"La femme, disait Aragon, est l'avenir de l'homme" ….mais il aurait dû ajouter : sauf dans la fonction publique.
De la responsabilité de la femme mauritanienne dans le pillage de l’Etat
Ecrit il y a 15 ans sous le titre Le syndrome « Tekeyber » , cet article s'intéressait au pillage matrimonial organisé sous le régime de Ould Abdelaziz, et voici que soudain ("que dis-je" aurait dit Ould Daddah ) voici que seuls des hommes…ou presque sont incriminés par la Cour des comptes . Mais où sont les femmes ? (Question déjà mise en musique disco ...sacré Juvet)
La cour des comptes devrait au lieu d'inquiéter les pauvres hères qui peuplent la gestion publique, chercher la femme. C'est là où se trouve le magot.
La solution du Schmilblick qu'elle développe dans ses rapports, se trouve chez la femme… de celui qu'elle fatigue par ses investigations, ses visites inopinées, la confiscation de ses archives, ses convocations répétées et ses demandes d'explications...qui l'empêche de siroter son thé entre deux dossiers chiffonnés....pour la commission des marchés publics.
Les preuves ne sont pas dans la poche de ce pauvre hominidé bureaucrate, mais dans la Patek Philippe Grandmaster Chime référence 5175 de sa femme, dans son sac Speedy Soft 30 Teddy de Vuitton, dans ses chaussures Prada spadrilles maison Shearling mules, dans ses virées à Las palmass et ses veillées dans le Bingo de retour du Corte Inglés, dans son compte bancaire en plusieurs devises sonnantes et trébuchantes, dans sa maison-palace, dans sa voiture de luxe qui répond en syllabes VX et autres toutes options, dans l'argent dilapidé dans les mariages et jeté à la tête de griots rampants, dans ses mille et une oumras-shopping dans l'opulence de son cousinage et de sa parentèle et dans sa garde-robe à quelques millions près, dans ses folles chamelles dans le Tiris qui ne connaissent qu'elles et dont le mari ne connait pas la couleur de leur lait.
Simple donc, un gestionnaire public qui n'a pas
cette femme-là, eh bien , il est innocent!
On devrait d'ailleurs l'inscrire dans le manuel de Vérification de la Cour des
comptes mauritanienne comme étant une preuve irréfragable...de son innocence.
La question serait alors simple à poser au lieu de le fatiguer avec les
questions sur le matériel qui a disparu du magasin ou de la voiture de service
dont les roues et le moteur sont changés chaque semaine etc...
Le vérificateur doit poser une question simple et nette. La question qui tue... le doute : "Quelle est ta seconde moitié? ". Et tout le travail scientifico-technique de la Cour des comptes serait de l'identifier...s'il en déclare plusieurs.
Le détourneur, de biens publics et privés ne garde rien pour ne pas attirer l'attention , il se retourne pour le confier à sa seconde moitié, à celle qui ira négocier au Maroc ou en Espagne, au Emirats Arabes unis, en France les bijoux, les villas, les placements et autres choses à mettre "sous la tête" en attendant que le mari finisse le boulot, à moins qu'il ne soit pris la main dans le sac. Et ce n'est pas sa seconde moitié qui le sauvera…Au fait où est déjà Tekeiber? …Au chevet de son mari incarcéré? Nulle part…ou à chercher du côté de ce qui é été "mis sous la tête" ...hors du pays.
« Les
complices d'un crime ou d'un délit seront punis de la même peine que les
auteurs mêmes de ce crime ou de ce délit, sauf les cas où la loi en aurait
disposé autrement. » (Art.53 du code pénal mauritanien)
Etonnant donc qu’un chapelet de responsables épinglés par la Cour des comptes
(à l'image de la fameuse Commission d’enquête parlementaire (CEP) qui scella le
sort de ould abdelaziz) pour corruption, détournement, vol de biens
publics et son rapport fait la part belle aux hommes. Mais où sont… leurs
femmes ?
Certes des hommes ont pillé le pays, réduit l’État à une tirelire mafieuse,
terni l’image interne et externe du pays, mais pourquoi et comment en sont-ils
arrivés là ?
Par quelle mécanique ont-ils été mus ?
Plusieurs facteurs propulseurs de cette mécanique ont été ici débattus. De
l’opportunisme politique au clientélisme débridé en passant par l’alliance du
ventre et la dissolution des principes et des valeurs, tout a été vu et revu
dans la dynamique auto-entretenue de cette mécanique destructrice de l’État et
de la Nation.
