dimanche 17 août 2025

Quand l’État mauritanien tue par négligence. Par Pr. ELY Mustapha

Une fillette est morte électrocutée à Toujounine, dans la wilaya de Nouakchott Nord, après avoir touché des fils électriques tombés au sol lors des pluies. Un drame insoutenable, mais hélas, pas imprévisible. Chaque saison des pluies, les habitants de la capitale assistent au même scénario : inondations, câbles électriques effondrés, absence de sécurisation, accidents mortels. La question n’est plus de savoir si cela se reproduira, mais combien d’autres victimes tomberont avant que la justice ne frappe.

La mort d’une enfant n’est pas un accident, mais un crime par négligence


La mort de cette fillette n’est pas la conséquence du destin ou d’une fatalité climatique. Elle est le fruit d’un enchaînement de manquements. En droit pénal, l’article 295 du Code pénal mauritanien sanctionne tout homicide involontaire causé par imprudence, inattention ou manquement à une obligation de sécurité. Laisser traîner des câbles électriques sous tension, sans les neutraliser ni les signaler, constitue une violation flagrante de cette obligation.


De plus, l’article 293 du même Code prévoit la répression de toute mise en danger de la vie d’autrui par la violation d’une règle de sécurité. Ici, les câbles non sécurisés étaient un danger permanent, connu, répété chaque année, toléré par les autorités. La mise en danger est donc caractérisée.


Enfin, l’article 3 du Code pénal établit la responsabilité pénale des personnes morales, y compris les établissements publics et sociétés nationales. Il n’est donc pas seulement possible, mais impératif, de poursuivre la SOMELEC et les institutions concernées.

Voici les institutions en cause:


La chaîne de responsabilité est claire et multiple.


•    La SOMELEC est l’auteur direct de la faute. En tant que gestionnaire exclusif du réseau électrique, elle a le devoir d’entretenir, réparer et sécuriser ses installations. Sa négligence a transformé une rue de Nouakchott en terrain mortel.


•    Le Ministère du Pétrole, de l’Énergie et des Mines, autorité de tutelle, devait contrôler la SOMELEC et imposer des audits techniques réguliers. Son silence est une complicité par abstention.


•    Le Ministère de l’Intérieur et de la Décentralisation, garant de la sécurité publique, n’a ni balisé les lieux, ni interdit l’accès, ni mis en place un plan d’urgence. Son omission constitue un manquement grave à ses devoirs.
•    La Municipalité de Toujounine, en première ligne, devait signaler le danger, fermer les zones à risque, protéger ses habitants. Elle n’a rien fait.


•    La Protection civile, enfin, avait le devoir légal de prévenir les risques liés aux intempéries. Sa carence fautive équivaut à un abandon.

Une responsabilité de l’État, structurelle et répétée


Ce drame n’est pas un cas isolé. Il est le symptôme d’une faillite structurelle de l’État mauritanien à assurer des services publics sécurisés. Les accidents liés aux installations électriques sont fréquents. La répétition de ces drames, année après année, prouve que les autorités sont parfaitement conscientes du danger. En droit, cela signifie que le risque était prévisible et évitable. L’État, par ses organes, a donc accepté implicitement que des citoyens meurent.


Cette responsabilité n’est pas seulement morale ou politique, elle est juridiquement pénale.

 La jurisprudence étrangère l’a confirmé à maintes reprises. En France, dans l’affaire du Drac (1999), des fonctionnaires ont été condamnés pour homicide involontaire après la mort d’enfants lors d’une sortie scolaire, faute de mesures de sécurité. Au Maroc (2017), un office d’électricité et une commune ont été condamnés après l’électrocution d’un enfant sur la voie publique. Au Sénégal (2011), des autorités locales ont été reconnues responsables après des décès causés par des inondations et un défaut d’entretien des infrastructures.
Ces précédents montrent qu’un État ne peut se retrancher derrière la fatalité climatique à l'image , hélas, de sa population qui mentalement vit dans la fatalité et que ses structures administarives et sociales exploitent pour assagir les populations sinistrées . Quand les risques sont connus et que les mesures ne sont pas prises, il s’agit d’un homicide involontaire commis par négligence.

