

 

Tawous lui répondit :

- « Concernant le fait de m’être déchaussé au bord de ton tapis, je le fais cinq fois par jour entre les mains de mon Seigneur, il ne me punit pas, ni ne se met en colère contre moi.

 

- Quant au fait que je n’ai pas baisé ta main, et bien j’ai entendu Ali Ibn Abi Talib (que Dieu l’agrée) dire : « Il n’est permis à personne de baiser la main de quelqu’un si ce n’est sa femme par désir ou son fils par miséricorde. »

 

- Quant au fait de ne pas t’avoir salué en t’appelant « émir des croyants », c’est parce que tout le monde n’est pas satisfait de ton émirat, et je déteste mentir.

 

- Pour ce qui est de ne pas t’avoir appelé par ta kounya, Allah soubhanahou wa ta‘âla a appelé ses alliés en disant : « Ô Dawoûd, ô Yahyâ, ô Îssâ » et a appelé ses ennemis par leur kounya: « Périssent les mains d’Abou Lahab » (Sourate 111, Verset 1.)

 

- Si je me suis assis face à toi, c’est parce que j’ai entendu Ali Ibn Abi Talib (que Dieu l’agrée) dire :

 « Si tu veux regarder un homme parmi les gens du feu, regarde un homme assis et autour de lui un groupe de gens se tenant debout. »

 

Hicham lui dit alors : « Conseille-moi ! »

Il lui dit alors : « J’ai entendu Ali Ibn Abi Talib (que Dieu l’agrée) dire : « Il y a dans la géhenne des serpents tels une clôture et des scorpions tels des mules, ils mordent chaque émir qui est injuste envers ses gouvernés. »

Il se leva alors et sortit.

Alors cher lecteur, que sommes-nous pauvres mortels face aux métaphores de ce disciple du Prophète Mohamed (PSL) ? Sinon d’interpeller sur leur gouvernance ceux qui nous gouvernent à la forme pronominale de ce qu’ils sont : de simples mortels.

Et en tant que simple mortel parmi les autres, j’ai toujours tutoyé mon entourage, quel que soit son rang.   Simplement parce qu’il serait d’une grande curiosité d’interpeller l’Eternel, Allah et à son prophète Mohamed (PSL) par un « tu » et un « toi » (tu es mon Dieu, toi, mon Dieu. Tu es mon prophète et toi mon prophète !  أنت ربي… - أنت النبي) et… de ne pouvoir tutoyer Ghazouani ou quelle que autre autorité temporelle de ce bas-monde!

Les pronoms personnels n’ont de sens que face aux mortels et non devant l’éternité.


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اللهم أنت ربي لا إله إلا أنت

Pr ELY Mustapha

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Poésie de la douleur.