dimanche 16 février 2025

À cor et à craie : Voilà pourquoi les enseignants ont raison de grever. Par Pr ELY Mustapha

 

 

« Celui qui ouvre une porte d'école, ferme une prison. » Victor Hugo.

 

 

 

 

Le système éducatif mauritanien traverse une crise multidimensionnelle, marquée par des grèves enseignantes récurrentes qui ont totalisé 127 jours d’arrêt de travail en 2024. Ces mobilisations trouvent leurs racines dans des dysfonctionnements structurels, des inégalités persistantes et un dialogue social rompu, menaçant la stabilité future du pays. 

 

Des conditions de travail précaires et des salaires insuffisants 

 

Les enseignants mauritaniens subissent une dégradation continue de leurs conditions matérielles. Avec un salaire moyen de 85 000 MRO mensuels – inférieur de 40 % à la moyenne de la fonction publique –, ils peinent à faire face à une inflation annuelle de 9,2 %.

Un salaire mensuel (instituteur bachelier : salaire de base de 107 000 MRO / professeur de collège : 114 000 MRO/ professeur de lycée :130 000 MRO) a cela s’ajoutent des indemnités de craie, tous les deux mois, (45000 MRO), la prime d’encouragement mensuelle (10 000 MRO) et une indemnité mensuelle pour les enseignants de la sixième année de l'enseignement fondamental (20 000 MRO) qui fut annoncée par le Président de la République à l’occasion du 64e anniversaire de l’indépendance.

 

La précarité touche particulièrement les 72 % d’enseignants contractuels, souvent payés avec 6 mois de retard et exclus des avantages sociaux (logement, assurance maladie). Les classes surchargées (1 enseignant pour 58 élèves en primaire) et le manque criant de manuels scolaires (1 livre pour 8 élèves) aggravent leur quotidien professionnel. 

 

Un statut professionnel dévalorisé 

 

La lenteur des titularisations – 18 mois en moyenne contre 6 mois dans d’autres secteurs publics – alimente un sentiment d’injustice. Les mutations non concertées vers des zones rurales isolées (65 % des écoles sans électricité) exacerbent les tensions, tandis que la formation continue ne bénéficie qu’à 3 % des effectifs. Cette marginalisation contraste avec les promesses du Programme National de Développement du Système Éducatif (PNDSE III 2023-2030), qui prévoyait la titularisation de 8 000 contractuels sur trois ans. 

 

Des infrastructures scolaires en déliquescence 

 

Le budget 2025 alloue 14,2 % des crédits de l’État à l’enseignement primaire, mais 52 % des écoles nécessitent des réparations urgentes. Les 400 établissements « fantômes » (sans équipements) symbolisent l’écart entre les engagements politiques et la réalité terrain. Malgré une hausse de 8 % des dépenses éducatives en 2025, les cantines scolaires ne disposent que de 3,2 MRU par élève et par jour, insuffisant face à la malnutrition infantile (37 % des élèves). 

 

Un dialogue social en échec 

 

Cinq protocoles d’accord signés depuis 2021 n’ont été que partiellement appliqués, notamment sur : 

-          La revalorisation salariale de 25 %, promise en 2023 

-          Le versement régulier de la « prime de craie » (12 % du revenu), gelée depuis 2018 

-          La création d’un observatoire social enseignant, restée lettre morte 

Cette défiance institutionnelle explique le taux record de participation aux grèves (100 % dans certaines régions), malgré la menace de retenues salariales. 

 

Les grèves enseignantes : symptôme d'un système à bout 

 

Les mouvements sociaux récurrents s'enracinent dans une crise multidimensionnelle : 

-          Précarité financière : Le gel des primes (12% du revenu) depuis 2018 et les retards de paiement touchent 45% du corps enseignant. 

-          Conditions de travail : Classes surchargées (ratio 1:58 au primaire), 400 écoles "fantômes" sans équipement, absence de formation continue (seulement 3% du budget éducatif)

-          Reconnaissance professionnelle : Procédures de titularisation opaques (18 mois en moyenne) et statut dégradé des contractuels (72% des effectifs).

