samedi 16 novembre 2019

« Voleurs d’âmes », mon livre. Par Pr ELY Mustapha


 Un criminel peut tuer une fois.
 Un gestionnaire public véreux, tue tous les jours.




Lorsqu’un individu ouvre le feu sur une foule faisant des dizaines de victimes, ou qu’un individu détourne le budget d’une structure publique, ou dilapide ses ressources, entrainant des milliers de victimes sur le court, le moyen et le long terme, le premier est un fou, le second est un gestionnaire public. Et tous les deux sont des criminels.


Lorsque des personnes se meurent dans les hôpitaux faute de soins, que des automobilistes trouvent la mort sur des routes mal conçues, que des ponts s’effondrent faisant des victimes, que des infrastructures mal conçues prennent des vies aux premières inondations …. Le responsable est unique : le gestionnaire public.


Un criminel peut tuer une fois, un gestionnaire public véreux, tue tous les jours


Lorsque le gestionnaire public détourne le budget de son département (santé, transport, équipement…) il est non seulement un délinquant financier, mais aussi un véritable criminel ; car bien plus que celui qui tue, une fois, à bout portant, le gestionnaire public fait, chaque jour, par son acte, des milliers de victimes.  Il est alors couvert par une impunité que lui assure souvent la technicité de sa gestion.  Et l’impunité lui assurant le statut de serial killer, c’est un voleur d’âmes.



De tranches de vie


D’autre part, lorsqu’un fonctionnaire, payé sur les ressources publiques, n’assure pas l’emploi qui justifie son existence professionnelle (absence, fainéantise, congés indus, inefficacité, inefficience etc.), il est assimilable à un être qui se nourrit de la vie des autres.


 En effet comme, nous le montrons dans ce livre, toute allocation de ressources publiques prend son origine dans la confiscation d’une vie. 
Le salaire de ce fonctionnaire, étant payé sur des recettes ordinaires, il provient principalement du prélèvement de l’impôt, or l’impôt n’est qu’une ponction sur un revenu issu d’un travail auquel le contribuable a consacré une tranche de sa vie.

L’impôt n’est rien d’autre que des tranches de vie. Le fonctionnaire est payé sur des tranches de vie. C’est autant dire la sacralité de l’emploi qu’il occupe et l’importance du travail qu’il doit réaliser. C’est la raison pour laquelle la rigueur est de mise et l’inexécution du travail public revêt une telle gravité.


 La Fonction publique fonctionne sur la saisie de tranches de vies de millions d’âmes. Et la consommation d’une vie en éteignant une autre correspond à la définition même du vampirisme. Vivre en prenant la vie des autres. Le fonctionnaire, incapable, incompétent et improductif est tout autant qu’un gestionnaire public, un voleur d’âmes.


Nous développons, dans ce livre, une approche nouvelle qui permet d’appréhender l’acte de gestion publique, sous un éclairage plus à même de livrer sa véritable nature et son impact sur la vie humaine. Un acte que l’on devrait soumettre, non seulement à une simple appréciation financière de sa régularité (juridique) ou opportunité (économique), mais à une analyse de la responsabilité pénale spéciale qui devrait être présente à toutes les étapes du processus de la dépense publique et de la gestion des allocations budgétaires (ordinaires ou en capital/de fonctionnement ou d’investissement).


