samedi 17 mai 2025

La Mauritanie inaugure son chef-d’œuvre Sino-Africain : un monument visible de l’espace (ou presque).Par Pr ELY Mustapha


Nouakchott, 2025 – Après 65 ans d’indépendance, 12 coups d’État, 56 promesses électorales trahies, 430 conférences internationales, et autant de millions évaporés, la Mauritanie a enfin accouché d’une grande réalisation nationale : un pont offert par la Chine. Non, ce n’est pas une blague. On ne parle pas ici d’un "pont vers le développement", mais bien d’un pont en béton, avec des vraies rambardes, des nids-de-poule prémoulés et une promesse de durabilité… jusqu’à la prochaine saison des pluies.


Un exploit en béton diplomatique

« Nous avons réussi là où nos ancêtres ont échoué », a fièrement déclaré un haut responsable  en costume traditionnel, la main sur le cœur, l’autre sur le ruban à couper. « Grâce à nos relations stratégiques, nous avons obtenu un pont sans rien payer… sauf quelques hectares, une mine d’or , et quelque chose qu’ont va  déléguér en gestion à la chine  pour 99 ans. »
Applaudissements nourris. Cris de joie. Quelques chèvres s’évanouissent d’émotion.

Certains aigris, probablement financés par des puissances hostiles (ou pire, des ONG), osent critiquer de vive voix devant ce responsable  : « Un seul pont pour un pays de 5 millions d’habitants, c’est un peu léger, non ? »
À cela, il  répond avec sagesse :
« Mieux vaut un pont en main que dix projets sur PowerPoint… qui sont …indétournables »


La grande Muraille de Nouakchott

Ce pont, fièrement baptisé "Pont de l’Amitié Sino-Mauritanienne", relie désormais le quartier A au quartier B. Et selon les autorités, il est visible depuis l’espace, ou du moins depuis le drone chinois qui a servi à l'inspection finale des travaux.

"C’est un symbole fort de notre souveraineté", a déclaré un ministre en costume de luxe, débarquant d’un 4x4 climatisé, après avoir passé trois mois à Dubaï pour “préparer l’inauguration”. Il a ensuite ajouté : "Ce pont prouve que la Mauritanie avance. Lentement. Mais sûrement. Enfin… surtout grâce à la Chine."

Un pont, trois discours et zéro audit

À l’inauguration, on a vu de tout : des tapis rouges importés (également de Chine), des ciseaux en or, un buffet somptueux (qu'on soupçonne d’avoir englouti la moitié du budget santé de l'année), et bien sûr, trois heures de discours sur "le développement durable", prononcés par des gens qui n’ont jamais pris un taxi collectif.
Mais derrière les paillettes, le pont a un mérite : il a offert du travail à des ouvriers chinois, à une entreprise chinoise, et à des consultants... chinois. Les Mauritaniens, eux, ont pu observer le chantier de loin, entre deux coupures d’eau.

La dette comme héritage

On murmure que ce "cadeau" est assorti de "petits arrangements", sous forme de remboursements sur 75 ans, en minerais, en poissons, et en silence diplomatique. Une stratégie de développement à long terme, qui consiste à s’endetter jusqu’à ce que le FMI oublie notre nom.
Mais soyons positifs : à défaut d’être un pays développé, la Mauritanie devient enfin visible depuis l’espace. Pas grâce à son PIB, ni à ses universités, encore moins à ses hôpitaux, mais grâce à un pont bétonné sur lequel passeront des charrettes, deux Toyota pick-up, et un troupeau de chèvres.

Une fierté nationale

Dans les écoles, les enfants apprennent déjà la chanson du "Grand Pont Chinois", pendant que leurs enseignants attendent leur salaire depuis six mois. Et sur les réseaux sociaux, des influenceurs subventionnés publient fièrement :
"Grâce à ce pont, la Mauritanie entre dans le XXIe siècle… par l’arrière-cour."

Et après ?
Les rumeurs vont bon train : un aéroport offert par la Turquie ? Une usine à vent offerte par le Qatar ? Une statue géante de l’ancien président offerte par lui-même ?
Mais une chose est sûre : grâce à ce pont, la Mauritanie peut désormais traverser son sous-développement… en toute sécurité.

