mardi 25 septembre 2007

Le discours de Ahmed Najad à l’université de Columbia

La foi, la science et la lumière...nucléaire
.
Il fut applaudit par les étudiants de l’Université de Columbia, il fut fustigé dans une allocution introductive par son doyen, mais il est resté imperturbable.
Une ligne directrice dans la pensée, une ligne de conduite exemplaire. Il est venu pour dire ce qu’il voulait dire et il l’a dit. Ahmed Najad, le Président Iranien n’a pas changé un piètre mot de son discours et les mises en garde du doyen de l’université de Columbia, le sommant de ne pas aborder certains sujets et de ne pas en renier d’autres relatifs à la question juive, passèrent comme un souffle sur ses oreilles .
Il n’était pas là pour faire de la complaisance même si l’université de Columbia était un haut lieu de la présence juive aux Etats-Unis. Et de la complaisance, il n’en fit pas et semblait ne pas en attendre. L’homme était égal à lui-même.

Et son optique discursive, le lieu s’y prêtant, prit les envolées théoriques du professeur qu’il était. Envolées teintées d’une spiritualité profonde qui parfois alourdissait le décollage de l’idée vers une rationalité qu’attendait son auditoire.

Son discours d’une linéarité apparente, appréhendait la science, le scientifique, la recherche, le chercheur, la foi, le croyant , l’ombre et la lumière. Un fil directeur : la science , c’est la lumière. Et elle n’est lumière et dans le cœur du chercheur qui a la foi. Et celui qui a cet lumière ne peut qu’utiliser la science pour le bien de l’humanité. Du prophète Moise(PSL), au prophète Mohamed (PSL) à Jésus (PSL), tout ce que Dieu révéla est un message de paix et de respect pour l’humain. C’est ainsi que Dieu demanda aux anges de se prosterner devant Adam, et les premières paroles qu’il révéla au Prophète Mohamed (PSL) furent celles de la quête du savoir. Un savoir à partager avec l’humanité, un savoir que seuls ceux qui ont la foi peuvent l'utiliser à bon escient.

C’est pourquoi lorsque la foi manque au savoir, il est mis au service de l’oppression de la volonté de soumission de nations entières par des nations puissantes qui utilisent leur science, leur recherche scientifique à des fins de domination. Voilà pourquoi depuis 60 ans le peuple palestinien a été déporté de ses territoires et massacré par des puissances utilisant un savoir au service du mal, voilà pourquoi on refuse à l’Iran son droit reconnu par le traité de l’Agence internationale pour l’énergie atomique de posséder l’énergie nucléaire à des fins civiles, parce que l’on ne veut pas que ceux qui disposent de la foi disposent du savoir, ni de se développer pour un avenir meilleur.

La science utile est une lumière , elle ne s’épanouit qu’à travers ceux qui ont la foi, quand elle l’est dans les cœurs sans foi , elle devient un danger pour l’humanité. Hiroshima et Nagasaki, sont là pour le prouver. Ainsi argumenta le professeur Ahmed Najad et ainsi conclut le Président iranien.

Quelles leçons en tirer sur les plans théoriques et pratiques?

Malgré la beauté de l’argumentaire, le raisonnement ne pêchait, pour des esprits cartésiens, que par l’appel qu’il faisait à la spiritualité. A l’Université Columbia cela a dû certainement se faire sentir. Cette fine combinaison entre ce qui relève de l’ approche divine, la foi, et ce qui relève de la rationalité humaine, la science, demandait de se plonger non pas dans le discours manichéen occidental mais dans une fusion entre le spirituel et le temporel. Sans le spirituel, le temporel est un espace perpétuel de conflits. Et la science est l’arme du conflit.

Si on transpose cet argumentaire dans le non-dit à la situation actuelle de l’Iran qui cherche à maîtriser l’énergie nucléaire, l’argumentaire théorique justifierait alors que l’Iran est une nation spirituelle qui voudrait détenir la lumière, la science, et ne peut donc en user pour le mal, puisqu’ayant la foi. Et, rappelons-nous que la science utile, selon Najad, ne naît que dans le cœur du chercheur qui a la foi.