-           

Le Président de la République à l’occasion du 64e anniversaire de l’indépendance a annoncé la création d’un « fonds destiné à financer un programme d’aide au logement pour les enseignants et les professeurs et l’affectation de l’ensemble des 2508 logements construits dans le cadre du programme Dari, d’une valeur de plus de 22 milliards MRO, à l’alimentation de ce fonds. ». Cette récente annonce du 28 novembre 2024, reste à concrétiser.  Une grève a été organisée le 12 février 2025 pour demander des augmentations de salaires et de primes supplémentaires

 

Conséquences à long terme : une génération sacrifiée 

 

Les perturbations scolaires répétées creusent les inégalités :

-          18 % d’abandon scolaire supplémentaire chez les filles post-grève 

-          2,5 années de retard scolaire moyen pour les élèves affectés 

-          Et à l'échelle de l'Economie du pays : 1,2 % de croissance économique annuelle en moins selon la Banque mondiale.

Le recours accru aux mahadras_ (écoles coraniques traditionnelles), qui scolarisent désormais 22 % des enfants sans diplôme reconnu, risque de marginaliser davantage la jeunesse rurale. 

 

Quelles solutions pour quelles perspectives ?

 

Allocations budgétaires 2025 : entre ambitions et réalités.

Le budget 2025 prévoit en part du budget national pour ces postes de dépense :

-          Enseignement primaire     45 milliards (14.2%)     

-          Enseignement secondaire :  28 milliards (8.8%)                  

-          Formation professionnelle :   7.2 milliards (2.3%)                   

-          Infrastructures scolaires :  12.8 milliards (4%)   

-                            

Bien qu'en hausse de 8% par rapport à 2024, ces crédits restent insuffisants au regard des besoins : 

-          52% des écoles nécessitent des réparations urgentes

-          5 000 enseignants supplémentaires requis d'ici 2026

-          Doublement nécessaire du budget cantines scolaires (actuellement 3,2 MRU/élève/jour)

 

PNDSE III : Plan de sortie d’une crise qui perdure.

 

Le Programme National de Développement du Système Éducatif -PNDSE III- troisième version (2023-2030) poursuit un plan de sortie de crise articulé autour d’une stratégie en 3 axes :

 

1. Démocratisation de l'accès : 

-          Construction de 800 nouvelles classes/an

-          Généralisation de la préscolaire (taux de couverture actuel : 12% )

-          Bourses conditionnelles de 15 000 MRU/mois pour les filles rurales

 

2. Amélioration qualitative : 

-          Formation continue de 20 000 enseignants d'ici 2026

-          Introduction de cours numériques dans 30% des collèges

-          Réforme des curricula avec 40% d'enseignement pratique

-          La digitalisation des curricula dans 30 % des collèges d’ici 2026 

 

3. Gouvernance apaisée : 

 

-          Plan de titularisation de 8 000 contractuels sur 3 ans

-          Création d'un observatoire social enseignant

-          Augmentation de 25% des salaires indexée sur l'inflation

 

Ces mesures, financées à 60% par des partenaires internationaux (Banque Mondiale, GPE), peinent cependant à résorber les tensions sociales immédiates. La réussite du plan dépendra d'un dialogue social renouvelé et d'une affectation transparente des ressources - deux conditions encore fragilisées par les récentes coupes dans les programmes sociaux (-18% en 2025). 

 

 

Le Ministère de l’éducation nationale : Nécessaire optimisation du budget.

 

L’examen du budget du Ministère de l'Éducation et de la Réforme du Système d'Enseignement pour l'année 2025 met en évidence les zones potentielles de gaspillage, de mauvaise gestion, de déséquilibres, de dépenses opaques.

L’analyse des dépenses réelles montre la nécessité d’une réaffectation des fonds vers les priorités essentielles (rémunération des enseignants, restauration des établissements scolaires) permettraient d'améliorer l'efficacité et l'impact du budget de l'Éducation Nationale.

 

Le budget total alloué au Ministère de l'Éducation s'élève à 9 539 180 000 UM. 

Les montants calculés affectés pour :

 

-          Le fonctionnement : 9 232 913 334 UM

-          L'investissement : 306 266 666 UM

-          Budget d'Investissement sur ressources extérieures (Dépenses financées, hors prêts- projets, exécutées par les administrations publiques) : 171 000 000 (financement USA-USAID qui est ou sera probablement hypothéqué par l’actuel conjoncture Trump.)

