OUI !
Le Leader de l’opposition a oublié une première chose, c’est qu’il est justement le leader de l’Opposition. Que ce statut lui a été conféré par la loi. Le Leader de l’opposition a oublié une seconde chose , c’est qu’il est Président d’un parti politique et ce qui garantit l’existence des partis politiques, c’est la loi. Et la loi c’est l’Etat. Or la constitution est claire : « Le Président de la République incarne l’Etat » (art 24).
Le Leader de l’opposition a oublié une première chose, c’est qu’il est justement le leader de l’Opposition. Que ce statut lui a été conféré par la loi. Le Leader de l’opposition a oublié une seconde chose , c’est qu’il est Président d’un parti politique et ce qui garantit l’existence des partis politiques, c’est la loi. Et la loi c’est l’Etat. Or la constitution est claire : « Le Président de la République incarne l’Etat » (art 24).
Sans président de la République, il n’ y a plus de légalité. Car l'Etat, de droit, qui l'assure n'existe pas. Et lorsque la légalité est rompue, il n’ y a plus de leader d’opposition. Il n’ y a plus de partis politiques. Il y a une société civile plongée dans le non-droit.
Les questions simples, à poser, sont alors :
- Comment se fait-il qu’un Président de parti politique dont toute l’action est régie par la loi, peut-il entériner le coup de force contre le Premier magistrat de la République ?
- Comment se fait-il qu’un potentiel candidat à la Présidence de la République, puisse entériner les coups de force contre les institutions de la République.
- Comment peut-on concevoir qu’un ancien candidat à la présidence de la République qui fut le challenger du Président renversé, peut-il entériner le renversement de celui-ci ?
- Comment le leader de l’opposition qui a reconnu la légalité , la transparence et la réalité de l’élection du Président de la République, peut-il aujourd’hui entériner que ce même président soit spolié par des militaires ?
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- Comment un chef de l’opposition peut-il affirmer qu’il « comprend le geste » de militaires putschistes et accepter de dialoguer avec eux en faisant fi du respect des institutions et du président élu qui représente la volonté du peuple.
- Comment ce Président de parti politique, puisse affirmer que les militaires soient habilités à « redresser les déviations de la Démocratie », en éludant totalement le rôle strict que la constitution confère à l’armée nationale et non pas de porter atteintes aux institutions républicaines et à leurs représentants?
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Comment peut-on tacitement justifier le putsch militaire par le fait que ce sont les militaires qui ont porté le président au pouvoir et donc ils pouvaient le renverser?
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Mais alors si ce raisonnement pouvait être valable, aucun président au monde ne perdurerait au pouvoir.
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Y a-t-il un Président de la République au monde qui n'ait pas été soutenu par un mouvement , un lobby militaire, économique, social, syndical ou financier? Cela donne-t-il le droit à ceux qui ont soutenu ce président de le renverser?
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Evidemment que non! Lorsque le Président est élu par le peuple, il devient le représentant du peuple, de l'Etat et de la nation. Lui porter atteinte c'est porter atteinte à l'Etat à tout un peuple à toute une nation. Et personne dût-il être contre la politique de ce Président ne doit cautionner cela. Les mécanismes démocratiques sont faits pour le sanctionner à l'exclusion de tout autre moyen. Et tout autre moyen est hautement condamnable.
- Comment ce Président d’un parti de l’opposition, ayant vécu les années de braise, puisse-t-il croire un instant que les militaires qui ont piétiné pendant trente ans son pays sous leurs bottes, vont aider l’opposition à conquérir le pouvoir ?
Autant de questions qui découlent d’une logique qui est aux antipodes de l’opportunisme politique.
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Et c’est par cette logique là que le Président du RFD aurait dû réagir. Et il avait beaucoup à y gagner.
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Voici comment le scénario aurait dû se dérouler :
Dès l’annonce du coup d’Etat, le leader de l’opposition condamne immédiatement le coup d’Etat contre les institutions.
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Il rassemble autour de lui tous les partis d’opposition (y compris ses amis d'hier) et fait front aux militaires.
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Faire front aux plans national et international.
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Au plan national, descendre dans la rue, initier des protestations continues, des grèves, des sittings , des meetings, ameuter les populations sur le viol de la constitution et la prise en otage du Président de la République. Refuser catégoriquement de dialoguer avec les militaires, demander la libération immédiate et sans conditions du Président de la République et de son premier ministre. Rétablir la légalité au plus vite et rétablir les choses en l’état en retirant tous les communiqués militaires, en rétablissant les fonctionnaires limogés à leurs postes et de dissoudre immédiatement le haut conseil d’Etat.
