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Qu’arrive-t-il à l’UFP ?
Voici ce que chacun sait :
Qu’arrive-t-il à l’UFP ?
Voici ce que chacun sait :
- l’Union des Forces de Progrès (UFP) fait partie de l’opposition.
- l'UFP a durant les dernières élections fait partie de la coalition de l’opposition (CFCD) qui s’est opposée au Président de la République et ses idépendants et qui a présenté son propre candidat.
- l’ UFP, a milité pour le candidat du RFD Ahmed Daddah , au second tour des élections présidentielles .
- l’UFP a présenté ses propres candidats aux élections parlementaires et territoriales.
- L’UFP n’ est pas constituée d’indépendants,
- L’UFP, ne fait pas partie de ces indépendants qui devinrent « une majorité présidentielle », puis par la suite le parti « ADIL »
- l’ UFP, a milité pour le candidat du RFD Ahmed Daddah , au second tour des élections présidentielles .
- l’UFP a présenté ses propres candidats aux élections parlementaires et territoriales.
- L’UFP n’ est pas constituée d’indépendants,
- L’UFP, ne fait pas partie de ces indépendants qui devinrent « une majorité présidentielle », puis par la suite le parti « ADIL »
Mais alors comment peut-on expliquer que l’Union des forces de progrès fasse une déclaration dans laquelle elle affirme qu’elle :
" réitère son soutien aux orientations réformistes du Président Sidi Med Ould Cheikh Abdallahi et appelle l’ensemble des forces patriotiques, démocratiques et républicaines à s’opposer au Coup d’Etat rampant, à défendre l’institution présidentielle clé de voûte de notre système politique et à s’opposer à la mise sous tutelle de nos institutions."
Que l’UFP défende les institutions républicaines et leur stabilité, soit. Cela fait sans conteste partie de l’idéologie progressiste qui l’anime, mais qu’elle souscrive aux orientations politiques du Président de la République cela n’est pas concevable de la part de ce parti.
En effet, adhérer aux idées et au programme d’un Président de la République que ce parti a combattu, durant les dernières élections au nom de son propre programme, constitue sans aucun doute soit une abbération idéologique, soit un renoncement à sa propre identité en tant que parti de l’opposition.
Si l’UFP adhère aux orientations politiques du Président de la République, alors les conséquences de cette attitude découleraient d’un simple syllogisme :
- l’UFP soutien le programme du chef de l’Etat
- le programme du chef de l’Etat est celui de ADIL
- Donc L’UFP et ADIL sont identiques.
Or, l’UFP est un parti aux racines et à l’idéologie bien affirmées. Un parti, qui a une histoire de lutte et de sacrifices, incomparable avec un parti éphèmère , constitué à l’occasion d’une présidence et avec lequel il ne devrait en principe ni partager le passé, ni ses options d’avenir.
Mais alors qu’arrive-t-il à l’UFP, pour en arriver à revêtir les programmes qu’elle a combattus jusque il y a quelques mois ?
Les causes semblent découler d’une crainte affichée par l’UFP de voir « un coup d’Etat rampant », emporter les institutions démocratiques. Mais franchement, cela est-il un justificatif pour soutenir « les programmes politiques » du chef de l’Etat ?
L’UFP serait le plus grand rempart contre l’atteinte aux institutions républicaines, en jouant justement son rôle dans l’opposition et solidairement avec l’opposition.
Servir de trétaux pour le pouvoir est-ce une stratégie pour empêcher « un coup d’Etat rampant » ?
Au contraire, c’est en jouant son rôle d’orientation, d’influence partisane solide en étant un véritable « contrepoids » dans l’autre plateau de la balance politique, que l’UFP pourra contrecarrer toute velleïté d’hégémonie politique de ceux qui détiennent le pouvoir et leurs partisans.
Mais, vouloir combattre une dérive , en rejoignant les rangs de ceux qui tracent les vecteurs de cette dérive, n’est-ce pas là une mauvaise stratégie ?
Le souci de cette grande formation politique de défendre les institutions républicaines, ne doit pas la mener à défendre une cause qui n’est pas la sienne et à s’allier à ceux qui la brandissent.
