lundi 21 juillet 2025

Ghazouani : voici le livre des morts.. Pr ELY Mustapha

A la mémoire de ceux qu'on enterre aujourd'hui, encore, sur la route de Boutilimit et sur celles à l'asphalte sanguinolent de Mauritanie.

 

Ghazouani, Voici le livre des morts. Un livre blanc comme le linceul des victimes que l'on enterre encore aujourd'hui sur le routes de Mauritanie.
Non,  c'est n'est pas une métaphore littéraire, mais une réalité brutale : 1 158 Mauritaniens tués sur les routes en une seule année selon l’OMS. Derrière chaque chiffre, une tombe, une famille brisée, un pays amputé de ses forces vives. Ce n’est plus une urgence nationale, c’est une hémorragie.

Le Livre Blanc sur les morts de la route en Mauritanie que nous t'adressons aujourd’hui est un réquisitoire rigoureux et implacable. Un document qui ne se contente pas de déplorer : il démontre, il accuse, il exige. Et il te regarde, Monsieur le Président, en tant que premier responsable du destin national.

 

Une tragédie nationale documentée

Les routes mauritaniennes ne sont plus des voies de circulation : ce sont des pièges mortels. Le taux de mortalité routière atteint 31,87 pour 100 000 habitants, l’un des plus élevés au monde. L’axe Nouadhibou-Nouakchott porte un surnom glaçant : « la voie rapide vers la mort ». Chaque jour, des dizaines d’accidents — dus à l’excès de vitesse, à des véhicules vétustes, à des routes criblées de nids-de-poule, à l'absence de signalisation — fauchent des vies. Et pourtant, le silence administratif persiste.

 

Des responsabilités établies, des fautes révélées

Ce livre blanc n’épargne aucune institution. Il établit de manière limpide :

  • La faute de l’État dans le non-entretien des routes.
  • La responsabilité civile et pénale des ministères de l’Équipement, de la Santé, de l’Intérieur et de leurs services.
  • La négligence des assureurs, qui refusent d’indemniser les victimes ou retardent les paiements.
  • La corruption endémique qui gangrène les contrôles techniques, les permis de conduire, et les radars inefficaces.
  • Le sous-financement organisé de la sécurité routière : des millions pour les frais de réception et les cérémonies, des miettes pour les ambulances.

 

Ce n’est pas un rapport, c’est un acte d’accusation

À travers l’analyse budgétaire, juridique, technique et morale, ce document démontre que ces morts ne sont pas une fatalité. Elles sont le fruit de décisions, d’omissions, de complicités. Elles sont donc des crimes sans nom mais avec responsables.

Il rappelle que le droit mauritanien, la charia islamique et le droit international convergent : protéger la vie est un devoir impérieux. Ne pas le faire, c’est fauter, c’est trahir.

 

Ghazouani, en tant que responsable, tu n’as plus d’excuse

Tu  as entre les mains la preuve. La preuve du massacre. La preuve de l’inaction. La preuve de la possibilité d’agir.

Les recommandations sont claires :

  • Goudronner, entretenir, signaler.
  • Former les conducteurs, sanctionner les fautes, lutter contre la corruption.
  • Doter les hôpitaux, équiper les ambulances, responsabiliser les policiers.
  • Introduire des systèmes numériques transparents, moderniser la gestion du transport.

 

L’histoire retiendra

L’histoire retiendra que sous ton mandat, une route pouvait être plus meurtrière qu’une guerre. Mais elle peut aussi retenir que vous avez agi.

Alors ce n’est plus le temps des slogans, mais celui du sursaut. Œuvre à laisser derrière toi non pas un cortège de deuils, mais un héritage de sécurité, de dignité, de responsabilité.

Monsieur le Président, voici le livre des morts.

 

Pr ELY Mustapha

 

Pour télécharger le livre blanc:


https://drive.google.com/file/d/1PbeJpF1FnKDPPY3A_brSNY9KX0wMWvkY/view

Pour écouter le podcast sur ce  livre:



 

dimanche 20 juillet 2025

Terre des hommes, de grandeur : Parle-moi de Mauritanie. Par Pr ELY Mustapha

 


Dédicace


À la Mauritanie,
grande par sa géographie, mais plus encore par son âme.
À ses peuples du sable et du fleuve,
à ses voix plurielles, ses langues entremêlées,
ses silences chargés d’histoire et ses chants de résistance.

À celles et ceux
qui croient encore à l’intelligence, à la beauté,
à la justice et à l’avenir.

Ce livre est pour vous -
pour que la Mauritanie cesse d’être racontée à voix basse,
et commence enfin à se dire debout.

 

 

 

"La Mauritanie ? Qu'est-ce que c'est ?" demanda le petit prince, penchant légèrement sa tête blonde.

L'aviateur sourit, se remémorant ses vols au-dessus de ces vastes étendues désertiques qui l'avaient tant marqué. Comment expliquer ce pays à un enfant qui voyageait d'astéroïde en astéroïde et qui cherchait toujours l'essentiel des choses ?