Cependant, jusque-là les acteurs manipulant ses leviers furent tous identifiés
par leurs fonctions : militaires, politiques, commerçants, fonctionnaires… Et,
aussi évident que cela soit-il, ils ont un dénominateur commun : ce sont tous
des hommes.
La Mauritanie a des maux qui sont des mâles ?
Cela signifie-t-il que tous les malheurs politico-socio-économiques de la
Mauritanie, viennent du genre masculin?
Nul ne nierait en effet, que la politique mauritanienne et la gestion des
affaires publiques a été et continue à être une affaire d’homme. Le genre
masculin est aux commandes des postes-clef de l’État et monopolise ses
structures de gouvernance et de gestion. Mais derrière cette apparence, l’homme
est-il seul aux commandes ?
En d’autres termes, les comportements criminels de pillages, d’enrichissement
sans cause, de détournement des biens publics, de corruption etc. sont-ils nés
de la simple volonté du genre masculin ou y a-t-il d’autres facteurs qui l’ont
poussé, sinon contribué, à ce qu’il les commette ?
L’homme mauritanien est-il né naturellement un rapace des biens de la
collectivité nationale ?
Non.
Sa religion le lui permet-elle ? Non.
Son Éducation en fait-il un être socialement enclin à cela ? En principe, Non.
Alors, si le genre masculin mauritanien est devenu le rapace public, y a-t-il
d’autres facteurs latents, invisibles, non apparents, mais qui ne sont
cependant pas sans une influence notable sur le comportement de l’homme
mauritanien face aux biens publics et aux biens d’autrui ?
Qu’elle est alors l’influence qu’il a subie dans son entourage. Et du plus
proche de son entourage : la femme mauritanienne.
La femme mauritanienne y est-elle pour quelque chose ?
La question pourrait être posée. Car s’il est vrai que c’est souvent l’homme
qui est au-devant de la scène, il n’en demeure pas moins que c’est une éminence
grise, la femme, qui pourrait influencer et interagir sur le comportement (Ô
combien répréhensible) de l’homme mauritanien dans la gestion de la Nation.
Quelle part de responsabilité supporte la femme mauritanienne dans le déclin
social, politique et économique du pays ?
Il serait illogique de faire de la femme mauritanienne une personne étrangère au
comportement de l’homme mauritanien dans toutes les sphères de la vie de la
nation.
En serait-elle même l’instigatrice et le maître d’œuvre ?
Serait-ce une forme de vengeance sociale (II) sur ce que l’homme mauritanien
lui a fait subir(I) ?
Et quelles conséquences cela a-t-il eu sur la gestion de l’Etat mauritanien
(III)?
Et comment la femme mauritanienne peut-elle contribuer à sauver la Nation (IV)?
I- La femme mauritanienne : victime de l’homme mauritanien
La femme mauritanienne a subi durant tant d’années les caprices de l’homme
mauritanien, qui, profitant de son statut matrimonial, en avait fait un être de
« rechange », qu’il épousait, répudiait et désertait de son plein grès.
L’homme mauritanien est, dans sa généralité, un être irresponsable
matrimonialement. Il a profité des largesses de la tradition et des facilités
du divorce musulman, pour faire défiler à son gré des épouses, en chapelets et
les répudier quand bon lui semble. Il suffisait qu’il ait les moyens de son
divorce (parfois dérisoires) et les moyens de son remariage (souvent lourds)
pour convoler d’épouse en épouse.
Première règle donc : plus l’homme est aisé plus il divorçait. Sa capacité de
se re-re-remarier était proportionnelle au volume de sa bourse (sans jeu de
mots), et inversement proportionnelle à son sens de la responsabilité
familiale.
Il lui fallait donc moins de jugeote sociale, et plus de moyens pour
assouvir ses desseins.
Se marier n’était plus, avec la détérioration des valeurs socioculturelles de
ces dernières années qu’une question de moyens matériels et financiers. Plus il
se mariait plus l’homme se sentait reconnu par ses pairs. Mais pour cela il
devait être riche. Et pour être riche, il fallait hériter, travailler ou…voler.
Hériter dans un pays pauvre c’est rare comme l’eau.
Travailler n’est plus une valeur sociale.
Le vol étant, lui, applaudi et encouragé, on comprend alors l’origine de la
dot. Dans cette masculinité de l’homme mauritanien qu’il mesure au nombre de
ses mariages, qu’est-il advenu de la femme mauritanienne ?
