Appelez-là ce qu’il vous
conviendra de l’appeler : juxtaposition, transposition, permutation,
interversion, inversion...mais ne l’appelez pas opposition. Cette opposition
qui recherche ou qui va au dialogue avec le pouvoir est le pire des maux que la
Mauritanie puisse subir. S’opposer à cette opposition-là est le premier devoir
de tout citoyen concerné par l’avenir politique de son pays.
Une opposition s’organise,
collecte ses moyens matériels et financiers prépare son programme politique, le
vulgarise, rencontre ses militants, génère des alliances, déploie son énergie à
rassembler une opinion qui lui soit favorable, en d’autres termes prépare avec
militantisme sa participation aux prochaines élections.
Mais une opposition toute tournée
vers la contemplation du pouvoir et attendant de son détenteur qu’il
l’apostrophe, est un réceptacle d’une misère partisane tendant sa gamelle pour
y recueillir les postillons d’un dialogue qui est devenu tout son programme.
Le devoir de tout Mauritanien,
est de ne pas intégrer cette opposition-là mais plutôt de la fuir comme une
peste institutionnelle. Si aujourd’hui, Aziz piétine tout un peuple et accapare
le pouvoir ce fut et c’est toujours à cause de cette opposition-là.
Vivant sur les relents d’un
accord de Dakar mort-né, croyant qu’elle a encore un poids dans les
institutions de l’Etat, pour mener Aziz vers quelques concessions, l’opposition s’est gourée et continue de
l’être.
Elle réclame une réponse écrite,
mieux encore un engagement écrit d’Aziz sur les points de discorde qu’elle lui
a fait parvenir et conditions du dialogue.... Opposition du ridicule.
Aziz n’a pas demandé à
l’opposition son avis en prenant de force le pouvoir, il ne lui a pas non plus
demandé de s’exprimer en se faisant « légaliser » par les urnes. L’opposition
ne sert à rien pour Aziz et Aziz le sait.
Ce qui sert Aziz c’est qu’elle
continue à saliver, comme un cabot attendant un os, en lui miroitant le
dialogue. Le dialogue, c’est pour Aziz, un instrument machiavélique. Il
l’avance quand sa mauvaise foi l’y pousse et il le retire chaque de fois que
l’opposition y croit.
Cette opposition-là, fait le jeu
du pouvoir. Et c’est en cela qu’elle est dangereuse. Elle est composée de
groupes d’individus, sous-fifres, qui constituent une sorte de courroie de transmission
avec le pouvoir. Ce sont ces groupes-là qui constituent les
« poignées » dont se saisit le Pouvoir pour appâter l’opposition.
Ces « poignées »
sont composées de dirigeants aigris par le pouvoir et qui ne savent plus comment
y accéder, mais aussi d’individus membres qui « monnayent » leur
participation au pouvoir et qui émulent au sein de l’opposition une espèce de
« psychose » du dialogue où le délire de l’intéressement matériel
n’est pas absent.
Toujours est-il que cette
opposition intéressée au dialogue, est le dindon de la farce.
Rappelons-nous que si le pays en
est arrivé là, c’est à cause de l’opposition. Si aujourd’hui Ould Abdel Aziz
est au pouvoir, c’est à cause de l’opposition. L’opposition juillettiste n’a
donc que ce qu'elle a semé.
Cette opposition-là qui s’est
précipitée pour négocier à Dakar la réédition d’un président élu, n’a
aujourd’hui que ce qu’elle mérite. En Mauritanie, le peuple n’a pas seulement
les gouvernants qu’il mérite il a aussi l’opposition qu’il mérite. Et c’est à
cause de cette opposition-là, ses dissensions internes, son opportunisme et sa
course en rangs dispersés à la présidence lors des dernières élections, que le
pays et aujourd’hui ainsi gouverné.
Une opposition qui dialogue, pour
pérenniser sa forfaiture, n’est pas une opposition.
Pr ELY Mustapha
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