Curieuse question, n’est-ce pas ?
Cependant, cette question n’est pas une simple vue de l’esprit. C’est un concept qui me semble important à inventer et à déterminer dans sa définition pour répondre à des interrogations sur des réalités fugaces. En effet, la situation actuelle de pays comme la Mauritanie se doit d’être appréhendée avec de nouveaux concepts et instruments qui sortent du champ classique de l’analyse.
Aussi aux fins de l’analyse, nous nous proposons d’établir ce concept de « pauvreté politique » à travers une définition et des caractéristiques fondamentales.
Si, en effet, l’on considère la politique dans sa définition originelle, la question ne devient plus aberrante. La politique étant « la gestion de la cité ». La pauvreté politique ne peut donc qu’être la pauvreté de gestion de la cité. Ce qui est pauvre est justement lacunaire et c’est ce qui, au sens propre et figuré, « laisse à désirer ».
La pauvreté politique pourra permettre de mieux comprendre les difficultés de la gouvernance. Si celle-ci s’appréhende de la façon avec laquelle les gouvernants peuvent « mieux » gouverner, la « pauvreté politique » peut se concevoir comme la carence de participation à cette gouvernance.
Aussi aux fins de l’analyse, nous nous proposons d’établir ce concept de « pauvreté politique » à travers une définition et des caractéristiques fondamentales.
Si, en effet, l’on considère la politique dans sa définition originelle, la question ne devient plus aberrante. La politique étant « la gestion de la cité ». La pauvreté politique ne peut donc qu’être la pauvreté de gestion de la cité. Ce qui est pauvre est justement lacunaire et c’est ce qui, au sens propre et figuré, « laisse à désirer ».
La pauvreté politique pourra permettre de mieux comprendre les difficultés de la gouvernance. Si celle-ci s’appréhende de la façon avec laquelle les gouvernants peuvent « mieux » gouverner, la « pauvreté politique » peut se concevoir comme la carence de participation à cette gouvernance.
La pauvreté politique c’est l’état de dénuement conceptuel, stratégique et institutionnel dans le lequel se trouvent les citoyens pour faire face à leur besoin de participer à la gestion de leur pays.
Il n’existe actuellement aucun indicateur permettant d’apprécier le niveau de « pauvreté politique » d’un pays puisque nous venons d’inventer le concept. Nous allons nous y essayer. Mais d’ores et déjà en adoptant la définition que nous avons donnée plus haut, « la pauvreté politique », comme la pauvreté économique, va couvrir un large spectre de situations. De la pauvreté politique tolérable, d’un système libéral, à l’extrême pauvreté politique des populations qui vivent en dessous du niveau de subsistance politique notamment dans les régimes dictatoriaux et autoritaires, en passant par la « pauvreté politique » en baisse des nouvelles démocraties, l’éventail est large.
Les caractéristiques de la pauvreté politique
La pauvreté politique induit les mêmes effets humains et sociaux que la pauvreté économique : frustration, marginalisation, incompréhension et révolte.
La pauvreté politique est favorisée par l’existence d’une pauvreté économique qui y participe à travers l’enchainement du citoyen dans une existence de lutte pour la subsistance l’empêchant de participer à la vie politique notamment dans les pays démocratiques sous développés.
Dans un pays non démocratique, et contrairement à la pauvreté économique, la pauvreté politique est indépendante du niveau de développement économique.
Peut-on proposer un indicateur de « pauvreté politique » (IPP)?
Cet indicateur (IPP) doit prendre en considération un paramètre important qui est celui du degré d’activisme politique du citoyen et la nature du régime politique de l’Etat. Cet activisme politique présente plusieurs variantes : un activisme libre dans le cadre d’un pays démocratique, pluripartisan, un activisme conditionné dans un régime à parti unique, un activisme clandestin dans un régime autoritaire ou dictatorial.