Répudiée dans une gestuelle aussi simple que de boire du thé, la femme
mauritanienne, se retrouve rejetée de son « foyer », souvent enceinte ou
trainant une ribambelle de bambins qui iront crécher chez leurs grands-parents
ou peupler les trottoirs de la grande ville.
Répudiée sans moyens et sans droits, la femme mauritanienne a souffert l’enfer
de la mère sans famille. Sans foyer. Elle a vu ses enfants sans père, et a
connu les affres de la mère divorcée.
Il n’est pas un foyer mauritanien, qui ne compte bon nombre de filles
divorcées, souvent à la fleur de l’âge et une pléiade d’enfants qui n’ont pas
connu leur père. Non pas qu’il ait disparu, mais parce que l’homme mauritanien,
comme les tortues, ne s’occupe pas de sa progéniture.
En divorçant, il abandonne la femme et les enfants à leur sort. On comprend
alors l’ampleur du désastre. La femme, se réfugiant chez ses parents, n’ayant
souvent pas les moyens de subvenir à leurs besoins s’en remet à son sort La
femme mauritanienne, a donc capitalisé tout au long de ces années de
souffrances, des leçons pour sa survie post-matrimoniale.
Elle a compris que :
- Le mariage, n’est pas une fin en soi.
- Le mariage n’est pas sécurisant, tout comme le mari lui-même.
- Le mariage est une simple « promotion » sociale pour l’homme.
- Le mariage est aussi éphémère que le mari lui-même.
Conséquence :
- Sachant qu’il n’est pas une fin en soi, lui trouver une fin quelconque.
- Sachant qu’il n’est pas sécurisant, se protéger en accumulant les moyens.
- Sachant que c’est une simple promotion sociale, ne pas s’y accrocher.
- Sachant qu’il est éphémère, savoir être prévoyante.
L’attitude de la femme mauritanienne, vis-à-vis du mariage et du mari,
notamment après maints divorces, commençait à ressembler à celle du prisonnier
qui découvre que ses chaines pouvaient aussi servir à étrangler son geôlier.
Le mari étant si éphémère, insécurisant et volatile, elle se devait de trouver
la contre-attaque. Et cette contre-attaque la femme la trouva dans la course
avec le temps dans l’accumulation la plus rapide possible de moyens lui
permettant de faire face à l’inéluctable : sa répudiation.
Il fallait qu’elle puisse dans le laps de temps du « mariage », tirer du mari
les moyens qui lui permettront de survivre après son départ. Ni le mariage, ni
le mari ne sont désormais une finalité. Ce qui l’est c’est son sort après son
divorce et la sécurité matérielle de la progéniture que le mari ne manquera pas
de lui laisser, souvent sans état d’âme, sur les bras.
Cela se résume en une phrase : « s’il veut rester qu’il reste, s’il s’en va je
ne serai pas démunie ». Une forme d’instinct de conservation. Instinct que la
femme mauritanienne a su développer face aux aléas de son statut et à
l’irresponsabilité matrimoniale de l’homme mauritanien. Apte à se marier, apte
à procréer, mais incapable de conserver son foyer.
D’ailleurs, le divorce en Mauritanie est une gymnastique, qui a d’ailleurs pris
une telle ampleur qu’il est entré dans les mœurs, comme un état naturel
conséquent du mariage. Et ceux qui en pâtissent ne sont hélas que les femmes et
les enfants.
II- La vengeance de la femme mauritanienne : l’homme-tirelire
L’accumulation de tant d’années de spoliation de ses droits, d’assujettissement
et de répudiation la jetant dans la misère, elle et sa progéniture, la femme
mauritanienne a compris que sa survit dépendait de sa capacité à tirer de son
partenaire tout moyen lui permettant de faire face aux aléas de sa vie de
divorcée potentielle.
Le mari n’est plus une fin, mais un moyen. L’exploiter n’est que juste cause
pour préparer l’avenir. C’est ainsi que la femme mauritanienne devient
exigeante, réclame et déclame, quand il le faut, ses besoins permanents, en
moyens matériels et financiers.
Besoins auquel le mari éphémère se doit de souscrire. Exploitant ainsi une
caractéristique de la « vantardise » socioculturelle de l’homme mauritanien
l’amenant à se couper en quatre pour répondre aux exigences de son épouse. Et
cela au risque d’y laisser son boubou et son salaire pour dix ans, pourvu qu’il
ne soit pas traité "d’incapable".
