A quand la nouvelle fronde ?
Les députés et les sénateurs ont appris la résistance. Une résistance qu’ils savent désormais tirer des mécanismes constitutionnels qui régissent les rapports entre le parlement et le gouvernement . Motion de censure, mise en jeu de la responsabilité du gouvernement et de son président, blocage des institutions par les procédures qu’une constitution sophistiquée leur permet d’entreprendre.
On le sait dans la pratique, les parlements qui engagent un « bras de fer » avec le gouvernement, ne s’arrêtent plus. Ils y prennent goût. Et cela va crescendo. Particulièrement lorsque l’exécutif est faible et se soumet, sans autre forme de procès, à leurs doléances. Ce fut le cas avec la récente motion de censure et ce sera encore le cas avec bien d’autres réactions du parlement.
En effet, la tradition parlementaire occidentale nous apprend que le législatif peut s’arroger de fait, face à un éxecutif faible, un poids qu’il risque d’utiliser en contradiction avec la bonne marche des institutions et dans le sens d’intérêts de groupes.
Ce qui vient d’être durablement imprimé à la jeune démocratie mauritanienne , à cause de la faiblesse de son éxecutif, c’est désormais la place prépondérante que les parlementaires se sont arrogée dans la gestion des affaires publiques. Ils sont devenus par définition, un contre-pouvoir. Contre-pouvoir qui nous l’espèrons se fera dans l’intérêt supérieur de la nation. Tout sera question de dosage. A moins que notre culture de l’excès acquise depuis quelques décennies ne transforme le jeu démocratique en un « jeu » tout court.
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Pr ELY Mustapha
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