mercredi 18 février 2009

Un tribunal pour juger le général ould Abdel Aziz

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L’impunité des putschistes, le génocide lent de tout un peuple.

Il balaie d’un revers de baïonnette tous les espoirs d’un peuple, il avilit toute une nation, il mine l’administration, crée la zizanie et la division au sein de la population, il pille les ressources publiques, vide les caisses de l’Etat, soumet le pays aux pires sanctions internationales, souille son image à l’échelle nationale et internationale, confisque le développement du pays, arrête son développement, hypothèque ses relations économiques, corrompt ses cadres, spolie ses valeurs et réduit ses enfants à la misère courtisane… Et voilà qu’il annonce son retrait à la face du monde en présentant son départ à la communauté internationale comme une concession ! Et il l’accompagne même de conditions. Ce n’est pas le culot qui manque à ce mécanicien d’infanterie qui a si bien tripoté la machine-Etat qu’à défaut de pouvoir la faire démarrer décide de l’abandonner sur la pente de ses méfaits.

Le général limogé Ould AbdelAziz ne partira pas sans rendre compte de tout le mal qui rien qu’en sept mois, il a causé au pays . En sept mois, il a mis le pays au banc du monde, il en a fait le pays de ceux qui ne méritent pas la démocratie. Des berbéro-arabo-négro-africains qui sont la risée de toute la planète. Il en a fait un pays que les dictatures arabes et autres veulent récupérer en en faisant l’exemple même de ce qui pourrait le mieux arriver à ceux qui aspireraient à la Démocratie.

Le général limogé Ould Abdel Aziz doit rendre compte des crimes sociaux et économiques qu’il a commis. Il doit rendre compte pénalement et martialement de ses actes de trahison à l’égard de la nation et de ses dirigeants élus.

Pour les crimes économiques , ould Abdel Aziz laisse un pays exsangue dont les populations se démènent dans le dénuement le plus absolu, dont les hôpitaux sont des mouroirs et les enfants étalés dans les rues entre mendicité, drogue, prostitution et criminalité. Il est accusé d’avoir vidé les caisses de l’Etat et les maigres ressources de la nation dans son ambition personnelle, démesurée et sa soif d’un pouvoir qu’il a voulu conserver au mépris de l’intérêt de tout un peuple.

ll a encouragé une mafia de fonctionnaires et de politiques, issus tant du législatif, de l’exécutif que du judicaire par lesquels il s’est assuré l’assujettissement de franges entières de la population. Il a exploité les tribus, les oulémas, et même les étrangers pour s’allier à sa cause. Il a usé pour cela du trésor public, de ses ministres qui négocient des contrats déséquilibrés et qui bradent les ressources nationales pour une reconnaissance du général et de sa junte. Il a muselé les médias transformé la presse officielle en ondes et papiers de mensonges ridiculisant jusque l’Etat lui-même

Ould Abdel Aziz doit être accusé d’avoir dilapidé les biens publics et reconnu coupable de détournement de biens publics et tous ceux qui ont soufferts de sa mégalomanie sont invités à se constituer partie civile, en somme tout le peuple.

Un mandat national ou international doit être lancé contre lui pour avoir durant sept mois embrigadé et mis tout un peuple dans un camp de concentration en usant de la peur et de la menace et en emprisonnant à tour de bras en manipulant, à travers des magistrats véreux, le système judiciaire.

D’avoir privé des populations entières de leurs maigres ressources entrainant leur mort dans les hôpitaux faute de soins, en les privant des infrastructures qui assurent leur protection et leurs survies, en les réduisant à la mendicité quotidienne sans espoir de relèvement. Le taux de mortalité infantile n a fait que croitre, l’espérance de vie s’est détériorée, l’éducation bat de l’aile, et aucune réalisation ni sociale ni économique ne s’est faite. Tirant le pays encore davantage dans les affres des pays les plus sous développéss et les plus endettés.

Ould Abdel Aziz doit rendre compte de ses actes devant la justice. Tant à l’échelle nationale qu’internationale.

A l’échelle nationale, il doit subir des sanctions que tout putschiste se doit de subir. L’application des dispositions répressives du code pénal .



Le général Abdelaziz s’étant opposé au décret du Président de la République le limogeant voici ce qu’il devrait encourir :



ART. 182. - Tout fonctionnaire public, agent ou préposé du gouvernement, de quelque état et grade qu'il soit, qui aura requis ou ordonné, fait requérir l'action ou l'emploi de la force publique contre l'exécution d'une loi ou contre la perception d'une contribution légale, ou contre l'exécution soit d'une ordonnance ou d'un mandat de justice, soit de tout autre ordre émané de l'autorité légitime, sera puni de la réclusion.



ART. 183. - Si cette réquisition ou cet ordre ont été suivis de leur effet, la peine sera le maximum de la réclusion.