D’où la loi du zèle qui peut s’énoncer ainsi : le zèle du mari à satisfaire les
exigences matérielles et financières de son épouse (au prix de sa vie) est
inversement proportionnel au temps qui s’est écoulé depuis la célébration du
mariage. Ainsi plus la date du mariage est récente plus le mari est enclin à
vendre sa chemise pour sa dulcinée, plus cette date s’éloigne plus le zèle
diminue et le divorce pointe à l’horizon.
Une telle loi du zèle marital n’échappera pas à la femme qui aura su « gérer »
le temps et les moyens de son mari en prévision de sa sortie qu’elle voudrait
la moins pénible pour son confort chez ses parents.
C’est ainsi que face à un mariage, initié par un individu guidé par des
instincts autres que ceux de fonder un foyer durable et sécurisant, d’élever et
d’éduquer ses enfants dans la dignité, la femme mauritanienne se venge chaque
jour de cet homme matrimonialement irresponsable.
III- Les conséquences sur l’État et la gestion publique : de
l’homme-tirelire à l’Etat-tirelire
Si la femme mauritanienne a développé face à l’injustice qu’elle subit, des
moyens adaptés pour se défendre, les conséquences d’une telle attitude sont
souvent désastreuses lorsqu’il s’agit de la gestion des biens de la nation.
En effet, l’État mauritanien est gangréné, depuis des dizaines d’années par
toutes les formes de soustraction de ses biens. Ceux de la collectivité
nationale. Corruption, malversation, détournements, fraude etc., sont devenus
des signes distinctifs de la gestion publique.
Ceux qui ont réalisé de tels actes l’ont fait pour s’enrichir, mais beaucoup
sous l’impulsion de leurs congénères. Peut-on dire que la femme d’un
responsable public ou privé qui a érigé le vol des biens publics (financiers et
matériels) en activité permanente, est absolument non concernée par son
activité ? La notoriété des personnes appelées « roumouz el vessad » ne doit
pas, dans un sens de stricte logique de société mauritanienne (où tout se dit
et tout se sait), échapper à leurs compagnes.
La question est de savoir si leurs compagnes ont été pour quelque chose dans
leur activité criminelle ?
Si l’on s’en tient au comportement de "vengeance" développé par la
femme mauritanienne, il est probable que le mari réponde à la « loi du zèle »
précédemment mentionnée.
Les moyens sont connus et la femme n’hésiterait pas à pousser son conjoint à
lui fournir toujours plus. Et ce dernier n’hésite pas non plus, dans le fameux
élan de « virilité démonstrative» et de « m’as-tu-vu » propre à la plupart des
hommes mauritaniens, dans une société qui vénère le « le tape-à l’œil »,
d’aller jusqu’au bout de ses exigences. Il doit être à la « hauteur » de son
image. N’est-il pas « Voulan ibnou Voulane » ? Il se remémore alors les propos
de sa compagne :
« Pourquoi « un tel » est ministre et pas toi ? Cet idiot qui vient d’être
nommé est-il plus compétent que toi ? Pourquoi a-t-il une VX et pas toi ?
Pourquoi sa femme est mieux habillée que moi ? Pourquoi il a des villas partout
et pas toi? Etc. »
Et voilà l’homme qui se met à vouloir prouver quelque chose. Pour aller plus
vite, il devient un courtisan du pouvoir. S’il gère une caisse, il va commencer
à se servir. S’il n’a pas de caisse mais de l’autorité, il fera du trafic
d’influence. Et s’il a une brigade, il fera un coup d’État.
A en croire (soit dit en passant) certaines informations, les épouses de
certains putschistes auraient été à l’origine des coups d’État en Mauritanie.
En son temps un certain X ould Y en avait fait la démonstration. On comprend
l’influence de la femme mauritanienne à l’échelle d’épouse de chef d’État, de
ministre, de PDG de société nationale, de chefs de projets, de comptables
publics etc. Sa vengeance est donc un putsch permanent.
IV- Comment la femme mauritanienne peut sauver la nation.
Aragon disait que « la femme est l’avenir de l’homme » (n’en déplaise à
certains de nos oulémas bornés). En Mauritanie, aujourd’hui et plus que jamais,
la femme mauritanienne doit venir à la rescousse de l’homme mauritanien. La
faillite de ce dernier mène le pays au désastre. Le masculin-pluriel est en
souffrance. Le féminin-pluriel est ardemment sollicité.