Ainsi nous abordons et critiquons les concepts de « faute de gestion », « de responsabilité budgétaire », de « gestion budgétaire », de « gestion comptable », du régime « statutaire et réglementaire » du fonctionnaire public, du « fonctionnariat à vie », du « corporatisme dans la fonction publique », du « copinage des promotions de l’ENA »  , « du management public introuvable », « du forfait du politique » , de l’ignorance des « processus financiers » par le juge pénal,  de l’absence d’un « droit pénal spécial » à la répression des délits et crimes de gestion des finances publiques ,  de la nécessité de « juridictions spécialisées de juges experts en finances publiques », « de la révision des peines des délits et crimes » pour s’adapter à l’évolution de la criminalité financière publique, de l’édiction « d’un code de procédures pénales spéciales » pour l’investigation, la preuve et l’inculpation des criminels, eut égard à la technicité de la matière et aux moyens mis en œuvre, de « l’inefficacité des contrôles a priori, concomitant et a posteriori des finances publiques », de l’IGF, de l’IGE, de la Cour des comptes et des structures de contrôles et d’inspections départementales et sectorielles, de « l’inefficience des contrôles politiques » et notamment le contrôle de l’action gouvernementale par le Parlement , de la « complicité » tribale et clanique pour le maintien de l’impunité , de la  « solidarité » du fonctionnariat mafieux au sein des  structures de l’Etat,  du « silence » des Partenaires économiques et financiers (PTF) face à la gestion calamiteuse des ressources publiques, « la complaisance » des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux, quant à la destination des ressources publiques empruntées et à leur gestion manifestement frauduleuse, la « mainmise » des ONG internationales, sur le pouvoir décisionnel et de gestion effective des ressources publiques et la manipulation des gestionnaires publics, etc.


Nous démontons le processus de la dépense publique, et ses modes d’allocation et de gestion pour situer aux différents niveaux de la gestion publique, les responsabilités et leur nature. Les voleurs d’âmes bénéficiant, en effet, d’une légalité et d’une légitimité financière qui couvrent leurs forfaits dans les méandres des procédures budgétaires et comptables. La mauvaise gestion, autant que celle concertée, est aussi criminelle que la malversation financière. Et à ce niveau, le gestionnaire public, véreux, fait bien plus de victimes que le criminel de droit commun.


La nouvelle approche que nous préconisons, vise à centrer les finances publiques, notamment celles des entités publiques (Etat, collectivités publiques, établissements publics), non pas sur « l’avoir » mais sur « l’être » pour montrer que la matérialité même des finances publiques, que représente cet avoir, soit les deniers publics, est en fait fictive et que cet avoir n’est rien d’autres que des âmes confisquées à travers la confiscation de la vie des individus, agents économiques.


L’aune d’évaluation et de mesure des finances publiques, ne sera plus l’unité monétaire mais l’unité de vie. Cette dernière n’est que traduite en unités monétaires et prélevée d’autorité.


Cette approche des finances publiques les place dans une autre sphère d’analyse qui va accentuer leur dimension humaine et faire apparaitre davantage (et de façon dramatique) comment leur gestion relève de la gestion des âmes humaines, bien plus que du simple maniement de deniers. Et donc, conséquemment, la mauvaise gestion des finances publiques (détournement de biens publics, concussion, malversation, corruption etc.) constitue non seulement un acte répréhensible et sanctionnable financièrement, mais davantage un acte qui porte atteinte à la vie des personnes. Ainsi un détournement de deniers publics n’est en fait rien d’autre que le détournement de tranches de vie et donc une confiscation du souffle de vie, de l’âme du contribuable.


Cette relation entre la contribution aux ressources publiques et la vie du contribuable porte la gestion des finances publiques à un niveau de répression bien plus élevé que celui préconisé par le droit financier ou par le droit pénal général à travers ses dispositions répressives du maniement des deniers publics. La législation sur la criminalité financière publique doit, en tous points, être revue pour y introduire une répression assimilable à celle relative aux crimes de sang, aux séquestrations et à tous les actes portant atteinte de façon directe ou indirectes à la vie des personnes.
La liaison deniers publics/vies humaines, démontre que toute infraction à la gestion et au maniement des deniers publics est une vampirisation du contribuable. Le vol des âmes.


Tel est le sens de mon livre, qui, je l’espère, contribuera par les solutions qu’il propose à rendre justice aux âmes que l’on sacrifie, encore aujourd’hui, sur l’autel de la gestion publique, ou que si,  par lui,  une justice est rendue,  permettre à celles parties en souffrance de reposer en paix.

Pr ELY Mustapha

Note : Ce livre étant publié à compte d’auteur, il peut être commandé sur le lien suivant :
https://forms.gle/cmHqW9fLhfz7aSsz7


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Poésie de la douleur.