Si l’on prend les variables politiques nécessaires à l’activité politique : disponibilité, engagement, participation, cadre partisan, démocratie… certains pays qui se targuent d’être riches sont en fait dans une pauvreté politique extrême.
Et l’indicateur de pauvreté politique se doit d’être pris en considération, à l’instar de l’indicateur du développement humain (IDH) ou de l’indicateur de pauvreté humaine (IPH) du PNUD, dans l’évaluation du niveau de développement d’un pays. Le développement n’étant pas seulement une question de croissance économique.
Ainsi défini, peut on appliquer ce concept à la situation de la Mauritanie ?
La démocratie fut instaurée en Mauritanie, et la Mauritanie fait désormais partie des pays à régime démocratique. Mais si la démocratie est un vecteur de lutte contre la « pauvreté politique » elle n’en est pas la solution. Tout comme la correction des inégalités sociales permet de lutter contre la pauvreté mais elle ne la résout pas.
Et actuellement en Mauritanie la pauvreté politique existe et prend des allures spécifiques. Si l’on se réfère aux caractéristiques de la pauvreté politique posées plus haut, il reste indéniable que cette « pauvreté politique » prend sa source dans trois facteurs :
- le désintéressement originel de la majorité des citoyens de la vie politique,
- L’attentisme actuel du peuple face aux nouveaux gouvernants
- l’interaction entre pauvreté économique et pauvreté politique,
I- le désintéressement fondamental de la majorité des citoyens de la vie politique
Au second tour de l'élection présidentielle de mars 2007 sur le 1.132.877 d’inscrits seuls 764.045, ont voté et seuls 706.705 suffrages ont été exprimés. En terme de pourcentage cela fait 24% , sur une population estimée 3 177 388 habitants! Et le Président de la République a été élu par 11,7 % du peuple Mauritanien (contre 10,4% pour son concurrent) .
Déjà à ce niveau apparaît la « pauvreté politique », puisque 76 % du peuple mauritanien, soit plus des trois quarts, n’ont pas participé aux élections. L’afflux vers la démocratie n’est pas la préoccupation première du citoyen. Cela s’explique en se référant à la définition que l’on a donnée de la « pauvreté politique » par le dénuement institutionnel dans lequel s’est trouvé le citoyen désireux d’exprimer son vote. Impossibilité de contester les recensements, de rejeter la période trop courte impartie au recensements par les autorités, de dénoncer l’exclusion des Mauritaniens à l’étranger du vote etc. Un ensemble d’handicaps institutionnels sous la transition qui accrurent cette « pauvreté politique »
A cela s’ajoute le dénuement conceptuel lui permettant de formaliser et de surmonter la méfiance que lui ont inspiré durant des décennies les pratiques électorales de l’Etat. Pratiques qui ont réduit son besoin démocratique à une frustration réprimée qui s’est manifestée à travers la baisse de participation aux dernières élections.
II- L’attentisme actuel du peuple face aux nouveaux gouvernants
Le manque de réactivité politique des citoyens pour dénoncer les difficultés qu’ils vivent particulièrement la cherté de la vie, les privations et l’instabilité des services domestiques (eau électricité), la baisse du pouvoir d’achat, les scandales et les menaces narcotiques, la mauvaise gestion des ressources publiques, économiques et humaines, ne s’explique que par les effets de cette pauvreté politique.
Pauvreté politique qui se manifeste par un attentisme qui dans d’autres pays aurait été assimilé à une contestation silencieuse ou à un boycott des institutions, or en Mauritanie cet attentisme n’est qu’un dénuement stratégique des citoyens qui n’ont ni la culture politique ni les cadres partisans adéquats, dynamiques et actifs leur permettant d’agir. Les partis politiques auxquels sont assignés les rôles d’encadrement politique et de sensibilisation des citoyens aux fins d’exercice du pouvoir ne les jouent pas. Ils sont davantage intravertis vers leurs adhérents et tous tendus vers la conquête d’un pouvoir dans lequel le citoyen n’est qu’un faire-valoir électoral et conjoncturel.