Le sang d’une fillette appelle justice
La mort de cette enfant à Toujounine révèle la valeur réelle que l’État accorde à la vie de ses citoyens. Car si les dirigeants et leurs familles vivaient dans les quartiers vulnérables de Nouakchott, ces fils électriques ne traîneraient pas au sol. Les câbles seraient réparés, les zones sécurisées, les patrouilles déployées. L’injustice sociale s’ajoute donc à la négligence institutionnelle.
Il est temps que la justice mauritanienne s’élève. Qu’elle poursuive la SOMELEC, qu’elle poursuive les ministères de tutelle, qu’elle poursuive la municipalité et la Protection civile. Qu’elle rappelle à l’État que la loi ne s’arrête pas à ses portes.

l’État doit répondre de ses crimes
Un État qui ne protège pas ses enfants n’est pas un État, mais une administration défaillante. Une justice qui n’ose pas sanctionner les institutions qui tuent par négligence devient complice de leur silence.
Il ne s’agit pas d’un accident. Il s’agit d’un crime par omission, répété, institutionnalisé.
Et ce crime appelle une réponse judiciaire ferme.
L’État mauritanien doit être traduit devant ses propres tribunaux, par la voie de ses démembrements. Car en droit comme en morale, la responsabilité n’est pas divisible : quand une fillette meurt électrocutée dans nos rues, c’est l’État qui l’a laissée mourir.

Ainsi, hélas....

Une fillette est morte.

Une âme innocente

Qui a voulu jouer...au jeu de la vie.

Et...


Pas par fatalité. Pas par caprice du ciel. 

Mais par la faute d’institutions qui n’ont pas agi.
Elle a tendu la main. Elle a touché un fil.
Un fil électrique tombé au sol, sous tension.
Et son corps d’enfant a été foudroyé.

Ce n’est pas la pluie qui l’a tuée.
C’est la SOMELEC qui a laissé ses câbles pourrir.
C’est le Ministère de l’Énergie qui n’a pas contrôlé.
C’est le Ministère de l’Intérieur et la Municipalité qui n’ont pas protégé.
C’est la Protection civile qui n’a pas anticipé.


Tous savaient.
Aucun n’a agi.


Et le droit est clair.
•    Article 295 du Code pénal : l’homicide par négligence est un crime.
•    Article 293 : exposer autrui à un danger mortel est une infraction.
•    Article 3 : les personnes morales sont responsables pénalement.


Et ailleurs, la justice a frappé.


En France, au Sénégal, au Maroc, les institutions publiques ont été condamnées pour des morts évitables.

Alors, Monsieur le Procureur, la question est simple : allez-vous poursuivre ou vous taire ?
Se taire, c’est dire à la SOMELEC : continuez.
Se taire, c’est dire aux ministères : vous êtes intouchables.
Se taire, c’est dire aux habitants : vos vies ne valent rien.

Non. La République vaut mieux que cela.


La Justice vaut mieux que cela.
Je requiers l’ouverture d’une information judiciaire.
Je requiers la mise en examen de la SOMELEC, du Ministère de l’Énergie, du Ministère de l’Intérieur, de la Municipalité et de la Protection civile.
Qu’ils viennent. Qu’ils s’expliquent. Qu’ils répondent.

Car cette mort n’est pas un accident.
C’est un crime par omission.
Et ce crime appelle une réponse.
Pas demain. Pas plus tard.
Aujourd’hui. Ici. Maintenant.
Que justice soit faite.

 

Pr ELY Mustapha


samedi 16 août 2025

Entre mensonges politiques, promesses et incompétence: Voilà d'où vient la cause véritable de la pénurie d'eau et d'électricité en Mauritanie . Par Pr ELY Mustapha.

  

La pénurie d'eau et d'électricité en Mauritanie est  largement imputable à l'État en sa qualité de principal acteur de programmation, financement et exécution des politiques publiques dans les infrastructures de base. La flagrante sous-exécution des crédits alloués à ces secteurs, illustre un défaut majeur d’efficacité publique et de gouvernance. 

A la date où nous écrivons cet article, août 2025,  les crédits alloués n'ont été exécutés qu'à hauteur de 33,91% pour le  secteur énergétique !   Et  45,61% pour le secteur hydraulique!
 
Pour mieux comprendre cette incroyable situation de mal-gouvernance,  des crédits non prioritaires ont été sur-exécutés . Ainsi les  "dépenses communes (un Titre "99" opaque et incontrôlé de crédits sans  destination prédéterminée, dépenses aussi "diverses qu'imprévues") ont été exécutées à 90,67 % !, les crédit de la Haute Cour de Justice (une coquille institutionnelle, inactive et vide) exécutés à  81,96 ! L'assemblée nationale (une institution neutralisée et stérile) à 75,32 % !  Et la CENI (institution dormante, en attendant son réveil partisan) à 75 %!