 

L'allocation disproportionnée en faveur du budget de fonctionnement par rapport à l'investissement est en soi un point critique. Un investissement plus important dans les infrastructures, les équipements et la formation continue des enseignants pourrait avoir un impact plus significatif à long terme sur la qualité de l'éducation.

 

1.      Dépenses de Cabinet (Fonctionnement)

 

Fournitures de Bureau: Un total de 4 218 399 UM est alloué aux "Matériels et consommables de bureaux", avec des sous-catégories telles que "Fournitures de bureau" (2 718 399 UM) et "Petit matériel informatique" (1 500 000 UM). Il est essentiel de vérifier si ces montants sont justifiés par des besoins réels et les comparer avec des normes et standards d’acquisition des équipements


La présence généralisée de lignes budgétaires similaires pour les "Matériels et consommables de bureaux" dans presque chaque direction régionale de l'éducation (DREN), ainsi que dans de nombreuses cellules et commissions au niveau central, crée un risque élevé de duplication. Il est possible que les mêmes types de fournitures soient achetés par différentes entités sans coordination, ce qui entraîne des dépenses inutiles.

 

De plus, le budget actuel ne fournit pas suffisamment de détails sur les besoins spécifiques de chaque entité. Ce manque de transparence rend difficile de déterminer si les montants alloués sont justifiés et s'il n'y a pas de surévaluation des besoins. En l'absence d'une évaluation précise, les ressources pourraient être mal attribuées ou gaspillées.

 

Enfin, sans un système de suivi et de contrôle efficace, il existe un risque de gaspillage, de mauvaise utilisation ou même de détournement des fournitures. Il est essentiel de mettre en place des mécanismes pour garantir que les ressources sont utilisées de manière appropriée et qu'elles atteignent leur destination prévue.

 

Charges Externes : La rubrique "Autres charges externes" atteint 63 139 995 UM, dont 50 000 000 UM pour la "Rémunération d'intermédiaires et honoraires". Ce poste est particulièrement préoccupant en termes de transparence. Il est impératif de détailler la nature de ces services, l'identité des bénéficiaires et les critères d'attribution des contrats. Sans ces informations, il est impossible de déterminer si ces dépenses sont justifiées et efficaces.

 

Frais de Réception : Un montant de 6 000 000 UM est prévu pour les "Frais de réception, de fêtes et cérémonies". Bien que certaines dépenses de représentation puissent être nécessaires, ce montant semble élevé et pourrait être réduit au profit d'autres priorités éducatives.

 

2.      Approvisionnement des Établissements en Fournitures Scolaires

 

Fournitures scolaires : 18 000 000 UM sont alloués à ce poste. Bien que l'objectif soit louable, il est crucial de mettre en place un système transparent de suivi et de contrôle de la distribution de ces fournitures. Il faudrait s'assurer que les fournitures arrivent effectivement aux élèves qui en ont besoin et qu'il n'y ait pas de détournement ou de gaspillage.

 

3.      Commission de Passation des Marchés Publics

 

Rémunération d’intermédiaires : Un montant de 500 000 UM est alloué à la "Rémunération d'intermédiaires et honoraires" au sein de la commission de passation des marchés publics. Cela soulève des questions sur l'indépendance et l'intégrité du processus de passation des marchés. Il est essentiel de garantir que les membres de la commission agissent dans l'intérêt public et qu'il n'y ait pas de conflits d'intérêts.

 

4.      Rémunération du Personnel

 

Dépenses de Personnel : Avec un total de 755 680 693 UM, ce poste représente une part très importante du budget. Une analyse approfondie de la structure des salaires, des primes et des indemnités est nécessaire pour identifier les éventuels abus ou inégalités en termes de nombre et de rémunérations (corps administratifs et corps enseignants). Il est également important de s'assurer que les augmentations de salaire sont liées à des critères de performance objectifs et transparents. Les dépenses de fonctionnement de l’administration centrale pénalisant celles qui doivent être affectées à l’Education, à l’enseignement et au développement des infrastructures et des moyens scolaires



Autres Honoraires : Un montant de 49 794 666 UM est alloué aux "Autres honoraires". Comme pour les "Rémunération d'intermédiaires et honoraires" mentionnés précédemment, il est crucial de détailler la nature de ces honoraires, l'identité des bénéficiaires et les critères d'attribution.

