Après le syndrome "Ould Lebatt", le
syndrome "Ould Dadde", voici le syndrome « Ould Izidbih ». Le point
commun à tous ces syndromes : l’opportunisme et l’ambition.
Le premier, Mohamed El hacen ould
Lebatt, apostrophant Ould Taya, à propos de sa candidature à sa propre succession :
« Monsieur le Président, si vous ne vous présentez pas, on vous attaquera en
justice pour non-assistance à peuple en danger ! »
Le second, Mohamed Lemine Ould
Dadde, vendant son âme au diable, en tant que conseiller, fut condamné par ce
dernier, soit par Aziz lui-même, à trois ans de prison ferme et à une lourde
amende pour détournement de fonds. Il revint encore conseiller chez ce dernier,
son bourreau, comme si de rien n’était. Nous
avions consacré plusieurs articles à ce syndrome, devenu « jurisprudence
ould Dadde » (A lire ici : https://haut-et-fort.blogspot.com/2010/10/la-jurisprudence-ould-dadde_4326.html?m=0)
Le troisième, Isselkou ould
Izidbih s’est aussi mis à l’ombre du dictateur, en conseiller, chef de cabinet et
en fit tant qu’il fut nommé Ministre des affaires étrangères et de la
coopération. Mettant ainsi la diplomatie mauritanienne en équation.
Tous des intellectuels, tous des
individus sachant qu’ils portent atteinte à leur dignité, et si celle-ci ne les
préoccupe pas, ils savent pertinemment qu’ils participent à la médiocrité du
système politique en perpétuant le clientélisme, le favoritisme et surtout à la
destruction du pays en cautionnant des dictateurs et des politiques de
corruption, de malversation, de népotisme et de pillage généralisé du pays.
Nous avions en leur temps dénoncé
les attitudes des deux premiers, Ould Lebatt et Ould Dadde, aujourd’hui le
troisième nous interpelle par son attitude, suite à ses propres réflexions sur
son départ, sur son successeur, sur sa situation de diplomate et sur l’état de
la diplomatie mauritanienne.
Isselkou ould Izidbih, aurait
gagné à se taire.
Il sait qu’il ne fut jamais à sa place et que les
emplois qu’il a occupés, à l’ombre du dictateur Aziz n’ont jamais été les siens.
Il les a usurpés pour cautionner le putschiste récidiviste et cela est
fortement répréhensible.
Nous nous étions déjà interrogé à
l’époque sur l’intérêt pour Aziz de nommer Isselkou, conseiller.
En effet, que vient conseiller un mathématicien à un mécano qui ne connait de la politique que les coups de force et de la sagesse, que les emprisonnements ?
En effet, que vient conseiller un mathématicien à un mécano qui ne connait de la politique que les coups de force et de la sagesse, que les emprisonnements ?
Nous avions consacré à l’époque,
un article à cette alliance contre-nature intitulé : « Echec et math :
le carré de l’hypoténuse » (consultable sur ce lien : https://haut-et-fort.blogspot.com/search?q=hypoth%C3%A9nuse
).
Pire Isselkou, fut nommé ministre des affaires
étrangères et de la coopération. La logique qui a poussé Aziz à le nommer à ce
poste, reste obscure, toujours est-il qu’il revêtit la fonction, puis il devint
ambassadeur, diplomate comme si ses études, son expérience et son background en
général le préparaient à cela.
Si la diplomatie mauritanienne
est l’une des plus médiocres au monde c’est justement parce que ceux qui l’exercent
sont des opportunistes, des « parachutés de la parentèle », des « commerçants
mandatés », des « favoris en villégiature », des sous-fifres en
campagne. J’ai sur cette situation
désastreuse de nos ambassades consacré, plusieurs articles dont un article intitulé « ce que nous coûtent
nos ambassades » (voici le lien : https://haut-et-fort.blogspot.com/search?q=ambassade
).
Le bilan d’Isselkou aux affaires
étrangères, ne sera certainement pas celui d’un diplomate aguerri aux affaires
étrangères, ayant reçu la formation adéquate et qui aurait rempli avec
efficacité sa fonction.
Isselkou, est un docteur en
Mathématique, reconnu par ses pairs pour ses travaux et publications, sa place
n’aurait pas dû être ailleurs que dans l’enseignement et la recherche
scientifique. Il a été formé pour cela pendant de longues années, il a, durant
des années, acquis l’expérience du professorat pour enseigner, former et
encadrer les étudiants, les enseignants et les chercheurs. En somme, participer
à l’essor scientifique du pays au renforcement des capacités des ressources pédagogiques
et enseignantes universitaires dans les sciences exactes. E Dieu sait que le
pays en a besoin. Un enseignement laissant à désirer, des diplômes dévalués et
une université décriée.
Au lieu de cela, Isselkou occupe
un maroquin qui n’est pas le sien et squatte légalement des ambassades où il n’a
que faire. Et tout cela au détriment de diplomates mauritaniens qui sont plus
méritoires que lui pour occuper ces postes et qui sont depuis longtemps dans
les couloirs de leur Ministère ou mis au placard. Isselkou, comme beaucoup d’autres
qui ont suivi le chemin de leur opportunisme, est une ressource humaine de
grande valeur, une haute capacité intellectuelle qui n’a pas été mise au service
de son pays, mais happée par l’ambition.
Le syndrome « Izidbih »,
n’est que l’affection visible, qui caractérise une gigantesque forfaiture de
nos intellectuels. Et l’on en trouve de
tout acabit. Des intellectuels, conseillers, qui végètent dans des bureaux payés
sur les deniers du peuple et qui écrivent des romans à l’ombre du dictateur.
Des intellectuels, conseillers qui profitent de leur statut pour se faire
introduire dans les salons et les manifestations internationales pour se vendre
et servir de relais aux malversations.
Faudrait-il demander à Isselkou
de rendre compte de la gestion de la diplomatie mauritanienne, comme son ancien
patron, Aziz, devrait rendre compte de la gestion du pays et de la misère dans laquelle il l'a plongé ? Car tout ministre en Mauritanie est au yeux de son président-dictateur,
accessoire. Or l’accessoire, en droit, suit toujours le principal.
Si cela n’est pas le cas, au
moins qu’Isselkou Ould Izidbih fasse preuve d’humilité. Qu’il reconnaisse qu’il
fut un instrument volontaire d’un dictateur, qu’il fasse son mea culpa et
reprenne le chemin de la science, du savoir et de l’université, pour rattraper
ce qu’il a perdu…et ce qu’il a fait perdre à la Nation.
Pr ELY Mustapha
Article formidable et plein de sens et de connaissances comme toujours Pr Ely MOUSTAPHA !
RépondreSupprimerVous savez professeur j'aime chez une chose dans vos sorties nous redevenons des étudiants en soif de savoir et des connaissances devant le Professeur et moi je préfère l'expression : "le disciple devant le Grand MAÎTRE". Votre dévoué Mohamed HAIDARA Dg du Marathon International de Nouadhibou
PS : ce que vous appelez ici "syndrome ...", le célèbre écrivain et philosophe russe Alexandre SOLJINISTINE l'a déjà appelé : virus de Varsovie