vendredi 11 juin 2021

Le bel au droit dormant : "Un cauchemar nommé Aziz"

 


Ghazouani eut, hier soir,

Un étrange cauchemar.

Ne pouvant l'interpréter

Par son chef de cabinet

Fit venir, monnaie sonnante,

Une toute veille voyante

"Mon chauve fils, dit-elle

De sa voix de crécelle,

Dans ce songe qu'y a-t-il?"

 

Il souleva un sourcil

Et tout en re-baillant

Lui dit à tout venant :

"Une foule de marcheurs

Et devant un tirailleur

A voix haute qui disait

"Je l'aurai!, je l'aurai!".

 

La voyante tétanisée

Le regarda avec pitié

Et lui dit en trompette :

"Porte-t-il une casquette ?

Le rêveur bien effrayé

Répondit sans sourciller :

"Oui madame la voyante"



Et la vieille toute branlante

Faillit son souffle expirer

En disant : "tu dois prier !

Terrible cauchemar :

Aziz revient au pouvoir."



La nouvelle se répandit si vite,

Et ce fut course -poursuite

Les courtisans de la basse-cour

Tinrent un nouveau discours.

"Ghazouani nous a trompé

Il ne faisait que ronfler

Aziz est notre artilleur

Et notre grand marcheur !"



Sitôt dit, aussitôt fait

Le prix, sur le marché,

Des espadrilles tripla

Et personne ne trouva

Raison pour ne pas courir.

Haletant, à en mourir,

De honte et de traitrise

Dans le sillage d'Aziz.



Bel au droit dormant

Tout en re-roupillant

Attend avec angoisse

Que voyante de poisse

Puisse, par pitié, revoir

Son songe d'hier soir



Hélas ! bien avertie

Des choses de la vie,

Des leçons apprises,

Elle court avec Aziz.



Un éclair-coureur Maham,

Rejoignit la bonne femme

Suivi de la flèche Khalil

Qui tendant leurs sébiles

Brossaient sans surprise

Les guenilles d'Aziz.



Aussitôt Ghazouani à terre

Barons et valets de l’UPR

Retournèrent culotte et chemises

Pour courir derrière leur Moise.

 

Chacun, tout en courant,

Savait bien, cependant ;

Qu’Aziz, aussitôt arrivé,

Lui couperait le jarret.


 

Le Président se réveilla en sueur

Et faillit tomber du lit..

« Cauchemar de malheur, 

Se dit-il, voilà où j’en suis ! »

 

Sans attendre mercredi

Et ôtant tout crédit

Au cauchemar sinistre,

Tint Conseil de ministres

 

 

Ordre du jour très unique

Pour toute la République :

« Qui suis-je pour vous ? »

Leur dit-il debout.

 

Aussitôt tous s’écrièrent

Dans un bruit de tonnerre

« vive le chef qu’on courtise,

Vive le président, vive …Aziz ! »

 

Derrière-lui, à l’entrée, se tenait

Un homme en espadrilles

Qu’acclamait toute une ville

Qui, de travers, le regardait

 

 

Le Président se réveilla en sueur

Et faillit tomber du lit.

Le DirCab cloué de stupeur,

La voyante …aussi.

 

 

 

Pr ELY Mustapha

 (Les fables du prof qui affabule)

 Pr ELY Mustapha

 

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Pr ELY Mustapha

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Poésie de la douleur.