 

 5. Dépenses d'Investissement

 

Production de Tables-Bancs: Un montant de 150 000 000 UM est alloué à ce poste, dont seulement 15 000 000 UM en "Dépenses d'acquisition de biens et de services" et 135 000 000 UM en "Dépenses d'investissement".

 

6. "Rémunération d'intermédiaires et honoraires" et "Autres honoraires"

Le montant total alloué aux "Rémunération d'intermédiaires et honoraires" (Ce montant représente les paiements versés à des consultants, des experts ou des prestataires de services externes) et aux "Autres honoraires" (Ce montant est généralement lié aux primes et indemnités versées aux personnels du ministère) dans ce budget s'élève à 422 196 107 UM. Dans un ordre de grandeur ce montant pourrait rémunérer environ 251 enseignants par an. Si l’on considère qu'un enseignant (instituteur bachelier) touche 140 000 UM par mois.

C'est un montant très important, et comme nous l'avons mentionné précédemment, il est crucial d'examiner de près la justification et la transparence de ces dépenses. Un audit approfondi de ces postes budgétaires est fortement recommandé.

 

 

Les réductions budgétaires et les affectations nécessaires

 

Les postes de dépenses du Ministère de l'Éducation et de la Réforme du Système d'Enseignement où des réductions pourraient être envisagées sans compromettre l'efficacité de la mission éducative.

 

Postes de dépenses potentiellement compressibles :

 

1.      "Autres Achats de Biens Non Spécifiés Ailleurs" (Total : 22 653 375 UM):

Cette catégorie manque de transparence et de justification. Une réduction de 50% pourrait être envisagée en exigeant une justification détaillée de chaque dépense.

 

Réduction potentielle (50%) : 11 326 687.5 UM.

 

2.      Frais de Réception, de Fêtes et Cérémonies (Total : 11 081 426 UM)

 Ces dépenses pourraient être considérablement réduites, voire supprimées, en privilégiant une communication plus sobre et en limitant les événements somptuaires.

 

Réduction potentielle (75%) : 8 311 069.5 UM

Réduction potentielle (100%) : 11 081 426 UM

 

3.      Prestations de Services Divers (Total : (469 315 688 UM) :

Une analyse rigoureuse des contrats de services externes permettrait d'identifier les doublons, les coûts excessifs et les services non essentiels. Une réduction de 25% à 50% pourrait être réaliste.

 

Réduction potentielle (25%) : 117 328 922 UM

Réduction potentielle (50%) : 234 657 844 UM

 

4.      Frais de Mission (21 837 582 UM):

Un contrôle plus strict des frais de mission, en limitant les déplacements non indispensables et en optimisant les coûts de transport et d'hébergement, pourrait générer des économies significatives.

 

Réduction Potentielle : (20%) : 5 459 395,5 UM

Réduction Potentielle : (30%) : 6 551 274,6 UM

 

5.      Matériels et Consommables de Bureaux (Total : 63 548 227 UM) :

 Une gestion plus rigoureuse des stocks, des achats groupés et une politique de réduction du gaspillage pourraient permettre de réduire ces dépenses de 10% à 20%.

 

Réduction Potentielle (10%): 6 354 822.7 UM

Réduction Potentielle (20%): 12 709 645.4 UM

 

6.      « Autres indemnités non spécifiées ci-dessus » (Total : 2 271 641 472 UM) :

 Une réduction de ces indemnités permettra de remobiliser une somme importante afin de la redistribuer dans les autres rubriques qui en ont besoin.

 

Réduction potentielle (25%) : 567 910 368 UM

Réduction potentielle (50%) : 1 135 820 736 UM

 

Réductions potentielles (récapitulatif)

 

Postes de Dépenses budgétaires

Réduction Potentielle Basse (UM)

Réduction Potentielle Haute (UM)

Autres Achats de Biens Non Spécifiés Ailleurs

11 326 687.5

11 326 687.5

Frais de Réception, Fêtes et Cérémonies

8 311 069.5

11 081 426

Prestations de Services Divers

117 328 922

234 657 844

Frais de Mission

5 459 395.5

6 551 274.6

Matériels et Consommables de Bureaux

6 354 822.7

12 709 645.4

Autres indemnités non spécifiées ci-dessus

567 910 368 UM

1 135 820 736 UM

Total

716 491 265.2 UM

1 412 147 713.5 UM




 


 

Les réductions potentielles identifiées représentent entre 7.51% et 14.80% du budget total du Ministère de l'Éducation (9 539 180 000 UM).