Et cela en refusant tout compromis sur les valeurs et les idéaux républicains qui d’ailleurs font partie de sa mission et de son statut, en refusant de faire partie de tout gouvernement dans lequel siègeraient les suppôts d’un Etat qu’ils veulent délètere. Cet appel nous l’avions déjà formulé bien avant la formation du dernier gouvernement (voir mon article « le mariage de la carpe et du lapin : « un gouvernement d’union nationale : pour quoi faire ? » en cliquant ici )
C’est par l’abnégation, la lutte politique de terrain , l’opposition ferme et réfléchie à toute dérive en utilisant sa force militante et celle de son idéologie, le refus de tout compromis qui ne va pas dans l’intérêt de la nation en s’alliant averc les autres partis de l’opposition que l’UFP, à l’instar des autres partis, pourrait faire pencher la balance vers son idéal politique et celui de ceux qui croient en leur lutte pour un avenir meilleur.
Comment expliquer le syndrome « UFP » ?
Expliquer ce genre d’attitude est à la fois complexe, car la décison de l’UFP a certainement été prise et discutée en son sein. L’on ne jugera pas le libre artbitre d’un parti politique. Mais ce que l’on peut par contre juger et même dénoncer, ce sont les effets négatifs qu’une telle attitude pourrait avoir.
Ces effets sont négatifs à deux niveaux :
- Au niveau du peuple lui-même et de son opinion
- Au niveau du champ partisan de l’opposition
Relativement au premier point, le soutien qu’apporte un parti de l’opposition à une majorité à laquelle il n’appartient pas et qu’il a combattu, enracinera une image éminement négative dans la constance de son combat et de son attachement à son idéologie. Même si le programme de la majorité revèle des aspects positifs, cela n’est pas un argument pour un opposition de le soutenir.
Car une opposition n’est pas seulement une opposition à des idées c’est aussi une opposition à leur mode de réalisation, à leur dégré de réalisation et aux convictions de ceux qui les réalisent.
Exemple : Aussi bien le courant libéral que le courant socialiste prônent le recours au capital pour le bien-être du peuple, mais les premiers divergent des seconds quant à la méthode. Les libéraux pronent la détention du capital par l’individu alors que les seconds pronent la détention du capital par l’Etat notamment à travers la détention des moyens de production. Ainsi l’entente sur le rôle du capital dans le bien-être ne fait pas que ces deux courants se confondent, ils restent aux antipodes les uns des autres .
Ainsi ce n’est pas parce que le programme de Sidi Ould cheikh abdallahi a dans son contenu une positivité, qu’il doit engendrer l’adhésion de l’opposition. L’opposition s’oppose aux idées, à leur contenu, à leurs modes de réalisation et l’effectivité de leur réalisation.
En tout état de cause, la perception d’un parti d’opposition qui a milité en tant que tel et qui se met à défendre les programmes d’une majorité, quelle que soit la bonne foi de ses dirigeants, ne peut entrainer dans le public que suspiscion.
Rappelons nous les « dégats » entrainés durant la transition, par l’attitude de certains partis de l’opposition dont le RFD notamment. (voir mes articles : « l’opposition mise en cage » en cliquant ici et le poison de l’opposition en cliquant ici )
Le RFD a durant la transition adopté une attitude de compromis avec le pouvoir militaire (fameux « refus de chasse aux sorcières » de Ould Daddah), acceptation dans ses rangs de Roumouz el vessad notoirement connus .
Et qu’en a- t-il recolté? Une critique acerbe de ses partisans, une manipulation de son leader et une défaite cuisante à travers une stratégie militaro-politique bien orchestrée qui aboutit à élire un président que nul ne prédisait à ce poste.
Quelle leçon en tirer ? Toute opposition qui voudrait trop se rapprocher du pouvoir finira, comme un papillon prenant une lampe incandescente pour la lumière du jour , par se brûler les ailes.
Car souvenons-nous : « Si le pouvoir corrompt, le pouvoir absolu corrompt absolument » (Lord Byron). Ceci n’est pas seulement valable pour ceux qui exercent le pouvoir mais aussi pour tous ceux qui le courtisent.
