samedi 14 novembre 2009

AZIZ, Sisyphe.

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Les "Roumouz El Vessad" sont-ils saisissables ?

Aziz dit-on s’en est pris aux « roumouz el vessad ». Et la presse nationale s’en est , semble-t-il, fait un écho répété à mille lieux. Comme si les « roumouz el vessad » étaient saisissables et comme si nos journalistes n’étaient pas soumis pour la plupart au diktat de roumouz el vessad.

Une chose est certaine et milite en faveur de Aziz dans « sa » lutte contre les « Roumouz el vessad : Il les connait bien. Très bien. Il a vécu avec. Longtemps. Très longtemps . Des dizaines d’années durant. Traversant leurs régimes militaires. Serrant souvent leurs mains et se taisant devant leurs actes.

Peut-on croire un seul instant que Aziz, plongé dans tous les régimes précédents, ne savait pas qui était qui et qui faisait quoi ?

Plus de vingt ans dans les hautes sphères des régimes précédents de Taya à Sidioca, Aziz connait les Roumouz el vessad sur le bout des doigts.

Aziz durant ces vingt dernières années , sachant et se taisant est, lui-même, responsable pour omission. Par inaction. Pour avoir laissé faire.

Si , cependant l’on prêtait à l’homme la bonne foi. Pas pour tout , bien-entendu, mais tout au moins pour l’acte de répression des « Roumouz el vessad », pourrait-il le faire ?

Aziz a-t-il réellement entrepris d’enrayer les roumouz ? Ou seraient-ce plutôt les résidus d’un scénario électoral qu’il tarde à clore? Le pourrait-il face aux forces politiques en présence qui toutes renferment leur lot de Roumouz ? Est-il lui-même, de par son passé, un exemple dans le respect du bien public et privé. Un exemple qui justifierait la lutte qu’il voudrait mener contre les roumouz.

1. Les conditions pour que Aziz soit cru dans sa lutte anticorruption.

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- Publier l’ensemble de son patrimoine personnel existant sur le territoire national et ailleurs.

Aziz devrait commencer par publier , lui et toute sa famille son patrimoine sous contrôle d’une autorité indépendante. Et justifier tous les biens acquis en sa possession et en celle de ses proches directs.

Ces informations se doivent d’être vulgarisées et mises à la disposition du public. Qui, on le sait, ne croit que ce qu’il voit. Pas les bonnes intentions.

- Dresser une liste exhaustive de l’ensemble des roumouz el vessad (XouldY en a déjà publié une

copie déjà du temps de Taya). Mais n’importe quel mauritanien consulté dans la rue pourra en

établir une. Les Roumouz ont pignon sur rue et sont fort connus.

- S’attaquer à travers cette liste « au gros poisson », dont un grand nombre est déjà dans l’entourage

de Aziz lui-même.

- C’est en s’attaquant au « gros gibier » que le petit tombe. L’inverse comme en train de le faire Aziz, en se prenant aux petits « dealers », n’a aucun effet sur la lutte contre les Roumouz. Ils savent renouveler très vite leurs recrues.

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2. Identifier les « roumouz el vessad » , circonscrire leurs méthodes et leur trouver solution.

Pour ces aspects nous avions déjà consacré plusieurs articles dédiés aux mécanismes de ces infractions, de leur régime juridique, des responsabilités et des solutions politiques et judiciaires à envisager et à mettre en oeuvre. Parmi ces articles:

- Roumouz EL Vessad : la gabegie en symbole (cliquer ici)

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- Comment piller son pays en toute impunité ( cliquer ici).

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En effet, sans une véritable conviction du peuple quant à la réalité et à la densité du patrimoine de ceux qui dirigent, et qui veulent lutter contre la corruption , la fraude, le détournement des biens publics, la concussion, le trafic d’influence, et toute autre infraction connexe, il n’ y aura pas de crédibilité. Surtout quand ceux-là même dont il s’agit ont fait partie des rouages des régimes politiques précédents.

Enfin, on ne combat pas les commissionnaires de toutes ces infractions en agissant au compte goutte et en frappant au gré de l’humeur politique. Il faut une stratégie politique, juridique et judiciaire donnant une crédibilité à l’action du pouvoir, une protection des droits des prévenus et une restitution des biens à la nation.

Sans cela toute lutte contre les « roumouz el vessad » , sera pour celui qui l’entreprend, le calvaire de Sisyphe (1)

Pr ELY Mustapha

(1) Pour avoir osé défier les dieux, Sisyphe fut condamné à faire rouler éternellement, dans le Tartare, un rocher jusqu'en haut d'une colline dont il redescendait chaque fois avant de parvenir à son sommet, tel que raconté dans l’Odyssée. Toutefois, Homère ne faisait pas mention de la raison de ce châtiment. Certaines traditions le justifient par la réputation de brigand et de malfaiteur que Sisyphe avait acquise de son vivant. (Wikipedia)

samedi 7 novembre 2009

La Mauritanie une impuissance… nucléaire !

Pour quelques atomes (crochus) de plus.

« Le gouvernement mauritanien a examiné et adopté un projet de décret sur l'utilisation de l'énergie nucléaire civile.

Le projet de décret a pour objectif d'édicter "des normes de base relatives à la protection sanitaire des professionnels et des populations, par rapport aux rejets liquides et gazeux des substances radioactives, ainsi que la dissémination illicite de sources de rayonnement ionisant", selon un communiqué du gouvernement.

Le décret propose également un système de contrôle pour "le respect strict" des normes internationales en la matière.
» Source

Comment un gouvernement serait-il préoccupé par le nucléaire alors qu’il ne peut même pas faire fonctionner correctement une centrale thermique ?

Pourquoi le gouvernement n’investit pas dans la rénovation des centrales thermiques existantes, leur extension et leur appui par des ressources énergétiques renouvelables abondantes en Mauritanie (soleil, vent etc.) ?

Pourquoi, aujourd’hui , la Sonelec est agonisante et ne peut faire face à ses engagements énergétiques ?

La réponse à ces question est simple : le système énergétique national mauritanien fait l’objet aujourd’hui d’une attaque en bonne et due forme d’un lobby commercialo-financier mauritanien adossé au pouvoir politique en place en connivence avec des lobbies français de l’industrie du nucléaire.

La stratégie du lobby commercialo-financier mauritanien, soutenu et affiché par le pouvoir politique mauritanien a élaboré la tactique suivante :

- Mettre à genou le système d’électrification nationale, s’accaparer son infrastructure, et en prendre le monopole

- Mettre le pays devant le fait accompli et introduire de fait la technologie nucléaire comme solution urgente

- Concrétiser l’alliance avec les industriels du nucléaire français pour la fourniture de centrales et autres équipements clefs en main

- Empocher tous les bénéfices de ces juteux contrats d’industrialisation nucléaire et en devenir la tête de pont toute puissante

- Enfin, devenir l’alpha et l’omega du nucléaire en Mauritanie, autant dire prendre le pays en otage.

