dimanche 20 juillet 2025

Terre des hommes, de grandeur : Parle-moi de Mauritanie. Par Pr ELY Mustapha

 


Dédicace


À la Mauritanie,
grande par sa géographie, mais plus encore par son âme.
À ses peuples du sable et du fleuve,
à ses voix plurielles, ses langues entremêlées,
ses silences chargés d’histoire et ses chants de résistance.

À celles et ceux
qui croient encore à l’intelligence, à la beauté,
à la justice et à l’avenir.

Ce livre est pour vous -
pour que la Mauritanie cesse d’être racontée à voix basse,
et commence enfin à se dire debout.

 

 

 

"La Mauritanie ? Qu'est-ce que c'est ?" demanda le petit prince, penchant légèrement sa tête blonde.

L'aviateur sourit, se remémorant ses vols au-dessus de ces vastes étendues désertiques qui l'avaient tant marqué. Comment expliquer ce pays à un enfant qui voyageait d'astéroïde en astéroïde et qui cherchait toujours l'essentiel des choses ?

"La Mauritanie," commença-t-il, "est un grand pays du désert, où le sable s'étend à perte de vue, comme une mer figée."

"Une mer de sable ? Est-ce qu'on peut y voir des couchers de soleil ?" s'enquit le petit prince qui, sur sa minuscule planète, pouvait observer jusqu'à quarante-quatre couchers de soleil en une journée.

"Oui, et ils sont parmi les plus beaux du monde. Quand le soleil descend sur les dunes dorées, tout le ciel s'embrase de couleurs que l'on ne peut décrire avec des mots."

Le petit prince réfléchit un moment. "Et y a-t-il des gens qui y vivent ?"

"Oui. Des hommes vivent là-bas, et c'est pourquoi on l'appelle parfois 'Terre des hommes'. Des hommes qui ont appris à vivre dans un environnement où d'autres ne verraient qu’hostilité et désolation."

"Ce n'est pas facile de vivre dans le désert," remarqua le petit prince, qui connaissait bien la solitude.

"Non, ce n'est pas facile," acquiesça l'aviateur. "Mais c'est dans cette difficulté que les hommes du désert ont développé une sagesse particulière. Ils savent, par exemple, que l'eau est plus précieuse que l'or et que l'hospitalité envers l'étranger est sacrée."

"Dans le désert, on est à la fois loin de tout et proche de l'essentiel," ajouta-t-il, se souvenant de ses propres expériences à Cap Juby, non loin de la Mauritanie actuelle.

Le petit prince semblait méditer ces paroles. "Et ces hommes du désert, sont-ils heureux ?"

"Ils connaissent un bonheur différent de celui que recherchent souvent les habitants des grandes villes. Un bonheur fait de simplicité, de silence et de contemplation. Ce petit poste de Mauritanie était alors aussi isolé de toute vie qu'un îlot perdu dans la mer," se rappela l'aviateur, citant presque mot pour mot ce qu'il avait écrit dans "Terre des hommes".

"J'ai appris beaucoup de choses en volant au-dessus de ces terres. J'y ai rencontré des Maures, ces hommes du désert enveloppés dans leurs grands voiles bleus, qui émergeaient des territoires interdits que nous franchissions dans nos vols. J'ai compris là-bas que ce n'est pas la distance qui est difficile, mais le premier pas."

Le petit prince hocha la tête, comprenant parfaitement ce langage. "Chez moi aussi, l'espace est immense comparé à la taille de ma planète. Droit devant soi, on ne peut pas aller bien loin..."

"En Mauritanie," poursuivit l'aviateur, "j'ai découvert que le désert ne ment pas. Il te montre qui tu es vraiment, sans fard ni artifice. C'est un pays où la lumière est si pure qu'elle révèle l'âme des choses."

"Est-ce qu'il y a des fleurs en Mauritanie ?" demanda le petit prince, pensant sûrement à sa rose.

"Elles sont rares, mais quand elles apparaissent après une pluie, elles transforment momentanément le désert en jardin. Leur beauté est d'autant plus précieuse qu'elles sont éphémères. Comme ta rose, elles sont uniques par le temps qu'on a 'perdu' pour elles."

Le petit prince sourit, satisfait de cette comparaison.

"Et sais-tu ce qui est le plus extraordinaire en Mauritanie ?" ajouta l'aviateur. "C'est que dans ce pays à la frontière du Maghreb et de l'Afrique noire, différentes cultures se rencontrent et s'entremêlent. C'est un pays où l'on parle le hassanya, une langue que l'on retrouve aussi au Sahara occidental, au sud du Maroc et au nord du Sénégal."

"Une langue que tu ne connais pas ?" s'étonna le petit prince.

"Je la connaissais peu, mais j'ai appris à échanger avec ceux qui la parlaient. Et figure-toi que ton histoire, 'Le Petit Prince', a été traduite dans cette langue. C'est la 300e langue dans laquelle ton aventure est racontée."

Le petit prince parut impressionné, mais il revint vite à l'essentiel : "Alors, la Mauritanie est une terre des hommes parce que des hommes y vivent malgré les difficultés ?"

"C'est plus que cela," expliqua l'aviateur. "C'est une terre des hommes parce que là-bas, j'ai compris ce qui fait la grandeur de l'humanité : la capacité à créer des liens, à trouver du sens même dans l'adversité, à voir avec le cœur ce qui est invisible pour les yeux. En Mauritanie, j'ai appris que 'l'essentiel est invisible pour les yeux', tout comme tu me l'as enseigné."

Le petit prince médita longuement ces paroles, dessinant du doigt des dunes imaginaires sur le sol. Puis il leva les yeux vers l'aviateur et dit avec cette simplicité désarmante qui le caractérisait : "Je crois que j'aimerais visiter la Mauritanie un jour. Pour voir si les étoiles y brillent aussi fort que dans mon désert, et pour rencontrer ces hommes qui ont appris à lire le langage du sable et du vent."

L'aviateur sourit. Le petit prince avait, une fois de plus, saisi l'essentiel. Car la Mauritanie n'était pas seulement un pays sur une carte, mais un état d'esprit, une façon de voir le monde avec émerveillement et profondeur, tout comme le faisait son jeune ami venu des étoiles.

 

Présentation du livre

À travers un dialogue vivant entre un maître et un disciple, l’auteur dresse une fresque magistrale de la Mauritanie qui traverse les époques, déconstruit les héritages postcoloniaux, interroge les politiques passées, mais surtout appelle à relever la tête.

Refusant les discours fatalistes, ce livre affirme :

La Mauritanie est une nation noble, née d’une histoire millénaire, forgée par le désert, les lettrés, les résistances, et les rencontres.

Chaque chapitre éclaire une facette de cette grandeur: la richesse des langues et des identités, la dignité des peuples du fleuve et du désert, la vitalité des traditions, la profondeur spirituelle, les potentiels de jeunesse, de terre, de mer, de lumière. C’est un livre qui rend fier. Un livre qui redresse. Un livre qui construit. C’est un livre de réveil. Un appel à réenchanter l’idée de nation, à bâtir une prospérité partagée, une culture d’excellence, une justice réelle, une démocratie enracinée.

Pr ELY Mustapha

 

Lien pour télécharger le livre:
https://drive.google.com/file/d/1S9iYrMbD00jLzkKahFQe7QFCxVkpHUHP/view?usp=sharing


Lien pour écouter le podcast sur le livre:


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Pr ELY Mustapha

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Poésie de la douleur.