La situation actuelle dans laquelle se trouve l’opposition traditionnelle qui semble avoir baissé les bras, aggrave la pauvreté politique du pays. Et le citoyen le ressent.
La démocratie, comme mentionné, est un environnement favorable pour la résorption de la pauvreté politique , mais elle peut aussi en être un élément aggravant lorsque la sphère politique ayant « engrangé » sa légitimité se détache de la sphère populaire et s’enferme dans une bulle qui fonctionne et ne se justifie que par elle-même. Tout en s’étant immunisée, contre l’opposition prise au piège du « leadership institutionnalisé » et des « concertations périodiques » qui lui donnent l’impression de jouer un rôle.
La situation actuelle dans laquelle se trouve l’opposition traditionnelle qui semble avoir baissé les bras, aggrave la pauvreté politique du pays. Et le citoyen le ressent.
La démocratie, comme mentionné, est un environnement favorable pour la résorption de la pauvreté politique , mais elle peut aussi en être un élément aggravant lorsque la sphère politique ayant « engrangé » sa légitimité se détache de la sphère populaire et s’enferme dans une bulle qui fonctionne et ne se justifie que par elle-même. Tout en s’étant immunisée, contre l’opposition prise au piège du « leadership institutionnalisé » et des « concertations périodiques » qui lui donnent l’impression de jouer un rôle.
Cette neutralisation de l’opposition et la légitimation d’un pouvoir assis sur une classe ancienne déjà vue à l’œuvre sous un régime précédent, ont donc aggravé la « pauvreté politique » du pays et ont enlevé au citoyen un outil important de satisfaire un besoin politique urgent. Non pas celui de faire entendre sa voix, mais celui d’être écouté. L’indice de « pauvreté politique » s’en trouve fortement détérioré.
III- l’interaction entre pauvreté économique et pauvreté politique.
La pauvreté politique contrairement à la pauvreté économique ne se définit pas par la rareté des biens ou leur absence. La pauvreté politique peut être grave dans un pays d’opulence. Il suffit que ce pays ait un régime autoritaire ou dictatorial. La pauvreté politique se réduit dans la liberté et la démocratie. Toutefois, même en la présence de ces éléments, la pauvreté politique peut subsister durablement lorsque le niveau de vie des populations ne leur permet pas de vaquer à des occupations politiques ou de s’intéresser à la vie politique... Entièrement pris par la recherche des moyens de subsistance, il sont « pauvres politiquement », mais cela est principalement dû à leur pauvreté économique.
Le cas de la Mauritanie est ici illustratif de cette situation. Le niveau de vie des populations, dont certaines vivent en dessous du seuil de subsistance les empêche, malgré l’ouverture démocratique du pays, de participer à la vie politique. Ni d’être à l’écoute de la superstructure politique. « Un ventre vide, dît-on n’a pas d’oreilles ».
Le rapport 2006 du PNUD sur le développement humain classe la Mauritanie dans sa partie « faible développement humain », à la 153ème place sur 177 pays ! Loin derrière les iles Comores et même la Guinée équatoriale.
Aussi malgré la démocratie naissante, les espoirs qu’elle a suscités et les élans qu’elle a engendrés il n’en demeure pas moins que son handicap réside fondamentalement dans l’amélioration du niveau de vie et du bien être des populations ce qui a contribué à une détérioration de l’indice de « pauvreté politique ». Un indice dont l’amélioration reste fondamentalement dépendante dans notre pays de l’évolution de celui de la pauvreté économique.
En définitive, l’introduction de la notion de « pauvreté politique», permet une meilleure compréhension, à travers des facteurs non économiques et non sociaux, de ce qui handicap la démocratie dans notre pays. Elle me semble novatrice car elle est la seule à même de consacrer , une approche de la gouvernance qui ne se focalise pas exclusivement sur le centre de décision politique, les gouvernants, mais sur les gouvernés (les citoyens). L’établissement d’un indice de pauvreté politique pour chaque pays aidera à mieux comprendre la réalité des choses.