Pour arriver à ses fins le lobby commercialo-financier mauritanien a commencé par endetter et neutraliser la société nationale d’électricité à travers son système bancaire avec la bénédiction d’un Etat , dont les dirigeants lui sont acquis

Cette étape fut accompagnée de la vente pure et simple aux industriels français (là encore avec le soutien de l’actuel pouvoir en place) du système énergétique mauritanien. Ces industriels très influents sur le politique français ont d’ailleurs été l’atout premier du pouvoir d’ Aziz pour s’assurer la reconnaissance et le tapis rouge.

La dernière étape sera bien entendu (mais c’est déjà potentiellement fait) de « nucléariser », l’électricité mauritanienne.

Cela va rapporter au lobby commercialo-bancaire mauritanien, son soutien politique et ses partenaires français, des sommes faramineuses puisque une seule centrale nucléaire de 1000 MW (comme celles construites en France) coûte 1, 5 milliards d’euros ! Soit plus de 578 milliards d’ouguiyas ! (Source)

Alors on comprend bien la course effrénée des français vers Aziz et son lobby commercialo-bancaire. D’ailleurs l’on se demande si la carte des français n’était pas (depuis la toute première visite de Ould Bouamatou accompagné de Karim Wade aux hommes d’affaires français durant les premiers jours du putsch) acquise à Aziz du fait des contrats offerts aux industriels français par ses émissaires ( voir ici )

L’on s’était d’ailleurs interrogé, à l’époque sur « ce que les français étaient en train de jouer » dans leur attitude attentiste face au putsch du 6 août (voir ici ). Ils attendaient simplement de voir quel avantage ils pouvaient tirer du putsch…Et les émissaires de Aziz le leur ont apporté sur un plateau d’argent. Le nucléaire. Il fallait y penser.

Aziz-Bouamatou sont en train de prendre en otage le système énergétique national et les français en seront les maîtres d’œuvre. Qui détient l’énergie détiendra l’âme du pays.

D’ailleurs, il suffit d’examiner l’historique des concessions minières et leurs bénéficiaires depuis l’avènement de Aziz, notamment celles de l’uranium , pour comprendre que le plan d’accaparation du système énergétique mauritanien est depuis longtemps en exécution. Le nucléaire sera son achèvement.

Mais quel sera la finalité de tout cela ? On serait plus optimiste si l’on s’imposait l’idée que tout cela profitera au pays. Car Aziz, Bouamatou, feront un jour partie des éphémérides et du temps passé . Les personnes comptant moins que ce qu’elles apportent au pays.

Mais des centrales nucléaires en Mauritanie, est-ce réellement une priorité ? En voici quelques raisons :

- Ces centrales outre leur coût initial sont coûteuses. Elles vont endetter longtemps le pays et réduire encore dans la misère des populations vivant déjà sous le seuil de subsistance.

- Ces centrales ont un coût d’entretien, de sécurité et de personnel qualifié exorbitant.

- Ces centrales seront des mines de déchets, dont le traitement et les enfouissements coûteront des milliards au pays…et les français les empocheront.

Pour une population de moins de trois millions d’habitant, qui pourrait être alimentée en électricité par centrales thermiques à des coûts correspondant à ses moyens et ses besoins et des ressources renouvelables abondantes dans son environnement, pourquoi veut-on lui imposer le nucléaire ?

La réponse n’est pas nucléaire : Le pays est entre les mains d’un lobby politico-financier qui en a fait sa propriété personnelle.

Le nucléaire « mauritanien », n’en est pas simplement un. Il a servi à faire agréer un régime putschiste aux tenants de la France-Afrique, il est en train de faire naître un monopole politico-commercialo- financier sur l’économie mauritanienne. Dont les conséquences pour l’avenir du pays ne peuvent être que désastreuses.

L’impuissance mauritanienne devient nucléaire. A l’ère cupide d’un sous-développement atomique .

Pr ELY Mustapha

jeudi 5 novembre 2009

Il faut dire la vérité:

Il n ya pas d’esclaves en Mauritanie.

Non mais, on a parfois envie de se révolter ! Des esclaves en Mauritanie ? Allons donc. Le Mauritanien, noir (tacheté) ou blanc (sale) ou gris (cendre), ne peut pas être esclavagiste !

Sa propre religion le lui interdit ! Vivant sous le seuil de subsistance, comment peut-il faire vivre un(e) esclave ? Economiquement et religieusement le Mauritanien ne peut donc être esclavagiste.

En effet, s’il ne peut se permettre d’entretenir sa propre personne, comment peut-on dire qu’il peut entretenir des esclaves ? Qui va alors les nourrir ? Qui va graisser leurs lourdes chaines ? La graisse elle-même etant hors de prix et le fer encore plus ?

On voit donc qu’il est impossible qu’il y ait des esclaves en Mauritanie, faute d’esclavagistes !

Mais alors d’où vient cette folle idée qu’il y a des esclaves en Mauritanie. Je vous le demande!

D’ailleurs l’expérience la plus simple pour s’en convaincre est d’aller en Mauritanie et de chercher les esclaves là où ils doivent se trouver. Et bien sûr ne pas faire comme cet expert des Nations unies (dont la prononciation du nom est un pire calvaire d’esclave), et qui en quelques jours d’hôtel en hôtel climatisé a vu plein d’esclaves de la fenêtre de sa chambre.

Oui, il a bien dit que l’esclavage existe en Mauritanie ! En effet, il a simplement confondu les piétons qui sont tous noirs, qui trainent les pieds enlacés dans leurs boubous handicapants et qui ont une mine désastreuse reflétant la situation cadavérique de l’économie mauritanienne et le désarroi des ménages mauritaniens.

Franchement, où sont alors les esclaves ? Eh bien, ils n’existent pas. Sauf dans l’imaginaire de ceux qui pensent . ..qu’ils existent.

D’ailleurs si l’on visite l’intérieur du pays on voit des villages entiers dit « edwaba », qui regroupent une population de personnes qui se disent des esclaves. Mais il ne faut pas les écouter car si elles étaient esclaves est-ce qu’elles auraient leur propre village ou campement ? Non mais ! Où sont leur maîtres ?

Certes, lorsque l’on rend visite à des villages ou campements on remarque effectivement qu’il y a des personnes , surtout noires, qui travaillent, qui travaillent beaucoup . Mais il ne faut pas en déduire que ce sont des esclaves parce que ceux qui les font travailler ne travaillent pas. C’est aller trop vite en besogne. Mais c’est exactement la même chose dans toute entreprise honorable, les détenteurs du capital ne travaillent pas, ils boursicotent. C’est les employés qui travaillent dur et souvent malgré eux! Peut-on dire que ce sont des esclaves ?