"La Mauritanie," commença-t-il, "est un grand pays du désert, où le sable s'étend à perte de vue, comme une mer figée."

"Une mer de sable ? Est-ce qu'on peut y voir des couchers de soleil ?" s'enquit le petit prince qui, sur sa minuscule planète, pouvait observer jusqu'à quarante-quatre couchers de soleil en une journée.

"Oui, et ils sont parmi les plus beaux du monde. Quand le soleil descend sur les dunes dorées, tout le ciel s'embrase de couleurs que l'on ne peut décrire avec des mots."

Le petit prince réfléchit un moment. "Et y a-t-il des gens qui y vivent ?"

"Oui. Des hommes vivent là-bas, et c'est pourquoi on l'appelle parfois 'Terre des hommes'. Des hommes qui ont appris à vivre dans un environnement où d'autres ne verraient qu’hostilité et désolation."

"Ce n'est pas facile de vivre dans le désert," remarqua le petit prince, qui connaissait bien la solitude.

"Non, ce n'est pas facile," acquiesça l'aviateur. "Mais c'est dans cette difficulté que les hommes du désert ont développé une sagesse particulière. Ils savent, par exemple, que l'eau est plus précieuse que l'or et que l'hospitalité envers l'étranger est sacrée."

"Dans le désert, on est à la fois loin de tout et proche de l'essentiel," ajouta-t-il, se souvenant de ses propres expériences à Cap Juby, non loin de la Mauritanie actuelle.

Le petit prince semblait méditer ces paroles. "Et ces hommes du désert, sont-ils heureux ?"

"Ils connaissent un bonheur différent de celui que recherchent souvent les habitants des grandes villes. Un bonheur fait de simplicité, de silence et de contemplation. Ce petit poste de Mauritanie était alors aussi isolé de toute vie qu'un îlot perdu dans la mer," se rappela l'aviateur, citant presque mot pour mot ce qu'il avait écrit dans "Terre des hommes".

"J'ai appris beaucoup de choses en volant au-dessus de ces terres. J'y ai rencontré des Maures, ces hommes du désert enveloppés dans leurs grands voiles bleus, qui émergeaient des territoires interdits que nous franchissions dans nos vols. J'ai compris là-bas que ce n'est pas la distance qui est difficile, mais le premier pas."

Le petit prince hocha la tête, comprenant parfaitement ce langage. "Chez moi aussi, l'espace est immense comparé à la taille de ma planète. Droit devant soi, on ne peut pas aller bien loin..."

"En Mauritanie," poursuivit l'aviateur, "j'ai découvert que le désert ne ment pas. Il te montre qui tu es vraiment, sans fard ni artifice. C'est un pays où la lumière est si pure qu'elle révèle l'âme des choses."

"Est-ce qu'il y a des fleurs en Mauritanie ?" demanda le petit prince, pensant sûrement à sa rose.

"Elles sont rares, mais quand elles apparaissent après une pluie, elles transforment momentanément le désert en jardin. Leur beauté est d'autant plus précieuse qu'elles sont éphémères. Comme ta rose, elles sont uniques par le temps qu'on a 'perdu' pour elles."

Le petit prince sourit, satisfait de cette comparaison.

"Et sais-tu ce qui est le plus extraordinaire en Mauritanie ?" ajouta l'aviateur. "C'est que dans ce pays à la frontière du Maghreb et de l'Afrique noire, différentes cultures se rencontrent et s'entremêlent. C'est un pays où l'on parle le hassanya, une langue que l'on retrouve aussi au Sahara occidental, au sud du Maroc et au nord du Sénégal."

"Une langue que tu ne connais pas ?" s'étonna le petit prince.

"Je la connaissais peu, mais j'ai appris à échanger avec ceux qui la parlaient. Et figure-toi que ton histoire, 'Le Petit Prince', a été traduite dans cette langue. C'est la 300e langue dans laquelle ton aventure est racontée."

Le petit prince parut impressionné, mais il revint vite à l'essentiel : "Alors, la Mauritanie est une terre des hommes parce que des hommes y vivent malgré les difficultés ?"

"C'est plus que cela," expliqua l'aviateur. "C'est une terre des hommes parce que là-bas, j'ai compris ce qui fait la grandeur de l'humanité : la capacité à créer des liens, à trouver du sens même dans l'adversité, à voir avec le cœur ce qui est invisible pour les yeux. En Mauritanie, j'ai appris que 'l'essentiel est invisible pour les yeux', tout comme tu me l'as enseigné."

Le petit prince médita longuement ces paroles, dessinant du doigt des dunes imaginaires sur le sol. Puis il leva les yeux vers l'aviateur et dit avec cette simplicité désarmante qui le caractérisait : "Je crois que j'aimerais visiter la Mauritanie un jour. Pour voir si les étoiles y brillent aussi fort que dans mon désert, et pour rencontrer ces hommes qui ont appris à lire le langage du sable et du vent."

L'aviateur sourit. Le petit prince avait, une fois de plus, saisi l'essentiel. Car la Mauritanie n'était pas seulement un pays sur une carte, mais un état d'esprit, une façon de voir le monde avec émerveillement et profondeur, tout comme le faisait son jeune ami venu des étoiles.

