« L’humour est, dit-on, la politesse du désespoir » …ou une forme avancée d'une dépression ...à venir . LOL. Au choix.
Alors que la course à la présidence de la Banque Africaine de Développement (BAD) ressemble de plus en plus à un concours de promesses en prime time, cinq candidats se battent pour un fauteuil magique censé résoudre tous les maux de l’Afrique. Entre projets pharaoniques, diplomatie de canapé et ambitions personnelles masquées en altruisme continental, décryptage d’une comédie politique où chaque acteur joue « le sauveur qui n’existait pas ».
« Moi président, je ferai de l’Afrique un Disneyland du développement »
Amadou Hott (Sénégal) promet monts et merveilles : éradiquer la faim avec des drones agricoles, électrifier le continent grâce à des hamsters énergétiques, et résoudre le chômage des jeunes en les transformant en influenceurs TikTok. Son programme ? Un cocktail de mots-clés : « digitalisation, PPP, ZLECAf ». Peu importe si 40% de l’Afrique n’a pas l’électricité : il compte lancer une appli pour ça. « Le futur est dans le cloud ! », clame-t-il, sous les applaudissements de pays crédules qui oublient que le cloud a besoin… de serveurs. Et donc d’électricité.
Sidi Ould Tah (Mauritanie), lui, mise sur la magie des « infrastructures résilientes ». Après avoir triplé le capital de la Banque Arabe (BADEA) – un exploit aussi utile qu’un parapluie en plein désert –, il veut désormais séduire l’Afrique avec des routes intelligentes… qui évitent les nids-de-poule grâce à l’IA. Son atout maître ? Avoir convaincu le Congo-Brazzaville que construire un stade à Oyo était une priorité continentale.
La BAD, ce club VIP où l’on entre par coup de pouce.
Derrière les discours enflammés sur « l’autonomie financière » ou « l’intégration régionale », se cachent des calculs géopolitiques plus retors qu’un épisode de House of Cards :
· Samuel Maimbo (Zambie), ex-banquier mondialiste, mise sur le soutien des États-Unis. Son argument choc : « J’ai réduit les délais de projets à la Banque mondiale… de trois semaines ! ». Un héros.
· Abbas Mahamat Tolli (Tchad) joue la carte « sobriété réaliste ». Traduction : « On va arrêter de financer les éléphants blancs… sauf si c’est moi qui les propose ».
· Bajabulile Swazi Tshabalala (Afrique du Sud), seule femme en lice, brandit l’étendard de la parité. Son slogan : « La BAD sera verte, rose et notée AAA… comme mes chaussures ! »
Les parrains : pétrodollars vs cacahuètes
Chaque candidat a son sugar daddy :
· Sidi Ould Tah carbure aux petrodollars du Golfe. Après un dîner avec l’Arabie saoudite, il a promis de « verdir les déserts… avec des pipelines ». Le roi Salmane aurait murmuré : « On paie, mais on veut des selfies avec les girafes ».
· Amadou Hott, lui, mise sur la France. Macron lui aurait glissé : « Si tu nommes un Français directeur, on oublie la dette du Sénégal… et on te prête un consultant McKinsey ! ».
Et le Nigeria dans tout ça ?
Le géant africain, premier actionnaire de la BAD, observe la mêlée en ricanant. « Laissez-les se battre, de toute façon, c’est nous qui décidons », glisse un ministre nigérian, avant d’ajouter : « Et si ça foire, on créera notre propre banque… avec des jeux de cartes et des jetons ! ».
Épilogue : Et si la BAD n’était qu’un prétexte ?
Au final, cette élection ressemble à une partie de Monopoly où chaque joueur mise sur l’avenir de l’Afrique… avec l’argent des autres. Les candidats promettent des miracles, les États actionnaires rêvent de contrats juteux, et les populations, elles, attendent toujours l’électricité.
Mais ne soyons pas cyniques : après tout, comme le disait un sage (anonyme, pour éviter les représailles), « la BAD, c’est comme le café instantané… ça donne l’illusion d’être réveillé ».
(Article rédigé avec l’aide précieuse de 54 États membres et 27 pays non régionaux… qui n’ont strictement rien lu.)
Maintenant sachant que le siège convoité ne peut accueillir qu’une seule personne, voici un Manuel du candidat perdant à la présidence de la BAD…
Manuel du
candidat perdant à la présidence de la BAD
(Édition revue et désespérée)
Vous rêvez de briguer la présidence de la Banque Africaine de Développement (BAD) sans avoir le moindre soutien politique, financier ou même familial ? Félicitations ! Voici le guide survivaliste pour survivre à une campagne « aussi utile qu’un ventilateur en Antarctique ».
Règle n°1 : Promettez l’impossible… mais en anglais
· Exemple pratique : « Je vais éradiquer la pauvreté en recyclant les tweets de Elon Musk en monnaie locale ». Peu importe si 60% de l’Afrique rurale n’a pas internet : l’important est d’utiliser des mots comme « blockchain », « disruption » ou « écosystème ».
· Astuce historique : En 2005, Donald Kaberuka a remporté l’élection après 7 tours en promettant… attendez, personne ne s’en souvient.
Règle n°2 : Trouvez un parrain étranger… même s’il vous méprise
· Option Gulf : Comme Sidi Ould Tah, liez-vous à un État du Golfe. Votre slogan : « Des pipelines pour la paix ! » Bonus : offrez un chameau doré aux électeurs… virtuel.
· Option ex-coloniale : La France adore financer des candidats francophones. En échange, acceptez de rebaptiser le siège de la BAD « Rue du Général de Gaulle ».
Règle n°3 : Ignorez les besoins réels… misez sur le folklore
· Stratégie gagnante : Proposez un stade flottant sur le lac Tchad (même asséché) ou une usine de drones dans le Sahel (alimentée à l’énergie solaire… la nuit). Les États voteront pour vous, ravis de dépenser l’argent de la BAD.
· Avertissement : Si on vous demande des détails, répondez : « C’est dans le pipeline »
Règle n°4 : Jouez la comédie de l’unité africaine… en divisant
· Scénario testé : En 2005, le Rwanda et le Nigeria se sont déchirés pendant 2 mois. Kaberuka a gagné en promettant aux francophones de parler anglais… et aux anglophones de parler français.
· Technique 2025 : Dénoncez « l’impérialisme anglophone » à Libreville, puis vantez « le pragmatisme anglophone » à Lagos. Personne ne vérifiera.
Règle n°5 : Préparez votre reconversion… avant même de perdre
· Plan B : Comme Olabisi Ogunjobi (battu en 2005), préparez votre autobiographie : « J’ai failli sauver l’Afrique… et autres blagues ».
· Plan C : Recyclage express en consultant international. Votre expertise ? « Échec certifié par la BAD ».
Épilogue : Le seul vrai conseil
La présidence de la BAD est une loterie où les gagnants sont ceux qui savent
perdre avec élégance. Comme le disait un ancien candidat anonyme : « Si vous n’avez pas de programme,
inventez-en un… puis attendez que les électeurs oublient ».
(Manuel rédigé avec l’aide de 7 tours de scrutin, 14 éliminatoires et 3 crises existentielles… facturés à la BAD).
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