Ainsi,  si  le pays souffre de soif et de malnutrition  du manque de services domestiques élémentaire, c'est parce que l'Etat exécute à la vitesse de la lumière des crédits  non prioritaires et laisse les secteurs énergétique et  hydraulique, dans une sous-exécution  de leurs crédits de façon manifeste.  

Cette situation  terriblement alarmante explique la catastrophe hydrique et électrique dont souffrent les populations . Notons que cette situation de pénurie d'eau est un prélude à une catastrophe dont le moindre impact serait sanitaire (maladies diverses dues à la consommation d'eau non potable de produits périmés cause de réfrigération erratique , de malnutrition etc.)


En effet, si l’examen des postes budgétaires montre une sur-exécution flagrante dans des lignes non prioritaires, alors que les secteurs essentiels comme l’eau et l’électricité restent manifestement sous-financés et négligés, cette situation n’est pas accidentelle : elle procède d’une logique politique d’opportunisme et de préservation d'intérêts partisans.


Sources de cette analyse.


Les principales sources mobilisées par cette analyse sont les publications officielles et les portails institutionnels du ministère de l’Économie et des Finances. Elle  s’appuie notamment sur le suivi mensuel d’exécution du Trésor public, permettant d’apprécier la ventilation réelle des crédits par secteur et organisme au fil des mois.

La Loi de finances initiale 2025 ainsi que sa version rectificative, promulguée en juillet 2025, ont été consultées sur le site officiel du ministère de l’Économie. Ces documents fournissent les enveloppes budgétaires votées, les modifications en cours d’exercice et les directives macroéconomiques censées structurer la politique publique mauritanienne.

Pour la structure des investissements publics, la documentation relative au BCI 2025 (Budget Consolidé d’Investissement) diffusée par le ministère de l’Économie et des Finances a été prise en compte, offrant une vue sur la part des investissements financés sur ressources extérieures, la programmation sectorielle et les enjeux prioritaires en matière d’infrastructures.

Enfin, les mesures nouvelles introduites par la loi de finances rectificative  2025 sont analysées à partir des publications spécialisées et notamment   de la communication du FMI sur la cible macroéconomique 2025 . Ces sources permettent de situer les choix budgétaires mauritaniens dans leur contexte international et de mieux comprendre leurs implications pour l’équilibre financier et la croissance.
L'analyse révèle une exécution budgétaire significativement faible et critique dans des secteurs structurants et stratégiques liés à l'infrastructure de base, notamment l'eau et l'électricité, ce qui éclaire la responsabilité directe de l'État dans les pénuries observées dans ces domaines.

Sous-exécution dans le secteur de l'énergie

Le ministère du Pétrole et de l’Énergie affiche un taux d'exécution de seulement 33,91% sur un crédit initial de 6,924 milliards MRU. Ce niveau d'exécution faible signifie que près des deux tiers des ressources allouées au secteur énergétique n'ont pas été consommées à la date cet article (fin août 2025) soit conformément au tableau de  Suivi de l’exécution du budget publié par le Trésor public (arrêté au mois d'août 2025)

Une telle sous-consommation critique des crédits alloués au secteur énergétique traduit un retard dans la réalisation des investissements, maintenance, extensions de réseaux ou approvisionnements nécessaires pour garantir un service d'électricité stable et fiable.

Ce retard affecte directement la capacité de répondre à la demande croissante en électricité, contribuant ainsi aux coupures et pénuries qui affectent la population et l'économie.

Sous-exécution dans l'eau et l'assainissement

Le secteur Hydraulique & Assainissement présentent un taux d’exécution moyen de 45,61%, un niveau faible pour un secteur vital.

Ces crédits peu utilisés indiquent que les projets d’amélioration et d’extension des réseaux d’eau potable et d’assainissement sont freinés, limitant l’accès à l’eau saine, facteur clef de développement humain et économique.

La pénurie d’eau est donc largement imputable à une mise en œuvre déficiente des investissements prévus, révélant une responsabilité de gestion et de gouvernance de la part de l'État.

Conséquences de la sous-exécution sur la pénurie

  • L'accès insuffisant à l'électricité et à l'eau potable détériore les conditions de vie, freine le développement industriel et aggrave les inégalités sociales, surtout dans les zones rurales et urbaines défavorisées.
  • Le retard d’exécution de l’État dans ces secteurs empêche aussi l'amélioration de la résilience face aux défis climatiques et à une démographie croissante.