Allons donc ! Il n y a pas d’esclaves en Mauritanie ! Il y a juste des personnes qui travaillent dur, qui ne reçoivent rien en contrepartie, qui n’ont pas d’avenir si ce n’est celui de déserter . C'est la même chose dans l'armée; peut-on dire que les soldats sont des esclaves?

Mais ces personnes noires qui travaillent ont un avantage : rien ne leur appartient, même pas elles-mêmes. En cela, par leur détachement des matérialités de ce monde, elles sont plus proches de Dieu. Après tout n’est-ce pas là la plus belle forme de spiritualisme ? En Mauritanie, il n ya pas d’esclaves, il n y a que des bouddhas.

D’ailleurs au lieu de nous envoyer des experts en dénonciation d’esclavagisme, on ferait mieux de classer la Mauritanie comme monument historique faisant partie du patrimoine mondial.

En effet, notre avantage indéniable sur l’ile de Gorée, classée patrimoine mondial, est que nous avons les locataires qui vont avec.

Bel exemple de complémentarité régionale effective et de futur commerce triangulaire.

Pr ELY Mustapha

For Mauritania « prend acte »

Très fort Mauritania !

For Mauritania « Prend acte ». Une telle attitude ne rappelle-t-elle rien à notre conscience collective?

Face au tournant de 2005, la misère de l’opposition a commencé le jour ou un certain Ahmed Daddah , face à un coup d’état qu’il pouvait contester et contrer en 2005, a « pris acte » neutralisant ainsi le plus grand parti de l’opposition de l’époque et se mettant lui-même au service des militaires. Nous savons ce qu’il en advînt.

« Il a légitimé le putsch, supporté les putschistes et il a « pris acte » de leur putsch. Les militaires, l’on utilisé jusqu’au bout, embobiné et ils ont « pris acte » de son soutien. Soutien dont ils n'avaient besoin que les premiers jours. La communauté internationale méritait bien cela. » ( voir Les militaires ont pris acte ) et Ahmed pouvait-il agir autrement? »

Aujourd’hui for-Mauritania, à la suite d’une opposition vaincue du fait de sa propre turpitude, se prend à « prendre acte » d’une élection qu’elle a dénoncée, décriée et combattue et dont on a pu écrire en son temps : « Jamais au grand jamais des élections n’ont été l’expression de la défaite des principes et des idéaux proclamés que celles annoncées pour le 18 juillet. Tout autant que les grandes œuvres ne se bâtissent pas sur les marécages, les démocraties ne peuvent l’être sur des consciences avilies et des principes estropiés. » (Voir « Le vote des éclopés »)

Que se passe-t-il chez nos intellectuels ? Dès que le vent tourne en défaveur de leurs idées, ils se sentent obligés de rejoindre le courant vainqueur ou tout au mieux de se trouver une troisième voie leur permettant de quitter le combat ?

Dans un communiqué publié, For-Mauritania se transforme en « groupe de réflexions et de proposition », et « prend acte des résultats issus des élections du 18 juillet (…) »

Est-ce la fatigue, la conviction de l’inutilité du combat, l’opportunisme ou la volonté de participer autrement à la démocratie mauritanienne ?

Il ne fait pas de doute que c’est certainement le dernier argument qui prévaut . Car l’on ne peut imaginer que des intellectuels qui se sont levés d’un seul tenant malgré leurs difficiles localisations géographiques, usant de leurs propres moyens et de leurs temps, durant plusieurs mois de travail acharné, se soient tout à coup rendu compte de « l’inutilité de leur combat » ou qu’ils soient frappés d’un opportunisme qui tout à coup naîtrait parmi eux.

Mais alors pourquoi for Mauritania, ne reste pas « for Mauritania ». Ce mouvement intellectuel qui avait pour objectif : « La mise en échec du coup d'Etat du 6 août, la restauration de l'Ordre Institutionnel et le retour dans ses fonctions du Président élu ; la restauration de la Démocratie et sa pérennisation. » ?

La réponse est pourtant simple:

- For-Mauritania défendait la légitimité d’un Président et sa réintégration à ses fonctions de président. Et voilà que le Président a par lui-même démissionné !

- For Mauritania supportait une opposition au coup d’Etat, appelée FNDD alors que c’est cette même opposition qui « négocia » les fatales élections du 18 juillet et convainquit le président de démissionner !

Que restait-il donc à For-Mauritania, sinon jouer au Don quichotte et pourfendre des moulins à vent.

For-Mauritania fut une œuvre honnête d’intellectuels mus par de nobles convictions qui croyaient que l’on pouvait compter sur une opposition mauritanienne digne de ce nom.

Hélas, cette opposition est depuis longtemps gagnée par l’opportunisme et minée par le clientélisme permanent. Opposition dont certains membres et dirigeants en ont fait un instrument de leur politique du « ventre ». Il suffit de s’en convaincre, aujourd’hui, de voir les « mains tendus » vers le pouvoir d’Aziz.

L’erreur de For Mauritania, c’est d’avoir cru qu’il y avait une opposition politique en Mauritanie. Et si aujourd’hui For-Mauritania veut se transformer en « groupe de réflexions et de propositions », c’est que c’est probablement le constat de cet état de fait.

Mais la question est de savoir, malgré les nobles intentions d’un tel groupe, sur quoi va-t-il réfléchir et quelles propositions pourra-t-il faire ?

Ce n’est point que nous doutions des hautes compétences de ce groupe, mais en politique mauritanienne pour « réfléchir et proposer », il faut être du bon côté.

Or le groupe de For Mauritania ayant, ongles et griffes, combattu ceux qui aujourd’hui ont accaparé le pouvoir « criera longtemps dans le désert ». Tant il est vrai qu’en politique mauritanienne d’aujourd’hui, ce n’est pas l’idée qui compte mais la personne. La politique mauritanienne n’est pas bâtie sur une lutte d’idées mais sur une lutte de personnes.

Le pouvoir ce n’est pas l’Etat, son idéologie et ses institutions, c’est Aziz, son Basep et ses courtisans. L’opposition, ce n’est pas le militantisme, l’idéologie et les masses, ce sont ses présidents, secrétaires généraux et les acquis pour compte.

Comment dans ces conditions s’inventer en « groupe de réflexion et de proposition » ?

Ou « for Mauritania » a succombé, face au dépit, à une naïveté qui ne lui sied pas. Ou ce groupe pense qu’avec la légalisation d’un putschiste grâce à la cupidité d’une certaine opposition qui a sacrifié ses principes, les choses ont changé ?