La femme mauritanienne, est appelée à aider à reconstruire les valeurs sociales
en dépérissement depuis une trentaine d’années. En effet, s’il peut y avoir un
catalyseur de cette prise de conscience par l’homme de ces actes, c’est bien la
femme. Elle pourra efficacement contribuer à redresser les travers acquis par
son congénère durant ces longues années qu’a traversées la Mauritanie et qui
l’ont réduit en un pilleur, sous l’effet des systèmes sociopolitiques corrompus
qui ont dirigé le pays.
Pour cela, il faudrait que la femme mauritanienne, se débarrasse de tant de
pratiques éculées qui ont fait d’elle un être qui vît à l’ombre d’un autre et
qui dans cette pénombre lutte pour sa survie à l’encontre même des intérêts de
son congénère.
Cette lutte sourde enrobée des us et coutumes sociaux et travestie dans une
relation économique dans laquelle l’opulence de l’homme est l’alpha et l’oméga
de l’avenir de la femme, se doit de trouver son terme.
Mais s’il est urgent que la femme mauritanienne intervienne pour aider à
rejeter les non-valeurs qui minent le pays, il faudrait que tout le système
matrimonial mauritanien soit revu et corrigé dans le sens de donner à la
famille, et à ceux qui la compose les mêmes droits et les mêmes obligations.
Il est vrai que tant que l’État mauritanien ne fait pas de la « cellule
familiale », le creuset dans lequel se bâtit l’avenir de la nation, il n’y a
point de salut. Tant que l’homme ne voit dans le mariage qu’une cérémonie
festive et dans la femme un « objet à usage jetable ».
Tant qu’il n’est pas civilement et pénalement responsable de sa famille à
laquelle il doit subsistance et protection ; tant que l’épouse n’est pas
protégée dans son foyer et dans ses droits de compagne et de mère, alors
l’homme continuera ses actes irresponsables.
Par ses épousailles sans limites, il a contribué et continue encore à
contribuer à l’éclatement des foyers, à l’enfance malheureuse, aux femmes
désespérées et sans soutien, en somme à tous les ingrédients d’une société sans
avenir. Une société dont les enfants sont sans éducation et dont les mères sont
abandonnées à leur sort, va nécessairement vers la faillite sinon l’éclatement
et la violence.
Si l’homme mauritanien a détruit l’État, par le pillage, le vol et la
corruption, il tire nécessairement sont comportement de l’absence de
responsabilité qu’il développe déjà dans ses relations sociales.
Et si la Femme mauritanienne a bien compris cela, il est nécessaire qu’elle
intervienne auprès de l’homme mauritanien pour aider à réhabiliter les valeurs
sociales perdues, car, plus que nulle part ailleurs, la femme mauritanienne
occupe une place considérable dans « l’emploi du temps » de l’homme
mauritanien.
Il faut qu’elle transforme sa vengeance latente, en un combat privé et public
visant la conscientisation de son partenaire sur ses actes destructeurs en
commençant par se refuser elle-même à le pousser à de tels actes. En
définitive, pour mieux comprendre la faillite et le devenir de l’État
mauritanien, sa gestion doit être saisie dans ses deux aspects : en genre
(masculin/féminin) et en nombre.
Cette approche est bien plus édifiante et rend mieux compte de ses difficultés.
En effet, jusque-là les maux de l’État mauritanien s’accordaient au
masculin-pluriel, en nombre d’hommes (« roumouz el vessad »), il est désormais
important qu’ils s’accordent aussi au féminin-pluriel pour comprendre sa
pénible réalité.
Toutefois, les considérations de cet article ne concernent que celles et ceux
qui s’y reconnaissent. La femme mauritanienne et l’homme mauritanien, pris dans
leurs particularismes, ne peuvent être ramenés à ce schéma global. Il y a des
couples heureux, des familles soudées, il y a des hommes mauritaniens qui sont
responsables et des femmes mauritaniennes qui développent les valeurs et les
essaiment.
Ce n’est, en vérité, que lorsque le matérialisme galopant frappe la société ou
que la soif du pouvoir domine des clans entiers et que la cupidité sonne aux
portes des postes publics, que l’homme devient ce qu’il est.
Et il est certain que derrière certains actes de certains hommes, il y a la
mainmise de certaines femmes. Et il est certain qu’au point où en est l’État et
la société, le salut ne viendra que de ces dernières dans chaque catégorie
sociale, dans chaque poste public, dans chaque foyer de Mauritanie.
Pr. Ely Mustapha
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