Pr ELY Mustapha
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Picture: Hands up: The University helped to make a stand in the Make Poverty History campaign. cf: http://www.ed.ac.uk/annualreview/0405/poverty-history.html
La "pauvreté politique" (qui y aurait pensé?) comme indicateur de ce qui nous arrive en Muaritanie.
RépondreSupprimerJe n'ai vu cet indicateur nul part et le fait de lier à la gouvernace le rend très utile. Intéressant prof.
Je propose de faire entrer dans cet indicateur de pauvreté politique le tribalisme. Il doit avoir un fort coefficient. Le tribalisme est un facteur très influent sur le comportement politique du citoyen.
RépondreSupprimermercci.
Pourquoi ne parlerait on pas d'un concept de la pauvreté abolue? du fait que nous passons par tous les stades et types de pauvretés et misères en Mauritanie?en tout casmerci prof pour cet essai trés interessant.
RépondreSupprimerMonsieur le professeur, j'ai vraiment lu avec curiosité votre proposition d'un indicateur de la pauvreté politique (IPP)et ça a été vraiment passionnant pour la sociologue que je suis.
RépondreSupprimerAinsi cette question de "frustration" du citoyen qui prend sa source dans sa carence conceptuelle à agir sur le champ du politique ou celle due à sa carence institutionnelle du fait du vide partisan éducatif (partis politques ne remplissant pas leur rôle d'éveil et d'encadrement politique du citoyen) est vraiment novatrice. Non seulement que c'est une réalité mais parce que vous lui trouvez une explication scientifique et originale qui manque à la recherche t à la refléxion.
Jedonnerai bien un sujet de recherche defins d'études en socilogie politique à mes étudiants sur ce nouveau concept que vous avez inventé si j'étais à l'université.
Il n ya pas meilleur terrain que la refléxion positive et constructive, votre site professeur est pour moi une vraie souce d'information et de réflexion.
C'est ausssi le seul SITE mauritanien qui nous propose des idées originales, bien frappées.
Vous avez tout mon soutien. Et beaucoup de mes proches collègues vous lisent. Continuez sur cette voie et merci pour nous et pour la Mauritanie de vous avoir.
très cordialement.
Bonjourm
RépondreSupprimerje vous remercie Pr., votre blog est très pédagogique, on y apprend beaucoup de choses intéressantes et très actuelles. En ce qui concerne le concept de la pauvreté politique, je le trouve génial et très opératoire, il faut aussi penser "au prêt à penser" dans le concept de la pauvreté politique. Merci encore Pr pour ces leçons magistrales. Qu'allah vous garde longtemps parmi nous
Je suggère au Pr. de développer ce concept dans un ouvrage, même collectif, je suis convaincu que beaucoup de chercheurs vont y réflechir
RépondreSupprimerBonjour Pr.
RépondreSupprimerD abord toutes mes felicitations encore merci pour tout ces developpements.
S agissant de ce nouveau concept de pauvrete politique je suggere que le phenomene tribul soit introduit.
Encore une fois merci Professeur pour votre precieux apport a votre pays.
Bonjour Professeur, comme l'ont bien su temoigner les précedants, votre réflexion est particulierement originale. Je regrette que la Mauritanie manque, enormement des penseurs comme vous. Non, me dira un autre, c'est simplement, parce qu'ils sont opportunistes.
RépondreSupprimerJe viens de finir mes études du premier et le second cycle en Philosophie et Sociologie à Université de Nouakchott. Je temoigne que durant tout ce parcours de combattant, je n'étais en aucun cas fasciné de cette maniere. Car au lieu de nous enseigner à reflechir, on nous concurrencie par des notes. Et puis, les profs ont bien cette capicité de production, mais l'environnement n'est pas propice. On cultive la paresse de partout, finalement, et enfin de compte, l'année peut s'achever sans conférences-débats d'envergures. Hélas.