 

Présentation du livre

À travers un dialogue vivant entre un maître et un disciple, l’auteur dresse une fresque magistrale de la Mauritanie qui traverse les époques, déconstruit les héritages postcoloniaux, interroge les politiques passées, mais surtout appelle à relever la tête.

Refusant les discours fatalistes, ce livre affirme :

La Mauritanie est une nation noble, née d’une histoire millénaire, forgée par le désert, les lettrés, les résistances, et les rencontres.

Chaque chapitre éclaire une facette de cette grandeur: la richesse des langues et des identités, la dignité des peuples du fleuve et du désert, la vitalité des traditions, la profondeur spirituelle, les potentiels de jeunesse, de terre, de mer, de lumière. C’est un livre qui rend fier. Un livre qui redresse. Un livre qui construit. C’est un livre de réveil. Un appel à réenchanter l’idée de nation, à bâtir une prospérité partagée, une culture d’excellence, une justice réelle, une démocratie enracinée.

Pr ELY Mustapha

 

Lien pour télécharger le livre:
https://drive.google.com/file/d/1S9iYrMbD00jLzkKahFQe7QFCxVkpHUHP/view?usp=sharing


Lien pour écouter le podcast sur le livre:


vendredi 18 juillet 2025

Livre blanc contre la petitesse : Mauritanie "ni petite , ni pauvre" . Pr ELY Mustapha


« Un pays n’est jamais petit par nature. Il le devient par les renoncements de ses élites et les récits qu’on impose à son peuple. »

Au détour de discours officiels, de plateaux médiatiques ou de sommets internationaux, une formule revient sans cesse, comme une incantation stérile : « la Mauritanie est un petit pays », « la Mauritanie est un pays pauvre ». Ces mots, pourtant simples, sont lourds de conséquences. Ils ne disent pas seulement ce que nous sommes censés être. Ils définissent ce que nous ne devons pas aspirer à devenir.

Ce livre blanc est né de ce refus. Le refus de l’assignation à l’impuissance. Le refus d’un récit national fondé sur la résignation, le rabaissement et l’amnésie stratégique. Il est temps de faire la vérité, non pas seulement sur les ressources de la Mauritanie, mais sur ses capacités humaines, sa place géographique, son potentiel économique et sa dignité historique.

Car non, la Mauritanie n’est pas petite :

  • Elle est vaste, plus grande que la France, l’Allemagne ou le Japon.
  • Elle est stratégiquement positionnée entre le Maghreb, le Sahel et l’Atlantique.
  • Elle est riche en minerais, en énergies renouvelables, en ressources halieutiques.
  • Elle est jeune, plurielle, instruite, avec une diaspora scientifique et entrepreneuriale remarquable.

Et non, la Mauritanie n’est pas pauvre :

  • Elle génère des milliards de dollars d’exportations chaque année.
  • Elle reçoit des flux financiers importants, qu’ils soient miniers, halieutiques ou diplomatiques.
  • Elle est appauvrie, non par le sort, mais par une gouvernance sans cap, un leadership sans ambition et des institutions figées dans l’entre-soi.

Une démonstration, une critique, une proposition.

Ce livre blanc  ne se contente pas de dénoncer : il démontre. Il compare. Il expose. Il s’appuie sur les chiffres, les faits, les expériences étrangères. Il propose des alternatives : réforme de l’éducation, industrialisation stratégique, souveraineté économique, mobilisation du savoir, refonte de la gouvernance.

Il est à la fois :

  • Un diagnostic implacable de la marginalisation organisée du potentiel mauritanien ;
  • Une critique politique assumée des discours réducteurs du président Ghazouani et de ses semblables ;
  • Une feuille de route stratégique pour une refondation nationale, pilotée par la science, la transparence et l’intelligence collective.

 

Ce livre blanc s’adresse

  • À la jeunesse, pour qu’elle reprenne confiance en elle-même et en son pays ;
  • Aux intellectuels, pour qu’ils sortent du silence ou de l’exil mental ;
  • Aux décideurs lucides, pour qu’ils prennent la mesure de la rupture nécessaire ;
  • À ceux qui gouvernent, pour qu’ils comprennent que le temps du mépris a expiré.

 

Pr ELY Mustapha

Pour écouter le podcast : 




 Pour télécharger  ce livre blanc :


Cliquer ici



 

dimanche 13 juillet 2025

Manuel a l’usage des autorités mauritaniennes pour savoir si un mauritanien en est …un. Pr ELY Mustapha

 


DEDICACE 

À tous ceux qui sont nés ici, ont grandi ici, parlent les langues d’ici…
…mais doivent encore prouver qu’ils sont d’ici.

Ce manuel est pour vous.
Même si l’État ne l’est pas toujours.

 

Télécharger ce manuel ici. 

https://drive.google.com/file/d/1_djr4157O1QaNDnuMRScrzRWBjPfftRl/view?usp=sharing


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Poésie de la douleur.