Relativement au second point, notamment le champ partisan de l’opposition, il est clair qu’une telle attitude entrainera un rétrecissement important dans la base de l’opposition et réduira ses forces. Elle ouvre une brêche dans les convictions des uns et des autres, semant l’inconstance dans l’esprit et l’attitude des militants. « Qui croire ? », « Y’a-t-il une conviction réelle dans ce que nos partis font ? » etc.
Autant de questionnements qui éparpillent la base militante et effritent les convictions. Et ceux qui en profiteront seront ceux justement que le parti aurait dû combattre au nom de son idéal et de ses valeurs. Et il ne faut pas, à moins de disparaître, se tromper de combat.
On ne défend pas la République en adoptant les idées et les valeurs des autres, on défend le République en se battant pour ses idées et ses valeurs! Et avec constance !
A moins que l’on soit convaincu que les idées et les valeurs des autres sont meilleures que les siennes pour l’objectif "idéel" que l’on recherche. Et dans ce cas on le fait en son âme et conscience en commençant au préalable par dissoudre son parti pour rejoindre l’autre.
C’est ce que dicte la déontologie partisane et c’est ce que le devoir à l’égard du peuple exige.
Le papillon peut rencontrer la « lumière » du jour. Faudrait-il, cependant, que cela soit en plein jour.
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Pr ELY Mustapha
Oui. L'UFP se melange les pedales. Il semble clair maintenant que opposition pour l'UFP est d'etre dans un gouvernement, n'importe quel gouvernement. Dommage pour Lo Gourmo qui doit changer de camp et rejoindre AOD, je crois. Le camp des AOD manquent d'ideologue.
RépondreSupprimerTres belle analyse et c'est vraiment dommage pour ould maouloud qui n'est meme pas encore en fin de carriere( Cela se comprendrait par le fait de vouloir une retraite paisible et bien doree.
RépondreSupprimerIl vient juste de mettre en mal son parti avec le peuple. On aura plus besoin de la Clef de L'UFP, on va faire sauter les serrures!
hamid
par son acharnement à la legitimité l'ufp defend ainsi les institutions de la republique et reste dans l'opposition car en effet c'est sidioca et l'ufp qui forment l'opposition face a daddah et les generaux qui detiennent le pouvoir.
RépondreSupprimerahmed daddah a trahi le peuple mauritanien en exhibant ses preferences putshistes. cet homme dictateur par essence est dangereux pour la mauritanie.
quant à maouloud est cie il faut avouer qu'ils ont toujours proné et soutenu la logique du dialogue et du consensus pour sortir des crises.
aussi ils se sont dotes intelligeamment d'une clé pour trouver solution a tout probleme.
abdellahi ould soueilem
Avec tout le respect que je vous dois, cher professeur vous vous êtes trompés dès le départ, ce qui a affecté votre raisonnement tout au long. En disant "tout le monde sait que l'UFP est de l'opposition" vous étiez mal parti car vous avez sous entendu que opposition est statique et inamovible;ce qui n'est pas le cas, on peut être opposés aujourd'hui et coalisés demain et vice versa. Il fallait dire "l'UFP était de l'opposition" et à rejoint le camp de la majorité en mai (à tort ou à raison : chacun va faire sa propre évaluation).
RépondreSupprimerCette erreur fatale à la base a fait que tout le reste de votre beau raisonnement a été malheureusement inapproprié pour cette fois ci (une fois n'est pas coutume).
Un autre point aussi qui n'est pas négligeable et qui influence négativement en terme d'objectivité votre analyse, l'UFP n'était pas seul dans cette logique alors que tu t'es acharné uniquement CONTRE l'UFP!!!
Pauvre UFP , la cupidité, de vouloir rejoindre un gouvernement pour avoir des postes l'a discréditée.
RépondreSupprimerEt si elle était vraiment de la majorité , pourquoi le waqef l'a exclue du nouveau gouvernement?
C'est que l'UFP etawassoul (c'est la même honte), ilS ne sont pas dans la majorité mais d'une opposition qu'ils ont trahis et qui va leur faire payer cher.
Quelle pauvre notre mauritanie, il n ya plus de parole ni de respect pour quoi que ce soit.