Si, aujourd’hui, Aziz bénéficie de la grâce qui, on le sait, est conférée par les mauritaniens rampants à tout « homme fort » qui les écrase, rien ne dit que cet état de grâce est permanent.

Et ce qui est certain c’est que ce genre de régime qui arrive par la force, qui s’instaure par la force et qui s’impose par la force n’est ni adepte « de la réfléxion » et encore moins de « propositions »…qui ne viendraient pas de lui.

Quant à réfléchir pour l’opposition ou lui proposer, défaite, humiliée, elle n’impose ni ne dispose.

Vivement que For-mauritania reste For Mauritania, ce mouvement dont on a pu dire, au moment de sa création, qu’il illustrait bien, face à la peste politique mauritanienne et ses dictateurs, « qu’il y avait en l’homme (mauritanien) plus de choses à admirer qu’à mépriser ».

Pr ELY Mustapha

vendredi 9 octobre 2009

Soit dit en passant

Pourquoi un prix Nobel pour Obama?


C'est extraordinaire comme on aime applaudir pour tout et n'importe quoi. Il suffit qu'un prix soit décerné à un noir pour qu'on considère que c'est extraordinaire!


Franchement qu'à fait Obama pour mériter le prix Nobel?

- Est-ce parce qu'il a conquis la présidence des States? Non! c'est à la portée de tous les noirs.Car les noirs sont aussi humains que les blancs!

- Est-ce parce que c'est un noir qui est président des USA? Non! Cela devrait passer inaperçu, car ce n'est pas extraordinaire qu'un noir devienne président des USA, ce n'est pas un poste génétiquement blanc!

- Est-ce parce qu'il veut fermer les geoles de Guantanamo? Est-ce qu'on obtient un prix nobel parce qu'on annule une décision de son prédecesseur. Sinon tous nos foutus présidents, noirs, bruns et gris seraient des prix Nobel!

- Est-ce parce qu'il a la peau noire, qu'il mérite un Nobel? Non! Un nobel est lié à une oeuvre, à un monument, à une pensée, à une découverte, à un génie. Bref, à ce que tous les hommes, noirs et blancs sont capables de faire.

Un nobel ne peut être attribué à homme fut-il noir ou blanc, n'ayant que quelques mois à une présidence, n'ayant encore rien résolu des problèmes de guerre et de paix de la planête et cherchant encore ses marques!

Si le prix nobel a été attribué à Obama parce qu'il é été élu à la présidence US, ce Nobel n'a pas sa raison d'être, car il n' ya pas de Nobel pour la course aux présidentielles.

- Si pire que tout ça, c'est parce qu'un noir a pu être président des Etats-Unis, alors c'est un insulte à l'humanité en général et au génie de la race noire, en particulier!

Ce prix Nobel que nous appelerons" de la négritude qui a pu se hisser à la Maison Blanche", n'aura qu'un seul effet (négatif). Celui, de gonfler les chevilles d'un Obama qui a besoin, plus que jamais de garder les pieds sur terre.

Ecoutons le comité du prix Nobel déclamer: "Il est très rare qu'une personne ait, dans la même mesure qu'Obama, capté l'attention du monde entier et donné à son peuple l'espoir d'un avenir meilleur".

Comme quoi le peuple noir a toujours vécu dans le désespoir...avant qu'Obama n'arrive à la Présidence sous la bannière des ...Démocrates... pour défendre l'espoir du peuple noir!


Enfin si vous voulez savoir pourquoi, d'ailleurs, OBAMA n'aurait jamais dû être élu Président des Etats unis d'Amérique cliquez ici


Pr ELY Mustapha

vendredi 31 juillet 2009

Le calme avant la tempête.


Un phare pour nos rivages


Aziz est élu. Aziz est devenu président. Mais Aziz n’est pas autre chose que Aziz . Un putschiste. Un non légaliste. Un « légalisateur » d’un coup d’Etat. Mais Aziz est désormais « adulé ». Les éternels groupies du pouvoir s’agglutinent à ses bottes qu’il peine à enlever. Il sera bientôt « le tout ,l’unique et l’éternel ». L’indécrottable. L’infaillible. Le « supra-ultra-divin » de la courtisanerie scotchante des « plébiscités » à leur fauteuil roulant pour leurs intérêts. Aziz a légalisé son putsch. Aziz, un putschiste-président. Ou un président-putschiste, au choix et au désarroi de ceux qui le récusent.

Son plébiscite il le doit moins , cependant, au peuple que la misère et la supplique des gouvernants forts et opulents poussent à copuler avec les chimères électorales qu’à cette opposition qui à chaque putsch brade jusque ses principes . Cette opposition qui « prend note », qui « entérine », qui « enregistre » et qui « dialogue » avec tout putschiste qui passe, avait-elle vraiment le mérite et la dignité d’accéder à un pouvoir devant lequel elle se pliait à chaque coup de force et dont « elle prend acte » dans une humiliante et déconcertante attitude qui n’avait d’égale que la cupidité mythomane de ses dirigeants qui pensaient arriver au pouvoir « sur le capot d’une jeep militaire »?

Aujourd’hui cette opposition dont une partie a certes essayé de défendre la légalité (le FNDD , notamment) a été très vite empoisonnée par son autre aile «enregistrante» et rampante, à laquelle elle s’est alliée et qui l’a poussée à ce compromis de « Dakar » qui ne fut en fait que « le ticket » pour une course effrénée et inconsciente vers un pouvoir dont l’accès a été déjà verrouillé par celui qui le détenait depuis le 6 août dernier.

Mais alors que reste-t-il à cette opposition qui a tout perdu ? Rien. Un spasme de contestation d’une élection que personne ne pense plus contester, et même si cela était, le simple bon sens dicterait déjà que Aziz ne renoncerait plus jamais à son « bon droit » d’être président. Alors vaines tentatives de vouloir contrer celui qui est arrivé au pouvoir par la force des baïonnettes et qui s’y maintient par la force des urnes.

L’opposition perdante n’ayant pu contrer par une cohésion et une lutte digne de ce nom , l’accaparation du pouvoir par la baïonnette, n’est plus autorisée aujourd’hui à lutter contre le verdict des urnes. Et pourtant nous avions ici même appelé (et très tôt) à la prise de conscience de la nécessité de cette lutte avant le drame électoral ( voir : « Ahmed Daddah pouvait-il agir autrement ? oui ! » )

Cependant, contrairement à ce que chacun penserait, la balle n’est plus dans le camp de l’opposition mais bien dans celle de Aziz.