Sur le plan international, ameuter la communauté internationale, alerter les organisations internationales, investir les médias internationaux de prises de positions fermes et des dénonciations des violations que le pays subi. Demander l’intervention immédiate de la communauté internationale pour obliger les militaires à quitter le pouvoir.
Et il est certain que les militaires putschistes menaceront, incarcéreront certains (accréditant encore davantage aux yeux de tous leur image dictatoriale) mais tôt ou tard acculés face à la pression nationale et internationale à s’exécuter (et certainement à négocier les conditions de leur réddition).
Suite à cela, le leader de l’opposition rencontrera le président de la République pour:
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- demander une amnistie des militaires putschistes (après tout sont-ils les premiers ?),
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- la mise en œuvre l’article 38 de la constitution qui stipule que « Le Président de la République peut, sur toute question d'importance nationale, saisir le peuple par voie de référendum. » aux fins de modifier la constitution (ou de la réviser suivant les mécanismes définis par la constitution elle-même) afin d’introduire plus de pouvoir constitutionnels pour le Premier ministre.
A ce moment l’opposition pourra prétendre à ce poste de Premier ministre et Ould Daddah pourra alors en être, en collaboration avec le Président de la République, le titulaire.
Ainsi, en détenant le poste de Premier ministre avec des pouvoirs constitutionnellement définis, Ould Daddah pourra collaborer avec le Président de la République pour le bien de la Nation et préparer les échéances 2012.
Qu’est-ce que Ahmed Daddah aura alors gagné dans un tel scénario ? TOUT.
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Il aura permis:
- Une préservation de la démocratie et de la légalité en évitant la crise et la prise en otage des institutions. Il s’en suivra même un raffermissement de cette démocratie et le respect des institutions à travers ceux qui le représentent. Une tradition démocratique bâtie sur une lutte populaire prendra alors son essor ;
- Ecarter les militaires définitivement du pouvoir en organisant une amnistie salvatrice pour les putschistes, en les affectant à des postes militaires moins stratégiques, en tant que conseillers ou s’ils le préfèrent être mis d’office à la retraite en conservant les avantages dus à leur rang avec interdiction (ou sans) d’exercer une activité politique. Tout est question de stratégie dans l’intérêt de la nation;
- Gagner en notoriété et en image auprès du peuple pour lequel Ahmed Daddah et ses compagnons, auront été les sauveurs de ses institutions et de sa démocratie. Et l’imaginaire populaire recherche depuis des années, un leader qui le sortirait de sa misère et de la violence qu’on lui fait. Daddah, aurait pu être celui-là.
Hélas ! Le leader de l’opposition vient de rater, encore une fois, le coche comme si son expérience d’hier avec les militaires de la transition (et ceux d’avant) n’a pas suffi, comme s’il croyait que les militaires l'associeront au pouvoir.
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Et même si cela était ou devait arriver, ne pourrait-il pas se poser la question que le plus humble de la plèbe, à sa place, pourrait se poser : Si je tends la main aux militaires, ne suis-je pas déjà leur créature ?
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Pr ELY Mustapha
Pr ELY Mustapha
Helas,oui.Les choses pouvaient se passer bien autrement mais notre "betise" à nous les mauritaniens est notre incapacité d'agir au moment oportun.serais ce de la lâcheté? Merci prof de votre clairevoyance et de votre interêt pour le bien de cette nation.