Subtile en effet. Mais dans le parterre d’universitaires qui suivait le discours d’Ahmed Najad, combien seront convaincus par ce raisonnement ?

Fort peu, si l’on sait que la foi n’est pas une culture de laboratoire ni une formule de laborantin et qu’elle nécessite pour être comprise de se placer à l’échelle d’une nation , de son âme, de sa culture, de son histoire et de son devenir. Jamais dans les dimensions d’un amphithéâtre.

Pr ELY Mustapha

6 commentaires:

  1. prof,

    Najad s'est bien expliqué devant la Colombia et vous, vous avez fait mieux pour nous.C'est bien expliqué.

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  2. 1000 mercis Pr.
    Au moment où toutes les "bougies" s'éteignent(Blogx qui ferme,Blog canalh qui se meurt,etc),vous continuez à nous donner de l'espoir(rare,en ce moment!) en continuant à sacrifier votre temps pour nous informer,nous commenter les informartions et même nous enseigner...
    Concernant Nejad,même si je n'approuve pas son extremisme affiché et son imprudence Sadamienne(menacer les juifs!),je trouve qu'il est un président d'une très grande nation,qui constitue,aujourdhui le seul espoir pour le monde musulman de se relever de la domination occidentale.
    Enfin un conseil;si tu peux fermer les commentaires au moment de sortir un nouveau commentaire,ce serait une bonne chose;autrement des commentaires pourraient bien échapper à certains de tes lecteurs.
    Encore merci

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  3. Chers amis,

    Bien que son discours soit vraiment d'un niveau philosophique intéressant et bien que la position de son pays quant à la détention du nucléaire à des fins civils ou même militaires soient légitime, l'Iran demeure un pays suscpect à mes yeux car je ne crois pas vraiment pas à l'animosité Iran Etats-Unis qui à mon sens est purement virtuelle.

    Je crois que l'Iran qui fût officiellement un allié privilégié des USA au temps du Chah, est demeuré un allié officieux de ce pays après.

    Réflechissez y,

    Vous allez peut être me donner raison.

    Sanhaji

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  4. L'Iran et moi, on a pas les atomes crochus. Je ne peux croire qu'Ahmedinejad puisse faire un discours philosophique qui tienne reellement la route. Que l'Iran soit une grande nation, j'en conviens. Mais que l'Iran constitue le seul espoir pour le monde musulman de se relever de la domination occidentale, je ne suis pas d'accord. Je vais lire attentivement le billet du brillant Professeur Ely et m'assurer qu'il a voulu reellement dire ce qu'il a ecrit. A++

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  5. L'Iran ne fait que revendiquer un droit legitime reconnu par une convention internationale dont les propres signataires denient aujourd'hui à ce pays ce mème droit.Le monde occidental a-t-il vraiment si peur d'un iran puissance nucleaire? et pourquoi ne le serait il du Pakistan qui l'est dejà? Au passage merci prof pour cette bouffée d'oxygène que tu gratifies a tes lecteurs

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  6. Je ne crois pas que la foi soit la garante de la connaissance et du progrès. A travers le monde, elle est plutôt synonyme d'obscurantisme et de ténèbres. Tous les régimes islamistes sont une négation flagrante des libertés et du progrès.
    Cela n'enlève rien au fait que l'Iran cherche à se doter de l'énergie nucléaire (et peu importe ce qu'il veut en faire). C'est son droit le plus légitime du moment que plusieurs pays sont encore armés jusqu'aux dents avec des missiles et des bombes nucléaires.Il faut interdire l'usage militaire du nucléaire le jour où tous les pays possesseurs d'armements nucléaires détruiront pour de bon leur arsenal. Ces pays empêchent un pays de se doter de l'énergie nucléaire pour qu'ils restent les seuls sur la scène internationale à en posséder.
    Le problème est donc politique et de ce fait l'argumentaire du président iranien -qui se fonde sur la foi pour garantir l'usage éclairé du nucléaire- est totalement fallacieux...

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Pr ELY Mustapha

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Poésie de la douleur.