samedi 10 mai 2025

Masterclass sur le « syndrome du vieux lion », ou satire d’une opposition vieillissante qui nuit à la Nation . Pr Pr ELY Mustapha

Si le pouvoir corrompt, et si le pouvoir absolu corrompt absolument,  la sénilité politique fossilise...absolument.


En Mauritanie, les vieux lions de l’opposition ont troqué leurs rugissements contre des ronronnements. 

Jadis figures de la lutte, ils orchestrent aujourd’hui une comédie politique où tribus, népotisme et privilèges dansent au rythme des dialogues stériles. Entre fauteuils protocolaires et pactes avec le diable, ces dinosaures en costard transforment la démocratie en maison de retraite climatisée… pendant que le pays s’enfonce dans les sables mouvants du sous-développement. Bienvenue dans cette masterclass satirique sur le gérontocratie politique  mauritanienne – où les cages sont en or, et le peuple en quarantaine.

 

 Quand le Leader Sénescent Transforme la Politique en Maison de Retraite

Imaginez un vieux lion, jadis redoutable, qui préfère désormais ronronner dans son fauteuil en échange de croquettes premium. En Mauritanie, certains leaders politiques semblent avoir troqué leur crinière contre une couverture chauffante, transformant le militantisme en business familial et la nation en terrain de chasse privé. Plongée dans les méandres psychogériatriques d’un pouvoir qui croit que la retraite est une insulte… sauf pour les autres.

 

Psychogériatrie du Pouvoir : Le Deni et la Mémoire Sélective

Le leader vieillissant, en proie à une crise existentielle (« Suis-je encore utile ou juste un meuble protocolaire ? »), développe une stratégie de survie : la concessionnite aiguë.

Chaque réforme devient une monnaie d’échange pour des privilèges post-carrière (villas, comptes offshore, postes honorifiques pour le neveu fainéant). Son mantra ? « Je lutte, donc je perds… mais je négocie, donc je gagne. »

Exemple typique : Un ex-dirigeant, autrefois chantre de la transparence, signe un « pacte de non-agression » avec le pouvoir en place. En échange de son silence sur les détournements de fonds, il obtient un juteux contrat d’importation de thé à la menthe… dirigé par son gendre.

 

Économie : La Mauritanie, un Gâteau Découpé en Parts Tribales

L’économie mauritanienne, déjà fragile (niveau de chômage défiant le mont Everest  et revenu des ménages au ras des paquerettes ), se transforme en buffet à volonté pour l’oligarchie militaro-mercantile. Chaque décision économique suit une logique simple :

  1. Privatisation des ressources (poissons, minerais)  : profits pour les proches du régime.
  2. Création de postes fantômes  : emplois pour la tribu dominante.
  3. Subventions détournées  :financement de résidences secondaires à Nouakchott.

 

Résultat ? Un PIB qui stagne, pendant que les comptes en banque des élites gonflent comme des chameaux avant la traversée du désert.

 

Social : Tribalisme et Népotisme, Sports Nationaux

 

Le vieillissement du leader exacerbe les fractures sociales :

  • Le tribalisme, élevé au rang d’art martial, devient un outil de gouvernance. Chaque nomination est un calcul ethnique (« Ce ministre doit être Bidhan, mais le sous-directeur doit absolument être Haalpulaar… pour faire joli »).
  • Le népotisme se mue en religion d’État. La compétence ? Un concept étranger. La filiation ? Un sésame. La haute fonction publique ressemble à un arbre généalogique décoré de diplômes fictifs.

 

Effet collatéral : Les jeunes diplômés, écœurés, fuient vers l’Europe… ou deviennent influenceurs sur TikTok pour survivre.

 

Démocratie : Le Théâtre de l’Absurde

La démocratie mauritanienne, déjà en respiration artificielle, subit les caprices d’un leader accroché à son fauteuil comme un mollusque à son rocher. Les élections se résument à:

  • Des dialogues « inclusifs » où l’opposition est invitée… à se taire.
  • Des pactes de silence : « Je ne critique pas ton détournement de fonds si tu ignores mes 15 enfants illégitimes » .
  • Une complicité par l’immobilisme : Pourquoi réformer quand on peut juste vieillir ensemble ?

 

Et si on Offrait une Retraite… au Pouvoir ?

La Mauritanie paie le prix fort pour ces seniors politiques en déni : stagnation économique, défiance citoyenne, et une oligarchie si enracinée qu’elle pourrait survivre à une apocalypse. Solution proposée ?