En effet, si Aziz a gagné les élections, il n’est toutefois pas sorti de l’auberge. Ceux qui l’on élu tout autant que ceux qui ne l’on pas élu l’attendent au tournant de ses engagements et promesses clamées de Dar Ennaïm à Hay essaken et au-delà, à travers tout le pays

Une opposition responsable se doit alors se réorganiser et très vite autour d’un thème fédérateur de défense de ses positions acquises durant le dernier putsch et les valoriser en prenant rapidement le contrepied du pouvoir sur ses promesses électorales et en prenant à témoin le peuple que le général a su si bien ameuter par ses déclarations. En sommes prendre le pouvoir à son propre jeu politique.

En effet, si les 52% et poussières que le général a acquis sont bien réels, alors il en découle une conséquence dont la portée est d’une extrême importance pour l’opposition : le peuple a cru aux promesses de « pain », « de santé », « de dignité », « d’honnêteté » que lui a miroitées Aziz.

Le peuple est alors dans une expectative, en attente de la concrétisation de ces promesses et si elles ne se réalisaient pas, alors cela pourrait être une déception sur laquelle l’opposition se devrait d’apprendre très vite à « surfer » et à récupérer pour contrer le pouvoir et jouer son rôle d’une opposition forte.

C’est autant dire que durant ces 12 mois de putsch, le peuple s’est grandement appauvri, qu’il a craint le pire des sanctions internationales, et qu’il s’est agrippé au fil d’espoir que lui a miroité Aziz à travers son discours du « ventre » teinté d’un nationalisme latent auquel il a cru. C’est autant dire le caractère explosif d’une telle croyance si celui en lequel elle est fondée n’assure pas.

C’est pourrions-nous donc dire que c’est certainement le calme face à une tempête à venir.

Une opposition intelligente serait celle qui déjà allumerait un phare sur les rivages obscurs vers lesquels l’espoir d’un peuple risque de s'échouer.

Tant il est vrai que le capitaine-général qui a pris possession du bateau-nation n’ayant eu , jusque-là, d’intérêt que pour sa propre gouverne, se devra de bien tenir les gouvernes . Faut-il cependant que sur son sextant, il ait bien calculé les coordonnées exactes de son port d’espérance populaire, car il ne lui est pas permis de revenir à son port d’attache.

Pr ELY Mustapha

mercredi 22 juillet 2009

Le jour où les extraterrestres ont bouffé les bulletins de vote

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Enquête incroyable sur les bulletins volants non identifiés

Les traces relevées dans les différents bureaux de vote du territoire montrent effectivement qu’une espèce de poudre presque invisible, sauf au mauvais œil expérimenté, recouvrait les urnes où les bulletins de vote ont été introduits. Et les analyses de cette poudre dans nos laboratoires spécialisés a révélé…. l’incroyable.

Oui, vous entendez bien : l’incroyable vérité que personne ne peut démentir. Il s’agissait…il s’agissait de poussière d’étoile ! Rien de moins que ça.

En effet, durant la nuit allant du 17 juillet au 18 juillet 2009, les extraterrestres avaient échangé les véritables urnes de la CNI par de fausses urnes qui leur ressemblent en tout point à la différence près que leur fond était directement connecté à l’espace intergalactique. C’est-à-dire, concrètement, lorsque un électeur jette son bulletin dans l’urne, il tombait directement sur la planète des extraterrestres qui , elle, est située à 18 années-lumière de notre système solaire.

Aussitôt tombé sur ladite planète, deux extraterrestres appelés « grab 1 » et « grab2 », qui sont chargés de la surveillance de l’opération électorale criaient, en même temps ; « Koubeniiiiiiiiiiiiiiiiiiiiii ! » et aussitôt intervenait un troisième extraterrestre moustachu et qui avait le grade de général et qui disait à haute voix : « c’est pour qui ? » quand on lui disait : « FNDD » ou « RFD », il criait à tue-tête : « bouffez ! ».

C’est ainsi que le pauvre électeur mauritanien qui jetait son bulletin dans l’urne ne se rendait pas compte que son bulletin servait de bifteck à une horde d’extraterrestres à 18 années lumière de aouienat ezzbel.

Mais lorsque les extraterrestres ont suffisamment bouffé, leur chef leur dit : « maintenant vous allez remonter dans les urnes et dégueuler tous les bulletins avalés ». Et l’on sait, depuis les explorations cosmiques récentes, que les extraterrestres quand ils bouffent quelque chose, ils le dégueulent toujours à l’envers. C’est ainsi que les croix qui portaient sur les noms de Boulkheir et de daddah, furent reportées sur Aziz.

Tout désormais s’explique. D’ailleurs ce sont ces mêmes extraterrestres qui révélèrent à ould Daddah que c’étaient eux qui avaient bouffé les bulletins de vote.

Hélas c’était trop tard. Les extra terrestres avaient déjà tout dégueulé dans les urnes. Et dans leur vaisseau qui les ramenait vers leur lointaine galaxie, ils avaient inscrit sur le grand tableau sur lequel ils enregistrent (toujours!) la fin de leur mission :

« Opération koubeni 2 réalisée avec succès. Vote vraiment dégueulasse. Retourneur de veste informé des résultats. Prochaine digestion 2014.»

Pr ELY Mustapha

mardi 21 juillet 2009

Et maintenant...

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Plus de 52 % des suffrages ! Aziz a réussi à être démocratiquement élu.

Battue à plate couture, l’opposition se doit d’entériner sa défaite et non pas crier aux diable Vauvert. Elle ne doit, en fait, ses défaites qu’à elle-même. La première défaite est d’avoir accepté que, dans la précipitation, Daddah rejoigne le front après qu’il l’ait par deux fois roulé, en 2005 et en 2008. Et que cette opposition opte pour une candidature dispersée au gré d'intérêts personnels.

Sa seconde défaite s’est de s’être précipitée pour se débarrasser, en le forçant à démissionner, le président militairement renversé. En contrepartie elle entérinait des élections anticipées dont les délais de tenue ne lui permettaient même pas de se préparer et d’aller contrer le dangereux populisme que Aziz a su si bien générer à l’échelle nationale.

Il faudrait dire que l’opposition était déjà mal partie en négociant et en cédant sur le très court terme du terrain. Le coup fatal a bien été l’accord de Dakar et la démission de Sidioca. Il ya une semaine nous avions prédit cela, en écrivant qu’aller à ce vote c’était entériner :

« Que le coup d’Etat de Ould Abdel Aziz a bien atteint son but, destituer le président
- Que le Président pour lequel tout un front s’est uni pour le restaurer dans ses fonctions a été obligé de renoncer à cette mission
- Que le FNDD, n’est en fait qu’un ramassis d’opportunistes qui va aux élections la queue basse en ayant négocié un accord forcé pour sortir de la crise mais ce n’est que pour sortir de sa propre crise
- Que Ould Abdel Aziz est le véritable gagnant dans ce putsch, puisqu’il a organisé des élections, qu’il accaparé le Trésor public pour financer campagne et s’est vu redorer le blason par la communauté internationale, lui et ses sbires ministériels.
En effet, si l’on va au vote, c’est plier l’échine (n'en déplaise à Messaoud)et dire que ni le FNDD n’a de principes, ni ceux qui vont avec lui aux élections n’en ont. » (voir l’article : « Du dada de Daddah à l’échine de Boulkheir »).