En ce qui concerne l'indicateur, je pense comme d'ailleurs, Karl Popper, une thése scientifique, qu'elle qu'en soit sa nature, pour béneficier d'un dosage purement scientique doit necessairement être soumise aux tests, qu'elle resistée.
D'emblée, l'indicateur represente déja le début d'une réflexion. Il doit être étudié par des universitaires compétents, afin d'aboutir à des conclusions qui confirment ou infirment les hypothéses avancées.
Merci mon Pr,d'avoir initié ce concepte "IPP" aussi pertinent qu'original dans sa définition au sens large de sa dimention academique.
RépondreSupprimerOn apprend beaucoup dans ce blog si on a la volonté de toujour mieux faire.
Cette vision eclairée qui vous guide dans toutes vos entreprises témoigne la recherche continue qui anime votre vie universitaire riche en grandeur.
un indicateur de plus,alors que personne ne se soucie d indicateurs plus importants:chomage,couverture sanitaire,alphabetisation,inflation;gardons les pieds sur terre et parlons de choses pratiques:les bretelles du president,les realisations tres importantes en si peu de temps,la nouvelle politique de sante en 3D S
RépondreSupprimerLa notion de citoyenneté est elle présente dans ce cher pays ?
RépondreSupprimerAvons des citoyens ? Un citoyen ça se formate, ça se fabrique par une école citoyenne où les ressources humaines, première ressources indispensable à la valorisation de toute autre ressource se forment. Un citoyen jouit pleinement de ses droits civils et politiques. Et pour ça il faut qu’il les connaisse.
A t on une école citoyenne ?
Une école citoyenne ça se planifie, ça se construit et ça se maintient en fonction de son environnement et de ses besoins.
Le citoyen conscient du rôle qu'il devrait jouer ne serait ce que pour la sauvegarde de ses acquis ne peut que s'impliquer de façon citoyenne et responsable à la gestion de sa cité. Un citoyen voit et comprend bien les profits d'une œuvre citoyenne car il en est un des premiers à en jouir et donc prédisposé à les sauvegarder.
Si nous avons de vrais citoyens notre IPP ne pourrait que décroitre et de manière très sensible. Peux ton faire fi d'une école citoyenne? Avons nous le sens du civisme ? L’avons-nous assez cultivé ?
A mon humble contribution mon cher professeur les préalable à un IPP, à l'usage d'un IPP sont d’abord à résoudre car seulement en ce moment là l'usage de cet indice saurait nous dire si oui ou non l'atteinte de nos objectifs sont en cours en bonne voie, atteinte.
Merci tout de même pour l'idée.
Z'Bèche .... le tira par l'épaule...
RépondreSupprimerLe peuple, pour certains, c'est l'autre. Il est à bon dos, le pauvre. A la recherche, comme à la recherche. Du temps perdu ... à la gloire des ... Puis, se retournant dans nos tombes, à chacun ses vérités. Du point de vue des natures, l'absence de réaction en est une. cherchons à savoir. Et, sans négliger l'hypothèse de la satisfaction dudit sujet-objet. J'aurai plus de temps pour toi quand j'aurai croisé Socrate et Gailani.