Cela signifie qu'en optimisant les dépenses dans les postes mentionnés, il serait possible de libérer une part significative du budget pour financer des priorités plus importantes, telles que l'amélioration des salaires des enseignants, le développement de la formation continue et la modernisation des infrastructures scolaires.

 

Ces chiffres sont des estimations basées sur une analyse du document budgétaire. Toutefois, un analyse « in situ », permettrait d’évaluer précisément les économies réalisables dans chaque poste de dépenses et l'impact de ces réductions sur les activités du Ministère.

 

Recommandations de Réaffectation

 

Pour une meilleure gestion de l'Éducation Nationale, et pour chercher l’argent là où il se trouve (soit dans le budget même !), et le réaffecter de façon efficiente au bénéfice des postes-clefs de l’Education nationale, les réaffectations suivantes sont recommandées :

 

Augmentation des Salaires des enseignants : Une part des fonds actuellement alloués aux "Rémunération d'intermédiaires et honoraires" et aux "Autres honoraires" pourrait être réaffectée à l'augmentation des salaires des enseignants, en particulier ceux qui travaillent dans les zones rurales ou défavorisées. Cela permettrait d'attirer et de retenir les meilleurs talents et d'améliorer la qualité de l'enseignement.

 

Restauration des Établissements scolaires : Une part des fonds actuellement alloués aux "Frais de réception, de fêtes et cérémonies" et aux "Autres achats de biens non spécifiés ailleurs" pourrait être réaffectée à la restauration et à l'entretien des établissements scolaires, en particulier ceux qui sont en mauvais état. Cela permettrait d'améliorer les conditions d'apprentissage des élèves et de créer un environnement plus propice à l'éducation.

 

Fournitures Scolaires : Une part des fonds actuellement alloués aux "Fonctionnement des IDEFs" (Instituts Départementaux d'Enseignement Fondamental) pourrait être réaffectée explicitement aux fournitures scolaires, en particulier ceux qui sont en mauvais état. Cela permettrait d'améliorer les conditions d'apprentissage des élèves et de créer un environnement plus propice à l'éducation.

 

Bourses d’élèves : Une part des fonds actuellement alloués aux "Fonctionnement de la coordination des DRENs" pourrait être réaffectée aux bourses des élèves, en particulier ceux qui sont en difficultés financières. Cela permettrait d'améliorer les conditions d'apprentissage des élèves et de créer un environnement plus propice à l'éducation.

 

En définitive, l'éducation mauritanienne se trouve à un carrefour critique : entre les urgences sociales qui alimentent les grèves et les réformes structurelles nécessaires pour éviter une génération sacrifiée. La concrétisation des engagements budgétaires 2025 constituera un premier test décisif pour la crédibilité du système.

 

La réussite de ces réformes nécessite un doublement du budget éducatif d’ici 2030 et une réconciliation urgente avec la communauté enseignante.

 

Sans réponse structurelle, les grèves risquent de s’inscrire dans un cycle infernal, hypothéquant l’avenir de 320 000 enfants non scolarisés et les ambitions de développement du pays. 

Et si les grèves continuent toujours c’est que la stratégie de développements du secteur de l’Education nationale n’atteint toujours pas ses objectifs malgré les cors de grèves des enseignants. Un corps de cris et de craie.

 

« Celui qui ouvre une porte d'école, ferme une prison. » écrivit Victor Hugo.

 Et si l’Etat continue à ouvrir des prisons c’est bien la preuve que les écoles, à défaut d’être vendues, ne sont plus viables. Et avec elles, l’Education de tout un pays et sa Jeunesse qui ne doit pas avoir d’horizon que les portes du pénitencier.

 

Pr ELY Mustapha

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Poésie de la douleur.