ART. 189. - Tout fonctionnaire public révoqué, destitué, suspendu ou interdit légalement qui, après en avoir eu connaissance officielle, aura continué l'exercice de ses fonctions, ou qui, étant électif ou temporaire, les aura exercées après avoir été remplacé, sera puni d'un emprisonnement de six mois au moins et de deux ans au plus, et d'une amende de 5.000 à 40.000 UM. Il sera interdit de l'exercice de toute fonction publique, pour cinq ans au moins et pour dix ans au plus à compter du jour où il aura subi sa peine, le tout sans préjudice de plus fortes peines portées contre les officiers ou les commandants militaires par l'article 87 du présent code.



Et voici les articles 87 et suivants:



ART. 87. - Ceux qui, sans droit ou motif légitime, auront pris un. commandement militaire quelconque, ceux qui, contre l'avis du gouvernement, auront retenu un tel commandement, les commandants qui auront tenu leur armée ou troupe rassemblée après que le licenciement ou la séparation en auront été ordonnés seront punis des travaux forcés à perpétuité.



ART. 88. - Lorsque l'une des infractions prévues aux articles 83, 85, 86 et 87 aura été exécutée ou simplement tentée avec usage d'armes, la peine sera la mort.

A ces dispositions s’ajoutent celles prévues par le code militaire pour la trahison, la rébellion et la prise des armes contre les autorités de commandement.

Ould Abdel Aziz se devrait de passer en justice et ce n’est pas en quittant son siège usurpé de chef de l’Etat qu’il échappera à la sanction.

En effet, c’est bien plus l’impunité dans laquelle baignent les putschistes depuis 1978 qui motive les coups d’Etat que la soif de pouvoir elle-même.

Tous ceux qui ont fait des coups d’Etat avaient calculé d’avance leurs « intérêts », dont le moindre est de s’enrichir et de partir rejoindre la vie civile sans être inquiétés.

Pourquoi refait-on les coups d’Etat ? Parce que ceux qui les réalisent reprennent le plus normalement du monde leur vie militaire ou regagnent la vie civile avec en prime les poches pleines et l’avenir assuré par le pillage.

Tous ceux qui ont mis à genou le pays durant des dizaines d’années de putsch ont donné l’exemple de cette impunité qui motive les putschistes d’aujourd’hui et qui motivera davantage ceux de demain.

Il faut que chacun rende compte de ses actes. Les militaires putschistes aussi bien que leurs sbires et autres malfrats civils qui les ont soutenus dans leurs forfaits devront être jugés.





Si l’on ne jugule pas cette impunité, la Mauritanie ne se relèvera jamais.

Qu’il parte ou qu’il reste Ould Abdel Aziz ne doit pas échapper à un procès en bonne et due forme, que toutes les forces vives de la nation se doivent de réclamer aux juridictions nationales et internationales. Et ce ne sera que justice pour le présent et pour l’avenir.

A l’échelle de la criminalité punie par les juridictions internationales, ould Abdel Aziz est passible de crimes graves.

En effet, lorsque l’on prive des populations entières durant des mois et des années de leurs moyens de subsistance et qu’on la réduise à vivre dans la misère et la maladie, n’est-ce pas l’équivalent d’un génocide à moyen terme. Dont les conséquences sont aussi désastreuses sur la vie des pauvres gens qu’un génocide froidement exécuté par les armes.





Si l’on devait de comptabiliser combien d’individus , hommes, femmes et enfants sont morts trop tôt ou de maladies, de malnutrition ou de manque de soins et de médicaments du fait des politiques prédatrices des régimes militaires précédents et actuels , le nombre équivaudrait bien au pire des génocides, en Europe, en Asie et en Afrique.

Les putschistes ont causé des « génocides » lents. Une mort lente de milliers de personnes dont les instruments ne sont pas des armes mais dont les conséquences sont les mêmes : la mort et le désarroi des populations.





C’est ainsi que les crimes économiques commis par ces juntes, constituent des crimes contre l’humanité et se doivent d’y être, par leurs effets similaires, assimilés. Une vie assassinée par une balle, et une autre morte de privation des ressources élémentaires de survie, n’est-ce pas toujours une vie que l’on a tué?

Ould Abdel Aziz, en partant, laissera les caisses de l’Etat vides, il laissera des concessions de ressources naturelles bradées aux compagnies étrangères pour une vile reconnaissance non obtenue. Il laissera une administration paralysée par des mois de gestion par des fonctionnaires véreux nommés à la faveur d’un soutien à la junte.





Ould Abdel Aziz en partant, aura creusé davantage le sous-développement du pays, réduit encore pour plusieurs années les chances d’un quelconque développement, et a fait du pays l’otage future des grands argentiers de la planète qui ne manqueront pas, vus ses besoins en ressources, à le mettre à genou sous l’endettement qu’il se devra de contracter pour survivre.