RépondreSupprimerأتعجب لأمر النخبة المثقفة الموريتانية إذ تسعى دوما لتسجيل المواقف باستعراضها لفعل ما تتوهم أنه "المتوقع" وفق قواعد سلامة محسوبة تتمسك بها كي تحافظ على شكل من "البيوريتانية" ( الطهرانية ) الزائفة وكأن لسان حالهم يقول : انظروا إلينا إننا ديمقراطيون و ها نحن نعبر عن ذلك بوقوفنا ضد انقلاب الجيش
RépondreSupprimerلا شك أن الديمقراطية تشكل قيمة في حد ذاتها ومن السهل دوما تمييز القيمة حين تكون في سياقها ، لكن خذ القيمة وانزعها من سياقها فستتحول فورا إلى دوغما تعطل آليات التفكير المنهجي
إن ما يدور اليوم أعمق من انقلاب شخص على آخر ، إنه "قانون المؤسسة" الذي يقضي بهيمنة المؤسسة الأكثر تنظيما على باقي المؤسسات بما فيها "مؤسسة المؤسسات" أي الدولة حين تعصف بها الفوضى وتتردى إلى الانحدار ، بل هو أكثر من ذلك تمظهر جديد للأزمة البنيوية التي ظلت تعصف بالنظام السياسي منذ استقلال البلاد
لقد كنا ومازلنا نخطو باتجاه الديمقراطية ولن نطولها قطعا مالم نهتد إلى فكرة الدولة و/أو ، وهذا هو الأهم، الدولة كفكرة أي أن نجعل موريتانيا تهتدي إلى ذاتها ويحسم الخلاف حول الهوية بشكل لا رجعة فيه ونحدد رموزنا وقيمنا كي نعطي بعدا أصيلا لنظامنا السياسي
بدأت الأزمة الوظيفية في النظام السياسي مع تزايد حجم المشاركة السياسية دون وجود مؤسسات فعالة وقادرة على استعابه وهكذا عجزت في النهاية الأحزاب السياسية عن تجميع المصالح المعبر عنها فتعددت المطالب على نظام سياسي مختل مما فاقم من معاناته وفي ظل التزايد المستمر للمطالب وتراكمها على النظام العاجز عن تكييفها وتحويلها إلى مخرجات حدث الانفجار من الداخل ، لكن ليس هذا إلا مظهرا وظيفيا للأزمة أما مظهرها البنيوي فقد اتخذ شكلا آخر تمثل في الخلاف المرير حول الهوية الثقافية للبلد وهو الخلاف الذي تفاقم مؤخرا بسبب تسوية الحكومة للإرث الإنساني دون تهيئة لأرضية مصالحة وطنية وذلك عندما أعطت لحل قضية إنسانية تسبب فيها نظام دكتاتوري شكل صحوة ضمير أمة...ه
يتواصل
أستاذي العزيز:
RépondreSupprimerألا تعتبر وظيفة المعارضة في جميع الأنظمة السياسية تكمن في إثارة التساؤلات حول كل أو جزء من خيارات الحكومات ومجموعة الممارسات و التشكيلات التي تنجم عن هذا التوكيد النقدي. وتمارس هذه الوظيفة على قاعدة الحرية والشرعية. على حد تعبير . « Bertrand Badie « .
لكن هل يمكن ان نتحدث عن الحرية والشرعية في ظل الاستهانة باختيارات شعب بأكمله، الم تساهم هذه (المعارضة) في وأد التجربة الديمقراطية الموريتانية الفتية و الفريدة في عالمنا العربي والإسلامي وفي شبه المنطقة ؟
الم تتسرع (المعارضة) في عرض خدماتها إلى الميليشيات، وكيف يطالبونهم بعد فوات الأوان بضرورة بتقديم بعض التوضيحات، حسب محمد محمود ولد أمات (والذي بالمناسبة يطلق عليه زورا لقب الدكتور في حين انه حاصل على سنة واحدة بعد الإجازة بالمغرب؟؟).
ماذا يمكن أن ننتظر من مثل هؤلاء:الصدق؟ ثم ألا تجمعهم مع الميليشيات الانقلابية بعض خصائص و صفات المنافق ، الذي إذا حدث كذب وإذا وعد اخلف وإذا أؤتمن خان؟
شكرا أستاذي العزيز على طرحكم التساؤلات نيابة عن المعارضة وفي نفس الوقت عليها لعلهاتتعظ وتعود عن غيها هذا إذا كان لا زال من بينهم رشيد؟
Excellente vision.
RépondreSupprimerMalheureusement ould Dadah ne tire pas les leçons de son expérience politique.Dommage pour la Mauritanie.
Mr le donneur de leçons, Apprenez que les raisons du redresement est très simple! On peut ne pas etre docteur et les comprendre! Sidi a bloqué, a triché, a corrompu sans pour autant réalisé qqe chose, et ceci en seulement 15 mois,alors attendre 5 ans, coûtera trop cher à la Mie. Je suis sur que si tu étais à la place de Aziz, tu aurais agi de la même manière, connaissant ton natinoalisme!
RépondreSupprimerBrillant Professeur. Vous l' avez déjà dit: AOD est le poison de l' opposition. A ce jeu, il ne gagnera que dalle. A-
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