Pour inverser cette tendance, une mobilisation renforcée des moyens, une meilleure transparence dans l’allocation et l’usage des ressources, ainsi qu’un suivi plus rigoureux des engagements sont impératifs afin d'assurer un service d’eau et d’électricité adéquat pour la population.

 Enjeux de gouvernance et responsabilités

  • Cette situation met en évidence un manque de rigueur dans la gestion budgétaire, notamment dans ces secteurs prioritaires.
  • Les faibles taux d’exécution traduisent soit des lacunes dans la planification, dans la passation des marchés publics, soit dans la capacité d’engagement des crédits et de suivi opérationnel des projets.
  • Par ailleurs, le cloisonnement des ressources et un possible manque de coordination entre ministères et institutions pourraient aggraver les retards.

La pénurie d'eau et d'électricité en Mauritanie est donc largement imputable à l'État en sa qualité de principal acteur de programmation, financement et exécution des politiques dans les infrastructures de base. La sous-exécution persistante des crédits alloués aux secteurs énergétique et  hydraulique, illustre un défaut majeur d’efficacité publique et de gouvernance. Pour inverser cette tendance, une mobilisation renforcée des moyens, une meilleure transparence dans l’allocation et l’usage des ressources, ainsi qu’un suivi plus rigoureux des engagements sont impératifs afin d'assurer un service d’eau et d’électricité adéquat pour la population.

L’examen des postes budgétaires montre une sur-exécution flagrante dans des lignes non prioritaires, alors que les secteurs essentiels comme l’eau et l’électricité restent manifestement sous-financés et négligés. Cette situation n’est pas accidentelle : elle procède d’une logique politique d’opportunisme et de préservation des intérêts partisans.

 SUR-EXECUTION des postes non prioritaires

Poste

Crédits initiaux (MRU)

Dépenses (MRU)

Exécution (%)

Dépenses communes

4,218 mds

3,824 mds

90,67

Haute Cour de Justice

23,34 M

19,13 M

81,96

Assemblée nationale

508,36 M

382,90 M

75,32

CENI

42,51 M

31,88 M

75,00

 

L'explication d'une telle exécution des postes non prioritaires

Le choix de sur-exécuter des postes de rente, au détriment des secteurs stratégiques, illustre une comportement politique de gestion utilitariste, où le pouvoir utilise le budget non pas pour développer le pays, mais pour perpétuer sa mainmise sur l’appareil d’État et maintenir le statu quo au profit de quelques-uns.


Cet opportunisme budgétaire traduit la primauté des intérêts privés et partisans sur l’intérêt national, minant la légitimité de la gestion publique et affaiblissant structurellement la capacité de l’État à répondre aux priorités du pays.

Ainsi donc, alors que le pays entier souffre de soif, de malnutrition et du manque de services domestiques élémentaires, l'Etat exécute,  à la vitesse de la lumière,  les dépenses non prioritaires:  

 

  • Priorité donnée aux organes institutionnels et délibératifs (Haute Cour, Assemblée, CENI,) révèle une orientation partisane, où le pouvoir cherche à garantir la fidélité de ses soutiens : députés,  membres des commissions diverses et... électorales à venir.
  • Dépenses communes : cette ligne, d’une opacité notoire, sert souvent de réservoir à financements discrétionnaires permettant la distribution de privilèges, de gratifications ou le financement de clientélismes sociaux et politiques. Arriver à plus de 90% d’exécution en août alors que les besoins vitaux sont laissés pour compte est symptomatique d’une gestion profondément biaisée.
  • Gestion partisane maladive : La surconsommation, en avance sur les besoins réels, traduit surtout la volonté de prévenir toute contestation interne parmi les bénéficiaires directs, de verrouiller le soutien institutionnel et de garantir des rentes aux réseaux du régime.
  • Effet d’éviction : Pendant que l’argent public est absorbé par des postes de confort et de rente, les secteurs productifs et sociaux - ceux qui touchent directement la population -sont sciemment sous-financés, aggravant le sous-développement et la vulnérabilité du pays.
  • Risque de rupture de trésorerie : Épuiser les crédits pour ces lignes avant la fin de l’année expose le pays à des blocages budgétaires en période cruciale, ce qui prépare le terrain à la multiplication des arriérés, à la précarisation des services publics essentiels et à une aggravation des inégalités.