 

  • Instaurer un âge limite pour les mandats (par exemple, 70 ans, comme le permis de conduire…enfin pour ceux qui l’ont légalement acquis).
  • Créer un établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes -  EHPAD politique où les ex-leaders pourront négocier des parts de Monopoly au lieu du pays réel.
  • Encourager le militantisme jeune : Parce qu’un pays dirigé par des dinosaures finit toujours en parc d’attractions… pour investisseurs étrangers.

En attendant, la Mauritanie reste le triste laboratoire d’une gérontocratie où le seul «développement durable » est celui des comptes bancaires offshore….à négocier, en dialogues stériles.


Voici in extenso, les figures immuables de cette satire d’opposition-poison de la démocratie…en masterclass de survie.

 

1.    Messaoud Ould Boulkheir : le dinosaure protocolaire.



Messaoud Ould Boulkheir, figure octogénaire de la politique mauritanienne, incarne à merveille la métamorphose tragico-comique du militant en dinosaure protocolaire. Son parcours, entre combat antislavery et pantouflage gérontocratique, offre un cas d’école des compromissions liées à l’âge.

 

Psychologie du vétéran : du tribun au gardien des privilèges

Ce ex-défenseur des Haratines a troqué son statut de « libérateur » contre celui de « négociateur en chef des avantages séniles ».

 

Ses mécanismes de survie post-75 ans :

  • Syndrome de l’éternel candidat : trois décennies de candidatures présidentielles (1992 à 2007) ponctuées par un ralliement final au pouvoir.
  • Amnésie sélective : après avoir condamné le putsch de 2008, il dialogue avec la junte, puis soutient son candidat en 2019 (« Ghazouani est très poli »).
  • Complexe du patriarche : contrôle obsessionnel de son parti (APP), traitant les sceptiques de « destructeurs » et menaçant de les exclure.

 

Économie de la longévité politique : le marché noir des ralliements

Son capital militant s’est converti en monnaie d’échange :

 

Transaction

Bénéfice obtenu

Coût symbolique

Soutien à Ghazouani (2019)

Présidence du CESE (2025)

Perte du statut d’opposant historique

Participation aux « dialogues nationaux »

Maintien dans le circuit protocolaire

Légitimation des régimes successifs

Silences stratégiques

Pérennisation de son réseau clientéliste

Érosion de sa crédibilité morale

 

Ce bargaining gérontocratique atteint son paroxysme avec sa récente nomination au CESE, décrite comme une « récompense théâtrale » pour services rendus au pouvoir.

Sociologie du crépuscule : l’art du recyclage par l’âge

Ould Boulkheir maîtrise désormais l’art du sabotage par l’expérience :


  • Méthode du « dialogue perpétuel » : après avoir boycotté des élections, il participe à des législatives controversées tout en critiquant leur légitimité.
  •  Technique du virage à 180° : soutien en 2007 à Sidi Ould Cheikh Abdallahi (pourtant issu du régime Ould Taya qu’il combattait). Il avait fait alliance avec Ahmed Daddah lors des élections de 2007 pour , au moment critique,  le lâcher en soutenant Sidi Ould Cheikh Abdallahi.
  • Stratégie du fauteuil musical : président de l’Assemblée nationale (2007), puis du Conseil économique et social (2025), il transforme les institutions en chaises berçantes pour seniors politiques.

Ironie suprême : ce pourfendeur de l’esclavage moderne voit désormais son nom associé à une nouvelle forme de servitude – l’asservissement volontaire au pouvoir en échange de titres honorifiques. Son héritage ? Une masterclass sur comment survivre à ses propres principes.

 

2.    Ahmed Ould Daddah : l’archéologue du pouvoir

 

Ahmed Ould Daddah, octogénaire de l’opposition mauritanienne, incarne la métamorphose d’un irréductible archéologue du pouvoir – spécialiste des fouilles dans les décombres de ses propres convictions.

Psychologie du vétéran : du croisé au négociateur à cliquet

Ce pourfendeur historique des régimes autoritaires a troqué sa panoplie de tribun intègre contre un costume d’illusionniste gérontocratique.

 

Mécanismes de survie post-70 ans :

  • Syndrome de l’éternel candidat : cinq échecs présidentiels (1992-2009) transformés en « victoires morales » à coups de rhétorique alchimique.
  • Délire mégalo-nostalgique : entretien d’un mythe de « seule opposition crédible » malgré des scores en chute libre (32,73 % en 1992 et... 13,66 % en 2009).
  • Thérapie par le protocole : addiction aux titres ronflants (« chef de l’opposition officielle ») compensant l’érosion de son influence réelle.