bonjour pr.ELY, je ne suis qu'1 femme algérienne au foyer et vous ayant lu par pur hasard, surtout le jésus blanc et le diable noir, une question me taraude? pourquoi diable (le revoilà!) des personnes de votre qualité et dieu seul sait combien ils en foisonnent en Afrique, ne mettent-elles pas leurs connaissances et savoirs au service de ce continent qui en manque cruellement? pourquoi donc est-ce que cette Afrique est livrée aux prédateurs de tous genres à commencer par ces propres enfants? pourquoi cette fatalité du malheur pour ne pas dire du mal-être, cette indolence qui empêche le sursaut et la prise de conscience qui fait que l'on se complait dans le médiocre et le misérabilisme, ce continent est-il voué à jamais aux enjeux mercantiles aussi bien de ses dirigeants que de ceux des puissances étrangères qui continuent de le morcelé à souhait au gré de leurs appétits financiers et économiques pour le bien-être des leurs forcément, pais sociale chez eux, guerre et misère aux africains, qui, comble de l'ironie ont le malheur de posséder toutes les richesses convoitées dans leur sous-sol, donc on leur fomente des guéguerres, on les divise, on les laisse se massacrer entre eux, et ainsi on fait d'une pierre deux coups : on spolie leur sous-sol tout en leur vendant des armes, tout bénéfice, Machiavel n'aurait pas fait mieux,donc professeur, à votre avis quand donc aura lieu une prise de conscience africaine afin d'arrêter ce travail de sape de ces charognards de tous bords qui n'ont de cesse de venir au chevet du continent que pour mieux l'asservir encore et encore.
RépondreSupprimerBonjour madame,
RépondreSupprimerMerci d'être passée par ici. Combien il serait salutaire que des femmes au foyer cultivées comme vous puissent nous gouverner. Hélas ! Ce sont souvent des hommes dont le foyer d’intérêt n’est que leur propre personne et qui s’arrogent des pouvoirs illégitimes au détriment de peuples légalement spoliés.
Dans votre question ( "quand donc aura lieu une prise de conscience africaine afin d'arrêter ce travail de sape de ces charognards de tous bords qui n'ont de cesse de venir au chevet du continent que pour mieux l'asservir encore et encore." , il y a un concept clef : « prise de conscience africaine ».
Cette responsabilité de l’« absence de prise conscience » est en fait partagée de façon inégale entre les gouvernants africains et leurs mentors occidentaux. Si je devais chiffrer cette responsabilité je dirai qu’elle incombe pour 90% aux dirigeants africains.
En effet, et au regard des pays africains auprès desquels j’ai pu travailler, soit au sein des institutions soit auprès des gouvernements, il ne fait pas de doute que contrairement à ce que l’on pense, c’est surtout les dirigeants africains qui maintiennent leurs citoyens dans l’état de sous-développement.
Leur stratégie est simple et cruelle :
- affamer le citoyen pour qu’il n’ait plus de préoccupation que son pain quotidien (« ventre affamé, dit-on, n’a pas d’oreilles »),
- s’arroger l’espace politique (pour eux et leur parentèle), verrouillant le système politique et déclenchant les mécanismes sécuritaires et judiciaires d’intimidation et de répression des citoyens qui prétendraient à l’exercice du pouvoir.
- brader les richesses de la nation au plus offrant (engrangeant les commissions et encourageant la corruption) pour s’enrichir au plus vite.
- Négocier avec la puissance (occidentale et souvent ancienne colonisatrice), un mécanisme de protection personnelle (du président et de sa parentèle) et lui offrir les clefs de la sécurité militaire et sécuritaire du pays (bases militaires, garde présidentielle etc.) de dissuasion de toute contestation interne.
Les puissances occidentales ne sont responsables (ont-elles jamais eu une éthique contre le pillage ?) que du fait qu’elles profitent d’une situation qui est due aux dirigeants africains eux-mêmes. Ce sont ces derniers qui leur offrent leur dépendance et celle de leurs peuples sur un plateau d’argent.
Outre les conditionnements psychiques et psychologiques (sociaux, religieux…), l’asservissement et l’avilissement dont on fait l’objet historiquement les peuples africains, les dirigeants africains à travers une chaine de coercition et de pillage continuent à maintenir une telle situation en l’exploitant davantage, au mieux de leurs propres intérêts en connivences avec l’occident.
Le mal est en Afrique, chez les africains.