jeudi 17 janvier 2019

Lettre au successeur d’Aziz : Héros ou prochain vilain ?


Toi qui remplaceras Aziz, 


Ou lui succéderas à la tête de l’Etat mauritanien.
 
Toi qui viendras par les urnes, 

Ou sur le capot d’un camion militaire, 

Cher(e) inconnu(e), je t’écris cette lettre.

N’ayant jamais écrit à Aziz lui-même, que je n’ai jamais considéré comme un Président, mais comme un putschiste-récidiviste légalisé supporté par un parti-pris de laudateurs et autres applaudisseurs du ventre, je t’écris cette lettre pour que tu saches ce qui t’attend…que tu viennes par les urnes ou sur le capot d’un camion militaire (bis).

Cher(e) inconnu(e) (sauf d’Aziz lui-même), 

Sache, qu’Aziz ne lâchera pas le pouvoir, prépare donc toi à être soit un héros, soit un vilain.
En héros, tu te débarrasseras de l’influence d’Aziz et de la proximité de ses laudateurs (qui deviendront certainement les tiens, aussitôt élu).

 En vilain, tu mueras en épouvantail dudit personnage, tu ne serviras alors qu’à effrayer les moineaux mauritaniens qu’Aziz terrorise depuis son putsch contre le vénérable Sidi Ould Cheikh Abdallahi.

Cependant, en héros ou en vilain tu n’échapperas pas aux vérité suivantes :

En faisant un double putsch, Aziz s’est comporté en brigand et même s’il a déclaré qu’il n’est pas briguant d’un troisième mandat (avilissant par là même cette cohorte de parlementaires qui voulait en refaire un brigand constitutionnel), il ne faudrait pas le croire. Même si cette déclaration, applaudie par les naïfs de tous bords, semblerait faire croire en l’assagissement du putschiste quant à ses velléités plénipotentiaires, il n’en est rien. Le naturel, on le sait, revient au galop…et en treillis.

Aziz sait très bien qu’il ne pourra pas quitter la scène politique, car, de par sa catastrophique gestion humaine et socioéconomique du pays, il ne prêtera pas le flanc aux procès et autres recours qui ne manqueront pas d’être intentés contre lui, ses ouailles, ses courtisans et autres spoliateurs de la nation et de ses richesses dont il fut le protecteur. Car durant tous ses mandats, il n’a fait qu’accroitre la haine, le dénuement, le désespoir de populations entières et le sous-développement de tout un pays. Sur ce plan, il sait qu’il doit rendre compte et à cette redevabilité, tu ne pourras pas t’opposer et si tu ne t’y opposes pas, ce sera contre toi un coup d’Etat pour la raison qu’explique ce qui suit.


Aziz ne laissera pas son bébé BASEP orphelin. Ce bébé armé jusqu’aux dents, aux frais du contribuable, par lequel Aziz tient en respect toute une armée et ses généraux. 

Détrompe-toi, successeur d’Aziz, tu ne gouverneras point. Le Basep te tiendra en joue, comme une cible à abattre à la moindre incartade.

En effet, le BASEP, est une unité qui ne pourra se passer d’Aziz, car il est le premier pourvoyeur de ses armes et de ses commodités. Et si même Aziz l’envisageait, il se mettrait lui-même en péril. C’est autant dire que le scénario « Ould Cheikh Abdallahi » est toujours à la mode : « il a voulu me démissionner...je l’ai démissionné. ». 

Alors successeur d’Aziz, tant que le BASEP existe, ton mandat est compté. Surtout si tu gagnes par les urnes et que tu es sortant d’un parti politique autre que l’UPR (ex. Tawassoul ou une coalition de l’opposition). 

C’est donc autant t’avertir tout de suite, successeur d’Aziz, que tu seras certainement un vilain :

-          si le BASEP existe toujours (et te tient en joue),
-          Si tu n’es pas un militaire (un général de préférence),
-          Si tu n’es pas venu sur le capot d’un camion militaire (conduit par Aziz),  
-          Si l’UPR, le parti du ventre, n’est pas dissous.
-          Si le parlement n’est pas réélu avec une majorité autre que celle du parti du ventre.
-          Si Aziz ne s’exile pas au bout du monde (dans un émirat ou un royaume du bout du monde),

Or, comme tu le vois, les contraintes de l’asservissement du peuple mauritanien, de son pillage et de son sous-développement sont toujours là : le BASEP, l’UPR et AZIZ.

Alors, les élections présidentielles prochaines, ne seront qu’une mascarade, si ces contraintes ne disparaissent pas.  Ainsi, il est fort probable, à moins d’un miracle, pauvre successeur, que tu seras un vilain…président.

Pr ELY Mustapha

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Poésie de la douleur.