 

Économie de la longévité : le marché gris des boycotts

Son capital militant s’est mué en monnaie d’échange paradoxale :

 

Transaction

Bénéfice obtenu

Coût symbolique

Boycott des législatives 2014

Maintien du statut d’« opposant pur »

Exclusion définitive du jeu politique

Soutien au putsch de 2008

Illusion d’un « rectificateur démocratique »

Légitimation des coups d’État récurrents

Participation aux dialogues nationaux

Accès aux subsides étatiques pour son parti

Perte de crédibilité auprès des jeunes militants

 

Ce bargaining sénile atteint son paroxysme avec son refus de se retirer malgré la limite d’âge constitutionnelle (75 ans), exigeant une réforme… qu’il n’a jamais portée au pouvoir.


Sociologie du crépuscule : l’art du sabotage par le principe

Ould Daddah maîtrise  le karaté verbal :

  • Technique du boycott élastique : refuse les élections en critiquant leur illégitimité, mais participe aux dialogues post-scrutin pour grignoter des miettes de pouvoir.
  • Méthode du « ni-ni » : ni allié franc du pouvoir, ni leader d’une opposition crédible, naviguant dans un no man’s land politique.
  • Stratégie du testament politique : transformation de son parti (RFD) en mausolée vivant où les jeunes militants viennent se recueillir devant sa statue de « dernier intègre ».

Ironie ultime : ce chantre de l’alternance démocratique est devenu malgré lui gardien du statu quo, ses velléités de jeunesse fossilisées en discours aussi prévisibles que les marées du Banc d’Arguin. Son héritage ? Une masterclass sur comment vieillir en opposition sans jamais changer le système.

 

3.    Mohamed Ould Maouloud : l’opposant  professionnel abonné.

 

Mohamed Ould Maouloud, professeur émérite de l’opposition perpétuelle, incarne le paradoxe du militant passé maître dans l’art de perdre avec panache. Son parcours, entre manifestes marxistes et coalitions éphémères, dessine une trajectoire aussi rectiligne qu’un désert… sans oasis.

 Psychologie du résistant professionnel : du campus au crépuscule

Ce septuagénaire a troqué ses cours d’histoire contre des leçons de survie politique :

  • Syndrome de Sisyphe: cinq décennies à pousser le rocher de l’opposition pour le voir dégringoler à chaque élection (4,08 % en 2007, score en chute libre en 2019).
  • Thérapie par le boycott : addiction aux scrutins fantômes (2013-2014) transformés en « victoires morales » par autopersuasion cognitive.
  • Complexe de Pygmalion : fondateur de l’UFP en 1998, il modèle depuis un parti aussi influent qu’un cours magistral en amphithéâtre vide.

Économie de la longévité : le marché noir des coalitions

Sa valeur militante fluctue au gré des alliances contre-nature :

Transaction

Bénéfice obtenu

Contrepartie idéologique

Coalition avec Ould Daddah (2019)

Illusion d’un front uni

Partage des miettes médiatiques

Réconciliation avec Biram Abeid (2023)

Titre de « pacificateur »

Occultation de leurs guerres picrocholines

Participation aux dialogues nationaux

Subsides symboliques

Légitimation indirecte du pouvoir

Ce bargaining sénile culmine avec sa candidature 2019, présentée comme un « tsunami démocratique »… qui s’est évaporé comme une rosée matinale.

Sociologie du résistant protocolaire : l’art de vieillir en opposition

Maouloud maîtrise le yoga politique :

  1. Pirouette générationnelle : après avoir formé des étudiants révolutionnaires dans les années 1970, il leur reproche aujourd’hui leur « manque de vision ».
  2. Virage à 180° : du boycott intransigeant (2014) au dialogue complaisant (« Ghazouani clignote à gauche et à droite »).
  3. Stratégie du phénix : renaît périodiquement dans de nouvelles coalitions plus éphémères que les gouvernements qu’il critique. 

 

Le « Pacte Républicain »  : ou l’art de troquer ses principes contre un fauteuil protocolaire.

Imaginez un syndicat de retraités politiques négociant leur entrée en maison de retraite… au gouvernement. 

L’UFP  signe un « pacte » aussi républicain qu’un chameau en rollers : en échange de promesses aussi solides que le sable du désert, elle offre au pouvoir une caution démocratique en carton.

Leur mantra ? « Si tu ne peux pas les battre, rejoins-les… et demande un strapontin. »

Résultat : un accord de 18 points aussi utiles qu’un ventilateur en plein simoun, où l’unité nationale se résume à partager le thé avec ceux qu’on critiquait hier.
Les militants, eux, se demandent si ce pacte est un programme politique… ou une liste de courses pour le prochain dîner de « concertation ». La seule réforme tangible ? L’UFP a maîtrisé l’art de vieillir sans rides… mais avec des privilèges.

Ironie suprême : ce pourfendeur des régimes militaires passe son temps à négocier avec leurs héritiers, prouvant qu’en Mauritanie, l’opposition est un métier… où l’on touche sa retraite sans jamais cesser de travailler. Son héritage ? Un manuel de survie idéologique – quand les principes deviennent des accessoires de campagne.

