mardi 20 novembre 2012

Que craint Aziz ?

Le syndrome Taya

trainAziz a téléphoné à X et Aziz a rencontré Y mais jamais Aziz n’apparait. Des présidents l’ont, dit-on, rencontré, des opposants l’ont confirmé. Aziz va rencontrer Hollande. Aziz va aller aux States. Mais Aziz n’apparait toujours pas. Il n’apparait pas devant la première instance devant laquelle il est responsable : le peuple.

Cela confirme d’abord ce que nous développions dans nos articles précédents qu’il veut gagner du temps avec l’appui de ses proches (Voir notre article : « le temps…le temps ») et d’une stratégie téléphonique maladroite (voir notre article : « Même les ânes en riraient »). Cela confirme aussi qu’Aziz a subi un « traumatisme logique » suite au choc de l’évènement (voir notre article « Traumatisme logique ».)

Ce traumatisme psychique lui fait craindre le pire. Et il est probable que ce que Aziz essaie de gérer c’est l’impact politique de ce qui lui est arrivé.

Une analyse simple dirait qu’Aziz ayant accusé le choc essaye de comprendre ce qui lui est arrivé et tâte le terrain politique pour vérifier s’il peut encore maîtriser la situation. Il ne veut ni publier son état de Santé, ni même faire connaître l’endroit où il se trouve pour ne pas donner une chance à ses ennemis de le frapper encore.

Un bulletin de santé catastrophique va ameuter les loups politiques et militaires à l’intérieur et à l’extérieur du pays. Connaitre l’endroit où il se trouve pourrait guider les limiers à découvrir son véritable état de santé.

C’est en tenant compte de ces paramètres qu’Aziz a décidé conformément aux pronostics de ses médecins d’apparaitre progressivement; au « prorata » d’amélioration de son état de santé : téléphoner puis apparaître furtivement-puis discourir-puis rassurer et, enfin, s’éclipser pour continuer ses soins. Il s’est attelé à « verrouiller » tous les accès vers lui avec la participation (volontaire et involontaire) de tous ceux qu’il a mis à contribution dans cette stratégie. Du commandant du Basep, au Président de l’Assemblée nationale en passant par le chef d’Etat-major et le locataire de l’Ambassade de Mauritanie à Paris ; auxquels s’ajoute un microcosme politique mauritanien avide de nouvelles qu’il amplifie sans état d’âme, aguerri à la manipulation.

Quoi qu’il en soit, de telles attitudes ne peuvent provenir que d’un individu qui refuse de s’exposer pour ne pas être frappé une seconde fois. Et cette crainte-là, Aziz est en train de la gérer.

Tout au long de son traumatisme Aziz a cherché à se protéger lui-même, à protéger ses arrières et « tâtonner » pour assurer son retour dans les conditions de sécurité optimales. Ses rencontres avec les hauts responsables de la sécurité de l’Etat français sont là, justement, pour assurer cet optimum.

Aziz craint moins pour sa santé que pour ses arrières. Mais l’une n’allant pas sans les autres, c’est là le secret de toute sa dissimulation.

En effet, si l’un des effets de l’évènement qu’il a traversé lui a appris quelque chose : c’est qu’il est très vulnérable et que les protections qu’il s’est justement assurées ne valent pas ce qu’il croit et que désormais un chef qu’on a pu toucher et déstabiliser n’a plus l’aura d’invulnérabilité. Taya l’a su à ses dépens, un certain 8 Juin 2003.

Pr ELY Mustapha

3 commentaires:

  1. Très belle analyse encore une fois.Votre blog est une vraie chance pour nous.
    Merci prof.

    Loumeir/casa

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  2. Cher Prof il faut ajouter que le général Aziz va chercher des appuis pour rester longtemps encore. Mais il est devenu comme vous le soulignez bien vulnérable. il ne va pas rester longtemps, c'est sur.

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  3. Prof, ce qui s'est produit avec aziz et précisément à son ventre, ne vous ressemble pas à une épreuve d'Allah, le rappelant que depuis son ascension au top du pouvoir, la majorité des ventres mauritaniens étaient vides. Combien de personnes sont péris par famine et par maladies dont l'origine n'était autre que la malnutrition. Depuis 2008 les viscères de chaque individu étaient en conflit de famine(امصارين يدايكو من الجوع) comme on dit en Hassania. Pourquoi les entrailles et non la tête et autres parts du corps de la personne dont relève la lourde charge de nourrir son peuple.On doit y méditer un peu.
    Enseignant qui à la charge de nourrir 25 ventres.

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Pr ELY Mustapha

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Poésie de la douleur.