jeudi 25 septembre 2008

Images de violence

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Une dame de pique dans un jeu de poker

Quelles images terribles que celles qu’offre actuellement notre pays au monde. La première dame du pays tirée par la force de son domicile et forcée de comparaître devant la commission d’une juridiction de règlements de comptes et son avocat molesté. Voilà qui ne prête pas à bon augure.

La violence s’installe véritablement et l’on ne recule plus devant des actes de violence à l’encontre de personnes publiques qui devraient bénéficier d’un minimum de procédures quant à leur traitement. Il en va de la dignité des personnes et de la crédibilité des institutions. La violence dont à fait l’objet l’épouse du président de la république renversé n’ira certainement pas dans le sens de l’amélioration la situation de la junte ni à calmer le pays, ni à apporter la paix dans les cœurs.

Au contraire, cette Information reprise par les médias du monde entier ternit davantage la réputation du pays et de ses dirigeants. Déjà que le pays n’a pas bonne presse à l’échelle internationale, voilà que l’on s’emploie à le livrer en pâture aux règlements de comptes par institutions publiques interposées.

Les conséquences en sont éminemment graves.

D’abord, il s’agit ni plus ni moins que d’un acte qui risque de réveiller bien des velléités revanchardes et mettre le feu aux poudres d’une situation sociopolitique quasi-explosive.
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Ensuite, on accuse la junte d’être assise sur des fondements tribaux et en Mauritanie, il n y a pas qu’une seule tribu. Cette situation de violence sera interprétée dans l’esprit populaire comme une agression à l’égard d’une faction, d’une tribu, d’un clan ou d’une région. Et l’on sait que les guerres civiles ont toujours eut un fondement similaire.

Enfin, cet acte vise non pas à rendre une justice financière, mais deux objectifs que chacun connait :

- un règlement de compte des sénateurs tendant à faire payer à la première dame ses propos hispaniques.

- à faire pression sur le Président de la République qui est en détention pour céder aux exigences des militaires (démission, renonciation etc.)

Aujourd’hui le pays est la risée de toute la communauté internationale. Malmener une dignitaire de l’Etat et molester son avocat, ce n’est pas pour rendre une quelconque justice, c’est plutôt entrainer l’effet inverse. Celui que déjà la planète entière a pressenti, à travers le putsch : une violence aveugle qui risque de verser dans un cycle violent aux conséquences imprévisibles.

Un pays tout entier livré à la vindicte (institutionnelle, sociale, politique) et qui vît un quotidien de violence, pourra-t-il longtemps y résister ?

Ni l’Etat, ni ceux qui ont violé les institutions ne cherchent l’apaisement. Les pouvoirs publics ont développé aux yeux du citoyen une agressivité continue :

- au sommet de l’Etat, à travers des militaires putschistes

- dans la rue , à travers les forces de l’ordre et de sécurité,

- dans le quotidien, à travers les menaces économiques, financières, terroristes,

Alors que dans un tel environnement difficile, l’Etat se doit de rechercher la paix, le repos des consciences, à rassurer sur l’avenir , à rechercher les solutions pour sortir de la crise en évitant la violence et les heurts, le voilà qui cautionne les règlement de comptes sénatoriaux et qui pousse à la vindicte.

Une justice aussi personnelle que celle qui touche Khatou est-elle plus urgente , plus importante, que de régler les problèmes politiques, sociaux et économiques d’une nation en crise, menacée de toutes parts et qui va vers la dérive ?

Quelle importance a une "dame de pique" dans un jeu de poker où l’Etat joue ...à la roulette russe?

Pr ELY Mustapha

3 commentaires:

  1. Akh c'est pas chevaleresque!
    Notre culture mauritanienne nous interdit de fouiner dans les bagages d'une femme.

    c'est abject comme méthode de pression et indigne de chercher dans les bagages de la première dame la solution aux pressions internationales.

    fils du bled

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  2. comme c'est le cas tres souvent PR, je suis d'accord avec vous. cette arrestation n'a aucune valeur politique, ne fait pas des putchistes des hommes de loi, ne fait pas de nos senateurs des juges, et surtout comme disait coluche, ne fait pas avancer le 'chwingbli'..en loccurence la mauritanie....

    une lectrice assidue

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  3. On transforme ainsi Sidioca en victime. Cela n'a servi a rien. Khattou ne leur a pas repondu. Quel benefice Aziz en tire? Rien. A-

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Pr ELY Mustapha

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Poésie de la douleur.