 

4. Mohamed Jemil Ould Mansour : le Yogiste politique

 

Mohamed Jemil Ould Mansour, ex-gourou islamiste reconverti en chirurgien esthétique du pouvoir, incarne la mue d’un idéologue en négociateur de l’ombre. Son parcours, du cachot des putschistes aux salons feutrés du palais présidentiel, dessine une trajectoire aussi sinueuse que les oueds de l’Adrar.

 

Psychologie du converti : du jihad verbal au yoga politique

Ce quinquagénaire a troqué ses fatwas incendiaires contre des mantras de bonne gouvernance :

  • Syndrome du caméléon : leader islamiste emprisonné (1994, 2003) devenu chantre de la lutte anticorruption sous Ghazouani
  • Thérapie par l’oxymore : prêche la vertu publique tout en scellant des alliances contre-nature avec l’exécutif qu’il vilipendait.
  • Complexe de Pygmalion : après avoir modelé le parti Tewassoul, le quitte en 2023 pour mieux sculpter son propre mythe post-opposition.

Économie de la reconversion : le marché des repentis

Sa valeur politique a fluctué au gré des régimes :

Transaction

Bénéfice obtenu

Contrepartie idéologique

Soutien à Ghazouani (2024)

Légitimation comme « faiseur de rois »

Abandon de la critique systémique

Démission de Tewassoul (2023)

Liberté de manœuvre médiatique

Émiettement de son ancien parti.

Campagne anticorruption

Statut de « moralisateur officiel »

Occultation de ses alliances passées avec les putschistes.

 

Ce bargaining post-islamiste culmine avec son éloge paradoxal de Ghazouani : « Il a combattu la corruption dans l’ombre » – un compliment qui sonne comme un aveu de complicité silencieuse.

Sociologie du recyclage : l’art du grand écart idéologique

Ould Mansour maîtrise désormais le « circuit athlétique  » politique :

  1. Pirouette générationnelle : après avoir formé des jeunes radicaux dans les années 2000, il leur reproche aujourd’hui leur « rigidité doctrinale ».
  2. Virage à 180° : d’opposant emprisonné sous Ould Taya à soutien tacite du régime Ghazouani, via un passage express à la mairie d’Arafat
  3. Stratégie du couteau suisse : outil tantôt islamiste, tantôt démocrate, selon les besoins protocolaires

Ironie suprême : ce pourfendeur des régimes militaires des années 2000 se retrouve à légitimer un ex-général (Ghazouani) dans  la lutte anticorruption . 

Son héritage ? Un manuel de survie politique par l’effacement stratégique – preuve qu’en Mauritanie, les barbes blanchissent mais les calculs restent verts.

 

 5. Hamadi Ould Sidi Mokhtar : l’islamiste en pantoufles

Leader de Tewassoul, ce quinquagénaire a troqué son talisman contre le code du bon courtisan.


Psychologie du converti :

  • Syndrome du muezzin silencieux : prêche la vertu islamique tout en sirotant le thé avec les ex-généraux qu’il dénonçait hier.
  • Thérapie par l’oxymore : allie « lutte anticorruption » et alliances avec les réseaux clientélistes hérités d’Ould Abdelaziz.
  • Complexe de l’héritier : dirige le premier parti d’opposition au Parlement… sans jamais menacer réellement le pouvoir.

 

Stratégies de recyclage :

  1. Virage à 180° : d’opposant emprisonné sous Ould Taya à partenaire du « dialogue national » avec Ghazouani.
  2. Technique du coussin : transforme les débats parlementaires en siestes protocolaires, évitant soigneusement les sujets qui fâchent.
  3. Méthode du miroir fumé : critique le népotisme tout en fermant les yeux sur les nominations douteuses dans son propre parti.

Économie de la duplicité :

  • Capitalise sur son statut de façade démocratique pour le régime (10 sièges au Parlement soit un alibi parfait).
  • Échange des fatwas contre des postes dans les commissions fantômes (spécialité: comités d’éthique sans pouvoir).

Ironie : son parti islamiste, jadis terreur des laïcs, est devenu le garde-meuble politique du pouvoir – utile pour ranger les vieilles promesses non tenues.

 

Ces figures complètent le tableau d’une opposition mauritanienne où la retraite politique se négocie au prix fort… des principes initiaux.

Leur héritage commun ? Une masterclass sur comment vieillir en couleur locale sans jamais déranger le pouvoir. Au mépris du peuple qui lui , heureusement, ne veillira pas.

 

Pr ELY Mustapha

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Poésie de la douleur.