Maintenant, il faut tirer les leçons du succès d’Aziz et réfléchir à l’intérêt de sa contestation.

Si les organisations présentes et les observateurs à ces élections ne présentent aucun argumentaire à l’encontre de l’élection de Aziz, il faut faire avec et viser autre chose. Les élections législatives et municipales, en somme, penser à l’avenir d’un contre-pouvoir qui, lui, s’inscrirait dans la légalité.

L’élection d’Aziz est un sérieux coup de semonce pour l’opposition qui doit opter soit pour l’alternance pacifique au pouvoir et attendre 2014 pour présenter de nouveaux candidats ou rejoindre le maquis. La première alternative nous semblant la meilleure. Le pays a besoin de paix, de stabilité et d’une opposition responsable.

Toutefois, cela ne serait possible que si Aziz gouverne avec un profond sens de l’Etat, des enjeux nationaux et des intérêts des différents groupes politiques et sociaux en place. En somme, renoncer à toute attitude vindicative et opter pour la conciliation, chercher le compromis et non pas la rigidité dans ses relations avec ces groupes, appeler à la conciliation et non pas au tiraillement partisan; alors il se pourrait que chacun s’insère dans une vison commune des intérêts du pays et œuvre pour cela.

Dans le cas contraire où la nature du système politique mauritanien dénaturé par des dizaines d’années de corruption, de népotisme et de soif d’autorité reprenne le dessus ou se réinstaure , à la faveur de l’élection de Aziz, alors tout devient imprévisible et le pays sombrera très vite dans le chaos civil ou militaire.
Tant il est vrai que ceux qui, aujourd’hui, contestent ces élections ou sont frustrés d’avoir perdu une part de leur vie ou de leur âme dans une course effrénée, difficile et épuisante, humainement et matériellement, vers le pouvoir peuvent devenir une force de résistance active ou passive à tout changement et c’est la Mauritanie qui va en pâtir.

En effet, celui qui perd aujourd'hui est plus important que celui qui gagne pour l'avenir de la Mauritanie.
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Comme on l’avait écrit dans un précédent article d’avant les élections (« qui est prêt à perdre ?) :

« En vérité, la question que chacun se pose, n’est pas la bonne. Dans ce jeu électoral, la vraie question n’est pas de savoir « qui va gagner ? », mais plutôt « qui acceptera de perdre ? ».
En effet, l’examen des principaux candidats en lice, ne laisse pas indifférent ; non pas quant à leur capacité de gagner, chacun, qui comme on le sait, ayant ses atouts, mais à leur capacité de perdre sans plonger le pays dans la zizanie.

Au lendemain du 18 juillet 2009, une personne sera élue. Il n ya qu’un seul fauteuil pour un unique président. C’est alors moins la connaissance du vainqueur qui compte que l’attitude qu’auront les vaincus. Et je crois que l’avenir de la Mauritanie dépendra beaucoup moins de celui qui sera élu que de ceux qui voudront bien le reconnaître. »

C’est dans les instants difficiles que les hommes valeureux savent reconnaître leur défaite personnelle et la transformer en une victoire collective pour le bien de leur pays.

Pr ELY Mustapha

jeudi 16 juillet 2009

Le manuel du parfait putschiste

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Après le «Manuel à l’usage de ceux qui veulent s’enrichir en toute impunité »,(que vous retrouverez en cliquant ici) , voici le « manuel du parfait putschiste.»

En effet, après le 6 Août 2008, le monde n’est plus ce qu’il était, il est devenu ce que nous voudrions tous qu’il soit: un monde à visage découvert. En cela le putsch de Ould Abdelaziz a déjà fait jurisprudence. En guinée, au Niger l’Azizanie institutionnelle est en train de devenir un mode de passation du pouvoir. C’est pourquoi pour conforter cette jurisprudence de la baïonnette, nous vous livrons ici pour nos heureux putschistes à venir, le manuel du parfait putschiste.


Règle n°1 : Fais ton coup et prend ton pied
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Lorsque tu veux faire un coup d’Etat n’hésite pas. vas-y et ne pense pas aux lendemains. Ils seront toujours enchanteurs. Ne pense pas au peuple. Il suivra. Il suffit de savoir l’alimenter au propre et au figuré et d’entretenir une poignée de courtisans qui le tiendront, pour toi, en laisse.
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Règle n°2 : Tiens bon et ne lâche rien
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L’art du putschiste est de savoir fatiguer ses adversaires. Accroche-toi et ne démord point. Le temps joue en ta faveur. Plus tu passes du temps au pouvoir plus tu gagnes les cœurs et les esprits qui, ne pouvant rien contre toi, commenceront à t’aimer. La nature humaine est ainsi faite que devant l’adversité irréversible elle se prend à s’y complaire.
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Règle n°3 : Lâche-toi et mets les pieds dans le plat
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Choisi les grands maux de tes prédécesseurs et fait semblant de les combattre. Gabegie, injustice etc. etc. A ton choix et tu peux même en inventer pourvu que cela mobilise le petit peuple et fasse vibrer son éternelle âme revancharde. Va dans les bidons-villes, déclame de longs discours pathétiques sur les nids de poules et l’eau verdâtre des robinets publics, bref soit populiste et jette quelques ponctions du trésor public par-dessus ton épaule.
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Règle n° 4 : L’opposition tu feras souffrir et baver à volonté
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L’opposition, c’est un pis-aller. Ça va, ça vient, ça se trémousse dans tous les sens, ça se cherche, ça dénonce à l’interne et à l’international, mais c’est inoffensif. Il suffit, de coffrer quelques unes de ses ouailles impénitentes pour lui coller la frousse , le temps pour toi de souffler et de choisir une autre manœuvre dilatoire. Et il y aura toujours un leader de l'opposition que tu meneras en bateau.
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Règle n°5 : Le trésor , c’est toi
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Fais du trésor public ton compte personnel et dépense. Dépense à volonté. Achète les hommes et la marchandise. Enrichis-toi à satiété et vire, vire dans tes poches le maximum, car c’est la l’imparable assurance de ta pérennité et de « l’indéfectible »attachement que te voueront tes supporters. Plus tu possèdes de bien, plus personne ne peut rien contre toi. On ne touche pas aux riches, on les adule.
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Règle n°6 : Sois arrogant et exige ton droit de putschiste
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N’oublie pas qui tu es. Et clame-le très fort. Ce que tu es doit forcément se terminer en « eur ». A toi le bon choix : « sauveur », « réformateur », « rectificateur », « libérateur » etc. L’essentiel c’est d y croire dur comme fer et d'exiger le respect que l’on doit à ton rang. Et pour se faire respecter, rien de mieux que de jeter au gnouf les récalcitrants à ton titre ou qui veulent négocier avec toi ta place.