En effet durant tout ce temps passé par les juntes, le taux de croissance effectif du pays est largement négatif, un pays dont le revenu national (provenant d’une rente minière et halieutique) a fondu comme neige au soleil (voir mon article sur ce blog " croissance quelle croissance ?" ), dont les réserves en devises rivalisent avec le niveau de la mer et dont les entreprises ne produisent plus rien et où le chômage toutes catégories confondues est une catastrophe et une menace pour le lendemain. La crise frappant toute la planète, la Mauritanie a été plongée dans les abysses de la mendicité à venir et de la dépendance perpétuelle.

Ould Abdel Aziz devra-t-il au nom d’une quelconque manœuvre politique partir comme il est venu ?





Non. Ni notre conscience d'humain , ni celle de tout Mauritanien ne permettra une telle impunité.

Et ce n’est pas en faisant jouer des concessions pour sortir de la crise, et dont notamment son départ, qui fera oublier qu’il est responsable depuis plusieurs années et notamment depuis l’exécrable putsch qu’il a commis le 6 Août 2008 des malheurs que vit notre pays.

Le général limogé Ould Abdel Aziz devra rendre compte devant le peuple et la justice du gouffre dans lequel il a jeté, avec ses compagnons le pays. Et à travers lui tous les putschistes qui ont détruit le pays.

Car si Ould Abdel Aziz quitte en toute impunité, on ne résoudra pas la véritable crise qui est celle de tout un pays pris aujourd’hui en otage et qui le restera encore et toujours.

L’impunité est et restera toujours le gage des putschistes d’hier, d’aujourd’hui et de demain.

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Pr ELY Mustapha

7 commentaires:

  1. Merci Pr ELY Mustapha pour votre courage Allah ikathar emthalek et bravo!

    copiarpegar

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  2. Merci, prof de nous éclaircir sur le bon chemin pour la sortie du gouffre, que le général a bien voulu nous y jetés. Merci pour la suggestion, que vous avez bien voulu partagé avec vos concitoyens pour protéger l'avenir du pays, en jugeant celui qui nous a causé tous ces dégâts et malheurs. La Mauritanie ne vous oubliera jamais.

    Citoyenne

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  3. Egal à vous même, comme toujours, vous revoila de nouveau, administrant une magistrale leçon de civisme et de patriotisme, nous donnant encore une fois confiance en nous mêmes, nous révelant qu'il ya toujours parmi nous des fils de ce pays qui refusent de s'applatir et de se coucher devant les putshistes et leurs sbires. Vous faites honneur à la Mauritanie qui a besoin plus qu'à tout autre moment de ses fils dévoués pour la sortir des abysses dans lesquelles l'a plongée la mégalomanie d'un officier assoiffé de puvoir, repu de haine et d'idiotie, incapable de discernement et entouré de trafiquants qui ne voient pas au delà de leurs petits intérêts mercantiles.
    Mais prof, le général putshiste, loin de renoncer à son projet démoniaque, n'envisage pas de partir. Il ne fait que reculer pour mieux sauter. Il compte toujours se présenter aux élections qu'il entend organiser unilatéralement et gagner frauduleusement à travers sa mainmise sur ladministration et l'appareil d'état dont tous les échelons ont été investis par ses applaudisseurs faméliques.
    Qu'allah le tout puissant nous préserve de l'ineptie et de l'avidité de tous ces rapaces.
    BT-mauritanien.

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  4. Prof,

    Je me joins à copiarpegar pour vous remercier et vous souhaiter longue vie. A-

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  5. En tout cas je ne vois pas de crimes "graves"commis par Aziz et de quel mal et genocide vous parlez contre son peuple.Ou sont les preuves ?nous on est pas aveugle.Tout le monde sait que c'est le regime precedent qui a completement conduit au desastre le pays,regime dirige' par un president (seulement sur papier)inactif sur tous les fronts entoures de ministres affames qui ne pensaient qu'a se remplir les poches.J'ai l'impression que vous avez inverse' les roles dans votre article.Ou sont passe les differents dons fournis par plusieurs etats pour Tintane et ses sinistres?
    Vous le savez bien comme tous les autres.On peut etre elu democratiquent pour se faire une bonne image devant la communaute' internationale mais cette derniere ignorent completement l'etat du pays et sa population.C'est au peuple Mauritanien qu'on doit demander qui merite ces accusations citees dans votre article.
    Cordialement.

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  6. Je crois que le professeur ne defend nullement le president Ould Cheikh Abdallahi,mais tout simplement "l'Etat de Droit".Il est certain que Ould Cheikh Abdallahi et ses gouvernements doivent rendre compte de leur desastreuse gestion du pays durant le temps passés aux commandes du pays.Mais je crois aussi Que en quelque sorte juger le general et ses complices revient a juger aussi Ould cheikh Abdallahi parcequ'il est le fruit de la connivence des militaires.

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  7. Excellent professeur continuez cette lutte elle est efficace. Il faut aussi penser aux laudateurs et les peines qu'ils encourent.

    Sanhaji

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Pr ELY Mustapha