Et si jamais un jour la Chine décide de reprendre son pont, on espère au moins qu’ils nous laisseront les pancartes. Ça fera toujours joli sur les photos Instagram.


Un petit pont pour la Mauritanie, un grand pas pour l’humanité

Après 65 ans d’indépendance, la Mauritanie a enfin trouvé sa place dans le concert des nations… ou du moins dans le chœur des pays qui reçoivent des cadeaux XXL de la Chine. Oubliez les gratte-ciels de Dubaï, les TGV français ou les robots japonais : la Mauritanie, elle, a désormais SON pont. Et pas n’importe lequel : un pont si majestueux qui pourrait, selon des sources bien informées (et très myopes), être visible de l’espace, tout comme la Grande Muraille de Chine. On attend encore la confirmation de quelque astronaute en vadrouille au-dessus de nos têtes  pour nous le dire , mais on y croit très fort.

Après 65 ans d'une indépendance que même les plus optimistes qualifieraient de "théorique", nous avons enfin quelque chose à montrer au monde : un pont ! Oui, un pont flambant neuf, offert avec la générosité légendaire de la Chine.
Ce pont, mes amis, est une prouesse. Une prouesse… de l'absurde ! Il relie deux portions de désert tellement identiques qu'on se demande si ce n'est pas une blague cosmique. On imagine déjà les panneaux indicateurs : "Bienvenue à l'Ouest du Désert - 0 km" et, de l'autre côté, "Bienvenue à l'Est du Désert - 0 km".
L'utilité de ce pont ? Ah, voilà une excellente question ! Selon nos dirigeants (toujours prompts à l'auto-congratulation), ce pont va désenclaver les populations nomades. Comprenez : il va leur permettre de se déplacer plus rapidement… pour chercher de l'eau qui n'existe pas et du travail qui n'existe pas non plus. C'est ça, le progrès !

Un pont qui relie… la Chine au Trésor public

Ce pont n’est pas seulement un ouvrage d’art, c’est aussi un chef-d’œuvre d’ingénierie financière. Grâce à lui, la Mauritanie a réussi l’exploit de relier la Chine… directement au Trésor public mauritanien. Les commissions, elles, ont traversé le pont avant tout le monde, laissant derrière elles une traînée de billets et de promesses non tenues. Mais qu’importe ! Désormais, chaque Mauritanien pourra dire à ses petits-enfants : « Regarde, c’est le pont que la Chine nous a offert… et que ton oncle a revendu en pièces détachées. »

Un pont, une vision, une visibilité spatiale

Certes, la Mauritanie n’a pas encore de satellite, ni de fusée, ni même de télescope. Mais elle a un pont ! Et ce pont, c’est un peu notre Tour Eiffel à nous. Les touristes chinois, émus aux larmes, pourront bientôt poster sur WeChat : « Aujourd’hui, j’ai vu le pont mauritanien depuis la station spatiale. » À défaut d’être vu dans le concert des nations développées, la Mauritanie sera vue par les extraterrestres. Et ça, c’est la classe.

Un pont vers l’avenir… ou vers la Lune ?

L’inauguration fut un grand moment d’émotion. Le président, les ministres, l’ambassadeur de Chine, tous réunis pour couper le ruban et poser pour la postérité. Certains disent même qu’on a aperçu un drone chinois survolant la cérémonie, prêt à envoyer les images à Pékin… et à la NASA, pour prouver que le pont est bien visible de l’espace. Si ce n’est pas ça, le soft power, on ne sait plus ce que c’est.

Conclusion : la Mauritanie, bientôt sur Google Earth !

Grâce à ce pont, la Mauritanie entre dans la légende : celle des pays qui, à défaut de briller par leur développement, brillent par leur visibilité… spatiale. Prochaine étape : inscrire le pont au patrimoine mondial de l’UNESCO, ou mieux, sur Google Earth, avec la mention : « Offert par la Chine, détourné par la corruption, visible de l’espace (ou presque). »
En attendant, chers compatriotes, levez les yeux vers le ciel… et qui sait, peut-être apercevrez-vous, entre deux nuages de poussière, la silhouette de NOTRE pont, flottant dans l’infini, tel un mirage de développement.

Pr ELY Mustapha

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Pr ELY Mustapha

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Poésie de la douleur.