Règle n°7 : Gère les étapes de ton règne

Sache qu’un bon putschiste pour arriver à ses fins doit bien manœuvrer pour rester à la tête de l’Etat au moins une année. C’est le temps minimum nécessaire pour acquérir le maximum de « son » peuple à sa cause. 12 mois c’est la durée de gestation politique d’un putsch parfait. En effet, le degré d’acquisition du peuple à tes nobles idéaux est proportionnel au temps que tu passes aux rênes du pouvoir et inversement proportionnel au temps que tu donnes à l’opposition pour s’exprimer.
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Règle n°8 : Fais des alliances avec le diable
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Choisis les pires ennemis de l’occident et fait semblant de t’allier à eux. Même du bout des lèvres, ça fait de l’effet. Chatouille la sensibilité nationaliste de quelques pays arabes en les submergeant de tes émissaires portant des missives vilipendant la démocratie qu’ils abhorrent pour que leur ligue régionale inutile plaide pour toi dans l’organisation continentale africaine assoupie.

Surtout sois sûr que la communauté internationale, c’est du bidon. Elle n’est contre que celui avec lequel elle n’a pas d’intérêts partagés. Renforce ses intérêts. Achète-là. Fais sillonner le monde de tes hommes d’affaires dans les espaces du pouvoir des autres Etats. Intéresse les proches des présidents, fais des concessions aux industriels de leurs pays et tu auras leur soutien tacite entre les mains. Ainsi va la France et autres pays du sous-continent européen.
Quant aux africains, ne t’en soucie, guère. Leurs dirigeants et ceux qui s’y préparent t’envient en silence et leur organisation c’est du vent. Ça condamne, ça condamne et ça se tait, lorsque la « mère patrie » hausse le ton ou actionne sa France-Afrique.
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Règle n°9 : Fais poireauter et livre ta carotte
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Lorsque tu auras fait poireauter toute la communauté nationale et internationale et que tu sens qu’elles sont mûres à point pour accepter n’importe quoi, alors sort ta carotte.
Pour savoir si ces communautés sont à point pour être cueillies, il suffit de prêter l’oreille. Ça commence toujours par des paroles (« il faut négocier », « ll faut un accord de compromis », « nous voulons dialoguer », « il faut un médiateur » etc.) et par des actes perceptibles (les émissaires commencent à pulluler, des hommes d’affaires commencent à arriver ).

La fatigue gagnant les esprits alors frappe dur en donnant quelques concessions sans céder sur l’essentiel. Tu récolteras alors les fruits de ton labeur de putschiste : on obligera le président élu à démissionner, tu seras candidat aux élections dont tu as dicté la tenue, tu verras la communauté internationale muselée et toute reconnaissante, on oubliera la liste noire du putschiste et de ses soutiens, on enverra des observateurs reconnaître tes élections. Tu auras les poches pleines et des électeurs qui te seront fidèles. Bref tu n’es plus putschiste tu seras devenu un candidat aux présidentielles, légalement reconnu, respectable et respecté.
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Règle n°10 : Remets tes bottes au bon moment.
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Et si ces « ingrats mal gouvernés » ne t’élisent pas, remets tes bottes et rebelote. Et si tu gagnes aux élections, tu sais ce qu’il te reste à faire.
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Pr ELY Mustapha

mardi 14 juillet 2009

Rancunes et rancœurs : le pacte introuvable





Qui est prêt à perdre ?

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En vérité, la question que chacun se pose, n’est pas la bonne. Dans ce jeu électoral, la vraie question n’est pas de savoir « qui va gagner ? », mais plutôt « qui acceptera de perdre ? ».

En effet, l’examen des principaux candidats en lice, ne laisse pas indifférent ; non pas quant à leur capacité de gagner, chacun, qui comme on le sait, ayant ses atouts, mais à leur capacité de perdre sans plonger le pays dans la zizanie.

Au lendemain du 18 juillet 2009, une personne sera élue. Il n ya qu’un seul fauteuil pour un unique président. C’est alors moins la connaissance du vainqueur qui compte que l’attitude qu’auront les vaincus. Et je crois que l’avenir de la Mauritanie dépendra beaucoup moins de celui qui sera élu que de ceux qui voudront bien le reconnaître.

En effet, les dissensions qui existent actuellement entre les candidats du fait de leur background politique et leurs divergences d’antan présage bien d’une situation dans laquelle, il serait probable qu’un consensus sur l’élu ne se fasse que difficilement.

Aziz, accepterait-il d’être vaincu ? Accepterait-il que ELY soit élu ? Daddah malgré son alliance avec Ould Boulkheir accepterait-il d’être coiffé au poteau au dernier tour par ce dernier ? Ould Boulkheir se fera-t-il à l’idée que Aziz ou ELY soit élu ?

Autant de questionnements dont la réponse se trouve déjà dans la façon avec laquelle chacun appréhende ses chances de gagner et donc d’écarter les autres.

Les sempiternels cris aux « élections truquées » et autres « boycotts d’investitures », vont-ils réapparaître au lendemain du 18 juillet ? Va-t-on revoir pointés les canons aux portes de la présidence et un énième reniement d’élections?

On se dira que c’est trop tôt pour en parler. Mais il est des menaces qui se doivent d’être fixées avant qu’elles n’adviennent.

Aziz : « l’Etat c’est moi ! »

Aziz, sur cette lancée électorale, au vu de ses propos et de sa façon de tenir encore l’armée dan son giron est dans notre opinion, un candidat qui n’acceptera pas de perdre. Les enjeux pour lui sont éminemment importants. « Son » coup d’Etat, son objectif de conquérir la présidence du fait des concessions « qu’il a bien voulu accepter » pour permettre ces élections et son investissement personnel, humain et matériel dans sa campagne présage qu’il ne souffrira pas d’être battu. Sa situation d’être l’instigateur de cette élection, d’en être le pourvoyeur et le « maître » d’œuvre, ajoutés à son tempérament du « j’y suis j’y reste » (l’éviction de Sidioca en témoigne), ne facilite pas l’idée de croire qu’il lâchera de sitôt les brides d’un Etat dont il n a jamais quitté les alcôves et qu’il a même décidé depuis 2007, avec l’élection de Sidioca d’en être le mentor.

Voyez-vous cet homme là du jour au lendemain céder la bride de son Leviathan, au profit du premier venu ?

