﴿وَقَضَى
رَبُّكَ أَلَّا تَعْبُدُوا إِلَّا إِيَّاهُ وَبِالوَالِدَيْنِ إِحْسَانًا إِمَّا يَبْلُغَنَّ
عِنْدَكَ الكِبَرَ أَحَدُهُمَا أَوْ كِلَاهُمَا فَلَا تَقُلْ لَهُمَا أُفٍّ وَلَا تَنْهَرْهُمَا
وَقُلْ لَهُمَا قَوْلًا كَرِيمًا وَاخْفِضْ لَهُمَا جَنَاحَ الذُّلِّ مِنَ الرَّحْمَةِ
وَقُلْ رَبِّ ارْحَمْهُمَا كَمَا رَبَّيَانِي صَغِيرًا﴾.. [الإسراء:23-24]
A-t-on jamais vu un candidat, à
une élection présidentielle, venir accompagné de sa propre mère pour déclarer
sa candidature. Ould Ghazouani l’a fait. Pourquoi l’a-t-il fait et était-ce
nécessaire dans la course à la présidence?
De la mère en général
On s’est fait tous accompagner de
nos mères jusque tard dans le primaire, puis nous ne les retrouvions plus qu’au
sein du foyer familial. Adolescents puis adultes, nous sommes devenus, et nos
mères nous suivaient toujours mais nous ne les emportions pas avec nous, même
si nous les portions dans nos cœurs. Au crépuscule de nos vies nous nous
rendons cependant compte que nous avons perdu quelque chose, de précieux et
d’irremplaçable, la présence de nos mères et quand elles quittent ce monde nous
nous prenons à regretter chaque instant que nous n’avons pas pu passer à leurs
côtés. Les responsabilités, l’éloignement contribuant à cela, nous aurions bien
aimé n’avoir jamais fait ce parcours de vie pour un souffle de vie d’une mère.
De la mère du Général
Ould Ghazouani, à la tribune,
tous les yeux étaient pour sa mère. C’était elle la vedette. Celle qui par ce
geste a montré que l’humilité, en toute circonstances mêmes officielles, est un
héritage.
Ould Ghazouani, à la tribune,
s’est effacé, ni candidat, en particulier, ni militaire, en général. Il aurait
pu faire un discours inachevé que cela passerait inaperçu. Mais la présence de
sa propre mère constitue en elle-même, un bien plus long et plus précieux discours
que celui qu’il a tenu. Elle en constitue le chapitre manquant, que par son
chapelet, elle est venue combler.
En cette fête internationale de
la femme se rappeler la présence de cette mère à la tribune aux côtés de son
fils, en course pour une présidentielle, est un réel hommage à la femme. Celle
qui élève et grandit l’homme. Elle n’a cependant dit mot durant une telle
cérémonie et pourtant tout parlait pour elle. Il lui doit tout jusque ses
étoiles.
Ould Ghazouani connait
certainement bien l’hadith du Prophète Mohamed PSL: « le paradis est sous
le talon de la mère ». Et les
dispositions de surate el Isra : « N'assigne point à Allah d'autre
divinité; sinon tu te trouveras méprisé et abandonné. Et ton Seigneur a
décrété: ‹ n’adorez que Lui; et (marquez) de la bonté envers les père et mère:
si l'un d'eux ou tous deux doivent atteindre la vieillesse auprès de toi; alors
ne leur dis point: ‹Fi!› et ne les brusque pas, mais adresse-leur des paroles respectueuses
et par miséricorde; abaisse pour eux l'aile de l'humilité; et dis : ‹Ô mon
Seigneur, fais-leur; à tous deux; miséricorde comme ils m'ont élevé tout petit.›
De la mère patrie en
particulier
Servir sa propre mère, pour venir
servir sa mère patrie, il y a là une similitude qui ne peut échapper à
l’observateur. De quoi dénoterait elle alors ?
Il ne fait pas de doute qu’une
telle personne qui place sa propre mère dans un tel niveau de respect et de
dignité, ne pourrait qu’en faire autant pour sa mère patrie.
Alors la question est :
pourquoi la mère patrie est aujourd’hui dans un tel état de pauvreté de
dénuement, de misère et de sous-développement ?
Une mère patrie dont 46% de la
population vit en dessous du seuil de pauvreté, dont 26 % de déshérités sans
logement, avec 90% sans prévoyance ni sécurité sociale, 75% de sa jeunesse au
chômage. Ses 85 % de femmes sans emploi, ses 78 % de familles vivant de
l’informel, ses 75 % vivant de l’aide alimentaire internationale , ses 90% de
ses richesses entre les mains de 5 % de la population, ses 60% d’analphabètes ,
ses 78 pour mille de mortalité infantile, son 0,6 d’indice de développement
humain, son administration à 99 % corrompue, ses politiques à 100% aigris, ses
intellectuels à 90% suivistes, ses fonctionnaires à 100% endettés, ses
ambassades duty-free, son gouvernement de laudateurs, ses commerçants
banquiers-véreux, ses sénateurs-commerçants, ses députés sans assemblée, ses
hôpitaux mouroir, ses pharmacies-boutiques, son économie surendettée, ses
régions déshéritées, sa police corrompue, son armée piégée, ses écoles bradées,
ses élèves entassés, ses enseignants déconsidérés, ses familles en
déliquescence, ses enfants dans la rue, ses mendiants dans les avenues, ses
imams putschistes, sa justice avariée, son riz en primature, sa société en
otage, son président insatiable, sa dignité bafouée, son peuple piétiné, son
désert qui avance, et sa mer qui monte, ses quartiers nauséabonds, ses bidonvilles à
ciel ouvert, sa drogue à fleur de rue, ses médias confisqués, ses consciences
achetées, son pétrole liquidé, ses contrats falsifiés, ses terroristes déguisés,
ses marchés publics privés, son trésor public pillé…
Pourquoi nous portons nos mères aux cimes et
oublions la mère de toutes les mères, la mère patrie ?
Si le paradis est dans la
révérence à la mère, où mèneront alors les souffrances de la mère patrie ?
L’amour de la patrie est un acte
de foi.
Ould Ghazouani, aujourd’hui
simple particulier, œuvrera-t-il, s’il est élu, et contrairement à ses
prédécesseurs et ceux avec lesquels il a collaboré porter sa mère patrie à la
tribune des nations développées ?
Il est probable que portant sa
propre mère à la tribune, c’est le message implicite et subliminal du candidat Ould
Ghazouani à la présidence.
Il est vrai que l’amour de la
patrie est une profession de foi. Tout autant que celui d’une mère.
Et seuls les actes comptent.
Pr ELY Mustapha
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