Pour constater qu’un toit pourrait s’écrouler, il faut avoir la dignité de pouvoir lever la tête.
A Bribaya (Nema) à Toujounine, des toits d’écoles s ’écroulent sur des enfants et les responsables passifs ne font qu’enregistrer les morts comme si l’administration mauritanienne n’était constituée que de croque-morts.
A défaut de voir le Président Ghazouani se déplacer ou le Ministre l’Education nationale démissionner avec ses staffs, l’on admire un ballet d’émissaires locaux aller constater les drames comme s’il s’agissait d’un non-évènement.
Des enfants morts, des parents en deuil, des propriétaires d’écoles et de mahadhras insalubres qui ont reçu autorisation d’ouvrir leurs couloirs de la mort pour des enfants laissés-pour-compte d’un système éducatif qui se négocie, s’achète et se vend ; système éducatif bâti sur la falsification et le non-savoir, et dont les enseignants, ne sont que l’ombre d’eux-mêmes, les parias d’un système de bigotisme et d’ignorance qui les empêche d’avoir les moyens humains et matériel d’une quelconque dignité, ni de lever la tête. Car pour constater qu’un toit risque de s’écrouler il fait avoir eu l’occasion de lever la tête.
Le ridicule ne tuant pas, l’on n’a pas vu avant le drame le ministre des affaires religieuses, aller distribuer des linceuls aux familles, comme il l’a fait aux populations à l’arrivée de la COVID. « Vous allez mourir, couvrez-vous », semblait-il leur dire. Et l’occasion est cette fois-ci d’or pour ce ministère car le toit s'est effondré sur la tête d’enfants d’une Ecole d’enseignement religieux, un budget pour les linceuls…couvrez-moi ces morts-innocents.
Impuissance, bêtise, cruauté. La Mauritanie, un pays où les enfants meurent sur les bancs de l’Ecole.
Parce que les écoles sont insalubres, parce que l’administration publique qui doit y veiller, et qui l’est autant, est incompétente et incapable de contrôler, inspecter et encadrer les institutions éducatives (leurs bâtiments et leurs programmes).
Institutions qui naissent comme des champignons au gré des autorisations de complaisance délivrées par la corruption, à travers les liens tribaux, claniques et autres trafic d’influence militaro-mercantile.
Combien de toits vont encore s’écrouler, combien de petites têtes y laisseront la vie ?
La dignité, ne s’achète pas, ne se corrompt pas… elle donne la fierté de garder la tête bien haute. Au-dessus de la misère humaine.
Et pour constater qu’un toit pourrait s’écrouler, il faut avoir la dignité de pouvoir lever la tête.
Et dans un pays, où la misère a atteint un plafond, l’Education de misère ne conduit qu’à la misère de l’Education. Sans toit, ni loi.
ELY Mustapha
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Pr ELY Mustapha