Qu’est-ce que la vie, sinon la capacité pour l’être de bénéficier de toutes les conditions nécessaires à son existence. Et la première de ces conditions est de pouvoir subvenir à ses besoins économiques vitaux assurant ainsi sa subsistance. Lorsque ces conditions sont confisquées par avance alors l’être vient au monde, mort-né. C’est ainsi que tout être dont les conditions de vie sont hypothéquées et les perspectives de survie sont gagées est une créature consumée et consommée avant d’exister.
La confiscation, la dilapidation, le gaspillage des ressources publiques conduisant à hypothéquer et gager l’existence même des générations futures, par le surendettement, la mise sous séquestre des biens publics, la spoliation et le bradage des ressources naturelles et sans conteste une forme de dévoration de la chair humaine, conduisant à tuer toute perspective de vie ou de survie. Une forme de cannibalisme, à visage économique.
Chaque enfant mauritanien en gestation, qui nait, ou qui naitra est déjà héréditairement surendetté, économiquement esclave, financièrement débiteur, matériellement appauvri, humainement insignifiant et socialement misérable.
Chaque Mauritanien, hier déjà bien pauvre, sera plus misérable demain, bien plus qu’aujourd’hui et encore plus qu’hier …. Rosemonde de l’indigence, le Mauritanien, naitra, vivra et mourra pauvre.
C’est ainsi qu’en a décidé l’Etat mauritanien dans son inconséquente stratégie du (sous) développement, par le surendettement obligé, non consenti, unilatéralement décidé et géré de la plus calamiteuse des manières.
Avec un surendettement total élevé la Mauritanie s’est largement appauvrie. Aujourd’hui, elle s’appauvrit de plus en plus. Le ratio du service de la dette sur recettes budgétaires est alarmant (26,2% en 2022). La dette publique dépasse les 70% du PIB non extractif.
L’endettement du pays est de l’ordre de 5 milliards USD. Soit plus de 70% du PIB du pays, estimé à 7,448 milliards USD. Et avec un service de la dette de plus de 200 millions USD.
En effet, la Mauritanie, ne sera certainement plus un pays viable dans une
perspective maximum d’une cinquantaine d’années sinon bien avant. En voici les
raisons principales :
- Dans une perspective d’une cinquante d’années les
ressources naturelles actuellement exploitées (Fer, Gaz? Pétrole et pêche) seront
épuisées sinon réduite de façon draconienne. Or on sait que le
revenu national du pays provient à 90 % de l’exploitation de ses ressources
naturelles.
- Le pays est soumis à une désertification
galopante, une déforestation et une réduction catastrophique de son
espace arable. L’agriculture et l’élevage étant le pilier d’une économie locale
de subsistance, fragile, ne sera plus que l’image d’elle-même dans les
cinquante prochaines années.
- Les villes côtières, saturées par un exode
rural d’une population démultipliée , sont soumises au danger des
inondations maritimes du fait du réchauffement climatique et de la pollution en
perpétuelle croissance.
A l’orée de l’année 2058, la Mauritanie, aura épuisé ses ressources
naturelles et son revenu national aura par là même disparu. Elle se
trouvera en face d’une économie inexistante qui alimente ses circuits de biens
et services importés qu’elle ne peut plus se permettre d’acquérir. Et ce sera
le déclin d’un pays, comme tous ceux qui à travers l’histoire ont vécu
dangereusement, dans la violence qu’ils se sont faits à aux mêmes ou qui ont
sombré dans le vice.
Si dans cinquante ans la Mauritanie disparaît c’est
simplement qu’elle n’aura pas préparé les moyens de son développement futur.
En effet, si l’on regarde actuellement les chiffres de performances de l’économie
mauritanienne, on se rend compte, qu’elles sont totalement erronées (n'en déplaise aux décideurs publics qui ont fait de la COVID-19 un bouc-emissaire de leur mauvaise gestion, au FMI et à la BIRD). Et voici
pourquoi :
- La croissance affichée par les pouvoirs
publics est fausse car elle ne correspond pas une croissance réelle
engendrée par la valeur ajoutée des unités et des agents économiques à
l’économie nationale. La croissance dont il s’agit est calculée sur la base de
la rente nationale, issue justement des revenus des ressources naturelles. Le
Produit intérieur brut, ne reflète pas les réalités de l’activité économique
mais la croissance d’une rente nationale (pour des développements approfondis
sur la question, voir mon article : Croissance du
sous-développement .)
- Le commerce mauritanien est un commerce tout
orienté vers l’enrichissement personnel de quelques commerçants qui
exportent leurs bénéfices et n’investissent pas dans le pays. C’est un
commerce créateur de consommation, d’appauvrissement des citoyens et
d’exportation de ses bénéfices (sur des développements approfondis sur la
question, voir mon article : balance commerciale, quel
excédent ?)
- La technologie nationale n’existe pas.
La Mauritanie ne possède ni des laboratoires de recherche, ni un savoir-faire
technologique exporté, elle vît entièrement de la dépendance technologique tant
pour les biens que pour les services.
- L’inexistence d’un tissu industriel pouvant
supporter la demande nationale , conquérir des marchés extérieurs et
créer l’emploi. De ce point de vue la Mauritanie est complètement démunie et
dépendante des industries étrangères à travers l’importation de leurs produits
manufacturés.
Le cannibalisme économique fera donc que la Mauritanie se retrouvera dans les prochaines années avec une rente, provenant de ressources naturelles, totalement épuisée et elle n’aura pas développé des revenus permettant de prendre la relève et donner une chance de survie aux génération futures :
- Pas de technologie exportable, pas de label, pas de marque
industrielle ou commerciale conquérant les marchés internationaux.
- Pas d’industrie du savoir-faire performante couvrant les besoins des
secteurs économiques du pays
- Pas de sociétés commerciales compétitives à l’échelle nationale et
internationale pourvoyeuses de fonds pour le pays.
- Pas de ressources humaines hautement qualifiées développant dans des
laboratoires de recherches les produits de pointe, garantie de perpétuité d’une
maîtrise technologique sous-tendant une économie forte.
Hélas ce cannibalisme, aboutit à un pays exsangue, au sommet duquel se battent
des politiciens qui pensent que demain leur appartient. Mais ce qu’ils ne savent
pas, c’est que la Mauritanie, demain, à cause d’eux, risque d’être pire
qu’aujourd’hui. Un désert stérile, vidé de ses enfants dévorés par un Etat
cannibalisé par un siècle d’indigence.
Depuis Hobbes, l’Etat serait un Léviathan.
Monstre destructeur ou puissance protectrice, peu nous importe la philosophie de Hobbes, sinon que force est de constater que transposé dans la sphère économique de nos pays, ce monstre mange inéxorablement ses enfants . Kronos encore.
Pr ELY Mustapha
le jour surendetté et sur-appauvri , car ceux qui gouvernent son pays l’on met en coupe-réglée est continuent chaque jour d’endetter le pays à coup d’emprunts faramineux .
( fondamentaux de sa Voilà pourquoi , les âmes qui ne sont pas encore nées sont déjà débitrices , et
et d’investissements improductifs et
Quatre ans déjà et dix autres années qui les ont précédés et le pays continue sa descente aux enfers.
La dette publique extérieure est projetée à 56,1% du PIB, contre 57,6% lors de la FRC. L’initiative de suspension du service de la dette publique devrait permettre de libérer 96 M USD, soit 1,3% du PIB cette année.
Dites à Ghazouani qu’il fait fausse route.
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Pr ELY Mustapha