mardi 21 juillet 2009

Et maintenant...

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Plus de 52 % des suffrages ! Aziz a réussi à être démocratiquement élu.

Battue à plate couture, l’opposition se doit d’entériner sa défaite et non pas crier aux diable Vauvert. Elle ne doit, en fait, ses défaites qu’à elle-même. La première défaite est d’avoir accepté que, dans la précipitation, Daddah rejoigne le front après qu’il l’ait par deux fois roulé, en 2005 et en 2008. Et que cette opposition opte pour une candidature dispersée au gré d'intérêts personnels.

Sa seconde défaite s’est de s’être précipitée pour se débarrasser, en le forçant à démissionner, le président militairement renversé. En contrepartie elle entérinait des élections anticipées dont les délais de tenue ne lui permettaient même pas de se préparer et d’aller contrer le dangereux populisme que Aziz a su si bien générer à l’échelle nationale.

Il faudrait dire que l’opposition était déjà mal partie en négociant et en cédant sur le très court terme du terrain. Le coup fatal a bien été l’accord de Dakar et la démission de Sidioca. Il ya une semaine nous avions prédit cela, en écrivant qu’aller à ce vote c’était entériner :

« Que le coup d’Etat de Ould Abdel Aziz a bien atteint son but, destituer le président
- Que le Président pour lequel tout un front s’est uni pour le restaurer dans ses fonctions a été obligé de renoncer à cette mission
- Que le FNDD, n’est en fait qu’un ramassis d’opportunistes qui va aux élections la queue basse en ayant négocié un accord forcé pour sortir de la crise mais ce n’est que pour sortir de sa propre crise
- Que Ould Abdel Aziz est le véritable gagnant dans ce putsch, puisqu’il a organisé des élections, qu’il accaparé le Trésor public pour financer campagne et s’est vu redorer le blason par la communauté internationale, lui et ses sbires ministériels.
En effet, si l’on va au vote, c’est plier l’échine (n'en déplaise à Messaoud)et dire que ni le FNDD n’a de principes, ni ceux qui vont avec lui aux élections n’en ont. » (voir l’article : « Du dada de Daddah à l’échine de Boulkheir »).

Maintenant, il faut tirer les leçons du succès d’Aziz et réfléchir à l’intérêt de sa contestation.

Si les organisations présentes et les observateurs à ces élections ne présentent aucun argumentaire à l’encontre de l’élection de Aziz, il faut faire avec et viser autre chose. Les élections législatives et municipales, en somme, penser à l’avenir d’un contre-pouvoir qui, lui, s’inscrirait dans la légalité.

L’élection d’Aziz est un sérieux coup de semonce pour l’opposition qui doit opter soit pour l’alternance pacifique au pouvoir et attendre 2014 pour présenter de nouveaux candidats ou rejoindre le maquis. La première alternative nous semblant la meilleure. Le pays a besoin de paix, de stabilité et d’une opposition responsable.

Toutefois, cela ne serait possible que si Aziz gouverne avec un profond sens de l’Etat, des enjeux nationaux et des intérêts des différents groupes politiques et sociaux en place. En somme, renoncer à toute attitude vindicative et opter pour la conciliation, chercher le compromis et non pas la rigidité dans ses relations avec ces groupes, appeler à la conciliation et non pas au tiraillement partisan; alors il se pourrait que chacun s’insère dans une vison commune des intérêts du pays et œuvre pour cela.

Dans le cas contraire où la nature du système politique mauritanien dénaturé par des dizaines d’années de corruption, de népotisme et de soif d’autorité reprenne le dessus ou se réinstaure , à la faveur de l’élection de Aziz, alors tout devient imprévisible et le pays sombrera très vite dans le chaos civil ou militaire.
Tant il est vrai que ceux qui, aujourd’hui, contestent ces élections ou sont frustrés d’avoir perdu une part de leur vie ou de leur âme dans une course effrénée, difficile et épuisante, humainement et matériellement, vers le pouvoir peuvent devenir une force de résistance active ou passive à tout changement et c’est la Mauritanie qui va en pâtir.

En effet, celui qui perd aujourd'hui est plus important que celui qui gagne pour l'avenir de la Mauritanie.
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Comme on l’avait écrit dans un précédent article d’avant les élections (« qui est prêt à perdre ?) :

« En vérité, la question que chacun se pose, n’est pas la bonne. Dans ce jeu électoral, la vraie question n’est pas de savoir « qui va gagner ? », mais plutôt « qui acceptera de perdre ? ».
En effet, l’examen des principaux candidats en lice, ne laisse pas indifférent ; non pas quant à leur capacité de gagner, chacun, qui comme on le sait, ayant ses atouts, mais à leur capacité de perdre sans plonger le pays dans la zizanie.

Au lendemain du 18 juillet 2009, une personne sera élue. Il n ya qu’un seul fauteuil pour un unique président. C’est alors moins la connaissance du vainqueur qui compte que l’attitude qu’auront les vaincus. Et je crois que l’avenir de la Mauritanie dépendra beaucoup moins de celui qui sera élu que de ceux qui voudront bien le reconnaître. »

C’est dans les instants difficiles que les hommes valeureux savent reconnaître leur défaite personnelle et la transformer en une victoire collective pour le bien de leur pays.

Pr ELY Mustapha

2 commentaires:

  1. Prof, c koi cette pub gratuite pour le General.
    Tu demandes aux candidats de valider un scruntin triché.
    C exactement comme les scrutins de MOST.
    On dirait que tu as perdu ta ligne de conduite!

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  2. Je crois qu'il faut relire le texte du Prof pour en comprendre le contenu qui est loin de plebisciter le genéral.

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Pr ELY Mustapha

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Poésie de la douleur.