Tant que cette logique de gestion partisane et clientéliste prévaudra, la Mauritanie restera en pénurie d’eau, d’électricité et de services essentiels, victime d’un budget détourné de sa finalité publique au profit d’un clan au pouvoir. C’est le signe distinctif d’un sous-développement entretenu et d’une gouvernance à réformer d’urgence.

En effet, la sous-exécution chronique des crédits budgétaires n’est pas seulement le produit d’un manque d’argent, mais résulte avant tout de limites techniques et de déficiences organisationnelles : incompétence, lourdeur administrative, faiblesse des capacités humaines, absence de culture de résultat et faiblesse de la gouvernance. 

Corriger cette situation impose de renforcer les capacités de gestion, d’instaurer des systèmes de suivi et d’évaluation efficaces, et de promouvoir une administration centrée sur la performance et le service public, loin du clientélisme.

Voici en conclusion,  cher lecteur  (assoiffé au sens propre et figuré),  pour la visibilité de la catastrophe gestionnaire publique de notre pays,  un tableau  comparatif clair entre les crédits sous-exécutés dans les secteurs prioritaires et sociaux, et les crédits sur-exécutés dans les postes non prioritaires ou institutionnels, arrêté en août 2025 :

 


Entité / Secteur

Crédits initiaux (MRU)

Dépenses (MRU)

Taux d’exécution (%)

Constat

 

Crédits sous-exécutés

 


Ministère du Pétrole et de l’Énergie

6,924 milliards

2,348 milliards

33,91

Faible exécution, impact sur électricité


Hydraulique & Assainissement

4,817 milliards

2,197 milliards

45,61

Sous-financement, cause pénurie d’eau


Ministère délégué Décentralisation & Dév. local

43,65 millions

5,76 millions

13,20

Sous-exécution critique


Élevage

1,587 milliards

345,71 millions

21,79

Sous-exécution forte


Sécurité alimentaire CSA

1,188 milliards

346,64 millions

29,19

Insuffisance des dépenses


Transformation numérique

472,47 millions

136,80 millions

28,95

Sous-exécution


Pêche et infrastructures maritimes

1,908 milliards

721,74 millions

37,83

Faible rythme d’exécution


Habitat & Urbanisme

5,514 milliards

2,099 milliards

38,06

Exécution faible


Agriculture & souveraineté alimentaire

4,593 milliards

1,888 milliards

41,10

Sous-exécuté


Santé

6,282 milliards

2,986 milliards

47,53

Moins de la moitié consommée


Intérieur & décentralisation

3,241 milliards

1,548 milliards

47,76

Exécution insuffisante


Enseignement supérieur / Recherche

2,079 milliards

1,228 milliards

59,07

Exécution modérée


Éducation nationale

9,550 milliards

5,378 milliards

56,31

Exécution modérée

 

Crédits sur-exécutés

 


Dépenses communes

4,218 milliards

3,824 milliards

90,67

Opacité élevée, gestion partisane


Haute Cour de Justice

23,34 millions

19,13 millions

81,96

Forte exécution institutionnelle


Assemblée nationale

508,36 millions

382,90 millions

75,32

Priorisation politique


CENI

42,51 millions

31,88 millions

75,00

Exécution élevée

 

Si, enfin,  cet article met en lumière la crise énergétique et hydraulique,  ce ne sont  pas seulement ces secteurs qui font les frais d'une gouvernance incompétente,  non lucide,  mais  tous les secteurs essentiels à la vie quotidienne et au développement (énergie, eau, agriculture, santé, éducation) qui connaissent une exécution souvent inférieure à 50% voire 30% ! .

Cela illustre un décalage marqué entre la volonté politique affichée et la réalité de la gestion budgétaire, alimentant les pénuries et retards dans les services de base tandis que des lignes budgétaires moins utiles au développement sont surconsommées, souvent pour des raisons partisanes ou de maintien de privilèges. Entretenant la soif, le mépris des populations et la désolation.


Un ancien proverbe arabe  ne dit-il pas :

L’assoiffé en veut même au puits lointainالعطشان يحقد على بئرٍ بعيدة.»)?

Ce qui signifie que la soif rend l’esprit amer et pousse l'assoiffé à voir comme ennemi même celui qui, en réalité, n’est pas fautif de sa situation.

Alors …Que dire quand il l'est?


A bon entendeur.

Pr ELY Mustapha

Nombre total de pages vues

Nombre de visiteurs

Poésie de la douleur.