Il faut être naïf pour le croire. Aziz, a appris, le jeu de la force et il sait qu’elle a sa disposition. Il n’a jamais en vérité quitté son habit de militaire. C’est toujours un candidat en kaki et qui ne renoncerait pas à continuer à squatter le sommet de l’Etat. N’en déplaise aux autres candidats : Aziz a le plus investi dans le pouvoir. Il a fait des coups d’Etat, il a « maintenu » un président démocratiquement élu au pouvoir, il l’a destitué à ses risques et périls, il a défié la communauté internationale et enfin il a gagné en forçant des élections en y impliquant toutes les tendances opposantes confondues.

Croyez-vous que cet homme-là va laisser « sa » place, chèrement gagnée à une opposition qui n’est même capable de présenter un candidat unique ?

Aziz dispose de la force, des fonds de tiroir de la république, de quelques centaines de sous-fifres chèrement nommés dans les rouages de l’Etat et de cette formidable capacité de notre classe politique courtisane à faire volte-face au premier froissement d’un billet de banque. Dans la politique du ventre, idéologie de nos élites politiques, Aziz tient la cuillère et la soupière.

Daddah : « C’est moi, c’est moi ! »

Quant à Daddah, le voyez-vous battu pour la énième fois ? Si après le 18 juillet, il accuse encore une défaite exponentielle, va-t-il encore aller « féliciter » l’heureux élu ?

On en doute fort. Et même s’il le faisait (il en est bien capable) rappelez-vous ses félicitations à Sidioca lors de son élection et la reconnaissance qu’il lui avait publiquement accordée. Le jour du coup d’Etat du 3 août 2008, il était parmi les premiers à soutenir le putsch.

Il pourra bien se courber encore une nouvelle fois et reconnaître le vainqueur, à moins que ce ne soit Aziz qui comme ses prédécesseurs l’on mené en bateau. Saura-t-il accepter sa défaite et s’en retourner à son RFD ?

Rien n’est moins sur. Le syndrome de Koubenni, pourrait très vite revenir infester la scène. A moins que Ould Boulkheir gagne et que Daddah, lui propose d’être son…Premier ministre. Mais cela calmera-t-il Aziz ? Ferait-il patienter ELY ?

Et si Daddah gagnait les élections, il est fort probable que Ould Boulkheir serait un digne perdant qui récolterait les fruits de ses voix pour entrer au gouvernement ou le diriger mais il n’aura pas le réflexe revanchard de renier les élections à moins que, encore, Daddah, n’ait rejoué le « coup bas » de la dernière transition.

ELY : « l’espoir c’est moi ! »

Quant à ELY ould Mohamed Vall, perdre les élections serait encore pire. Pour cet homme « artisan » de la « démocratie en Mauritanie », se voir renié aux élections c’est toute son aura qui disparaît. Cela démontrera le peu d’attachement que le peuple lui a accordé et le peu de cas qu’il a fait de sa fameuse transition par laquelle il s’est présenté au monde comme « l’homme qui a remis le pouvoir aux civils et instauré la démocratie ». Son image en prendra un sérieux coup et tous ses espoirs de regagner un pouvoir qu’il avait si minutieusement convoité s’effriter.

ELY ould Mohamed n’est pas prêt de renoncer à la victoire ; mais il a la capacité de s’allier avec le premier qui accéderait au second tour. Il le fera avec Daddah, affinités durant l’avant dernière transition aidant. Rappelons-nous que ELY ould Mohamed avait miroité durant toute la transition le siège de président à Daddah qui y a cru dur comme fer et ce jusqu’à la déception « Sidioca » (candidat dit-on de Aziz) .

Si ELY réunit quelques pourcentages intéressants au premier tour, il aura à s’allier avec un probable vainqueur du second tour. ELY est sans doute un homme de compromis, faudrait-il cependant qu’il puisse le mettre sous le label « sauver la nation », « consolider la démocratie » et autres expressions de défaites mais qui préservent une part de dignité et une portion du gâteau.

Et si, par miracle, ELY accède au second tour sans Aziz, alors le pire est à craindre au propre et au figuré. Au civil et à l’armée. Toute son énergie sera de maintenir ce dernier dans ses quartiers.

Ould Boulkheir : «un cheval pour mon royaume»

Ould Boulkheir ne craint qu’une seule chose que le ciel ne lui tombe sur la tête ou qu’il tombe de son cheval FNDD. Je ne crois pas que la défaite sera pour lui un prétexte de semer la zizanie ou de prendre en otage les élections à travers les contestations paralysantes du scrutin ou de rejet de leur issue.

A moins que de véritables fraudes ou irrégularités n’entachent ces élections , il est certain que Ould Boulkheir respectera le verdict. À moins qu’Aziz ne gagne et que Ould Daddah n’attrape sa crise de Koubenni entrainant ainsi la contestation ou que le vainqueur ne propose pas un quelconque compromis gouvernemental connaissant les prédilections que l’opposition a pour « le gouvernement d’union nationale ».

Ould Boulkheir s’il est élu pourra entrainer autour de lui un consensus à deux conditions que Aziz ne montre pas les dents et que ould Daddah ne montre pas les dessous de sa veste.

Ce sont là les deux pôles desquels peut provenir la déstabilisation de ould Boulkheir, ce qu’il n’acceptera pas et qui peuvent le mener à tout contester. Face à Daddah ould Boulkheir pourrait être un cheval gagnant à la seule condition que Daddah… accepte de perdre. Et Aziz de le suivre.

En définitive l’avenir dira si la féroce volonté de chacun de ces candidats de gagner les élections cédera la place à un consensus sur le vainqueur en oubliant les rancunes et les rancœurs du passé.

La politique, dît-on souvent, est l’art du compromis. En Mauritanie on l’a souvent trop compris dans le sens du « tout pour moi et rien pour les autres ». Ce qui est l’ingrédient principal de la dictature qui peut naître aussi bien d’un gouvernement civil que d’un gouvernement militaire.

Aussi ce qu’il aurait fallu c’est, avant ces élections, d’engager toutes les parties dans un pacte national de respect des résultats des élections et le faire adopter par tous. Un pacte civique qui permettra de faire prendre chacun ses responsabilité dans l’intérêt du pays tant il est vrai que ces élections plus que toutes autres portent en elles-mêmes une charge émotionnelle et une tension contenue depuis bien longtemps par les différentes parties et qui nee demandent qu’à surgir à la faveur du moindre incident électoral.

Mais déjà aux portes des élections, il ne reste qu’à souhaiter que celui qui perd, bien plus que celui qui gagne, prenne en considération le devenir de la nation. C’est la première présidentielle mauritanienne ou le vaincu sera certainement plus important que le vainqueur.

Pr ELY Mustapha

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Poésie de la douleur.